S134 santé et sans anomalie patente de développement psychomoteur et squelettique. L’examen physique révélait un NE de type doux et velouté, généralisé et systématisé, suivant les lignes de Blaschko au niveau du tronc, des membres et du visage. Un aspect d’acanthosis nigricans était observé au niveau des plis du cou, des aisselles et des aines. L’examen histologique cutané était en faveur d’un NE. L’IRM encéphalique mettait en évidence une dysgyrie corticale temporale bilatérale et un amincissement du corps calleux, tandis que l’examen ophtalmologique et les radiographies osseuses du squelette étaient normaux. L’analyse de l’ADN extrait à partir d’une biopsie cutanée en peau lésée et saine, de leucocytes sanguins et de cellules urothéliales du sédiment urinaire attestait de la présence de la mutation p.Ser249Cys de l’exon 7 du gène FGFR3 en mosaïque à un taux de 30 % dans la peau lésée et 10 % dans les cellules urothéliales, sans mutation détectable au niveau leucocytaire. Discussion Nous rapportons la deuxième observation de syndrome SHE-FGFR3 lié à la mutation p.Ser249Cys du gène FGFR3 confirmant que la mutation R248C n’est pas exclusive au cours de cette affection. La survenue d’un cancer urothélial (CU) au cours du NE a été rapportée dans 6 observations et n’apparaît pas fortuite : âge jeune, atteinte histologique constante de type papillaire et de bas grade et prédominance du CU parmi l’ensemble des cancers rapportés associés au NE (1/3 des cas). La mutation du gène FGRFR3, plus particulièrement p.Ser249Cys, joue un rôle majeur dans la genèse du CU de bas grade papillaire. Dans notre observation, la présence de cette mutation sous forme d’un mosaïcisme postzygotique au niveau urothélial pourrait rendre compte du risque oncogénique urothélial au cours de l’HE. Conclusion Nous rapportons une observation originale de SHEFGFR3 avec mosaïcisme urothélial pouvant rendre compte du risque augmenté de CU au cours du NE. Mots clés Carcinome urothélial ; FGFR3 ; Syndrome du nævus épidermique Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder. 2016.10.003. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.126 CO009
Acanthosis nigricans, hyponchondroplasie et mutations FGFR3 : 5 nouveaux cas et revue de la littérature夽 L. Muguet Guenot 1,∗ , H. Aubert 1 , B. Isidor 2 , A. Toutain 3 , J. Mazereeuw-Hautier 4 , C. Collet 5 , E. Bourrat 6 , S. Barbarot 1 1 Dermatologie 2 Génétique, CHU, Nantes, France 3 Génétique, CHU, Tours, France 4 Dermatologie, CHU, Toulouse, France 5 Génétique 6 Dermatologie, AP-HP, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les mutations du gène FGFR3 (fibroblast growth factor receptor 3) sont responsables de différents types de dysplasie osseuse. Certaines sont associées à un acanthosis nigricans (AN). Sept cas d’hypochondroplasie (HCH) associée à un AN d’apparition précoce et étendu ont été décrits, associés à une mutation de FGFR3. Nous décrivons 5 nouveaux cas de patients atteints d’hypochondroplasie (HCH) associée à un AN, et les comparons aux 7 autres cas décrits dans la littérature. Observations La taille moyenne des 5 patients était de −1,9 DS, avec un périmètre crânien entre +0,5 et +3 DS. L’AN avait débuté dans la petite enfance chez 3 patients, à 10 et 11,5 ans chez
JDP 2016 2 patients. Ils présentaient des plaques papillomateuses, veloutées, mal limitées, hyperpigmentées, de topographie atypique au niveau du tronc, du dos, des flancs, de l’abdomen, ainsi que du visage pour une patiente, en plus de l’atteinte plus typique des plis et du cou. Un patient présentait d’autres lésions cutanées : 6 taches café au lait et des lentigines. Les 5 patients avaient une mutation Lys650Thr de FGFR3. Aucun n’avait de trouble métabolique, de diabète ou de dysfonction hormonale ni de traitement par hormone de croissance (GH) au diagnostic d’AN. Discussion La description de 5 nouveaux patients confirme le phénotype particulier de cet AN. En considérant les 12 cas décrits, l’An avait débuté dans l’enfance, avant l’âge de 6 ans chez 6 patients, et avant 15 ans chez les 12 patients. L’AN était étendu, de topographie atypique au niveau du tronc, du dos, des flancs, de l’abdomen, du cou et du visage (2 patients), en plus de l’atteinte des plis. Quatre patients présentaient d’autres lésions cutanées : nævus multiple, lentigines multiples, taches café au lait, kératoses seborrhéiques. Trois patients avaient rec ¸u un traitement par GH sans lien retrouvé entre le traitement par GH et l’AN. Deux patients présentaient une hyperinsulinémie à 15 et 13 ans, apparue après l’AN. Un patient avait 9 membres de sa familles atteints : seul un patient avait présenté un diabète à l’âge adulte. L’IMC moyen des 12 patients était de 23,9 kg/m2 . Dans cette cohorte l’AN n’est donc associé ni à l’obésité ni à l’insulinorésistance. Lys650Thr, Lys650Gln et Asn540Lys étaient les trois mutations retrouvées. La mutation Asn540Lys représente 75,9 % des phénotypes d’HCH. Seul deux patients présentaient cette mutation prédominante. Sept patients avaient une mutation Lys650Thr de FGFR3, qui n’a jamais été décrite donnant un tableau d’HCH sans AN. Conclusion Caractéristiques de l’AN : lésions précoces et étendues du tronc, de l’abdomen, du visage, en plus de l’atteinte des plis. Début dans l’enfance. — D’autres lésions cutanées sont associées pour 1/3 des patients : taches café au lait, nævus multiples, lentigines, kératoses séborrhéiques. — Ans540Lys semble être peu associée à un phénotype d’AN, tandis que la mutation Lys650Thr n’a jamais été décrite sans AN. Mots clés Acanthosis nigricans ; FGFR3 ; Hypochondroplasie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder. 2016.10.003. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.127
Dermatoses inflammatoires 1 CO010
Des réactions paradoxales cutanées psoriasiformes atypiques induites par les anti-TNF␣ dans l’hidradénite suppurée夽 L. Dequidt ∗ , O. Cogrel , S. Guillet , B. Milpied , A.-S. Darrigade , J. Seneschal , M. Beylot-Barry , A. Pham-Ledard Dermatologie, CHU de Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les réactions paradoxales psoriasiformes induites par les anti-TNF␣ sont décrites dans 0,3 à 5,6 % des cas. Aucune étude ne les étudie chez des patients traités par anti-TNF␣ pour une hidradénite suppurée (HS). L’objectif était d’évaluer l’incidence, les caractéristiques cliniques et l’évolution de ces réactions paradoxales aux anti-TNF␣ dans cette population.