Intérêt du liraglutide dans la prise en charge du surpoids et de l’obésité

Intérêt du liraglutide dans la prise en charge du surpoids et de l’obésité

Dossier thématique Nutrition Le coin biblio de la SFD Intérêt du liraglutide dans la prise en charge du surpoids et de l’obésité Pi-Sunyer X, Astrup ...

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Dossier thématique Nutrition Le coin biblio de la SFD

Intérêt du liraglutide dans la prise en charge du surpoids et de l’obésité Pi-Sunyer X, Astrup A, Fujioka K et al. A Randomized, Controlled Trial of 3.0 mg of Liraglutide in Weight Management. N Engl J Med 2015;373:11-22.

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es effets du liraglutide sont bien connus chez les patients diabétiques de type 2 : amélioration du contrôle glycémique associée à un potentiel bénéfice pondéral, avec une perte de poids dose-dépendante liée à une réduction de l’appétit et de l’apport énergétique  [1]. En revanche, le bénéfice pondéral de cet analogue du GLP-1 n’a pas encore bien été évalué chez des patients en surpoids ou obèses non diabétiques. L’objectif de cette étude contrôlée randomisée en double aveugle est donc d’évaluer l’efficacité et la tolérance du liraglutide (3 mg en une injection sc par jour) versus placebo, pendant 56 semaines, chez des patients présentant un surpoids ou une obésité, mais indemnes de diabète de type 2. Le traitement par liraglutide était débuté à la posologie de 0,6 mg/j, avec augmentation de 0,6 mg/ semaine jusqu’à la posologie de 3  mg/j. Après 56 semaines, les patients randomisés dans le groupe liraglutide étaient à nouveau randomisés avec un ratio 1:1, toujours en aveugle, pour poursuivre le liraglutide ou recevoir un placebo pendant 12 semaines, afin d’évaluer le maintien de l’efficacité du liraglutide après arrêt du traitement. Les patients bénéficiaient par ailleurs de conseils nutritionnels et de conseils pour optimiser leur activité physique. Les critères de jugement principaux étaient : (i) la variation de poids ; (ii) le pourcentage de patients ayant perdu au moins 5 % de leur poids initial ; (iii) le pourcentage de patients ayant perdu plus de 10 % de leur poids initial. Les critères de jugement secondaires incluaient la variation de l’IMC, du tour de taille, des paramètres glycémiques et lipidiques et de la qualité de vie (SF36).

Au total, 3731 patients ont été inclus sur la base d’un IMC ≥ 30 kg/m2 ou ≥ 27 kg/ m 2 associé à une dyslipidémie ou une hypertension artérielle. Une stratification a été effectuée en fonction de la présence d’une anomalie de la glycémie à jeun et de l’IMC (≥ 30 kg/m2 vs < 30 kg/m2). Ont été exclus les patients avec diabète de type 1 ou 2, ceux ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique ainsi que les patients présentant les contre-indications classiques à l’utilisation des analogues du récepteur du GLP-1. La randomisation a été effectuée avec un ratio de 2 : 1, soit 2487 patients randomisés dans le bras liraglutide 3 mg et 1244 patients dans le bras placebo. A l’inclusion, les 2 groupes de randomisation étaient comparables avec un âge moyen de 45,1 ± 12,0 ans, un IMC moyen de 38,3 ± 6,4 kg/m2 ; 78,5 % étaient des femmes, 61 % des patients présentaient une anomalie de la glycémie à jeun. Après 56 semaines de traitement, le bénéfice du liraglutide est significatif sur l’ensemble des critères de jugement principaux et secondaires : • perte de poids moyenne de 8,4 ± 7,3 kg versus 2,8 ± 6,5 kg dans le bras placebo ; • 63,2 % des patients traités ont perdu au moins 5 % de leur poids initial versus 27,1 % dans le bras placebo ; • 33,1 % des patients traités ont perdu plus de 10 % de leur poids initial versus 10,6 % dans le bras placebo ; • réduction plus importante du tour de taille (-8,2 ±7,3 versus -3,9 ± 6,6 cm) ; • réduction plus importante de l’IMC (-3,0 ± 2,6 versus -1,0 ± 2,3 kg/m2) ; • réduction plus importante de l’HbA1c (-0,30 ± 0,28 versus -0,06 ± 0,30 %) ;

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• réduction plus importante de la glycémie lors de l’HGPO, avec un effet plus marqué chez les patients avec anomalies intermédiaires de la glycémie à jeun ; • réduction de l’incidence des anomalies de la glycémie à jeun et du diabète ; • réduction plus importante de la pression artérielle systolique (-4,2 ± 12,2 versus -1,5 ± 12,4 mmHg) et diastolique (-2,6 ± 8,7 versus -1,9 ± 8,7 mmHg) ; • amélioration des paramètres lipidiques (par exemple baisse du LDL de 3  % versus 1 %) ; • amélioration de la qualité de vie. Les bénéfices sur les critères de jugement principaux sont comparables chez les patients avec anomalies intermédiaires de la glycémie à jeun ou non, et quels que soient les catégories d’IMC. Les effets secondaires observés sous liraglutide sont ceux classiquement rapportés : nausées (40  %) et diarrhées (20  %). Les effets secondaires qualifiés de sérieux ont été notés chez 6,2  % des patients du bras liraglutide et 5,0 % chez les patients du bras placebo. Il faut cependant souligner qu’un pourcentage plus important de patients randomisés dans le groupe liraglutide est sorti de l’étude en raison d’effets secondaires (9,9 % vs 3,8 %), pourcentage plus élevé que celui observé traditionnellement avec une plus faible dose. En conclusion, le traitement par liraglutide 3  mg/j, associé à une prise en charge hygiéno-diététique, permet une réduction pondérale significative, une amélioration des facteurs de risque cardio-métaboliques ainsi que de la qualité de vie de patients obèses non diabétiques. Cette étude est à rapprocher de l’étude publiée

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Dossier thématique Nutrition Le coin biblio de la SFD par les mêmes auteurs dans le JAMA en août 2015 [2] dont l’objectif était d’évaluer le bénéfice pondéral du traitement par liraglutide chez des patients en surpoids/ obèses et diabétiques de type 2. Le design de l’étude est globalement comparable à celui de la précédente, avec inclusion de 846 patients randomisés en 3 groupes  : traitement par liraglutide 3 mg, 1,8 mg et placebo, traitement associé à une réduction des apports caloriques de 500 kcal/j et ce pendant 56 semaines. Il faut noter qu’il s’agit de la première étude testant cette posologie chez des patients diabétiques. Les critères

de jugement étaient également comparables. Les résultats confirment le bénéfice pondéral du liraglutide chez ces patients, avec une perte pondérale maximale sous 3 mg/j. Ces deux études confirment donc le bénéfice d’un traitement par liraglutide dans la prise en charge du surpoids/obésité, associé ou non à un diabète de type 2, sur une durée de 56 semaines. S’agit-il du nouveau traitement de l’obésité ? À suivre… Ariane Sultan

Références [1] Van Can J, Sloth B, Jensen CB, et al. Effects of the once- daily GLP-1 analog liraglutide on gastric emptying, glycemic parameters, appetite and energy metabolism in obese, non- diabetic adults. Int J Obes (Lond) 2014;38:784-93. [2] Davies MJ, Bergenstal R, Bode B et al. Efficacy of Liraglutide for weight loss among patients with type 2 diabetes: The SCALE Diabetes Randomized Clinical Trial. JAMA 2015;314:687-99.

• Mots-clés : GLP-1, obésité, diabète de type 2.

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