Les attentes des professionnels de la justice face aux levées de corps faites par les médecins urgentistes

Les attentes des professionnels de la justice face aux levées de corps faites par les médecins urgentistes

A154 S’agissant des urgentistes (soit anesthe ´sistes-re ´animateurs exerc¸ant aupre `s de service d’urgences, soit urgentistes issus de la me ´decine...

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A154 S’agissant des urgentistes (soit anesthe ´sistes-re ´animateurs exerc¸ant aupre `s de service d’urgences, soit urgentistes issus de la me ´decine ge ´ne ´rale, puis Camu ou CMU) un seul est agre ´e pre `s la Cour de cassation et seuls 31 experts sont diplo ˆme ´s en me ´decine d’urgence, ou exercent en service d’urgences (Samu, SAU, SMUR). Ils repre ´sentent donc 27 % des effectifs d’experts de cette liste. Treize cours ne disposent d’aucun expert « urgentistes », a contrario, six disposent exclusivement d’urgentistes dans la rubrique F.1.3. Vingt-six pour cent des experts sont inscrits ` a titre probatoire sur les listes de mars 2007. Sept professeurs en me ´decine sont experts urgentistes. Seules deux femmes apparaissent comme expert en 2007. Conclusion.— La discipline de me ´decine d’urgence compte actuellement peu d’expert, ine ´galement re ´partis sur le territoire. Rattache a l’anesthe ´s ` ´siologie, les magistrats ne disposent pas toujours d’une vision claire de la qualification effective de l’expert missionne ´ pour se prononcer sur une affaire spe ´cifique de service d’urgence : Samu, SAU ou SMUR. Parfois, l’expert commis n’a qu’une expe ´rience limite ´e des services d’urgences. C’est ` a nous, urgentistes, de prendre les devants, de demander notre inscription, d’informer les magistrats des spe ´cificite ´s de notre exercice et de faire e ´merger la rubrique F.1.3.1 « Urgentologie ».

Re ´sume ´s son certificat peut entrainer une chaine d’investigations et de proce ´dures parfois lourdes. Il ne constitue cependant qu’un avis visant a ` alerter le parquet qui le suivra ou non. Indication d’obstacle me ´dicole ´gal

Magistrats (n = 7) (%)

OPJ (n = 74) (%)

Me ´decins (n = 46) (%)

Homicide Mort subite adulte Mort subite nourrisson Suspicion suicide par arme a ` feu Pendaison Suspicion suicide prise de me ´dicament Pre ´cipitation Accident de transport Accident de travail Accident domestique Maladie professionnelle Catastrophe De ´ce `s en de ´tention Corps non identifie ´ Faute me ´dicale

100 71 100 86

98 60 92 60

98 72 89 91

67 (n= 6) 67 (n= 6)

53 55

91 85

86 43 57 50 (n= 6) 29 71 100 86 100

65 14 31 12 13 24 79 96 95

85 54 76 37 48 70 91 93

doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.373

doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.374

279 ´dicole ´gal (OML). Point de vue des me ´decins L’obstacle me et des professionnels de la justice B. Cabrita a,b, H. Roy a,b, D. Chevallet a,b, A. Avondo a,b, A. Chantegret a,b, F. Lejeune a,b, I. Prussell-Franc¸ois a,b, M. Freysz a,b a ˆpital ge ´ne ´ral, CHU, Dijon, France Samu 21, ho b ´partement de me ´decine le ´gale, Ho ˆpital Ge ´ne ´ral, CHU, De Dijon, France

280 Les attentes des professionnels de la justice face aux ´es de corps faites par les me ´decins urgentistes leve B. Cabrita a,b, A. Avondo a,b, A. Chantegret a,b, F. Zaoui a,b, D. Chevallet a,b, H. Roy a,b, I. Prussell-Franc¸ois a,b, M. Freysz a,b a ˆpital ge ´ne ´ral, CHU, Dijon, France Samu 21, ho b ´partement de me ´decine le ´gale, ho ˆpital ge ´ne ´ral, Dijon, De France

´s. — Obstacle me Mots cle ´dicole ´gal ; Certificat de de ´ce `s ; Justice Introduction.— Si la re ´daction d’un certificat de de ´ce `s semble simple lorsque la mort est attendue ou la maladie e ´volutive, elle le devient beaucoup moins lorsque le patient n’est pas connu du me ´decin devant de ´terminer l’origine de la mort et de ´finir si celle-ci est naturelle ou non. En 2006, une e ´tude pratique ´e dans notre de ´partement aupre `s de l’ensemble des me ´decins urgentistes a mis en e ´vidence les difficulte ´s rencontre ´es lorsqu’il s’agit de cocher ou non la case obstacle me ´dicole ´gal. Or les conse ´quences de cet acte impliquent la mise en route d’un ensemble de proce ´dures judiciaires qui peuvent e ˆtre lourdes de conse ´quences, tant au plan judiciaire, humain que financier. ´thode.— En avril 2007, un questionnaire a e Me ´te ´ envoye ´a ` l’ensemble des OPJ du de ´partement, un autre aux magistrats du parquet de diffe ´rents de ´partements (respectivement 74 et sept re ´ponses). L’ensemble des re ´sultats collecte ´s a e ´te ´ analyse ´. Ils sont exprime ´s sous forme de pourcentage pour les valeurs dichotomiques. Conclusion.— Professionnels de la justice et me ´decins n’ont la me ˆme vision de l’OML. La ` ou ` les premiers ont une vision pe ´nale, les autre ont une vision plus vaste de la me ´decine le ´gale et se re ´fe `rent au Droit ge ´ne ´ral (Droit du travail, sante ´ publication). Le me ´decin est le maillon le plus en amont et

´s. — Leve Mots cle ´ de corps ; Me ´decin ; Justice Introduction.— Bien que la description d’un corps ne soit pas pratique courante de la me ´decine d’urgence, il n’est pas rare que le me ´decin urgentiste se trouve re ´quisitionne ´ sur les lieux par les forces de l’ordre afin de de ´crire un corps. Se pose alors la question des attentes par la justice de cet acte me ´dical qui peut avoir de lourdes conse ´quences, qu’elles soient judiciaires ou autres (assurances, ayant droits. . .). ´thode.— En avril 2007, un questionnaire a e Me ´te ´ envoye ´a ` l’ensemble des OPJ du de ´partement, un autre aux magistrats du parquet de diffe ´rents de ´partements (respectivement 74 et 7 re ´ponses). L’ensemble des re ´sultats collecte ´s a e ´te ´ analyse ´. Ils sont exprime ´s sous forme de pourcentage pour les valeurs dichotomiques. Conclusion.— Si magistrats et OPJ diffe `rent dans leurs attentes, ils en exigent un examen pre ´cis et s’accordent pour demander une « photographie » de la sce `ne du crime avec un regard me ´dical. Tout me ´decin urgentiste doit donc, avant d’accepter la re ´quisition, mesurer les conse ´quences lourdes de cet acte, qui est un acte me ´dical a ` part entie `re. D’autant plus que les recommandations europe ´ennes estiment qu’il devrait e ˆtre fait par un me ´decin familier des techniques d’examen me ´dicole ´gal. Le me ´decin urgentiste doit garder a ` l’esprit qu’il est libre de refuser ces re ´quisitions s’il s’estime incompe ´tent dans le domaine.

A155

Re ´sume ´s Tableau (Communication n8 280).

Gestes attendus par les OPJ (n = 74) De ´shabillage complet Examen et description des le ´sions Pre ´le `vement sang pe ´riphe ´rique Pre ´le `vement sang cardiaque Pre ´le `vement humeur vitre ´e Pre ´le `vement urine Pre ´le `vement cheveux Mesure tempe ´rature du corps Pre ´le `vement d’eau locale si noyade Gestes attendus par magistrats (n = 7) De ´shabillage complet Examen et description des le ´sions Pre ´le `vement sang pe ´riphe ´rique (n = 6) Pre ´le `vement sang cardiaque Pre ´le `vement humeur vitre ´e Pre ´le `vement urine Pre ´le `vement cheveux (n = 6) Mesure tempe ´rature du corps Pre ´le `vement d’eau locale si noyade

Syste ´matiquement (%)

Quelquefois (%)

Jamais (%)

62 78 13 18 4 5 6 38 64

31 18 80 75 65 64 58 46 25

7 4 7 7 31 31 36 16 11

100 (n = 7) 100 (n = 7) 33 (n = 2) 29 (n = 2) 0 29 (n = 2) 17 (n = 1) 57 (n = 4) 86 (n = 6)

0 0 50 56 71 42 50 43 14

0 0 17 14 29 29 33 0 0

doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.375 281 ´ totale de travail dans une La prolongation de l’incapacite ´ me ´dicojudiciaire unite D. Cantin, C. Rey, G. Kierzek, J.-L. Pourriat ´ de me ´decine Paris-Descartes, service d’urgences, Faculte ˆpitaux Ho ˆtel-Dieu—Cochin, AP—HP, Paris ho ´s. — Incapacite Mots cle ´ totale de travail ; Certificats ; Me ´dicojudiciaire Introduction. — Les personnes victimes de violence sont examine ´es apre `s avoir porte ´ plainte aupre `s des services de police ou de gendarmerie. Le certificat me ´dical de ´livre ´ mentionnera la dure ´e d’incapacite ´ totale de travail (ITT). Cette ITT permet au juge d’appre ´cier la gravite ´ des le ´sions. Sur le plan pe ´nal, le seuil spe ´cifique et particulier de huit jours permet de qualifier la proce ´dure. Cependant, cette dure ´e peut e ˆtre prolonge ´e a ` l’occasion d’une seconde consultation. Le but de ce travail a e ´te ´ de de ´terminer les circonstances qui entraıˆnent la modification de l’ITT dans une unite ´ d’urgences me ´dicojudiciaires (UMJ). ´thode. — Au sein d’une UMJ (47 000 passages par an), une Me e ´tude re ´trospective a e ´te ´ re ´alise ´e a ` partir de 100 dossiers de prolongation d’ITT, sur une dure a ´e de 18 mois (janvier 2006 ` aou ˆt 2007), hors violences sexuelles. ´sultats. — La consultation pour prolongation de l’ITT Re correspond a ` moins de 1 % des patients ayant be ´ne ´ficie ´ d’une ITT. La dure ´e me ´diane de reconsultation e ´tait de dix jours avec des extre ˆmes de 1 a ` 65 jours. Lorsque l’ITT initialement fixe ´e e ´tait infe ´rieure a ` huit jours, dans 45 % des cas l’ITT prolonge a plus de huit jours et, dans 17 %, ` a ´e passait ` plus d’un mois (seuil d’indemnisation pour la commission d’indemnisation des victimes d’infraction). Cette augmentation e ´tait toujours justifie ´e par des examens comple ´mentaires de type e ´chographie, scanner, IRM (35 %) et/ou des

(n = 3) (n = 4) (n = 5) (n = 3) (n = 3) (n = 3) (n = 1)

(n = 1) (n = 1) (n = 2) (n = 2) (n = 2)

demandes d’avis spe ´cialise ´s en particulier traumatologique (47 %) et ORL (35 %). Une expertise a e ´te ´ propose ´e dans 8 % des cas, ` a part e ´gale pour proble `me d’imputabilite ´ ou de se ´quelles. Conclusion. — L’ITT est modifie ´e au-dela ` du seuil pe ´nal de huit jours dans plus de la moitie ´ des cas lors d’une seconde consultation. Cependant, le de ´lai de reconsultation est difficilement compatible avec les contraintes proce ´durales. Un acce `s facilite ´ au plateau technique et aux avis spe ´cialise ´s seraient souhais. doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.376 282 ´es au Analyse descriptive des lettres de plaintes adresse service des urgences (SU) pendant cinq ans A. Bellou, S. Weltzer-Hordas, M. Gundesli, G. Malerba, P. Atten-Kouadio, M. Segondy, C. Acheriteguy, M. Huot-Marchand ˆpital-Central, Nancy, France Service des urgences, CHU Ho ´s. — Service d’urgence ; Plainte ; Qualite Mots cle ´ Introduction. — La lettre de plainte (LDP) repre ´sente une de ´marche active d’expression d’une insatisfaction. L’objectif de cette e ´tude e ´tait de mesurer l’incidence des LDP et d’analyser les motifs d’insatisfaction. ´thodes. — Il s’agit d’une e Me ´tude re ´trospective des LDP rec¸ues par le SU de 2001 ` a 2005. L’analyse e ´tait descriptive combinant des donne ´es relatives au patient, aux conditions de prise en charge et aux pathologies. ´sultats. — Le nombre de LDP e Re ´taient de 178 : 25 en 2001 ; 23 en 2002 ; 38 en 2003 ; 63 en 2004 et 29 en 2005. L’a ˆge moyen des patients e ´taient de 59  23 ans. Ils e ´taient classe ´s en CCMU2 (63 %), CCMU1 (22 %), CCMU3 (9 %), CCMU4 (1 %) et CCMU5 (1 %). Les diagnostics e ´taient : impre ´cis (14 %) ; contusions (10 %) ; neurologique (9,6 %) ; gastroente ´rologique (7,9 %) ; traumatologique (7,9 %) ; cardiologique (5,6 %) ;