Étude dosimétrique comparative entre une irradiation conformationnelle tridimensionnelle ou avec modulation d’intensité des cancers du rectum

Étude dosimétrique comparative entre une irradiation conformationnelle tridimensionnelle ou avec modulation d’intensité des cancers du rectum

Abstracts / Cancer/Radiothérapie 23 (2019) 800–840 primitive avec escalade de dose pourrait permettre un taux de contrôle local suffisant afin d’éviter...

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Abstracts / Cancer/Radiothérapie 23 (2019) 800–840

primitive avec escalade de dose pourrait permettre un taux de contrôle local suffisant afin d’éviter une chirurgie lourde et parfois mutilante. L’objectif de cette étude était d’évaluer la faisabilité et la tolérance d’une escalade de dose d’irradiation au cours de la chimioradiothérapie du cancer primitif chez les patients atteints de cancer du rectum métastatique non résécable. Matériel et méthodes Cette étude de phase I multicentrique a inclus six patients atteints d’un adénocarcinome du bas et du moyen rectum métastatique synchrone non résécable traité par irradiation avec deux paliers de dose. L’irradiation était délivrée en radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité, avec boost intégré simultané. L’escalade de dose consistait à délivrer respectivement 52,5 Gy (palier 1) et 56,25 Gy (palier 2) dans la tumeur primitive, en 25 fractions de 2,1 Gy et 2,25 Gy. Les volumes cible anatomocliniques à haut risque et à bas risque recevaient respectivement 50 Gy et 45 Gy en 25 fractions dans les deux paliers. La chimioradiothérapie, à base de capécitabine, était réalisée après quatre cycles de chimiothérapie par l’association de 5-fluoro-uracile, d’acide folinique et d’oxaliplatine (protocole mFolox6). La toxicité limitant la dose était définie par une toxicité nécessitant l’arrêt de la radiothérapie plus de cinq séances consécutives. Résultats et analyse statistique Les six patients ont rec¸u l’ensemble du traitement aux doses planifiées. Aucun patient n’a souffert de toxicité nécessitant l’arrêt de la radiothérapie ou de toxicité aiguë de grade 3 ou plus. Aucune toxicité limitant la dose n’a donc été rapportée. Une toxicité tardive de grade 3 est survenue chez trois patients. Après la chimioradiothérapie, quatre patients étaient en situation de réponse partielle et un de réponse clinique complète. Conclusion L’escalade de dose à 56,25 Gy dans la lésion tumorale a été possible avec une bonne tolérance aiguë. Elle nécessite d’être évaluée dans une étude à plus grand effectif. Elle pourrait permettre un taux de contrôle local suffisant dans l’objectif d’éviter une chirurgie mutilante chez ces patients atteints de cancer métastatique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus www.ClinicalTrials.gov: NCT03634202 https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.101 P075

Préservation du rectum au cours des traitement des cancers de stade T2-3 : une conservation programmée est possible J.-P. Gérard 1,∗ , K. Bénézéry 1 , N. Barbet 2 , C. Dejean 1 , R. Coquard 2 , L. Montagné 1 1 Centre Antoine-Lacassagne, Nice 2 Centre Bayard, Villeurbanne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-P. Gérard) Introduction et but de l’étude Le traitement des adénocarcinomes du rectum de stade T2-3 M0 est la proctectomie totale précédée d’une chimioradiothérapie. En cas de réponse clinique complète une surveillance (watch & wait) ou une exérèse locale sont des options pour améliorer la qualité de vie. L’essai randomisé de Lyon R96-02 a démontré qu’en associant la radiothérapie externe et la radiothérapie de contact, les chances de réponse clinique complète sans toxicité augmentaient [1]. Depuis 2010, il y a un regain de recours à la radiothérapie de contact avec l’utilisation de l’appareil Papillon50TM . Matériel et méthodes De 2003 à 2016, 74 malades atteints de cancer de stade M0 ont été pris en charge par radiothérapie de contact et chimioradiothérapie à Lyon, Mâcon et Nice. L’âge médian des patients était de 74 ans, la tumeur de stade T2 pour 45 patients, et T3 pour 29. La classification de la tumeur a été faite par IRM et/ou échographie endorectale. La chimoradiothépie délivrait 50 Gy, avec

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de la capécitabine, la radiothérapie de contact délivrait de 90 à 110 Gy en trois ou quatre séances. Si la tumeur ne dépassait pas 3,5 cm de diamètre le traitement commenc¸ait par la radiothérapie de contact. La surveillance était tous les 3 mois par toucher rectal, rectoscopie rigide et IRM [2]. Résultats et analyse statistique Le taux de réponse clinique compète 6 mois après le début du traitement était de 95 % pour les 74 malades. Les taux de récidive locale à 3 ans et de survie spécifique étaient respectivement de 10 % et 88 %. Le taux de conservation rectale était de 95 % avec une bonne fonction rectale dans 90 % des cas. Parmi les six échecs locaux, aucun n’est survenu pour les lésions de stade T2-T3a polypoïdes de moins de 3,5 cm de diamètre. Lorsque ces lésions étaient traitées par irradiation de contact initiale, une réponse clinique compète a été observée dès la semaine 4 dans 67 % des cas et dans 95 % au troisième mois (contre 75 % en cas de chimioradiothépie première). Conclusion Il est possible de proposer comme option thérapeutique une conservation rectale pour les cancers de stade T2 T3a-b de moins de 5 cm de diamètre. La probabilité de succès dépasse 85 % pour les lésions polypoïdes de moins de 3,5 cm traitée par irradiation de contact première chez qui cette préservation peut être programmée comme c’est le cas pour les carcinomes épidermoïdes du canal anal. L’essai randomisé Opera en cours devrait permettre de valider cette proposition. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Gérard JP, Chapet O, Nemoz C, Hartweig J, Romestaing P, Coquard R, et al. Improved sphincter preservation in low rectal cancer with high-dose preoperative radiotherapy: the Lyon R96-02 randomized trial. Clin Oncol 2004;22:2404–9. [2] Gérard JP, Barbet N, Gal J, Dejean C, Évesque L, Doyen J, et al. Planned organ preservation for early T2-3 rectal adenocarcinoma: a French, multicentre study. Eur J Cancer 2019;108:1–16. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.102 P076

Étude dosimétrique comparative entre une irradiation conformationnelle tridimensionnelle ou avec modulation d’intensité des cancers du rectum K. Soussy 1,∗ , M. Ait Erraisse 1 , W. Hassani 1 , A. Youssoufi 2 , Z. Alami 1 , T. Bouhafa 1 , K. Hassouni 1 1 Radiothérapie 2 Unité de physique médicale, CHU Hassan-II, Fès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (K. Soussy) Introduction et but de l’étude Le cancer du rectum est le deuxième cancer digestif au Maroc. Un total de 443 cas de cancer du rectum a été pris en charge au service de radiothérapie du CHU Hassan-II de Fès de 2012 à 2017. L’objectif de cette étude était la comparaison dosimétrique entre la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle et la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) chez des patients pris en charge pour un cancer du rectum. Matériel et méthodes Entre janvier 2012 et décembre 2017, 443 patients ont bénéficié d’une chimioradiothérapie néoadjuvante pour un cancer du moyen ou bas rectum localement évolué, de stade T3/T4 ou N+. L’étude dosimétrique comparative a porté sur les dossiers de 70 patients dont les traitements ont été planifiés dans le système Eclipse de Varian, en se basant sur l’analyse des différents indices de qualité dosimétriques pour les volumes cibles prévisionnels et sur les doses rec¸ues aux organes à risque, et cela pour deux techniques : la radiothérapie conformationelle tridimensionnelle et la RCMI.

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Résultats et analyse statistique Dans notre série, 40 patients étaient de sexe masculin et 30 de sexe féminin, l’âge moyen des patients était de 48,6 ans. Le type histologique était un adénocarcinome ; tous les patients ont bénéficié d’une chimioradiothérapie préopératoire avec une dose de 45 Gy dans le pelvis et un boost de 5,4 Gy dans le volume tumoral macroscopique et la capécitabine à la dose de 825 mg/m2 /12 h. L’analyse des paramètres dosimétriques a montré que les deux techniques généraient une bonne couverture des volumes cibles prévisionnels presque semblables et conformes avec la dose prescrite. Cette comparaison a montré que les indices dosimétriques à savoir les indices de conformité, d’homogénéité et de discordance, étaient améliorés par la RCMI : la valeur moyenne de l’indice de conformité pour la RCMI était de 1,35 alors que pour la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle il était de 1,625. Pour l’indice d’homogénéité, la valeur moyenne était de 0,035 pour la RCMI et de 0,64 pour la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle. Pour les organes à risques, les contraintes étaient plus respectées avec la RCMI que la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle. Conclusion Pour les cancers du rectum, la RCMI montre une amélioration au niveau du volume cible prévisionnel du fait d’une diminution de la dose délivrée aux organes à risque. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.103 P077

Carcinome colloïde muqueux du rectum : quelle attitude thérapeutique ? S. Taleb 1,2,3,∗ , N. Lemdaoui 4 , M. Benacer 5 Service de radiothérapie, CHU de Constantine, Constantine, Algérie 2 Faculté de médecine, CHU de Constantine, Constantine, Algérie 3 Laboratoire des affections professionnelles, université Salah-Boubnider, Constantine, Algérie 4 Chirurgie viscérale, CHU de Constantine, Constantine, Algérie 5 Radiothérapie, CHU de Constantine, Constantine, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : sousou [email protected] (S. Taleb)

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Introduction et but de l’étude Le carcinome colloïde muqueux est une forme histologique particulière de l’adénocarcinome colorectal, se présentant macroscopiquement sous un aspect gélatineux avec histologiquement de vastes plages de mucus (plus de 50 % de composante mucineuse) parsemées et ou bordées de cellules mucipares dites en « bague à chaton » (du fait de l’accumulation intracellulaire de mucine). Le pronostic serait plutôt défavorable. Le traitement des carcinomes du rectum de stade II, III repose sur la chimioradiothérapie concomitante préopératoire avec une réponse pathologique complète, qui est de l’ordre de 8 à 37 % et un bénéfice prouvé de plus de 50 % sur la survie sans récidive. L’objectif de ce travail était d’individualiser les caractéristiques thérapeutiques du carcinome colloïde rectal. Matériel et méthodes L’étude a porté sur 77 patients pris en charge entre janvier 2016 et décembre 2017 par radiothérapie préopératoire de 50,4 Gy ou 54 Gy, associé à la capécitabine à la dose de 1650 mg j5/j7. Résultats et analyse statistique Il y avait 60 cas d’adénocarcinomes bien et moyennement différenciés (soit 78 %) et 17 carcinomes colloïdes muqueux (soit 22 %), du bas et moyen rectum, tous de stade II ou III ; pour le carcinome colloïde il n’y avait aucun cas de réponse thérapeutique complète et un seul cas de réponse partielle de stade T3 en ypT2 (soit 5,88 %), contre 20 cas de réponse complète ypT0 (soit 33,33 %) et 22 cas de réponse partielle (soit 36,7 %) des T4,T3 en ypT2,ypT1pour l’adénocarcinome.

Conclusion La réponse thérapeutique à la chimioradiothérapie préopératoire dans cette série est médiocre pour le carcinome colloïde muqueux comparativement à l’adénocarcinome. Cela doit nous inciter à revoir notre attitude thérapeutique pour ce type histologique de cancer rectal et à mieux l’adapter. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.104 P078

Radiothérapie conformationnelle des cancers du rectum : faut-il définir des contraintes spécifiques pour la vessie ?

N. Fourati ∗ , Z. Fèssi , W. Mnejja , M. Frikha , W. Siala , T. Sahnoun , L. Farhat , J. Daoud Radiothérapie carcinologique, CHU Habib-Bourguiba, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : nejla [email protected] (N. Fourati) Introduction et but de l’étude La radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle reste de nos jours la technique de choix pour l’irradiation préopératoire des cancers du rectum. Les contraintes au niveau de la vessie proposées par les différentes sociétés savantes ne sont pas adaptées aux faibles doses de prescription. L’objectif de notre travail était d’évaluer les doses au niveau de la vessie lors de la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle préopératoire du cancer du rectum afin de proposer des contraintes adaptées à son niveau. Matériel et méthodes Il s’agissait d’une étude dosimétrique rétrospective ayant repris le plan de traitement de 44 patients pris en charge par radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle préopératoire pour un cancer du rectum entre 2014 et 2018. La dose prescrite dans le volume cible prévisionnel était de 45 Gy (1,8 Gy/fraction ; cinq fractions par semaine). Tous les patients ont été irradiés par quatre faisceaux orthogonaux (antérieur, postérieur et deux latéraux). Lors de la planification dosimétrique, la vessie était délinéée comme un organe solide. Nous avons relevé, de fac¸on rétrospective les doses rec¸us par cet organe : doses moyenne et rec¸ue par 50 % du volume vésical (D50 %) et le volume qui recevait plus que 40 Gy (V40 Gy). L’analyse des données était faite par le logiciel SPSS. Pour chaque dose relevée, nous nous somme intéressés à la valeur du troisième quartile (Q3) (75 % des valeurs observées étaient inférieures à cette valeur). Résultats et analyse statistique Les Q3 de la dose moyenne et de la D50 % étaient respectivement de 37,8 Gy [28,1–45,3 Gy] et 41,2 Gy [22,1–45,1 Gy]. Le Q3 du V40 Gy était de 50,1 % [9–82,9 %]. Conclusion Les contraintes de doses au niveau de la vessie lors de la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle préopératoire d’un cancer du rectum doivent être adaptées aux faibles doses de prescription (45 Gy) et à la technique de l’irradiation (conformationnelle sans modulation d’intensité). Les résultats de notre étude montrent qu’une dose moyenne inférieure ou égale à 37 Gy et un V40 Gy inférieur ou égal à 50 % pourraient être des contraintes raisonnables à respecter lors de l’optimisation dosimétrique. Ces contraintes sont sensiblement différentes de celles utilisées pour la RCMI (V40 Gy inférieur ou égal à 40 %). Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.105