La Revue d'Homéopathie 2013;4:46–50
Savoirs
Homéopathie et maladie de Werdnig-Hoffmann, une pathologie neurologique incurable§ Homeopathy and Werdnig-Hoffmann disease, an incurable neurological pathology Pierre-Marie Giroux
Médecin généraliste homéopathe, Vice-président du Centre homéopathique de France, 12, rue René-Laforge, 21320 Pouilly-en-Auxois, France
Disponible en ligne sur SciVerse ScienceDirect le 3 mai 2013
RÉSUMÉ Constations et réflexions médicales qui résultent de l'examen clinique et de la tentative de prise en charge sur les plans homéopathique et ostéopathique d'un nourrisson atteint de la maladie de Werdnig-Hoffmann, une amyotrophie spinale infantile incurable. © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
SUMMARY Medical observations and reflections resulting from the clinical examination and the attempt to care for an infant suffering from Werdnig-Hoffmann disease, incurable infantile spinal muscular atrophy, using homeopathy and osteopathy.
Mots clés Amyotrophie spinale infantile Conium maculatum Gelsemium Homéopathie Lathyrus cicera Lathyrus sativus Maladie de WerdnigHoffmann Ostéopathie
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Keywords
O
n compare souvent la maladie de Werdnig-Hoffmann (WH) aux myopathies congénitales dont la plus connue est la maladie de Duchenne. Cette dernière est due à une atteinte primitive de la fibre musculaire (déficit d'une protéine, la dystrophine, localisée dans les cellules musculaires). C'est une cardiomyopathie, une maladie génétique récessive, liée au chromosome X. Elle touche les garçons seulement, les filles transmettent la maladie, alors que la maladie de WH fait partie des amyotrophies spinales infantiles. Sous ce terme, on désigne un groupe d'affections héréditaires à transmission habituellement autosomique récessive, comportant une atrophie musculaire symétrique à prédominance proximale, liée à une dégénérescence des cellules de la corne antérieure de la moelle, et parfois des noyaux moteurs du bulbe. Les lésions intéressent les cornes antérieures de la moelle à tous les niveaux et les noyaux moteurs de la Ve à la XIIe paire crânienne.
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Elles consistent en une disparition des neurones des cornes antérieures, laissant « des lits cellulaires vides ». Les neurones restants présentent des altérations de type dégénératif ; une glyose fibrillaire s'y associe, il n'y a pas d'atteinte cordonale. Les racines antérieures sont très atrophiques et démyélinisées avec atteinte sélective des fibres de gros diamètre. Plusieurs auteurs ont signalé la présence, à la partie proximale des racines antérieures, de nodules gliaux de morphologie particulière. La pathogénie est encore inconnue. Les amyotrophies spinales infantiles sont parmi les plus courantes des affections neuromusculaires de l'enfant. La grande diversité des tableaux cliniques observés est à l'origine de difficultés nosologiques. Il existe différentes formes cliniques : la forme sévère (maladie de Werdnig-Hoffmann) où la station assise sans appui n'est jamais obtenue ; la forme intermédiaire où la station assise est acquise, mais la marche ne peut se faire sans aide ;
Conium maculatum Gelsemium Homeopathy Infantile spinal muscular atrophy Lathyrus cicera Lathyrus sativus Osteopathy Werdnig-Hoffmann disease
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Texte issu d'une communication présentée lors de la journée « Psychiatrie » organisée par le Centre d'études homéopathiques de France, à Paris, le 24 novembre 2012.
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© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2013.03.006
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la forme modérée (maladie de Kugelberg-Welander) où la
marche est possible sans soutien.
LA MALADIE DE WERDNIG-HOFFMANN Le début est précoce. Dans 37 % des cas, in utero, avec parfois arrêt brusque des mouvements fœtaux. Dans les autres cas, dans les deux ou trois premiers mois de la vie. Cliniquement, l'attitude de l'enfant est très évocatrice, les membres reposent complètement sur le plan du lit, et sont presque immobiles. Les membres supérieurs sont souvent en rotation interne, les membres inférieurs en rotation externe, les pieds en varus équin. L'hypotonie massive produit une paralysie presque généralisée, symétrique des membres et du tronc. Les membres inférieurs sont les premiers touchés et la paralysie évolue progressivement de bas en haut. L'atteinte prédomine aux racines, seuls de faibles mouvements spontanés persistent aux extrémités, au niveau des doigts ou des orteils. La tête est ballante en suspension ventrale. L'association avec une atteinte respiratoire est très évocatrice ; les muscles intercostaux sont touchés, leur paralysie produit une déformation du thorax qui est aplati dans le sens antéropostérieur. En revanche, le diaphragme est toujours respecté et assure l'essentiel de la mécanique respiratoire. On observe d'ailleurs une respiration paradoxale avec dépression thoracique à l'inspiration et gonflement abdominal. Le cri est faible, la toux inefficace. Les muscles de la face sont épargnés, permettant une mimique expressive de l'enfant. La mobilité oculaire est normale. En revanche, il peut exister des troubles de la succion et de la déglutition entraînant une stase salivaire et obligeant à alimenter l'enfant par gavage. Les réflexes ostéo-tendineux (ROT) sont toujours abolis. L'atrophie musculaire constante. Les troubles trophiques habituels. On observe, également, des rétractions tendineuses modérées fréquentes, en particulier au niveau des adducteurs des cuisses et des rotateurs internes des épaules. Les rétractions musculaires atteignent surtout les articulations distales. Le reste de l'examen neurologique est normal : pas d'atteinte sphinctérienne, pas de troubles sensitifs ou sensoriels. L'intellect est normal. Il n'y a pas d'atteinte cardiaque. Le pronostic dépend des paralysies respiratoires et de l'atteinte bulbaire. Ces enfants survivent rarement plus d'un an. Voici le tableau de cette maladie, et c'est, à peu de choses près, celui de la petite Anne que je vois pour la première fois le 15 octobre 1985, lorsque Madame P. vient me consulter avec sa fille, née le 28 août 1985. L'enfant a donc un mois et demi. Comme bien souvent, lorsque l'on vient nous voir, en désespoir de cause, le diagnostic est fait : maladie de WerdnigHoffmann. La maman me précise, tout de suite, que la médecine classique est impuissante, et que sa fille, tout comme son frère aîné, atteint de la même maladie et décédé à 6 mois, est condamnée à mourir dans les quelques mois qui viennent.
Savoirs Bien sûr, elle espère que je pourrai faire quelque chose pour elle ! Elle espère que je ferai mieux que le guérisseur italien qu'elle est allée voir, sans succès pour son fils aîné, en désespoir de cause. D'emblée, je me sens impuissant vis-à-vis de cette enfant, je recherche dans ma mémoire une indication de remèdes ou de technique. Je fus, peut-être, un mauvais élève, mais je suis pratiquement sûr que ni mes maîtres en homéopathie ou en ostéopathie ne m'ont enseigné la solution d'un tel problème. Je me pose, alors, deux questions : ai-je le droit de décevoir ? Ai-je le droit de donner un faux espoir à cette mère si durement éprouvée ? Je reste très prudent ; mais il ne paraît pas impossible que le génie de tel ou tel remède homéopathique, ou que la puissance de l'énergie exploitée par l'ostéopathie, puisse redonner un peu de vie à ce petit corps de pantin désarticulé.
EXAMEN CLINIQUE ET PRISE EN CHARGE La naissance s'est passée sans problème particulier. Anne pèse 3 800 g et se présente comme une enfant tout à fait normale, sans aucun signe de déficit neuromusculaire. Elle tient bien sa tête, remue ses membres normalement, elle peut téter son biberon sans difficulté et l'on observe qu'elle peut le tenir avec ses petites mains. Dans les antécédents héréditaires, il n'y a rien de particulier à signaler ; son père et sa mère sont en bonne santé. À sa naissance, sa mère était âgée de 36 ans ; ceci a un intérêt pour l'ostéopathe qui considère que plus la mère est âgée, moins les tissus sont souples, et plus important sera le traumatisme de la naissance qui peut entraîner des lésions ostéopathiques, en particulier au niveau du crâne. Pour son frère aîné, le diagnostic clinique a été confirmé par les examens complémentaires. Pour notre petite malade, on se contentera de l'examen clinique qui sera suffisant, dans le contexte, pour affirmer le diagnostic ; ainsi, on lui épargnera des examens désagréables. Donc, à l'âge d'un mois, apparaît progressivement la paralysie, d'abord aux membres inférieurs, qui gagne rapidement les régions lombaire et dorsale, la ceinture scapulaire, le cou et les membres supérieurs. Lorsque je la vois, seuls persistent de très faibles mouvements au niveau des doigts des mains. La respiration, les muscles respiratoires étant déjà atteints, se fait par le seul fonctionnement du diaphragme ; et elle présente cette respiration paradoxale citée plus haut. Il s'agit donc la forme typique de la maladie de WerdnigHoffmann décrite ainsi par Christiaens et Mongruel de Lille : « C'est l'enfant aux yeux vifs et intéressés qui suivent l'examinateur, sans que le corps, couché immobile, et comme enfoncé dans le lit, participe à l'action, corps difforme avec son abdomen proéminent, distendu à chaque inspiration, son thorax aplati transversalement, creusé latéralement de deux gouttières verticales, au sommet desquelles sont appendus, comme les anses d'une cruche ou les nageoires d'un phoque, de petits bras en adduction, flexion et rotation interne. Seuls les doigts et les orteils s'animent de quelques rares mouvements ; cet enfant sans force ne peut se redresser, ni s'asseoir, ni se relever sur les mains ; sa force de préhension digitale est bien faible ; il s'écroule, tombe en arrière quand on veut l'asseoir. Ses bras, ses jambes, sa tête roulent, ballants
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Savoirs comme ceux d'une poupée désarticulée quand on le saisit par le corps. » Que faire devant un tel tableau, alors que l'on nous dit que les lésions anatomiques sont irréversibles, que le pronostic est fatal à brève échéance, qu'il n'y a pas de traitement efficace connu ! Eh bien, nous allons faire deux choses : un examen ostéopathique et si possible un traitement ostéopathique ; un diagnostic de remède homéopathique et une prescription.
Examen ostéopathique À l'inspection, le crâne présente une forme tout à fait caractéristique : extension, rotation interne, décalage vertical haut, proéminence de la suture métopique (ce qui signe une compression). L'examen intrabuccal montre cet écrasement du crâne dans le sens latéral avec une voûte palatine très, très ogivale. La forme des structures nous donne une indication sur leur fonctionnement, leur mouvement, mais cela n'est pas suffisant et ne permet pas, de toute façon, de pratiquer un traitement. L'examen se poursuit par le toucher et surtout par la palpation profonde grâce à notre sensibilité proprioceptive qui nous permet d'aller jusqu'au plus profond du mécanisme vivant ; dès lors commence aussi le traitement. D'emblée, nous n'avons pas l'impression d'avoir entre nos mains une masse de cellules vivantes, pourtant ces cellules sont forcément vivantes et animées du mouvement de respiration primaire, mais la manifestation de leur énergie ne parvient pas jusqu'à nous. Nous sommes en face d'une compression globale des structures du crâne ; les structures médianes sont en quelque sorte bloquées en extension forcée, les os pairs du crâne et, en particulier les temporaux, bloqués en rotation interne. Poursuivant notre analyse, nous observons qu'il existe un décalage vertical haut du frontal, et aussi que les masses latérales de l'occiput sont extrêmement serrées et presque au contact l'une de l'autre. Le seul fait d'offrir des points d'appui aux structures du crâne et en exagérant très précautionneusement les compressions, permet à l'énergie de s'exprimer en périphérie. Le rythme est lent, les mouvements de faible amplitude, et pas du tout conforme au schéma idéal, mais petit à petit, on observe que l'influx crânien rythmique va se remettre en harmonie avec le corps physique. Il semblerait que l'énergie vitale, qui était comme prisonnière, vient d'être libérée. La connaissance des principes de traitement ostéopathique permettra, au fur et à mesure des séances, de corriger les lésions, et, par là même, d'améliorer les fonctions, comme nous le verrons en expliquant les résultats obtenus.
Traitement homéopathique Conjointement au traitement ostéopathique, nous prescrivons trois remèdes en haute dilution de 15 et 30 CH. Les remèdes choisis sont Conium maculatum, Gelsemium et Lathyrus cicera ou Lathyrus sativus.
Conium maculatum Ce remède n'est pas souvent considéré comme un grand remède, mais peut-être réservons-nous à tort son indication aux indurations glandulaires (seins ou prostate) ou aux
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vertiges du vieillard qui représente, classiquement, le type sensible. Les auteurs anciens, quant à eux, en font un grand remède, il suffit de relire Nash, par exemple, pour s'en persuader. D'après un vétérinaire, il serait efficace dans la paralysie du train arrière des animaux, et en particulier des chiens. Quoi qu'il en soit, la similitude paraissait évidente pour prescrire le remède en haute dilution : paralysie ascendante qui aboutira à la mort par atteinte des muscles respiratoires, alors que la lucidité est conservée jusqu'au bout. Bien sûr, d'autres signes dans les matières médicales correspondent à des symptômes que l'on peut considérer comme secondaires : aversion pour le lait qui est mal supporté (ce qui est le cas de notre petite malade) ; parésie des muscles du pharynx, etc. Lathoud signale avoir fréquemment rencontré une sensibilité exagérée de l'ouïe ; cela n'est pas sans intérêt, car on retrouve une audition très développée chez de nombreux enfants infirmes.
Gelsemium Pour ce deuxième remède, l'indication paraît, également, évidente. En effet, l'intoxication provoque une paralysie des nerfs moteurs, par lésions histologiques des cornes antérieures de la moelle épinière. Puis une atteinte paralytique des muscles respiratoires et une mort par arrêt cardiaque. Si Gelsemium est le remède du trac, des tremblements, et de la grippe avec prostration, il ne faut pas oublier qu'il est le remède qui présente une similitude aux lésions anatomo-pathologiques de la poliomyélite antérieure aiguë. Cette similitude se retrouve ici dans la maladie de Werdnig-Hoffmann. Dans la matière médicale se trouve la description du tableau clinique : complet relâchement et prostration de tout le système musculaire avec paralysie motrice complète ou incomplète. Les muscles paraissent ne plus pouvoir obéir à la volonté. Sensation de faiblesse générale ; sensation d'une grande fatigue dans tout le corps, les membres paraissent pesants, trop lourds ; le malade ne peut lever la tête de l'oreiller ni les membres de son lit.
Lathyrus cicera ou Lathyrus sativus Lathyrus sativus est la gesse commune et Lathyrus cicera, le pois chiche. Ce sont des plantes fourragères de la famille des légumineuses ; les deux espèces sont susceptibles de provoquer des intoxications aiguës ou chroniques (lathyrisme) du fait de la présence de divers principes azotés : nitrites ou aminoacides particuliers. Le lathyrisme a été observé, en particulier, en période de famine en Inde et au Proche-Orient, par consommation quasi exclusive de farine de Lathyrus. L'utilisation homéopathique est issue d'observation d'intoxication par absorption accidentelle de graines de Lathyrus sativus. Elle produit des paralysies ascendantes à début soudain ; équinisme des pieds, absence de douleurs ; lésions médullaires et du faisceau pyramidal. Ce remède a été choisi, essentiellement, non pas tant sur la notion de paralysie ascendante qui était couverte par Conium maculatum, mais surtout sur le symptôme de pied équin, symptôme important par sa fréquence chez ces enfants handicapés.
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Polarité : colonne vertébrale, moelle épinière, membres inférieurs, muscles respiratoires. Lésions médullaires et du faisceau pyramidal.
Modalités Les modalités sont : aggravation : temps humide et froid, le toucher, le mouvement, la dénutrition ; amélioration : par le repos, allongé, en se découvrant ; causalité : début brutal des symptômes, après temps froid et humide, chez des sujets jeunes, carencés, dénutris, intoxiqués, chez des diabétiques, après une grippe ou toute autre maladie débilitante qui provoque une grande faiblesse (Gelsemium) ; apparition d'une paralysie ascendante (Conium maculatum) : qui progresse sur quelques jours ou semaines ; après un séjour en région marécageuse (Leeser) ; signes psychiques : dépression, hypochondrie, emprisonnement affectif. Surpris par les événements, il ne peut ni avancer ni reculer. Incapacité personnelle à s'échapper d'une situation (Vithoulkas). Situation insurmontable, sans aucune compensation affective ; signes généraux : paralysie ascendante (Conium maculatum). Le tableau est dominé par les signes au niveau des membres inférieurs. Ces paralysies n'entraînent aucune douleur. Contractures des extenseurs et des adducteurs, avec exagération du réflexe rotulien, et trouble de la sensibilité. Marche sur le bout des pieds. Équinisme du pied (contractures des extenseurs des pieds). La démarche est hésitante, tremblante (tremblements intentionnels) ; les genoux s'entrechoquent en marchant. Crampes dans les mollets aggravées par le froid. Pieds objectivement et subjectivement d'une froideur glacée ; assis, ils deviennent cyanotiques et œdématiés. La nuit, ils brûlent, objectivement et subjectivement, et sont améliorés en se découvrant (Sulfur). Perte du contrôle proprioceptif. Vertiges debout les yeux fermés. Romberg positif. Douleur brûlante dans le bout de la langue, comme si elle avait été ébouillantée. Augmentation du réflexe vésical, miction fréquente, voire incontinence. Excitation sexuelle, puis impuissance. Rappelons que certains auteurs assimilent la maladie de WH à une forme de poliomyélite antérieure chronique. Guermonprez indique d'ailleurs « poliomyélite » ; relations : Gelsemium, Conium maculatum, Curare (parétique ou paralytique hypothermique ; abolition des réflexes ; paralysie respiratoire par atteinte du vague, du diaphragme ou de la glotte ; suffoque en s'endormant : comparer avec Grindelia, mais aussi avec Lachesis) ; posologie : dilution de 10 granules de chaque remède dans un quart de litre d'eau, puis une cuillère à café, matin, midi et soir (atténuation ou possibilité d'augmenter chaque jour la dilution).
Kinésithérapie Début janvier, est instauré un traitement de kinésithérapie, en particulier respiratoire.
Résultats L'enfant est vue une à deux fois par semaine, pendant plus d`une année. Prise en charge le 15 octobre, on observe le 4 novembre des mouvements actifs au niveau du membre supérieur gauche,
Savoirs des pieds, et un début de mouvement du membre inférieur droit. Début janvier, elle remue bien les membres supérieurs, elle peut tenir des objets dans ses mains, elle tourne la tête. Peu à peu, mais moins rapidement, les membres inférieurs reprennent vie, les pieds bougent sans difficulté, et stimulée par la voix de sa mère, on obtient des mouvements partant de la racine des membres. Puis en quelques semaines, on remarque qu'il existe un certain degré de contraction musculaire passagère des muscles dorsolombaires. La déglutition est normale pour les purées, compotes, mais difficile pour les liquides. Il existe des mouvements de faible amplitude des muscles respiratoires. À huit mois, Anne a dit papa en s'adressant à son père. L'amélioration est incontestable et je suis persuadé qu'il ne peut s'agir d'une amélioration spontanée. Finalement, l'enfant nous a quittés en état de détresse respiratoire par complication de surinfection. Elle avait 18 mois. Aurais-je dû faire de l'unicisme ? Peut-être, mais aucun des remèdes ne couvrait la totalité des symptômes, et j'ai opté pour alterner ces trois remèdes. Je ne le regrette pas.
COMMENTAIRES Cette observation nous donne matière à réfléchir et nous permet de poser certaines questions : existe-t-il du fonctionnel pur sans participation lésionnelle ? À la lumière de la connaissance ostéopathique, nous sommes poussés à répondre non. L'examen nous apprend, en effet, qu'au trouble fonctionnel correspond toujours une anomalie des structures, c'est-à-dire une lésion ostéopathique et une souffrance cellulaire ; le lésionnel est-il toujours irréversible, comme on le prétend pour la maladie qui nous intéresse ? On peut, là encore, être tenté de répondre non. L'amélioration clinique nous permet d'entrevoir une reconstruction anatomique au niveau des cellules nerveuses. Jacques Manson nous a parlé « d'énergie universelle, programmée donc porteuse d'informations, ce qui sous-entend qu'il y a une mémoire ». On peut donc penser que l'organisme conserve en mémoire le mode de fabrication de ses propres cellules et que, s'il est stimulé de la bonne façon, il pourra reconstruire des cellules de remplacement et ceci même au niveau du système nerveux. La théorie de la mémoire éonique (c'est-à-dire au niveau des électrons) des organismes vivants élaborée par Jean Charron pourrait, peut-être, nous aider à comprendre comment agissent nos thérapeutiques. Loin de moi, l'idée de vouloir rejeter la science de laboratoire et la recherche, mais là se fait l'analyse, et c'est hors du laboratoire, en reconsidérant l'homme dans son entier, plongé au sein de l'univers que se fera la synthèse. Le secret de la vie, et par là celui des maladies, se trouve caché au sein de l'homme vivant et ce n'est pas en étudiant la matière inerte qu'on la trouvera.
CONCLUSION Il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions ! Nous pensons, effectivement, qu'il y aura un jour, peut-être pas si lointain, une solution aux problèmes génétiques.
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Savoirs Une équipe de l'Inserm de la faculté de médecine de Necker (Patrizia Paterlini-Bréchot) a mis au point une méthode noninvasive pour établir le diagnostic de la maladie reposant sur l'analyse de cellules fœtales circulant dans le sang maternel. Les cellules fœtales ont un diamètre plus important que les cellules maternelles et cela permet de les isoler de ces dernières. La présence d'un allèle paternel et maternel dans une région du chromosome 5 permet d'affirmer la nature fœtale de la cellule examinée. On utilise ces cellules pour rechercher les anomalies génétiques chez les femmes à risques et donc poser le diagnostic anténatal. Le test est pratiqué en trois jours à partir de la 11e semaine de grossesse. Il reste à établir des tests de sensibilité et de spécificité à plus grande échelle que les tests réalisés actuellement sur quelques cas. Il est vraisemblable, maintenant que l'anomalie génétique est connue, qu'un traitement par thérapie génique puisse être envisagé dans les années à venir. En 2007, un essai clinique a été lancé sur une vingtaine d'enfants. Ce premier essai étant concluant, une deuxième phase a été lancée en 2008 incluant un nombre plus élevé de patients. L'absence ou les défauts du gène sont la cause de l'amyotrophie spinale infantile, quelle que soit sa forme, puisque cette absence ou ces défauts sont retrouvés chez 98 % des malades, de petites anomalies du gène étant retrouvées chez les 2 % restants. Nous savons que les gènes codent pour une protéine donnée. La mise en évidence de la protéine anormale permettra également le diagnostic sans avoir à recourir à la biopsie musculaire ou à l'électromyogramme. Le génie humain n'ayant pas de limite, nous pouvons espérer que la science permettra, bientôt, la guérison, mais il faut admettre que notre action apporte un plus non négligeable à nos petits malades. Terminons par deux citations de Hahnemann. Tout d'abord dans l'Organon au paragraphe 234, il nous fait remarquer que : « Presque toutes les soi-disant maladies de l'esprit et de l'âme ne sont originairement que des maladies du corps, où le symptôme de l'esprit et de l'humeur a augmenté d'une façon prépondérante. . . ». Il termine le traité sur l'efficacité des petites doses homéopathiques par ces mots : « Rien dans la nature ne manque de vie et de forces ; c'est à l'homme à les développer ! ». Déclaration d'intérêt L'auteur déclare ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article.
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POUR EN SAVOIR PLUS Boericke W. Matière médicale. 9e édition. Paris: Similia; 1997. Traduction G. Guéniot. Brunon AM. Revue des différentes indications de l'EMG chez l'enfant. 1979. Christians L, Warot P, Goudemand M, Mongruel G. Fréquence et diagnostic de la maladie de Werdnig-Hoffmann. Lille médical 1956;1:129. Dubois B. L'amyotrophie spinale infantile hérédofamiliale ; problèmes diagnostiques et pronostiques. Lille: Cité hospitalière, service de pédiatrie. Encyclopédie médico-chirurgicale. Pédiatrie. Vol. 5. Frezal J, Kaplan J, Lombes A, Katz P. Maladies neuromusculaires chez l'enfant. Impact 1985 Juin 22. Guermonprez M, Pinkas M, Torck M. Matière médicale homéopathique. Paris: Doin; 1985. Réédition. Lyon: Boiron; 1997. Hahnemann S. Organon de l'art de guérir. Paris: SPID; 1975. Reproduction de la première édition française. Hahnemann S. Traité sur l'efficacité des petites doses homéopathiques. In: Traité de matière médicale ou de l'action pure des médicaments homéopathiques. § VI: Les prolégomènes. Paris: Similia ; 1989. Jouanny J. Notions essentielles de matière médicale homéopathique. Lyon: Boiron; 1980. Lathoud JA. Études de matière médicale homéopathique. Vienne: Martin et Ternet; 1932. Mongruel C. A propos de 8 cas de maladie de Werdnig-Hoffmann [thèse]. Lille : faculté de médecine; 1956. Nash EB. Principes de thérapeutique homéopathique. Paris : Doin; 1950. Traduction L. Borliachon. Paterlini-Bréchot P. Méthode de diagnostic prénatal sur cellules fœtales isolées du sang. Application de la méthode Iset au diagnostic prénatal non invasif. Inserm de la Faculté de médecine NeckerEnfants malades. Serratrice G, Roux H. Les myopathies congénitales. Cahiers du Collège de médecine 1968;9:1. Vannier L, Poirier J. Précis de matière médicale homéopathique. 6e édition. Paris: Doin; 1958. Vermeulen F. Matière médicale homéopathique. Paris: CLV; 2003. Traduction Broussalian E et Ravalard JC. Voisin H. Matière médicale du praticien homéopathe. 2e édition. Paris: Maloine; 1976.