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environ, sous anesthésie générale ; un cathéter ventriculaire est inséré dans l’atrium ventriculaire ou la corne frontale puis est connecté à une valve qui régulera le débit ou la pression d’ouverture du système. Le cathéter distal se termine dans la cavité péritonéale (DVP) ou dans l’oreillette droite (DVA). Les risques sont modérés (infection, hématome intracrânien ou malposition du matériel). En cas d’hydrocéphalie obstructive, c’est une ventriculocisternostomie endoscopique qui sera proposée. L’amélioration clinique survient dans les semaines qui suivent l’intervention chez plus de 80 % des patients. Le suivi est clinique et radiologique, avec des radiographies de valve vérifiant le bon positionnement du matériel et une IRM qui montre habituellement une légère diminution de la taille des ventricules. Mots clés Ventriculocisternostomie endoscopique ; Dérivation ventriculopéritonéale ; Hydrocéphalie chronique Déclaration de liens d’intérêts éventuels liens d’intérêts.
L’auteur n’a pas précisé ses
https://doi.org/10.1016/j.neurol.2018.02.060
Union nationale pour le développement de la recherche et de l’évaluation en orthophonie (UNADREO) CO-56
Contagion émotionnelle et paralysie faciale périphérique
Diane Picard ∗ , Elodie Lannadère , Tankéré Frédéric , Lamas Georges , Peggy Gatignol ORL otoneurochirurgie du Pr.-Lamas, hôpitaux universitaires Pitié-Salpêtrière – Charles-Foix, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Picard) Introduction La contagion émotionnelle faciale résulte d’un mimétisme spontané de l’expression faciale d’autrui et d’une rétroaction faciale. L’étude se propose d’analyser la production et la perception des expressions faciales émotionnelles chez les patients présentant une paralysie faciale périphérique. Objectifs La contagion émotionnelle des patients a été analysée en terme de congruence, d’arousal, d’ambiguïté et de temps de réaction. La latéralité de la paralysie faciale a également été étudiée. Par la suite, la perception des expressions faciales des patients paralysés faciaux a été comparée à celle d’une population contrôle. Matériel et méthodes Quarante-trois patients et 133 sujets témoins ont participé à l’étude. Un protocole informatisé constitué de tâches de reconnaissance des expressions faciales émotionnelles d’acteurs (stoic Database) et de 8 patients, modalité statique et dynamique, a été administré à 35 patients ; leur motricité bucco-linguo-faciale (MBLF), la sévérité de l’atteinte (House et Brackmann Grading Scale) et l’amplitude de leur sourire (Échelle normalisée du sourire) ont été évaluées. L’effet miroir a été testé et des questionnaires spécifiques sur leur qualité de vie ont été proposés aux patients. Les sujets témoins ont constitué un jury naïf afin d’étudier d’éventuelles différences inter-groupes. Résultats Les expressions faciales des patients paralysés ont été moins bien identifiées que les expressions des acteurs par le jury naïf (patients : 39,62 %, acteurs : 89,08 %, p < 0,001, F = 27,21). Les expressions faciales des patients sont évaluées comme étant moins intenses (arousal des patients : 2,37 [0,72], acteurs : 6,17 [1,63], p < 001, F = 35,24). Les sourires des patients
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sont significativement plus intenses quand la paralysie faciale est latéralisée à gauche (arousal gauche 3,56/10, arousal droite 3,43/10, p = 0,032) Les patients présentent une perception des expressions faciales moins précise que les sujets témoins (score moyen des patients : 66,72/123 ; score moyen des contrôles : 70,35/123 ; p = 0,013, F = 6,306). La durée de la paralysie faciale influence la perception des visages en modalité dynamique (p = 0,008, F = 7,934). Conclusion La contagion émotionnelle des patients est entravée non seulement sur le versant production des expressions faciales mais également sur le versant perception. Mots clés Rétroaction faciale ; Contagion émotionnelle ; Paralysie faciale périphérique Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neurol.2018.02.061 CO-57
Analyse du discours spontané aphasique et rééducation orthophonique associée à une stimulation cérébrale non invasive (t-DCS)
Sophie Charveriat 1 , Elodie Guillouet 1,∗ , Philippe Azouvi 2 Hôpital Raymond-Poincaré, AP–HP, Garches 2 Hôpital Raymond-Poincaré, université de versailles saint quentin, AP–HP, Garches ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : elodie
[email protected] (E. Guillouet) 1
Des études récentes ont montré que la modulation de l’activité cérébrale grâce à la stimulation transcrânienne en courant continu (tDCS) augmente les performances de dénomination de patients aphasiques. Dans cette étude multicentrique randomisée contrôlée en simple aveugle, nous avons investigué les effets potentiels de la t-DCS sur l’amélioration du discours spontané de neuf patients aphasiques fluents et non fluents, à différents stades (aiguës et chroniques). Le critère de mesure principale était le nombre de substantifs différents en réponse à une question ouverte « quel est votre métier ? », dans un temps limité de deux minutes, celle-ci étant posée avant et après chaque période sous stimulations. Les patients ont suivi une rééducation orthophonique classique, associée à la t-DCS en condition active (2 mA, 20 min, anode au niveau de l’aire de Broca, cathode sur son homologue) et placebo (2 mA, 30 secondes, même configuration). Chaque condition ayant été proposée sur deux périodes de trois semaines chacune avec un intervalle d’une semaine entre chaque période. Nous n’avons pas constaté d’amélioration statistiquement significative en condition active par rapport à la condition placebo. Cette absence de résultats significatifs pourrait être imputée à l’hétérogénéité du groupe. Il serait important de poursuivre les investigations afin de constituer des sous-groupes plus homogènes. Mots clés AVC ; Aphasie ; Stimulation cérébrale non-invasive (tDCS) ; Rééducation orthophonique ; Discours Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Remerciements Ce travail a bénéficié d’un financement de la Fondation Paul Bennetot. Le promoteur de cette étude est la Fondation Garches. Les trois centres participants sont le CHU Raymond-Poincaré, le CHU Pitié-Salpétrière, l’hôpital MGEN Maisons-Lafitte. La définition de l’ordre d’administration des stimulations (active et placebo) a été effectuée par le CIC 1429. L’étude a été autorisée par le CPP IDF XI le 11/06/2015 et enregistrée par l’ANSM n◦ 2014-A01773-44 et sur le site Clinical Trial NCT02612753. https://doi.org/10.1016/j.neurol.2018.02.062