Lettres a` la re´daction / Annales Franc¸aises d’Anesthe´sie et de Re´animation 27 (2008) 108–116
nerf par le biseau de l’aiguille, a` proximite´ de la veine basilique [5]. Re´fe´rences [1] Newmann BH, Waxman DD. Blood donation-related neurologic needle injury: evaluation of 2 years’ worth of data from a large blood center. Transfusion 1996;36:213–5. [2] Berry PR, Wallis WE. Venipuncture nerve injuries. Lancet 1977;11: 1236–7. [3] Nouri M, Rozema C, Nouri M, Rouchet M, Bailly M. Neuropathie radiale apre`s ponction veineuse pe´riphe´rique. Ann Fr Anesth Reanim 2000;19:39–41. [4] Masoorli S, Angeles T, Barborie M. Danger points. How to prevent nerve injuries from venipuncture? Nursing 1998;28:34–9. [5] Pasque CB, Rayan GM. Anterior submusculatar transposition of the ulnar nerve for cubital tunnel syndrome. J Hand Surg (Br) 1995;20: 447–53.
F. Lhotellier J. Zakine Service d’anesthe´sie-re´animation, groupe sante´ Victor-Pauchet, 2, avenue d’Irlande, 80094 Amiens cedex 3, France M. Radji* J. Zaarour Consultation e´valuation et traitement de la douleur, groupe sante´ Victor-Pauchet, 2, avenue d’Irlande, 80094 Amiens cedex 3, France T. Aihonnou Service d’orthope´die-traumatologie-chirurgie de la main, groupe sante´ Victor-Pauchet, 2, avenue d’Irlande, 80094 Amiens cedex 3, France *Auteur correspondant Adresse e-mail :
[email protected] (M. Radji) Disponible sur Internet le 27 de´cembre 2007 doi:10.1016/j.annfar.2007.11.004
` propos de l’information avant une anesthe´sie A Information before anaesthesia
115
Voici ces questions et quelques propositions pour tenter d’y re´pondre avec une double approche : celle de l’expe´rience de ce mode d’exercice et celle de la maıˆtrise du risque, notamment juridique, que cherche a` de´velopper l’Association anesthe´sie re´animation risques et solutions (Arres). 1. Sur l’obligation de l’information De re´glementaire, parce qu’inscrite dans le Code de de´ontologie depuis 1995 [2], l’information au patient est devenue une obligation le´gale depuis la loi dite « Kouchner » du 4 mars 2002 [3]. Son abstention est donc fautive, hors urgence ou impossibilite´. 2. Sur qui doit informer Tous les acteurs responsables de l’acte envisage´ pour la partie qui les concerne. Donc, l’anesthe´siste-re´animateur pour la proce´dure d’anesthe´sie, meˆme s’il y a lieu par ailleurs de faire en sorte qu’une information « globale » puisse eˆtre donne´e, e´vitant que le patient ne puisse avoir l’impression que « les me´decins se renvoient la balle » [4]. 3. Sur le contenu Le proble`me est vaste. Il faut expliquer les e´tapes de la proce´dure propose´e :
l’anesthe´sie ge´ne´rale ou locore´gionale ; le passage en SSPI, etc.; Il faut informer sur : les avantages et les inconve´nients ; les risques fre´quents ou graves inhe´rents a` chaque technique, en insistant sur ce qui peut avoir le plus de conse´quence pratique pour le patient.
Il convient enfin de conseiller celui-ci, si le choix est possible. Il y a lieu de rappeler que si la demande du patient parait inadapte´e, il est possible, en dehors de l’urgence vitale, de se re´cuser. Le but n’est pas de terroriser le patient, ni de tenter de se de´charger d’une quelconque responsabilite´ a` son e´gard, mais de lui faire saisir les implications des choix qui se pre´sentent. Il est toujours possible de rendre la notion de risque plus familie`re, en situant ceux de l’anesthe´sie par rapport a` ceux de la vie quotidienne (par exemple les moyens de transport) et d’insister sur les pre´cautions prises (comme la consultation, les appareils, la SSPI, etc.) permettant d’atteindre ce faible niveau de risque. 4. Sur le moment de l’information
Mots cle´s : Anesthe´sie ; Information Keywords: Anaesthesia; Information
L’e´ditorial de la Sfar publie´ en juin 2007 : « Document d’information avant l’anesthe´sie : une ne´cessaire e´volution » [1], a suscite´ un certain nombre de questions de la part de me´decins anesthe´sistes-re´animateurs, pour la plupart libe´raux.
L’information orale doit eˆtre faite au moment de la consultation pre´anesthe´sique et e´ventuellement comple´te´e au moment de la visite. Le document de la Sfar, re´cemment re´actualise´ [5], est fait pour aider dans cette de´marche. L’ide´al est que le patient ait pu en prendre connaissance avant la consultation. Il peut notamment eˆtre remis par le chirurgien lorsque l’intervention est de´cide´e.
116
Lettres a` la re´daction / Annales Franc¸aises d’Anesthe´sie et de Re´animation 27 (2008) 108–116
5. Sur la trac¸abilite´ de cette information Il est impe´ratif de pouvoir apporter la preuve que l’information a bien e´te´ de´livre´e. Cette preuve, qui peut eˆtre apporte´e par tout moyen [3], doit pouvoir eˆtre retrouve´e dans le dossier me´dical du patient. Le document de la Sfar ne doit eˆtre conside´re´ que comme une aide a` l’information de´livre´e par le me´decin anesthe´siste-re´animateur, comme un comple´ment de l’information orale et la Sfar n’en recommande pas la signature par le patient, de meˆme que l’Anaes puis la HAS [6], auxquelles la loi a confie´ la mission de faire des recommandations en la matie`re [3], et le Conseil national de l’ordre des me´decins [4], ` avec le souci de la qualite´ de la relation me´decin–malade. A l’inverse, de nombreuses socie´te´s savantes chirurgicales, des compagnies d’assurances, certains e´tablissements de sante´, recommandent, avec le souci de leur protection, le recueil de la signature du patient dans le dossier. En de´pit de ces attitudes apparemment contradictoires, des solutions existent pour permettre d’apporter une preuve en cas de litige et de respecter les recommandations de la Sfar. Souvent, outre qu’il existe une proce´dure indiquant l’information orale ge´ne´ralement de´livre´e ainsi que la remise syste´matique du document de la Sfar, le compte rendu de la consultation d’anesthe´sie comporte une case « information faite », que coche le me´decin anesthe´siste-re´animateur, avec la possibilite´ de rajouter les e´ventuelles informations comple´mentaires qu’une situation particulie`re peuvent rendre utiles. Certains e´tablissements utilisent un document intitule´ « trac¸abilite´ de l’information de´livre´e au patient ». Le contenu ` l’issue de la consultation en est par exemple du type : « A d’anesthe´sie, j’estime avoir e´te´ correctement informe´ sur les techniques d’anesthe´sie qui m’ont e´te´ propose´es. J’ai pu notamment poser toutes les questions ne´cessaires a` leur compre´hension et donne mon accord pour la re´alisation de ces proce´dures. Date et signature » Dans notre e´tablissement, un questionnaire pre´anesthe´sique est remis au patient a` l’occasion de la consultation du chirurgien. Ce questionnaire, a` cocher, pre´cise l’intervention qui sera re´alise´e, l’identite´ du patient, ses ante´ce´dents chirurgicaux et me´dicaux, son e´tat de sante´, son e´tat dentaire, ses habitudes toxiques, son traitement. . . Il est rempli et signe´ par le patient, quelques fois (dans les cas complexes) avec l’aide du me´decin traitant qui ajoute son tampon. Il comporte en annexes nume´rote´es le document de la Sfar sur « l’information avant une anesthe´sie » [5], des informations et recommandations sur l’anesthe´sie ambulatoire, la prise en charge de la douleur, la transfusion sanguine. Ramene´, convenablement
comple´te´ dans l’immense majorite´ des cas, il sert de trame lors de la consultation d’anesthe´sie. Cette de´marche nous donne satisfaction depuis de nombreuses anne´es. Elle a en outre l’avantage de lier le document relatif a` l’information au patient et une information utile a` ses soins, re´duisant ainsi le risque de perte. 6. Conclusion Les solutions existent, qui peuvent eˆtre comple´mentaires et doivent eˆtre adapte´es aux particularite´s de chaque exercice. La principale erreur serait de croire que la distribution d’un document, meˆme celui de la Sfar, sans autre explication, pourrait suffire a` remplir son devoir d’information et permettre ainsi de se mettre a` l’abri d’un contentieux. Re´fe´rences [1] Fusciardi J, Lienhart A, Clergue F, Fletcher D, Martin C. Document d’information avant l’anesthe´sie : une ne´cessaire e´volution. Ann Fr Anesth Reanim 2007;26:488–9. [2] De´cret no 95-1000 du 6 septembre 1995 (article R.4127-35 du Code de la sante´ publique). JO no 209 du 8 septembre 1995. [3] Loi no (2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et a` la qualite´ du syste`me de sante´ (article L.1111-2 du Code de la sante´ publique). JO no (54 du 5 mars 2002). [4] Recommandations concernant les relations entre anesthe´sistes-re´animateurs, chirurgiens et autres spe´cialistes ou professionnels de sante´. Conseil national de l’ordre des me´decins – de´cembre 2001 p. 6–8. http://www.we b.ordre.medecin.fr/rapport/anesth. [5] Sfar. Fiche d’information des patients avant une anesthe´sie. Ann Fr Anesth Reanim 2007;26:620–1. http://www.sfar.org/s/article.php3?id_article=267 [6] Anaes. Service des recommandations et re´fe´rences professionnelles. Information des patients. Recommandations destine´es aux me´decins. Mars 2000. http://www.has-sante.fr/portail/display.jsp?id=c_272040.
P.-G. Yavordios* Clinique Convert, 62, avenue de Jasseron, 01000 Bourg-en-Bresse, France Association Arres, Snarf, 185, rue Saint-Maur, 75010 Paris, France *Auteur correspondant Adresse e-mail :
[email protected] Disponible sur Internet le 4 janvier 2008 doi:10.1016/j.annfar.2007.12.001