État des lieux de la cohorte française F.FABRY – à propos de 103 patients atteints de maladie de Fabry

État des lieux de la cohorte française F.FABRY – à propos de 103 patients atteints de maladie de Fabry

A100 75e Congrès franc¸ais de médecine interne – Brest, 14, 15 et 16 juin 2017 / La Revue de médecine interne 38S (2017) A49–A109 ostéopénie. Quatre...

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75e Congrès franc¸ais de médecine interne – Brest, 14, 15 et 16 juin 2017 / La Revue de médecine interne 38S (2017) A49–A109

ostéopénie. Quatre patients ont présenté une fracture vertébrale au cours du suivi (1 patient avec ostéoporose déjà fracturaire au bilan initial, 1 avec ostéoporose densitométrique et 2 avec ostéopénie) dont 3 étaient traités par bisphosphonates. Il n’y a eu aucune fracture extra-rachidienne. Au cours du suivi, la tryptase a augmenté de plus de 15 % chez 11 patients et est resté stable ou a baissé chez 21 patients. Le profil évolutif de la tryptase n’était pas corrélé aux manifestations cliniques. Les 3 patients qui ont nécessité un traitement cytoréducteur avait une tryptase qui était stable ou en baisse. Discussion Comme dans l’étude de Álvarez-Twose et al. [2], notre travail montre que les patients ayant une MSI et présentant des manifestations anaphylactoïdes déclenchées par les piqûres d’insecte ont un phénotype distinct des autres patients, avec une survenue plus rare des SMM. Les SMM étaient généralement bien contrôlés par les traitements symptomatiques, puisque seuls 3 de nos patients (14 %) ont nécessité un traitement cytoréducteur pour le soulagement de ces SMM. Cinquante-neuf pour cent étaient même asymptomatiques mais les SMM pouvaient récidiver lors de l’arrêt des traitements symptomatiques. La prévalence de l’atteinte osseuse dans notre cohorte est similaire à celle trouvée dans la littérature. Contrairement à l’étude de Barete et al. [3], certains patients ont présenté des fractures sous biphosphonates. Conclusion Les SSM sont bien contrôlés chez la majorité des patients présentant une MSI par les traitements symptomatiques, rendant l’utilisation d’un traitement cytoréducteur rarement nécessaire. La présence d’une ostéopénie initiale doit faire discuter la mise sous biphosphonates y compris en l’absence d’antécédent fracturaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Hermine O, Lortholary O, Leventhal PS, Catteau A, Soppelsa F, Baude C, et al. Case-control cohort study of patients’ perceptions of disability in mastocytosis. Plos One 2008;3(5):e2266. [2] Álvarez-Twose I, Zanotti R, González-de-Olano D, Bonadonna P, Vega A, Matito A, et al. Nonaggressive systemic mastocytosis (SM) without skin lesions associated with insect-induced anaphylaxis shows unique features versus other indolent SM. J Allergy Clin Immunol;133(2):520-8.[e5]. [3] Barete S, Assous N, de Gennes C, Grandpeix C, Feger F, Palmerini F, et al. Systemic mastocytosis and bone involvement in a cohort of 75 patients. Ann Rheum Dis 2010;69(10):1838. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.102 CO085

État des lieux de la cohorte franc¸aise F.FABRY – à propos de 103 patients atteints de maladie de Fabry W. Mauhin 1,∗ , O. Benveniste 2 , C. Douillard 3 , A. Masseau 4 , V. Leguy-Seguin 5 , E. Noel 6 , J.M. Ziza 7 , C. Lavigne 8 , K.H. Ly 9 , B. Dussol 10 , E. Hachulla 11 , O. Lidove 7 , Groupe collaboratif FFABRY 1 Inserm U974, médecine interne 1, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France 2 Médecine interne et immunologie clinique 1, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France 3 Endocrinologie, CHU, Lille, France 4 Médecine interne, CHU, Nantes, France 5 Médecine interne et immunologie clinique, CHU de Dijon, Dijo, France 6 Médecine interne, CHU, Strasbourg, France 7 Médecine interne-rhumatologie, hôpital de la Croix-Saint-Simon, Paris, France 8 Médecine interne et maladies vasculaires, CHU d’Angers, Angers, France 9 Médecine interne A, C.H.U de Limoges, Limoges, France

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Néphrologie, CHU de la Conception, Marseille, France Médecine interne, CHU, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (W. Mauhin) 11

Introduction La maladie de Fabry est une maladie génétique liée à l’X à l’origine d’un déficit enzymatique en alpha-galactosidase A lysosomale et d’une accumulation ubiquitaire en glycosphingolipides. On a longtemps considéré la maladie de Fabry comme uniquement symptomatique chez les hommes hémizygotes. Il est aujourd’hui indiscutablement établi que les femmes présentent également des formes sévères. Avec l’identification de variants « cardiaques » ou « à début tardif », les estimations de la prévalence de la maladie bien qu’encore discutées ont évolué, de 1/117 000 hommes à 1/3000 naissances vivantes. Tous les organes peuvent être atteints, les intervenants sont donc variés, expliquant en partie l’impression d’extrême rareté de la maladie. Afin de mieux appréhender l’histoire naturelle de la maladie, ses problématiques, mais aussi permettre des études fondamentales, la base nationale collaborative de données French FAbry Biobank and RegistrY (FFabry) a été initiée. Patients et méthodes De décembre 2014 à janvier 2017, 15 centres de spécialité médicales différentes (médecine interne, néphrologie, endocrinologie, neurologie, cardiologie, génétique médicale) ont permis l’inclusion et le recueil de données de 103 patients (53 hommes, 50 femmes), représentant plus de 44 mutations différentes. Les données ont été recueillies rétrospectivement d’après les dossiers médicaux. Les données manquantes ont été exclues de l’analyse. Résultats Concernant les hommes, l’âge moyen était de 44,4 ans (min–max 17,5–74,2), la durée moyenne de suivi depuis le diagnostic de 8 ans (0–36 ans). Outre les acroparesthesies observées chez 38/52 patients (73,1 %), la symptomatologie était dominée par l’atteinte cardiaque avec une cardiopathie hypertrophique notée chez 33/52 patients (63,5 %), des troubles du rythme chez 16/52 (30,8 %), des troubles de conduction également observés chez 16/52 (30,8 %) nécessitant un pacemaker chez 9/52 (17,3 %) à un âge médian de 51,6 ans. Deux frères étaient greffés cœur + rein. Une maladie rénale chronique était connue chez 25/52 patients (48,1 %) dont 8 patients en insuffisance rénale terminale, tous ayant bénéficié d’une greffe rénale à un âge médian de 34,6 ans. Six hommes (11,5 %) ont présenté un accident vasculaire cérébral ischémique constitué avant 50 ans sans cardiopathie rythmique. L’IRM cérébrale était pathologique chez 15/24 patients, dominée par des hypersignaux FLAIR de la substance blanche de présentation aspécifique. Quarante-cinq patients étaient traités par enzymothérapie substitutive (agalsidase alfa 21, agalsidase bêta 24). Une enzymothérapie était débuté chez 3 nouveaux patients, tandis que la protéine chaperone était prescrite chez 3 patients dont 2 en relais d’enzymothérapie soit une couverture thérapeutique de 50/53. Concernant les femmes, l’âge moyen était de 49 ans (16,7–75,4), la durée de suivi moyenne depuis le diagnostic de 6,5 ans (0–26 ans). Moins fréquentes, les douleurs concernaient néanmoins 28/44 patientes (63,6 %). La maladie rénale était au premier plan affectant 23/50 patientes (46,0 %) mais plus tardive : 19 patientes (82,6 %) avaient plus de 45 ans dont 7 plus de 60 ans. Deux patientes avaient bénéficié d’une greffe rénale. De fac¸on surprenante, une atteinte neurovasculaire affectait 23,4 % des patientes avec un antécédent d’AVC ischémique constitué chez 9/47 patientes à un âge médian de 42,9 ans, 1 AVC hémorragique et 1 AIT. Les IRM cérébrales étaient également pathologiques chez 22/30 toujours dominées par des hypersignaux FLAIR (50 %). Une cardiopathie hypertrophique était présente chez 16/42 patientes avec des troubles du rythme et de conduction chez respectivement 16/48 (33,3 %) et 10/47 (21,3 %) des patientes ayant conduits à l’implantation de pacemaker chez 4 femmes à un âge médian de 58,4 ans. Seules 28 patientes étaient traitées (agalsidase : 26, migalastat : 2). Parmi les 21 patientes non traitées et n’ayant jamais rec¸u de traitement spécifique (âge moyen 43,4 ans), on notait une

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insuffisance rénale débutante chez 5, une cardiopathie hypertrophique chez 3, un antécédent d’AVC chez 2 et une IRM cérébrale pathologique chez 5. Conclusion Le spectre clinique de la maladie de Fabry reste à étoffer, plus encore alors que les thérapies disponibles sont coûteuses. Cette étude descriptive met en lumière l’importance de la cardiopathie chez les hommes et des accidents neurovasculaires chez les femmes, ainsi que la plus faible couverture thérapeutique de ces dernières. Déclaration de liens d’intérêts WM/OL/OB : subvention de recherche par Shire. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.103 CO086

Maladie de Gaucher de type 3 : particularités des patients diagnostiqués à l’âge l’adulte C. Detollenaere 1,∗ , M. Benghergbia 2 , A. Brassier 3 , B.D.V. Thierry 4 , M. Berger 5 , J. Stirnemann 6 , N. Belmatoug 7 , C. Rose 8 1 Hématologie, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Lille, France 2 Médecine interne, hôpital Paris Nord Val-de-Seine, Paris, France 3 Neurologie, hôpital Necker-enfants-malades, Paris, France 4 Neuro-pédiatrie, hôpital Armand-Trousseau, Paris, France 5 Médecine interne, CHU d’Estaing, Clermont-Ferrand, France 6 Médecine interne générale, hôpital universitaire de Genève, Genève, Suisse 7 Médecine interne, hôpital Beaujon, Clichy, France 8 Hématologie, université catholique de Lille, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Detollenaere) Introduction Le type 3 représente la forme neuropathique majeure de la maladie de Gaucher [1]. Le diagnostic est habituellement porté dans l’enfance (atteinte oculaire, paires crâniennes, syndrome extrapyramidal, épilepsie) ; une mutation L444P du gène de la glucocrebrosidase est présente dans la très grande majorité des cas [2]. L’affection semble cependant très hétérogène. Patients et méthodes Nous avons analysé les données des patients présentant un type 3 dans le Registre franc¸ais de la maladie de Gaucher. Une attention plus spécifique a été portée aux patients diagnostiqués après 16 ans et sur les données de survie. En plus des données du registre, un recueil direct auprès du médecin réfèrent a été réalisé pour les diagnostics tardifs. Résultats Le registre national comprend 496 patients vivants, 20 patients présentent un type 3, dont 18 patients ont un set minimum de données permettant une analyse. L’âge médian au diagnostic était de 1,5 année (0–26,5 ans). L’âge médian de survenue des premiers symptômes était de 8 mois (0–18,3 ans). Le délai médian du diagnostic était de 9 mois (range 0–21 ans). Quatre patients sur 18 (22 %) ont été diagnostiqués après l’âge de 16 ans, respectivement à 16,4, 18,5, 21,6 et 26,5 ans. Pour ces 4 patients, les premiers symptômes sont survenus respectivement à 7,4 ans, 18,3 ans, 7 mois et 11 ans avec un délai diagnostic respectivement de 9 ans, 2 mois, 21 ans et 15,5 ans. Les raisons de ce délai diagnostic étaient : une présentation neurologique des premiers symptômes retardée dans 3 cas, forme moléculaire de diagnostic difficile dans un cas (déficit en saposine C), 2 cas avec présentation neurologiques modérée (une ophtalmoplègie isolée et l’autre avec épilepsie isolée initiale). Enfin un cas était lié à un défaut d’accès aux soins avec des signes ophtalmologiques et cognitifs isolés. Sur le plan moléculaire, parmi les 4 patients : 1 présentait une mutation L444P/RECTL, 2 une mutation impliquant D409H (présentation particulière : déclin cognitif, troubles visuels et auditifs, valvulopathie) et 1 une atteinte de la SAPOSINE C. En date du 01/01/2017, 15/18 recevaient un traitement par enzymothérapie substitutive. L’âge médian des patients vivants au 01/01/17 était de 19,6 ans (2,16–51,8 ans) et 8/18 (45 %) avaient plus de 18 ans. La sur-

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vie médiane depuis la survenue des premiers symptômes était de 16,8 ans. Conclusion Ce travail confirme que la maladie de Gaucher de type 3 est à début précoce mais que le diagnostic peut être porté audelà de l’âge de 16 ans dans environ 20 % des cas. Il semble que ces formes de diagnostics plus tardifs soient moins sévères neurologiquement et que les patients identifiés dans la cohorte franc¸aise présentent des formes moléculaires particulières (mutation D409H retrouvée dans 50 % des cas dans cette tranche d’âge contre 10 % [2]). Notre étude illustre également que 45 % d’enfants avec une MG type 3 arrivent à l’âge adulte et que les équipes non pédiatriques peuvent être amenées à assurer le relais des pédiatres voire à poser le diagnostic de maladie de Gaucher de type 3. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Stirnemann J, Vigan M, Hamroun D, et al. The French Gaucher’s disease registry: clinical characteristics, complications and treatment of 562 patients. Orphanet J Rare Dis 2012;7:77. [2] El-Beshlawy A, Tylki-Szymanska A, Vellodi A, Belmatoug N, Grabowski GA, Kolodny EH, et al. Long-term hematological, visceral, and growth outcomes in children with Gaucher disease type 3 treated with imiglucerase in the International Collaborative Gaucher Group Gaucher Registry. Mol Genet Metab 2016. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.104 CO087

Comorbidités et maladie de Gaucher observées dans un service de médecine N. Slimani 1 , D. Hakem 2,∗ , A. Hamadene 2 , N. Hamzaoui 2 , T. Haddad 3 , S. Moulay 2 , N. Djenane 4 , M. Makrelouf 5 , L. Betaimi 2 , M. Ibrir 2 , E. Yergui 6 , A. Berrah 2 1 Médecine interne, hôpital Dr Mohamed-Lamine Debaghine, CHU de BEO, Alger, Algérie 2 Médecine interne, hôpital Dr Mohammad-Lamine Debaghine, CHU Bab-El-Oued, Alger, Algérie 3 Médecine, service de médecine interne, CHU Mohamed-Lamine Debaghine Alger, Alger, Algérie 4 Laboratoire de cytologie et d’anatomopathologie, hôpital Dr Mohammad-Lamine Debaghine, CHU Bab-El-Oued, Alger, Algérie 5 Laboratoire de génétique, hôpital Dr Mohammad-Lamine Debaghine, CHU Bab-El-Oued, Alger, Algérie 6 Laboratoire de biochimie et de génétique, CHU Mustapha, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : hakem [email protected] (D. Hakem) Introduction Le diagnostic de maladie de Gaucher « MG » est aujourd’hui aisé devant une hépatosplénomégalie du sujet jeune, les dosages enzymatiques et/ou la découverte de cellules de Gaucher à la ponction de moelle réalisée devant une pancytopénie. . . Objectifs Revoir le profil de la MG de type 1 chez l’adulte observé dans un service de médecine interne et les comorbidités associées à cette affection. Patients et méthodes Étude sur dossiers colligés sur 15 ans dans un service de médecine interne. Sont inclus dans cette étude les patients porteurs d’une MG diagnostiquée dans le jeune âge et issus des services de pédiatrie. Tous les diagnostics sont attestés par les dosages enzymatiques et la mise en évidence de cellules de Gaucher dans divers sites de ponction-biopsie (moelle osseuse, foie, pièce de splénectomie. . .). Résultats Quatorze femmes et 5 hommes colligés, âge moyen est de 31,4 ans (17–67). La répartition par famille en 3 cas dans la fratrie (3 familles), 2 cas (3 familles) et restent isolés dans les autres cas. Trois patients sont diagnostiqués à l’occasion d’un dépistage familial (15 %). Une notion de splénectomie est retrouvée à l’âge pédiatrique (3) l’une étant traumatique. Les signes cardinaux de