Anaphylaxie à la myrtille et allergie aux protéines de transfert lipidique (LTP) : à propos de 2 cas

Anaphylaxie à la myrtille et allergie aux protéines de transfert lipidique (LTP) : à propos de 2 cas

Aliments / Revue française d’allergologie 52 (2012) 250–254 10 Anaphylaxie a` la myrtille et allergie aux prote´ines de transfert lipidique (LTP) : a...

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Aliments / Revue française d’allergologie 52 (2012) 250–254 10

Anaphylaxie a` la myrtille et allergie aux prote´ines de transfert lipidique (LTP) : a` propos de 2 cas J.M. Renaudin Service d’allergologie, CH E-Durkheim, Epinal Introduction.– Nous rapportons 2 observations d’allergie sévère à la myrtille. Matériel et méthode.– Deux femmes, âgées de 26 et 44 ans, ont présenté respectivement un choc anaphylactique pour la 1ère patiente (P1), une urticaire, angio-œdème laryngé et hypotension pour la seconde (P2), 20 mn après n’avoir consommé qu’une part de tarte de myrtille, (collation). Secondairement, on notera plusieurs accidents similaires : en ingérant pêche, sauce tomate ou courgette pour P1 ; pêche, confiture de mirabelle, petits pois ou chou brocolis pour P2. Résultat.– Antécédents atopiques : rhinite estivale pour P1, allergie alimentaire à l’arachide pour P2. Les prick-tests (PT) sont positifs (+) pour myrtille crue et cuite, et négatifs (–) pour les autres ingrédients de la tarte. PT (+) pour pollens de graminées, d’armoise, et Alternaria, pour P1 ; PT (–) visà-vis des pneumallergènes pour P2. Réactivité vis-à-vis d’autres fruits ou légumes natifs : PT (+) pour framboise, groseille, pêche, courgette et choux, crus et cuits ; abricot, mirabelle, et noisette crus. PT (+) pour tomate et poivron crus et cuits, fraise et amande crue, uniquement chez P1 ; PT (+) pour cerise, mirabelle, arachide, petit pois, fève, et lupin, crus et cuits chez P2. Les dosages d’IgE (ImmunoCap, Phadia) sont (+) pour la myrtille. L’étude par composants allergéniques (recombinants et biopuce ISAC) objective une IgE réactivité commune vis-à-vis des LTP. Positivité de Pru p3 et Cor a8 chez P1 ; à cela, s’ajoute une positivité pertinente pour Alt a1 (Alternaria), et peu pertinente pour Act d2 (thaumatine du kiwi). Positivité restreinte aux seuls LTP, Pru p3 et Art v3, chez P2. Discussion.– Ici, le profil d’IgE réactivité biologique aux LTP ne semble pas être exactement corrélé aux réactions cliniques, et permettre d’établir un régime d’éviction alimentaire personnalisé vis-à-vis de cette famille moléculaire ubiquitaire dans les végétaux. Conclusion.– Ces 2 observations sont semblables au seul cas publié d’allergie à la myrtille [1], dans lequel la LTP de ce fruit a été identifiée comme l’allergène en cause.

Référence [1] Gebhardt C. Allergy 2009;64(3):498–9.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.016 11

Anaphylaxie alimentaire a` l’œuf de caille sans allergie a` l’œuf de poule J.M. Renaudin a, C. Richard b, S. Jacquenet b a Service d’allergologie, CH E.-Durkheim, Epinal b GENCLIS SAS, Vandœuvre-les-Nancy, France Introduction.– L’allergie isolée à l’œuf de caille est rare. Nous en rapportons une observation. Matériel et méthode.– Une patiente de 32 ans présente, à 3 reprises, une réaction anaphylactique après ingestion d’un œuf cru de caille (environ 20 g). Cette consommation, qui est, d’après ses dires, « conseillée » aux personnes ayant une dermatite atopique comme elle, était assez régulière depuis plusieurs mois, et asymptomatique. Résultat.– Elle a des antécédents atopiques connus et déjà bilantés : eczéma chronique depuis l’âge de 10 ans, rhinite et asthme allergiques, allergies alimentaires aux rosacées. Elle est sensibilisée aux acariens, phanères de chat et de chien, pollens de bétulacées, frêne et graminées. Deux ans avant, elle avait bénéficié d’une exploration par biopuce multiallergénique ImmunoCap ISAC qui confirmait une IgE réactivité limitée aux allergènes majeurs des pneumallergènes cités ci-dessus, sans positivité aux allergènes alimentaires animaux. Tests allergologiques.– Les prick-tests (PT) sont positifs (+) pour blanc d’œuf (BO) cru (20 mm), jaune d’œuf (JO) cru (11 mm) de caille, alors que

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les PT sont faiblement positifs pour BO cru de poule (4 mm, versus témoin positif à 6 mm), JO cru de poule (3 mm), et négatifs pour BO et JO de poule cuits. Les dosages d’IgE (ImmunoCap, Phadia) sont négatifs pour JO de poule, ovomucoïde, conalbumine, et faiblement positifs (0,2 kUA/L) pour BO de poule et ovalbumine. L’œuf de poule a pu être réintroduit sous forme crue et cuite sans manifestations allergiques. La recherche d’IgE par couplage spécial est positive pour BO (0,85 kUA/L) et JO (0,83 kUA/L) de caille. L’exploration par Immunoblot confirme des différences d’IgE réactivité entre œuf de caille et de poule, crus et cuits (plusieurs bandes détectées entre 25 et 40 kDa). Discussion.– D’autres allergènes que l’ovotransferrine (75 kDa), identifiée dans un cas semblable [1] semble être en cause dans l’allergie de cette patiente. Conclusion.– Il s’agit d’un cas d’allergie sévère à l’œuf de caille, ingéré cru régulièrement par une patiente atopique polysensibilisée, en l’absence d’allergie à l’œuf de poule.

Référence [1] Caro Contreras FJ, et al. Allergol Immunopathol 2008;36(4):234–7.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.017 12

Une allergie peu fre´quente : l’allergie au cafe´ M. Goin, A. Hoppe´, M. Drouet Unite´ d’allergologie, CHU d’Angers, Angers, France Introduction.– Nous rapportons le cas d’une jeune fille de 20 ans qui présente des réactions anaphylactiques lors de la consommation de café et à un degré moindre lors de la consommation de thé. Résultat.– Notre patiente est consommatrice de café depuis 2002 (12 ans). En août 2008 et en mars 2009, elle présente quelques minutes après la consommation d’une tasse de café, un œdème et une urticaire du visage et du cou, le dernier incident ayant nécessité l’administration d’adrénaline. Il n’y a aucune prise médicamenteuse concomitante des épisodes. La chronologie des évènements est fortement évocatrice de la responsabilité du café, mais le bilan allergologique est néanmoins discordant pour cet aliment, avec des IgE spécifiques négatives. Discussion.– Cette jeune fille présente une réaction d’allure allergique au café suggérée par une histoire reproductible et confirmée par réintroduction. La physiopathologie reste néanmoins imprécise du fait d’un bilan discordant et d’une tryptase qui reste normale au moment de la crise. Le TAB plaide en faveur du rôle allergique de la caféine. Bien que consommée abondamment, la caféine est rarement responsable de réactions allergiques. De rares publications rapportent des tests cutanés et des IgE souvent positifs. La responsabilité de la caféine via le Coca-Cola, a été démontrée chez une jeune patiente de 16 ans [1], raison pour laquelle nous avons contre indiqué cette boisson chez notre patiente. Parfois les réactions bien qu’IgE dépendantes semblent dose-dépendantes [2], ce qui pourrait expliquer les réactions moins importantes qu’elle présente lors de la consommation de thé.

Références [1] Infante S. Allergy 2003;58:681–82. [2] Gavilan MJ. J Allergy Clin Immunol;109(1). doi: 10.1016/j.reval.2012.02.018 13

Allergie aux prote´ines du lait de vache et type d’allaitement pratique´ chez le nourrisson dans l’est alge´rien H. Boughellout, M.N. Zidoune Laboratoire de nutrition et technologie alimentaire, Constantine Introduction.– L’objectif de ce travail est d’étudier le type d’allaitement et de déterminer la relation entre le type d’allaitement et l’apparition de l’APLV dans 3 grandes villes de l’est algérien (Constantine, Annaba et Oum El Bouaghi).