Avant-Propos - Coprologie parasitaire

Avant-Propos - Coprologie parasitaire

Coprologie parasitaire Claude Guiguena,* AVANT-PROPOS a coprologie parasitaire est un examen de base consistant à examiner les selles sur le plan mac...

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Coprologie parasitaire Claude Guiguena,*

AVANT-PROPOS a coprologie parasitaire est un examen de base consistant à examiner les selles sur le plan macroscopique et microscopique. Il permet le diagnostic d’un grand nombre de parasites intestinaux (vers ou protozoaires) et extra-intestinaux (œufs de douves des voies biliaires voire du poumon ; œufs de schistosomes) pour lesquels les selles constituent le véhicule normal de leur forme de dissémination dans le milieu extérieur. L’examen est demandé par le médecin généraliste ou spécialiste, par le médecin du travail. Il peut s’agir d’un examen systématique par exemple après un long séjour en zone chaude du globe ou dans le cadre d’une embauche (cuisiniers, égoutiers,…) à titre de prévention d’une transmission oro-fécale ou d’une demande guidée par des signes cliniques ou biologiques évocateurs. Une bonne collaboration entre le médecin et le biologiste est donc nécessaire, car les renseignements permettront d’orienter les recherches.

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a Service parasitologie et zoologie Faculté de médecine 2, av. du Pr Léon-Bernard – CS 34317 35043 Rennes cedex

* Correspondance [email protected] © 2012 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés.

Chaque parasite est mis en évidence par une ou plusieurs techniques plus ou moins spécifiques. On aura parfois recours à des examens spéciaux, par exemple : test à la cellophane adhésive ou « scotch-test » anal, biopsie rectale, tubage duodénal. L’interrogatoire du malade est indispensable, il précisera : l’origine géographique du malade et/ou ses éventuels voyages ; la date de début des troubles par rapport aux différents voyages ; les habitudes culinaires : cresson, viande rouge, etc. ; les antécédents personnels et familiaux ; la nature des troubles motivant l’examen : troubles du transit intestinal (diarrhée, alternance diarrhée-constipation), douleurs abdominales, nausées, vomissements, prurit anal (oxyurose), larva currens (anguillulose), élimination spontanée de vers (anneaux de tænia, adultes d’oxyure ou d’ascaris) ; les résultats des explorations biologiques : • l’hyperéosinophilie oriente vers une helminthose. Attention (!) généralement l’hyperéosinophilie correspond à la migration tissulaire du parasite et l’examen de selles peut être alors négatif ; • l’anémie peut être due à une ankylostomose, exceptionnellement à une trichocéphalose (anémie micrositaire et hyposidérémique). En cas d’anémie mégaloblastique : pensez au classique, mais géographiquement localisé, bothriocéphale. Pendant les 3 jours précédant l’examen de selles il faut : • conseiller un régime à faibles résidus cellulosiques (biscottes, pâtes, riz, œuf, laitage, poisson) ; REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - MARS 2012 - N° 440 //

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• éviter : choux, salades, légumes verts et secs (lentilles, haricots, petits pois), pomme de terre, fruits (surtout poires, pommes, fraises, figues) ; • le foie de bovins et de moutons particulièrement (problème de faux positifs avec des œufs de douves en transit) ; • les médicaments opaques non absorbables : charbon végétal, sel de bismuth, produits barytés, laxatif huileux, paraffine. Le prélèvement doit être examiné rapidement dans l’heure pour la recherche d’amibes, sur des selles liquides ou diarrhéiques donc si possible sur des selles émises au laboratoire. La totalité de la selle doit être recueillie sans urines (celles-ci tuent les protozoaires) et dans un récipient propre (mais non stérile), sec et transparent (ce qui permet une étude macroscopique du recueil). L’examen peut être différé pour la recherche d’œufs ou de kystes. Dans ce cas, le recueil des selles peut être effectué hors laboratoire. En effet ces éléments parasitaires se conservent bien pendant plusieurs jours à la température ambiante. Un examen négatif n’a pas de valeur. Généralement, il est pratiqué 3 prélèvements de selles à 4-5 jours d’intervalle entre chaque recueil, du fait de la période de mutité possible ou de la non maturation du parasite. L’examen macroscopique peut révéler la présence d’anneaux de tænia, d’ascaris adultes, d’oxyures adultes. Pour l’analyse coprologique microscopique proprement dite, les dispositions légales exigent l’utilisation d’un examen direct et d’au moins une technique de concentration laissée à l’appréciation du biologiste. L’examen direct permet de trouver la plupart des parasites (kystes de protozoaires et œufs d’helminthes) et d’étudier la mobilité des formes végétatives des protozoaires. Les techniques de concentrations sont indispensables, et doivent être faites systématiquement. Elles ont pour but de réunir dans un plus petit volume des éléments parasitaires en trop petite quantité pour être décelés à l’examen direct. Une analyse de selles demande du personnel hautement qualifié, principalement pour l’identification des parasites qui reste très morphologique. Ce numéro spécial est ciblé sur la coprologie parasitaire. Dans quel phylum se classent donc les microsporidies, microorganismes intracellulaires ayant émergé en pathologies humaines avec l’avènement du sida. Isabelle Accocebery, parasitologue et mycologue au CHU de Bordeaux, vous éclairera sur Enterocytozoon et autre Encephalitozoon. Loïc Favennec, professeur de parasitologie à Rouen, spécialiste du Giardia duodenalis, vous donne les dernières informations sur ce magnifique flagellé en forme de cerf-volant.

Les helminthoses sont abordées dans trois chapitres distincts : • les nématodoses traitées par nos amis du CHU de Tours : Guillaume Desoubeaux et Jacques Chandenier. Sont passés en revue les oxyures, trichocéphales, ascaris, anguillules et ankylostomes ! • les trématodoses, mais seules les distomatoses sont traitées dans ce numéro (les bilharzioses le seront prochainement). L’équipe de Limoges : Jean-Philippe Collet, Sandra Récopé, Gilles Dreyfuss et MarieLaure Dardé abordent les différentes distomatoses humaines en fonction de la localisation de l’adulte dans l’organisme humain ; • les cestodoses intestinales sont traitées par l’équipe de notre collègue Patrice Bourée (Le Kremlin-Bicêtre) de façon originale : du tænia de bœuf au tænia de la puce en passant par un tænia qui n’en est pas un, celui du poisson. Tous ces chapitres abordent l’épidémiologie, la clinique, le diagnostic et le traitement de ces maladies parasitaires. Ils sont très abondamment illustrés et les cycles toujours complexes mais essentiels à la bonne compréhension de la physiopathologie sont très « parlants ». Une expérience de terrain rapportée par nos collègues mauritaniens complète ce numéro spécial. Je vous en souhaite une excellente lecture.

Sommaire thématique • Diagnostic des microsporidioses intestinales .............................................................. p. 27 • Épidémiologie et diagnostic de la giardiose humaine : quoi de neuf ? ....................................................... p. 35 • Nématodoses intestinales : aspects épidémio-cliniques et diagnostic .......................................................... p. 39 • Les distomatoses et leur diagnostic au laboratoire ......... p. 57 • Les cestodes et leur diagnostic au laboratoire ........................................................ p. 67 • Prévalence des parasitoses intestinales chez les écoliers dans les Wilayas du Gorgol, Guidimagha et Brakna (Mauritanie) ............................................................. p. 75 • QCM .............................................................................. p. 80

La coordination de ce dossier a été assurée par le Pr Claude Guiguen, Service de parasitologie et zoologie, Faculté de médecine de Rennes.

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