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Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 12 (2016) 333–382
Posters jeudi Néphrologie évaluation rénale et physiologie humaine PJN.01
Altération du tonus myogénique et albuminurie : étude de la microcirculation chez les patients drépanocytaires N. Tabibzadeh Explorations fonctionnelles rénales, hôpital Tenon, Paris, France Adresse e-mail :
[email protected] Introduction Jusqu’à 80 % des patients drépanocytaires homozygotes développent une néphropathie drépanocytaire. Elle est caractérisée par une microangiopathie conduisant à une albuminurie et/ou à une hyperfiltration glomérulaire pouvant mener à l’insuffisance rénale chronique. On observe lors de la ND une augmentation du débit cardiaque et au plan rénal une glomérulomégalie et une raréfaction des capillaires péritubulaires. Les mécanismes physiopathologiques de la ND sont néanmoins peu connus. Patients et méthodes Une étude prospective observationnelle a été réalisée chez 21 patients ayant une ND (avec DFG mesuré < 60 mL/min/1,73 m2 ) et 26 volontaires sains. Le flux sanguin cutané a été étudié par laser Doppler avec analyse spectrale des signaux afin d’évaluer l’activité endothéliale, sympathique et myogénique au repos puis après occlusion, hyperthermie et stimulation du monoxyde d’azote (NO) par l’acétylcholine. Résultats L’âge médian était de 31 ans [24–44] chez les patients et 23 ans [21–23] chez les volontaires. On n’observait aucune différence de flux sanguins entre les deux groupes. L’analyse spectrale retrouvait néanmoins une moindre diminution du tonus myogénique chez les patients par rapport aux volontaires sains après occlusion (p = 0,01), avec une activité endothéliale identique, y compris après stimulation à l’acétylcholine. L’activité myogénique de repos était diminuée chez les patients ayant une albuminurie élevée (définie par un ratio albumine/créatinine [ACR] urinaires > la médiane à 24,7 mg/mmol) comparés à ceux ayant une albuminurie basse (< 24,7 mg/mmol), sans différence en termes d’activité endothéliale et neurogénique. L’ACR était inversement corrélé à l’activité myogénique au repos (rho = –0,45, p = 0,04) et après induction du NO par l’acétylcholine (rho = –0,53, p = 0,01). Discussion Ces résultats suggèrent que la microangiopathie retrouvée lors des stades précoces de la ND serait liée à une diminution du tonus vasculaire myogénique, sans diminution de la biodisponibilité du NO. Conclusion L’albuminurie des patients drépanocytaires est associée à une diminution du tonus myogénique étudié dans la microcirculation cutanée. Déclaration de liens d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.197
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Service d’immunologie, HMRUO, Oran, Algérie Cardiologie, CHU d’Oran, Oran, Algérie 4 Dialyse enfant, département de psychologie, université d’Oran, Oran, Algérie 5 Service de néphrologie, CHU d’Oran, Oran, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D.D. Batouche) 3
Introduction La maladie de Berger (MB) se définit comme une glomérulopathie primitive à dépôts prédominants d’immunoglobulines A (IgA). Initialement décrite comme bénigne chez l’enfant, on reconnaît maintenant sa gravité potentielle avec un risque d’évolution vers l’insuffisance rénale dans 20 % des cas après 20 ans d’évolution. Notre objectif est de souligner l’importance d’une évolution rapide vers IRCT. Patients et méthodes Sur un ensemble de dossiers d’enfants admis pour IRCT, dialysés dans l’unité de dialyse enfant au service de réanimation pédiatrique, nous avons relevé toutes néphropathies à IgA confirmée par une biopsie rénale, dont l’évolution vers l’IRCT était rapide. Résultats Cinq enfants répondaient à ce critère avec un âge moyen de 10,75 ans (9–12 ans) tous de sexe masculin. Une hématurie macroscopique était le signe révélateur de la maladie chez ces patients, un enfant était suivi pour un syndrome néphrotique. L’âge de découverte se situait aux alentours de 5 ans. L’évolution se caractérisait par des récidives d’hématurie macroscopique chez 4 patients, et d’une poussée à l’autre chez un patient, parfois accompagnées d’une protéinurie transitoire. Ces poussées d’une semaine s’observaient à l’occasion des infections respiratoires à répétition. La persistance du syndrome néphrétique après les poussées ont nécessité une biopsie rénale qui était en faveur d’une glomérulopathie primitive type Ig A. Le suivi biologique a montré une aggravation progressive de la fonction rénale avec augmentation progressive de la créatinine sanguine malgré le suivi clinique, thérapeutique néphrologique. Les enfants ont évolué vers une insuffisance rénale chronique terminale, et tous ont été admis dans un tableau d’insuffisance rénale décompensée avec une hypertension artérielle sévère. Trois de ces enfants sont en poste en dialyse et 2 patients sont décédés après un an de dialyse. Discussion Les facteurs pronostiques de la MB dépendent des lésions histologiques préexistantes, de l’importance du syndrome néphrotique et de HTA [1,2]. Conclusion Le pronostic rénal de la néphropathie à IgA dépend de plusieurs facteurs notamment le type de lésions histologiques rénales, de la prise en charge néphrologique thérapeutique qui est souvent délicate devant l’absence de recommandations thérapeutiques précises chez l’enfant. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Daniel L, Saingra Y. Am J Kidney Dis 2000;35:13–20. [2] Berthoux FC, Laurent B. Nephrol Dial Transplant 1996;11:558–61. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.198 PJN.03
Posters jeudi Néphrologie glomérulopathies PJN. 02
Facteurs pronostiques de la maladie de Berger chez l’enfant D.D. Batouche 1,∗ , K.E.D. Kerboua 2 , N.F. Benatta 3 , R. Okbani 4 , F. Benhamed 1 , L. Sadaoui 5 1 Unité dialyse enfant, service de réanimation pédiatrique, CHU d’Oran, Oran, Algérie
Utilisation du rituximab pour le traitement de la maladie des anticorps anti-membrane basale glomérulaire (anti-MBG) P.L. Carron 1,∗ , M. Heitz 1 , V. Gierczak 1 , A.S. Truche 1 , N. Mingat 2 , K. Sirajedine 3 , W. Qin Guillon 4 , J. Gaultier 5 , G. Clavarino 6 , J. Maurizi 1 , P. Zaoui 1 1 Néphrologie, hémodialyse, transplantation, CHU de Grenoble, La Tronche, France 2 Hémodialyse, Agduc, La Tronche, France 3 Néphrologie, hémodialyse, CH, Romans-sur-Isère, France 4 Néphrologie, hémodialyse, AGDUC, Montélimar, France
Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 12 (2016) 333–382 5
Néphrologie, hémodialyse, CH de Gap, Gap, France Service d’immunologie, CHU de Grenoble, La Tronche, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P.L. Carron) 6
Introduction Le pronostic de la maladie des anticorps anti-MBG a été bouleversé par l’utilisation simultanée de corticoïdes, d’agents cytostatiques et d’échanges plasmatiques. Ce traitement entraîne une diminution rapide, en moins de deux mois, du taux des anticorps anti-MBG qui disparaissent ensuite de la circulation. Malgré son origine auto-immune, l’utilisation du rituximab dans la maladie des anticorps anti-MBG est décrite dans de rares observations. Nous présentons cinq cas traités par la combinaison rituximab, échanges plasmatiques et stéroïdes depuis novembre 2013. Observation La présentation clinique était un syndrome pneumorénal pour deux patientes (F 18 et 63 ans), une atteinte rénale isolée pour deux autres (H 73 ans et F 75 ans) et enfin une atteinte pulmonaire isolée (F 75 ans). Les DFG initiaux étaient respectivement à 4 et 8 mL/min en cas de syndrome pneumorénal, 5 et 14 mL/min (5 mL/min à j + 8) en cas de d’atteinte rénale isolée. Trois biopsies rénales ont été réalisées (refus dans un cas) retrouvant des lésions extracapillaires touchant entre 90 et 100 % des glomérules. Une patiente avec syndrome pneumorénal a été ventilée et hémodialysée, et deux autres ont été hémodialysées d’emblée. Les anticorps anti-MBG étaient détectés en IFI dans tous les cas. Les ANCA de spécificité MPO étaient présents chez la patiente âgée de 63 ans avec atteinte pulmonaire et rénale. L’induction par rituximab a suivi le schéma 375 mg/m2 /sem × 4 semaines, excepté pour un patient qui a rec¸u trois administrations (H 73 ans hémodialysé d’emblée). Les échanges plasmatiques étaient poursuivis jusqu’à la négativation des anti-MBG : 17 séances en moyenne (9–23). Les anticorps antiMBG se sont négativés en moyenne au bout de 22 jours (9–29). Les atteintes pulmonaires ont guéri ; les atteintes rénales ont conduit les patient vers l’épuration extrarénale. Un a été depuis transplanté. Conclusion La négativation des anti-MBG est obtenue en associant le rituximab aux échanges plasmatiques et aux stéroïdes, dans un délai superposable à celui attendu avec le cyclophosphamide. Le rituximab pourrait être utile en cas d’intolérance à ce dernier. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.199 PJN.04
Glomérulonéphrites à dépôts monoclonaux non organisés, non Randall : rapport de 21 cas M. Ulrich 1,∗ , V. Gnemmi 2 , M. Frimat 1 , A. Lionet 1 , C. Vandenbussche 1 , C. Lemoine 1 , G. Cardon 3 , P. Bataille 4 , L. Vrigneaud 5 , C. Noel 1 , C. Lebas 1 1 Néphrologie et transplantation, CHRU de Lille, Lille, France 2 Service d’anatomopathologie, CHRU de Lille, Lille, France 3 Néphrologie, CH de Douai, Douai, France 4 Néphrologie, CH de Boulogne-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer, France 5 Service de médecine interne et néphrologie, CH de Valenciennes, Valenciennes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Ulrich) Introduction La glomérulonéphrite à dépôts d’immunoglobuline (Ig) monoclonale non organisés, non Randall (PGNMID) a été décrite par Nasr et al. [1] qui ont rapporté la série la plus importante à ce jour. Nous décrivons les caractéristiques cliniques, histologiques et thérapeutiques d’une série de 21 cas. Patients et méthodes Étude rétrospective multicentrique incluant des patients avec diagnostic anatomopathologique de PGNMID (dépôts strictement glomérulaires d’Ig monoclonale monotypique, non organisés en microscopie électronique [ME] sans cryoglobulinémie).
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Résultats Vingt et un cas de PGNMID, dont 1 récidive et 3 atteintes de novo sur greffon, sont survenus à l’âge moyen de 54,61 ans (± 17,3) avec un sex-ratio de 2. Au diagnostic, la créatininémie moyenne était de 3,1 mg/dL, la protéinurie constante (3,7 g/24 h), associée à une hématurie dans 90,5 % des cas. Chez 8 patients, un composant monoclonal était mis en évidence. La présentation histologique prédominante était une glomérulonéphrite membrano-proliférative (GNMP) (n = 16, 71,4 %) avec des dépôts d’IgG3 Kappa dans 62 % des cas. En ME, les dépôts étaient majoritairement sous-endothéliaux. L’évolution se faisait vers l’insuffisance rénale terminale avec un délai moyen de 27,5 mois pour 4 des 7 patients non traités par chimiothérapie (CT) et 6 des 14 patients traités. Le délai moyen d’initiation de la CT était de 16,6 mois. Un patient en l’absence de CT est en rémission partielle (protéinurie à 0,5 g/j, créatininémie à 1,7 mg/dL versus 2,3 mg/dL, pas de lésion évocatrice de PGNMID à la biopsie de contrôle). Discussion Cette cohorte conforte les données cliniques déjà publiées, notamment la prédominance de la forme GNMP, l’absence d’hémopathie associée et l’existence d’une paraprotéine dans environ un tiers des cas. L’observation de rémission partielle « spontanée » pose la question de différentes entités sous le terme de PGNMID. Aucune donnée ne permettait au diagnostic de différencier ce cas des autres patients. Au plan thérapeutique, aucune différence significative n’a pu être mise en évidence au sein de notre série du fait du faible effectif. Conclusion L’initiation précoce du traitement est très probablement bénéfique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Référence [1] Nasr SH, Markowitz GS, Stokes MB, Seshan SV, Valderrama E, Appel GB, et al. Proliferative glomerulonephritis with monoclonal IgG deposits: a distinct entity mimicking immune-complex glomerulonephritis. Kidney Int 2004;65:85–96. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.200 PJN.05
Fixation du rituximab sur les biopsies rénales de glomérulopathies idiopathiques : hyalinose segmentaire et focale et glomérulonéphrite extramembraneuse M. Villemaire 1,∗ , N. Pinel 2 , E. Col 2 , P. Malvezzi 1 Néphrologie, transplantation rénale, hémodialyse, CHU Grenoble-Alpes, La Tronche, France 2 Anatomopathologie, CHU de Grenoble, La Tronche, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Villemaire)
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Introduction Le rituximab est utilisé dans les hyalinoses segmentaires et focales (HSF) primitives depuis la démonstration de son efficacité chez des patients souffrant d’HSF et d’une maladie hématologique. La réponse au traitement est discordante. Il n’y a aucune compréhension physiopathologique de l’efficacité du rituximab dans cette néphropathie podocytaire, où les lymphocytes B ne sont pas impliqués. Le rituximab est aussi utilisé dans les glomérulonéphrites extramembraneuses (GEM) primitives en cas d’échec des corticoïdes et du cylcophosphamide/inhibiteurs de la calcineurine. Via la déplétion en lymphocytes B, le rituximab pourrait réduire la production des anticorps (anti-PLA2R) responsables de cette pathologie. Alors que ce mécanisme n’est pas immédiat, on note une efficacité parfois très rapide du rituximab. L’objectif de cette étude est de mieux comprendre l’action du rituximab au niveau rénal dans l’HSF et GEM primitives. Matériels et méthodes Les biopsies de patients atteints de GEM ou HSF primitives et ayant rec¸u du rituximab ont été étudiées. Le rituximab est déposé sur les biopsies, et sa fixation est révélée par une phosphatase alcaline portée par un anticorps spécifique du