XXXe Congrès national Emois / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 65S (2017) S5–S27 la première comprenait les porteurs de PTH en métal-polyéthylène (MoP) ou céramique-polyéthylène (CoP) ; la seconde ceux avec PTH MoM ou céramiquecéramique (CoC). Le suivi débutait à l’implantation, jusqu’au 31/12/2015 ou la survenue d’une IC ou CMD. Les risques d’IC/CMD associés aux MoP (versus CoP) et aux MoM (versus. CoC) ont été estimés globalement et selon le sexe, par modèles de Cox ajustés sur l’âge, le sexe, la cimentation de la prothèse, la présence d’autres implants métalliques et les facteurs de risques cardiovasculaires. Résultats Parmi les 255 350 sujets inclus (42,7 % d’hommes, âge moyen 72,0 ± 8,8 ans ; 93 581 MoP, 58 095 CoP, 11 298 MoM, 92 376 CoC ; suivi médian 67 mois), 21 933 IC et 1353 CMD incidentes ont été identifiées. Le risque d’IC/CMD était légèrement plus élevé parmi les porteurs de PTH métalliques au niveau global (MoP versus CoP : HR 1,08 [1,04–1,11] ; MoM versus. CoC : 1,11 [1,03–1,20]). Après stratification sur le sexe, les résultats étaient similaires chez les hommes mais chez les femmes le sur-risque associé aux MoM (vs. CoC) tendait à être plus marqué (HR 1,21 [1,08–1,36]). Discussion/conclusion Les PTH métalliques sont associées à un risque faiblement accru d’IC/CMD, principalement les MoM chez les femmes. Cette association devra être confirmée et le mécanisme exploré dans des études complémentaires. Mots clés Prothèse totale de hanche ; Insuffisance cardiaque ; Cardiomyopathie dilatée Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2017.01.008 A1-6
Prothèses totales de hanche à surface de frottement métallique et risque de lymphome non-hodgkinien. Étude sur les données du Sniiram
A. Moulin ∗ , S. Colas , A. Rudnichi , B. Heuls , M. Zureik , R. Dray-Spira Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), Saint-Denis, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Moulin) Introduction La présence de métal dans les dispositifs médicaux implantables donne lieu à un relargage systémique de particules métalliques et expose ainsi potentiellement à un risque de toxicité systémique. Une augmentation d’incidence du lymphome non-hodgkinien (LNH) a été rapportée, mais pas de fac¸on consistante, parmi les personnes porteuses d’une prothèse totale de hanche (PTH) ou de genou à surface de frottement métallique, constituée d’un alliage de chrome-cobalt. L’objectif de cette étude était d’estimer le risque de LNH associé aux PTH métalliques à partir des données du Sniiram. Méthodes Tous les patients âgés de plus de 55 ans primo-implantés par PTH pour cause non-traumatique en 2008–2011 ont été inclus. Deux sous-cohortes ont été constituées pour disposer de groupes comparables deux à deux : la première comprenait les patients porteurs de PTH en métal-polyéthylène (MoP) ou céramique-polyéthylène (CoP) ; la seconde ceux avec PTH métal-métal (MoM) ou céramique-céramique (CoC). Les risques relatifs de LNH associés respectivement aux MoP (versus CoP) et aux MoM (versus CoC) ont été estimés, globalement et séparément par sexe, par modèles de Cox à risques compétitifs ajustés sur l’âge, le sexe, les facteurs de risque de LNH et les caractéristiques prothétiques. Résultats Parmi les 229 378 sujets inclus (83 559 MoP ; 52 934 CoP ; 10 216 MoM ; 82 669 CoC) et suivis pendant 56 mois en médiane, 495 lymphomes incidents ont été identifiés. Dans la sous-cohorte MoP-CoP, le risque de LNH ne différait pas selon le type de PTH, ni globalement (HR 1,05 [0,83–1,33]) ni après stratification sur le sexe. Dans la sous-cohorte MoM-CoC, le risque de LNH ne différait pas selon le type de PTH globalement (HR 1,14 [0,75–1,73]) ni chez les hommes, mais les PTH MoM étaient associées à un risque accru de LNH chez les femmes (HR 2,29 [1,35–3,89]). Discussion/conclusion Les PTH métalliques n’apparaissent pas associées à un sur-risque de LNH à court-terme. Le sur-risque de LNH chez les femmes implantées par MoM nécessite d’être investigué. Mots clés Prothèse totale de hanche ; Lymphome non-hodgkinien
Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
S7
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2017.01.009
Session A2 – PMSI et épidémiologie A2-1
Incidence du syndrome de Guillain-Barré en France : une analyse épidémiologique à partir des données du PMSI (2008–2013) A. Delannoy a , J. Rudant a,∗ , C. Chaignot a , F. Bolgert b , Y. Mikaeloff c , A. Weill a a Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, Direction de la stratégie, des études et des statistiques (DSES), Département études de santé publique (DESP), Paris, France b Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Réanimation neurologique, Neurologie 1, Paris, France c Université Paris-Saclay, Université Paris-Sud, CESP, Inserm, Villejuif, Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Hôpital Bicêtre, Unité de rééducation neurologique infantile (URNI), Bicêtre, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Rudant) Introduction Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) est une polyradiculonévrite inflammatoire aiguë d’origine auto-immune, et peut constituer une urgence neurologique, en particulier en cas d’atteinte respiratoire. Il est souvent précédé d’un épisode infectieux viral. Une association avec certains vaccins a également été rapportée. Il n’existe pas de données épidémiologiques sur le SGB à une échelle nationale en France. Méthodes Les taux d’incidence (TI) par âge et sexe ont été estimés à partir des données du PMSI/Sniiram. Les patients ont été identifiés à partir des premiers séjours hospitaliers survenus entre 2008 et 2013 avec un diagnostic principal (DP) correspondant au SGB (G61,0). Les cas ne devaient pas avoir de codes diagnostics principaux, reliés ou associés significatifs G61,0 en 2006 et 2007. Des analyses de sensibilité ont été réalisées à partir d’algorithmes d’identification plus restrictifs. Notamment, les cas hospitalisés pour une autre pathologie neurologique au cours de la période d’étude ou non traités par immunoglobulines ou échange plasmatiques ont été exclus. Résultats Nous avons identifiés 9391 patients atteints de SGB sur la base du DP (TI = 2,4 pour 100 000 personnes-années). La durée médiane d’hospitalisation était de 12 jours, avec 29 % des patients hospitalisés en réanimation ou unité de soins intensifs, 13 % nécessitant une ventilation mécanique, et 3 % décédant dans les trois mois. Les TI augmentaient avec l’âge pour atteindre un pic entre 70 et 79 ans. Le SGB était plus fréquent chez l’homme que chez la femme (sexe ratio = 1,46), notamment après 40 ans. Une saisonnalité a été observée, avec 44 % plus de cas l’hiver que l’été. Chez l’enfant, il existait un pic d’incidence entre 2 et 4 ans. Les variations d’incidence selon l’âge, le sexe et la saison étaient similaires avec les algorithmes plus restrictifs. Discussion/conclusion Cette étude basée sur les données du PMSI a montré des caractéristiques épidémiologiques du SGB proches de celles décrites dans d’autres pays. Ces caractéristiques doivent être prises en compte dans la conception des études pharmaco-épidémiologiques portant sur la sécurité vaccinale. Mots clés Syndrome de Guillain-Barré ; PMSI ; Incidence Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2017.01.010