La pandémie à VIH progresse toujours…

La pandémie à VIH progresse toujours…

Des experiences realisees in vitro et des etudes menees sur la souris ont montre que cette molecule pr6sentait une certaine activit~ contre la souche ...

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Des experiences realisees in vitro et des etudes menees sur la souris ont montre que cette molecule pr6sentait une certaine activit~ contre la souche H5 N1 du virus Influenza A, qui est & I'origine de I'epidemie actuelle de grippe aviaire. Nombre de pays ont constitue des stocks de cette molecule en vue de ralentir la dissemination de ce virus dans I'hypothese d'une transmission interhumaine, et de limiter par I& mSme les risques de pandemie. Tamiflu ~ peut 8tre prescrit soit pour le traitement de la grippe chez I'adulte et chez I'enfant de plus d'un an, soit sous forme preventive en post-exposition chez les sujets &ges de plus de 13 ans. Des effets secondaires potentie]lement lies & son administration chez des enfants ou des adolescents ont ete rapportes. II s'agit pour les plus graves de troubles neurologiques et psychiatriques incluant des delires, des encephalites, des hallucinations ; des manifestations cutanees et des deces (12 depuis 1999) ont egalement ete rapportes. Ces incidents ont pour I'essentiel ete constates au Japon, ou le medicament est frequemment prescrit aux enfants de moins de 16 ans. I 'hypothese d'une generalisation de son utilisation a pousse le comite consultatif pediatrique de la FDA a reevalue objectivement ces donnees. Les resultats de ce travail ont fait I'objet d'une reunion de suivi le 18 novembre dernier. Les experts consultes ont indique qu'en I'etat actuel des connaissances, on ne pouvait exclure que les troubles neurologiques rapportes soient plutet associes & I'infection grippale qu'& I'oseltamivir. Ce comite a toutefois recommande une plus grande surveillance des manifestations qui suivent I'administration de I'anti-viral, notamment les signes cutanes, en attendant une reanalyse des donnees apres une periode de suivi de 2 ans. L'Agence europeenne du medicament (EMEA) a egalement ete saisie de ce dossier, notamment apres avoir ete informee du suicide de 2 adolescents ayant regu Tamiflu<~. Si ces deux cas ne mettent pas non plus en evidence de relation directe entre les troubles psychiatriques et ce medicament, I'EMEA a toutefois demande au fabricant (Roche) de recenser tous les cas de troubles psychiatriques associes & I'utilisation de Tamiflu@.

La pand#mie a WH progresse toujours,., - - .."- n rapport conjoint ~dit~ par . I'Organisation mondiale de la Sant# et ONUSlDA vient d'etre rendu pubfic. II fait le point sur I'#tat actuel de la pandemie & VIH. Les conclusions de ce rapport, abondamment discut~es Iors de leur presentation officielle, le 21 novembre demier ~ Geneve, soulignent une fois encore combien nous sommes loin de maftriser cette pandemie. Cet #tat des fieux d~montre #galement que les politiques de prevention et de traitement doivent #tre soutenues et mises en oeuvre de faqon concertee. Le trait le plus marquant reste I'augmentation globale et sensible du nombre de patients infect~s : 37,5 millions de personnes vivaient avec le virus en 2003,/'infection touche pres de 40,3 milfions d'individus en 2005. Cette augmentation est observ~e dans la plupart des pays et sur la plupart des continents, /'exception des ffes des Caraibes (Bahamas, Bermudes, Barbade, R~pubfique dominicaine et HaRi). Dans ces r#gions, des signes de r#duction de la prevalence sont observes de faqon claire chez les femmes enceintes , les rapporteurs soulignent ~galement que I'usage des pr~servatifs est plus frequent chez les prostitutes, et que les d~marches de d#pistage et de conseil aux patients infect~s commencent porter leurs fruits. Cependant, I'augmentation globale du nombre de porteurs du virus, m#me si elle exclut

Elle rendra un avis a_I'issue de cette enquete.

R#union de suivi du comit# consultatif pediatrique de I'agence am~ricaine du medicament (Food and drug administration) acces online sur http://www.fda.gov/cder/drug/infopage/tamiflu/QA20051117.htm

Epidemie severe de Clostridium au Canada Les infections a Clostridium difficile sont de severite variable, allant de la simple diarrhee au tableau de colite pseudo-membraneuse provoquant de veritables deshydratations mettant en jeu le pronostic vital. Une epidemie particulierement severe a recemment touche plusieurs h6pitaux du Canada. La souche de Clostridium difficile responsable de cette epi-

RevueFrancophonedes Laboratoires,janvier2006, N° 378

quelques zones g#ographiques tr#s limit#es, reste notable. A elle seule, I'ann~e 2005 a vu diagnostiquer pres de 5 millions de nouveaux cas. Conjugu#es aux difficult#s encore importantes qui g~nent I'acc~s aux traitements dans certaines parties du globe,/'infection ~ VIH et les maladies qui y sont associees ont entrafn# 3 millions de deces en 2005. Une lois encore, les enfants payent un tres Iourd tribut (500 000 d~c~s). Le rapport souligne aussi qu'il existe des disparit#s r#gionales importantes dans I'incidence de I'infection ~ VIH. L'augmentation du nombre de cas est ainsi plus marquee en Europe de I'Est et en Asie centrale (augmentation de 25 %), mais egalement dans la partie orientale de I'Asie. En valeur absolue, le continent africain - et plus sp~cifiquement I'Afrique sub-saharienne - reste le plus touch# puisque 65 % des nouveaux cas sont issus de cette region du globe. Ce rapport est 6galement Ibccasion de souligner que I'acc#s aux traitements anti-VIH s'est sensiblement am~lior6 entre 2003 et 2005, en particulier dans les pays en vole de developpement. Les experts estiment en particufier que I'acces aux anti-retroviraux clans les pays ~ revenu faible ou mod~r# a permis de sauver entre 2 5 0 000 et 300 000 patients infectes.

demie se caracterise par une production tres importante de toxines A et B, qui explique son pouvoir hautement pathogene.

UNAIDS-WHO, Aids Epidemic Update, December 2005

toxines A et B qu'elle produit sont respectivement 16 et 23 fois superieures & celles mesurees dans les autres souches de C. difficile non epidemiques. La severite de cette epidemie serait donc directement Iiee b_une hyperproduction toxinique due & une mutation du genome bacterien, avec deletion au niveau du gene regulant la synthese des deux toxines, qui representent un des facteurs de virulence les plus importants de cette bacterie.

Depuis 2002, il a ete observe une augmentation importante de I'incidence et de la gravite des infections & Clostridium difficile dans plusieurs h6pitaux de la province du Quebec. Une etude internationale incluant plusieurs equipes de chercheurs americains, canadiens et britanniques a permis de caracteriser la souche de Clostridium difficile responsable de cette epidemie. Pour cela, 124 echantillons bacteriens provenant de patients infectes ont ete analyses par electrophorese en champ pulse, PCR, detection des genes des toxines et typage des toxines. La production des toxines A et B a ensuite ete mesuree in vitro sur les souches bacteriennes responsables de I'epidemie.

La dissemination de cette souche bacterienne en Amerique du Nord et en Europe pourrait avoir des consequences epidemiologiques importantes et favoriser I'emergence d'autres epidemies dans ces regions non encore touchees par celle-ci. Ce probleme est d'autant plus crucial que la resistance aux antibiotiques ne cesse de s'y accro~tre.

La souche de Clostridium difflcile incriminee a ainsi ete denommee NAP1/027. Les concentrations en

Warny M., Pepin J., Lancet 366 (24/09/05) 1079-1084. 17