Incidence de la grippe A(H1N1)v chez les patients infectés par le VIH en France : intérêt d’un réseau clinique spécifique, l’étude 2H de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS)

Incidence de la grippe A(H1N1)v chez les patients infectés par le VIH en France : intérêt d’un réseau clinique spécifique, l’étude 2H de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS)

S8 EPI-CLIN 2011 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 59S (2011) S7–S17 faible optimisme (p < 0,0001), une mauvaise QdV (p < 0,0001) et à de...

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EPI-CLIN 2011 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 59S (2011) S7–S17

faible optimisme (p < 0,0001), une mauvaise QdV (p < 0,0001) et à de faibles fonctions physiques (p < 0,0001) et cognitives (p = 0,001). L’augmentation de la fatigue après la chirurgie est principalement expliquée par un faible optimisme (p = 0,01), des scores élevés de fatigue préopératoire (p < 0,0001), une QdV préopératoire faible (p < 0,0001), une dégradation de la QdV (p < 0,0001), et par la réduction des activités quotidiennes en postopératoire (p = 0,01). Aucune variable ni sociodémographique ni liée à la tumeur n’est associée à la fatigue et à son évolution. Conclusion.– Ces résultats suggèrent que la fatigue après une chirurgie mammaire est expliquée principalement par une fatigue déjà présente avant l’opération, par une mauvaise condition physique, par une dégradation de la QdV du fait d’une forte réduction des activités quotidiennes après l’opération, et par le pessimisme de la patiente plutôt que par les caractéristiques de la maladie elle-même. doi:10.1016/j.respe.2011.02.070 S1-3

Qualité de vie et réinsertion des patients considérés guéris d’un cancer colorectal : étude à partir de registres de population A. Caravati Jouvenceaux a,b , G. Launoy c , A. Danzon d , M. Henry-Amar e , M. Velten f,g , M. Mercier a,b a Laboratoire de biostatistiques, EA 3181, université de Franche-Comté, Besan¸con, France b Unité de recherche clinique en cancérologie, CHU Jean-Minjoz, Besan¸ con, France c Registre des tumeurs digestives du Calvados, Caen, France d Registre des cancers du Doubs, Besan¸ con, France e Registre des cancers du Calvados, centre de lutte contre le cancer Fran¸cois-Baclesse, Caen, France f Laboratoire d’épidémiologie et de santé publique, registre des cancers du Bas-Rhin, EA 3430, université de Strasbourg, Strasbourg, France g Centre de lutte contre le cancer Paul-Strauss, Strasbourg, France Mots clés : Cancer colorectal ; Qualité de vie ; Réinsertion Introduction.– Devant le nombre croissant de personnes en longue rémission d’un cancer colorectal, il est important d’évaluer l’impact de la prise en charge de la maladie sur la qualité de vie (QOL) et la réinsertion de ces patients, 5, 10 et 15 ans après le diagnostic, comparées à des témoins de population générale. Méthodologie.– Les cas de cancer ont été sélectionnés à partir de trois registres du cancer (Doubs, Bas-Rhin et Calvados), sur trois périodes de diagnostic (1989/90/91, 1994/95/96 et 1999/2000) et les témoins à partir des listes électorales. Quatre questionnaires validés (SF-36, QLQC30, MFI, STAI) et un questionnaire de conditions de vie ont été utilisés. Les scores de QOL ont été comparés à l’aide d’une analyse de variance et les changements de situation familiale, sociale et professionnelle à l’aide d’une régression logistique entre patients et témoins de population (signification p ≤ 0,01). Résultats.– Au total, 542 cas de cancer colorectal et 1181 témoins ont été inclus. Globalement, la QOL était satisfaisante 15 ans après le diagnostic. Cependant les patients atteints du cancer du rectum ont été plus affectés dans les domaines physiques à 5 et 10 ans (−7,0 ; −8,5 points) et ont perc¸u davantage de fatigue physique et mentale à 5 et 10 ans (+.06,9 ; +8,6 ; +9,6 ; +7,2 points respectivement). Quant à la réinsertion, les patients ont rapporté plus souvent que les témoins : une amélioration de leur relation conjugale liée à leur état de santé (OR = 2,98), un changement d’activité professionnelle lié à leur état de santé (OR = 3,14), moins d’ambition professionnelle (OR = 2,76) et des difficultés lors de démarches de souscription à un prêt ou une assurance (OR = 3,25). Conclusion.– Il parait nécessaire de maintenir une prise en charge médicopsycho-sociale prolongée après le diagnostic des personnes en longue rémission d’un cancer colorectal. doi:10.1016/j.respe.2011.02.071

Session S2 - Épidémiologie clinique et maladies infectieuses S2-1

Estimation du titre d’anticorps inhibant l’hémagglutination dans la grippe : approche méthodologique N. Lapidus a,b , F. Carrat a,c Inserm, UMR-S 707, Paris, France b Université Pierre-et-Marie-Curie-Paris 6, UMR-S 707, Paris, France c Assistance publique-Hôpitaux de Paris, hôpital Saint-Antoine, unité de santé publique, Paris, France

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Mots clés : Grippe humaine ; Tests d’inhibition de l’hémagglutination ; Interprétation statistique des données Introduction.– Le statut sérologique d’un individu vis-à-vis de la grippe, servant notamment à l’autorisation de mise sur le marché des vaccins antigrippaux, est fréquemment déterminé par la méthode de titration des anticorps par inhibition de l’hémagglutination. Le titre est mesuré par dilutions successives, et la variable correspondante est censurée par intervalles, le titre exact inhibant l’hémagglutionation étant une valeur inconnue comprise entre la dernière dilution agglutinante et la dilution suivante. Au sein d’une population homogène, l’estimation de la moyenne géométrique du titre (reflétant la distribution lognormale des titres) nécessite une transformation de ces données censurées en estimations ponctuelles. Les méthodes couramment utilisées, consistant à garder arbitrairement soit le titre correspondant à la dernière dilution inhibant l’hémagglutination, soit le milieu de l’intervalle entre dernière dilution inhibant l’hémagglutination et dilution suivante, induisent des biais dans l’estimation des moyennes géométriques. L’étude des facteurs associés à la moyenne géométrique du titre est également affectée par ce type de biais. Méthodes.– Nous proposons une méthode d’estimation des moyennes géométriques à partir de données censurées par estimation du maximum de vraisemblance. Cette méthode permet l’étude des facteurs associés au titre sérologique. On définit alors un ratio de moyennes géométriques correspondant, pour les variables catégorielles, au facteur multiplicatif du titre moyen en présence du facteur étudié et, pour les variables continues, au facteur multiplicatif du titre moyen par augmentation unitaire du facteur étudié. Résultats.– Cette méthode a été évaluée sur des données simulées et comparée aux méthodes de référence. Elle permet une estimation plus précise du titre sérologique moyen et des facteurs associés. Discussion/conclusion.– Cette méthode, facile à mettre en œuvre, est plus performante que celles habituellement utilisées. Nous recommandons son utilisation pour l’estimation de titres sérologiques moyens et la mise en évidence de facteurs associés. doi:10.1016/j.respe.2011.02.072 S2-2

Incidence de la grippe A(H1N1)v chez les patients infectés par le VIH en France : intérêt d’un réseau clinique spécifique, l’étude 2H de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) C. Fagard a , C. Boucherie a , A. Alioum a , F. Brun-Vezinet b , O. Launay c , G. Chêne a a Inserm U897, Bordeaux, France b Hôpital Bichat Claude Bernard, Paris, France c Université Paris Descartes, hôpital Cochin, Paris, France Mots clés : Grippe humaine ; VIH ; Étude 2H/ANRS Introduction.– Chez les personnes vulnérables comme les patients VIH+, l’émergence d’épidémies nécessite de mettre en place des recueils efficients et potentiellement reproductibles à d’autres maladies. L’étude 2H avait pour objectif d’étudier l’incidence de la grippe A chez les patients VIH+ en se fondant sur le réseau de centres ANRS.

EPI-CLIN 2011 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 59S (2011) S7–S17 Méthodes.– – identification de la file active (FA) par les centres cliniques ANRS ; – échantillonnage (tirage au sort) : 70 patients si FA ≤ 600 et 90 si FA > 600 ; – contact des patients par les investigateurs : information, recueil de l’accord verbal de participation ; – consultation : prélèvements (naso-pharyngé (PNP), sang), recueil de données au moment du syndrome grippal (SG = fièvre> 37,8 ◦ C et toux ou mal de gorge) et en fin d’étude. Résultats.– Trente-quatre centres sur 48 ont accepté de participer : FA globale n = 41018 patients ; échantillon n = 2750 patients ; accord verbal de participation n = 1260 (46 %). Raisons principales de non-inclusion : patients injoignables, éloignement géographique, refus de participer à une étude, manque de disponibilité. Au total, 826 patients (66 %) ont effectué une visite (SG et/ou fin d’étude), la raison principale de non participation étant la démotivation des patients (épidémie de courte durée et de faible intensité et gravité) ; 48 SG ont été déclarés entre novembre 2009 et mai 2010. L’incidence des SG était de 4 % (IC95 % : 3,2–4,8) ; 3 PCR étaient positives sur 14 PNP réalisés. La couverture vaccinale (grippe A, grippe saisonnière) était respectivement de 41 % et 45 % chez les patients SG+ et de 47 % et 31 % chez les patients SG−. Conclusion.– Malgré la rapidité d’évolution de la pandémie et les difficultés d’inclusion et de suivi des patients, l’étude ANRS 2H a apporté des connaissances uniques sur la grippe A chez les patients VIH+. La disponibilité du réseau de centres ANRS capables d’identifier la population cible et de se mobiliser est une composante clef de la mise en place d’un tel système et de sa reproduction dans une nouvelle épidémie. doi:10.1016/j.respe.2011.02.073 S2-3

Validation de l’échelle de qualité de vie SF-12 chez des patients infectés par le VIH au Cameroun (enquête EVAL–ANRS 12-116) C. Protopopescu a,b,c , S. Boyer a,b,c , F. Marcellin a,b,c , M.-P. Carrieri a,b,c , S. Koulla-Shiro d , B. Spire a,b,c , le Groupe d’étude EVAL-Cameroun a Inserm, U912 (SE4S), Marseille, France b Université Aix Marseille, IRD, UMR-S912, Marseille, France c ORS PACA, Observatoire régional de la santé Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille, France d Ministère de la Santé Publique, Division de la Recherche opérationnelle, Yaoundé, Cameroun Mots clés : Qualité de vie ; SF-12 ; VIH Introduction.– Évaluer la qualité de vie est considéré comme un critère majeur des études cliniques. L’échelle générique de qualité de vie SF-12 a été développée comme une alternative plus courte à l’échelle « Medical Outcomes Study Short-Form General Health Survey » (SF-36), afin d’être utilisée dans des études à grande échelle. L’objectif de cette étude est d’évaluer la validité psychométrique de la version 2 franc¸aise du SF-12 chez des personnes vivant avec le VIH/sida (PVVS), traités par antirétroviraux, au Cameroun. Méthodes.– Les données utilisées proviennent de l’enquête EVAL-ANRS 12-116, conduite auprès d’un échantillon représentatif de 3151 PVVS au Cameroun. La population d’étude concerne les 1985 patients traités par antirétroviraux depuis au moins six mois. Les 12 items du questionnaire SF-12 ont permis le calcul de huit sous-échelles et deux scores globaux mesurant la qualité de vie physique et mentale, selon l’algorithme standard. La validation psychométrique du questionnaire a été étudiée du point de vue de la fiabilité, de la validité de construction (analyse factorielle) et de la validité discriminante des scores globaux selon le nombre de symptômes perc¸us. Résultats.– Le coefficient de Cronbach à 0,879 a montré une excellente consistance interne du questionnaire. L’analyse factorielle des 12 items a mis en évidence une structure avec deux composantes principales regroupant respectivement les items physiques et mentaux. Les contributions des facteurs correspondent aux hypothèses théoriques et sont comparables aux résultats de la littérature, à l’exception des deux items de la sous-dimension « émotionnelle ». Finalement, les tests de corrélation ont confirmé les corrélations supposées théo-

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riquement entre les scores globaux et les 12 items, ainsi que entre les scores globaux et le nombre de symptômes perc¸us (généraux et troubles métaboliques). Discussion/conclusion.– En dépit de quelques limites, l’étude montre une validité satisfaisante de l’échelle SF-12 auprès des PVVS traités au Cameroun. doi:10.1016/j.respe.2011.02.074 S2-4

Le Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) et la surveillance des bactéries multi-résistantes : l’exemple des Staphylococcus aureus résistants à la méticilline G. Nuemi a , K. Astruc b , S. Aho b , C. Quantin a Département de l’information médicale, CHU de Dijon, Dijon, France b Service d’épidémiologie et d’hygiène hospitalière, CHU de Dijon, Dijon, France

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Mots clés : Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) ; Bactéries multi-résistantes ; Staphylococcus aureus Contexte.– La surveillance nationale des bactéries multi-résistantes (BMR) dans les hôpitaux s’intègre dans la lutte contre les infections nosocomiales. Le taux de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) représente l’un des six indicateurs du tableau de bord piloté par le ministère de la santé. Depuis 2002, l’Institut de veille sanitaire (InVS) avec le Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (RAISIN) réalise une surveillance annuelle des BMR qui permet d’estimer la densité d’incidence des SARM. La classification internationale des maladies (CIM10) permet le codage du Staphylococcus aureus comme agent infectieux et depuis 2006 celui de la résistance à la méticilline dans le PMSI. Objectif.– L’objectif de ce travail est d’une part de décrire au niveau national et à partir des données issues du PMSI les densités d’incidences des SARM et d’autre part d’analyser les écarts avec les résultats publiés par l’InVS. Méthodes.– Les données de la base nationale PMSI pour les années 2006 à 2009 ont été utilisées. Les données de références étaient celles publiées par l’InVS de 2006 à 2008. Le calcul des densités d’incidences a été réalisé selon la méthodologie décrite dans les protocoles RAISIN. L’analyse des écarts entre les données du PMSI et celles de l’InVS en ajustant sur l’année, le centre de coordination et le type d’établissement est réalisée par une régression de Poisson. Résultats.– L’InVS déclare plus de SARM que le PMSI mais cet écart semble s’atténuer au cours du temps (40 fois en 2006, 20 fois en 2008) avec des tendances inversées. Au niveau du PMSI nous avons observé contrairement aux données InVS une augmentation quasi régulière entre 2006 et 2008 avec décrochage significatif en 2009. Conclusion.– Ce travail permet de montrer l’amélioration du recueil des SARM dans le PMSI et l’intérêt de confronter ces données à celles de l’enquête RAISIN. Cette confrontation suggère que l’augmentation relevée dans le PMSI est consécutive à un effet codage. doi:10.1016/j.respe.2011.02.075 S2-5

Développement et stratégies de validation de deux nouveaux scores de prédiction de la fibrose hépatique significative chez des patients atteints d’hépatite chronique C, France J. Asselineau a,b , N. Tessier a,b , H. Jacqmin-Gadda b,c , C. Proust-Lima b,c , F. Degos d , P. Perez a,b a Unité de soutien méthodologique à la recherche clinique et épidémiologique (USMR),CHU de Bordeaux, Bordeaux, France b Inserm, Centre d’investigation clinique–épidémiologie clinique 7 (CIC-EC 7), Bordeaux, France c Inserm, Centre Inserm U897, équipe biostatistique, Bordeaux, France d Inserm U773, service d’hépatologie, hôpital Beaujon, AP–HP, Clichy, France Mots clés : Diagnostic ; Fibrose hépatique ; Validation croisée ; Ré-échantillonnage ; Aire sous la courbe ROC