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Posters / Médecine et maladies infectieuses 46 (2016) 60-62
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Infections fongiques à filamenteux chez les patients avec un déficit en stat 3 : étude nationale sur la cohorte française
Otites externes nécrosantes
A. Duréault (1), F. Lanternier (1), O. Lortholary (1), O. Chansdresris (1), C. Givel (2), E. Catherinot (2), C. Tcherakian (2), S. Poiree (1), M. Bougnoux (1) Necker, Paris, (2) Foch, Paris. Introduction Le déficit en STAT3 est un déficit immunitaire autosomique dominant qui confère une susceptibilité particulière aux infections bactériennes en particulier pulmonaires, compliquées dans 67 % des cas de bronchiectasies et dans 22 % des cas de colonisation ou infection à Aspergillus. Le but de cette étude est de rapporter la prévalence des infections à champignons filamenteux et de décrire les critères radio-cliniques, mycologiques, histologiques et le traitement (médical et chirurgical) de ces infections au sein de la cohorte nationale française de patients STAT3. Matériels et méthodes Les médecins référents de tous les patients de la cohorte (n = 74) ont été contactés pour identifier ceux ayant eu des prélèvements positifs à champignons filamenteux. Les données cliniques, mycologiques, radiologiques et histopathologiques ont été collectées et centralisées puis un comité d’expert (EC, SP, CT, AD, FL, OL, MOC) a classifié les différents épisodes fongiques. Résultats Vingt-trois épisodes d’infections fongiques à champignons filamenteux ont été identifiés chez 13 (17.5 %) patients. Quatre-vingt-cinq pour cent des patients avaient des lésions pulmonaires cavitaires préexistantes. Les infections fongiques ont été classés : six aspergillomes, six Aspergillose Chronique Pulmoanire (ACP), cinq Aspergilloses BronchoPulmonaires Allergiques (ABPA), deux formes mixtes (ABPA+APC), une sinusite aspergillaire allergique et une infection invasive à Rasamsonia. Selon les critères de EORTC/MSG aucun cas d’aspergillose invasive n’a été rapporté. Aspergillus fumigatus a été isolé dans 15 cas, Rasamsonia argillocea dans un cas. La sérologie aspergillaire (tous types confondus) était positive dans 88 % des cas (15/17). Plus de la moitié des infections fongiques apparaissent sous traitement prophylactique antifongique (itraconazole le plus souvent). La première ligne de traitement la plus fréquente était le voriconazole (11/23). Sept patients (8 épisodes) ont nécessité un traitement chirurgical (4 ACP, 3 aspergillomes, 1 atteinte des sinus). Un patient est décédé à l’âge de 11 ans d’une détresse respiratoire compliquée d’une hémoptysie massive. Conclusion Dans la cohorte français de patient avec un déficit STAT3, nous rapportons au moins un épisode d’infection fongiques à filamenteux chez 17.5 % (13/74) des patients, le plus souvent sur des lésions pulmonaires préexistantes. Ces patients présentent des aspergillomes, des ABPA ou des ACP mais pas d’aspergillose invasive. Malgré un traitement antifongique prolongé (+/- chirurgical) près de la moitié des patients rechutent (6/13). Aucun lien d’intérêt
H. Chahed (1), S. Akari (1), A. Berriche (2), L. Ammari (2), A. Ghoubontini (2), A. Mediouni (1), R. Abdelmalek (2), G. Besbes (1), B. Kilani (2), H. Tiouiri (2) (1) service d’ORL et chirurgie maxillo-faciale, hôpital la rabta, Université Tunis El Manar-Faculté de Médecine de Tunis, (2) service de maladies infectieuses, hôpital la rabta, Université Tunis El Manar-Faculté de Médecine de Tunis. Introduction L’otite externe nécrosante est une infection grave du conduit auditif externe qui touche les sujets âgés immunodéprimés souvent diabétiques. A ce jour, il n’existe pas dans la littérature d’algorithme diagnostique et thérapeutique consensuel ce qui a été souvent source de prise en charge souvent inadaptée. Le but de notre travail est d’établir une stratégie de prise en charge diagnostique et thérapeutique d’une otite externe nécrosante. Matériels et méthodes Nous rapportons une série de 100 cas d’otite externe nécrosante diagnostiqués et traités au service d’ORL et de chirurgie maxillofaciale et au service des maladies infectieuses sur une période de 10 ans (2004-2013). Résultats L’incidence annuelle moyenne des OEN a été de 10 %. On a noté une tendance à l’augmentation de l’incidence annuelle de la forme fongique. L’âge moyen de nos patients était de 67,4 ans. Tous les malades étaient diabétiques. Le délai moyen de consultation était de 1,7 mois. L’otalgie était rapportée par tous les malades, suivie par l’otorrhée dans 63 % des cas. L’examen clinique trouvait un CAE sténosé dans 92 % des cas avec la présence du tissu de granulation dans 55 % des cas. l’atteinte des paires crânienne a été associée chez 24 % des patients dominée par l’atteinte du nerf facial dans 20 % des cas. L’origine bactérienne était retenue pour 74 % des patients dominée par staphylococcus aureus (50 %). L’origine était fongique dans 25 % des cas dominée par l’Aspergillus flavus et le Candida albicans. Une coinfection bactérienne et mycosique a été identifiée dans un cas. Un scanner des rochers avec injection de produit de contraste a été réalisé chez tous les patients. a confirmé le diagnostic dans 90 % des cas. Une scintigraphie au TC99, pratiquée pour 19 patients, était positive dans tous les cas. L’atteinte était limitée au tympanal dans 46 % des cas, étendue aux espaces profonds de la face dans 41 % des cas, à l’ATM chez 16 % des cas. Une ostéomyélite de la base du crane a été retrouvée dans 12 % des cas. une thrombose vasculaire a été notée chez 12 % des malades. La durée moyenne du traitement était de 7,4 semaines pour les OEN bactériennes et de 4,7 mois en cas d’origine fongique. Le taux de guérison était de 94,25 % des cas. On a noté 3 cas de rechute et un cas de décès. Le recul moyen après l’arrêt du traitement était de 5,4 mois. Conclusion Le diagnostic précoce d’une OEN associé à un traitement adaptédiminuent la fréquence des complications. La surveillance clinique biologique et isotopique est le garant pour éviter les rechutes Aucun lien d’intérêt