Marches aléatoires sur certains groupes unimodulaires p-adiques

Marches aléatoires sur certains groupes unimodulaires p-adiques

C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 340 (2005) 369–372 http://france.elsevier.com/direct/CRASS1/ Probabilités Marches aléatoires sur certains groupes uni...

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C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 340 (2005) 369–372 http://france.elsevier.com/direct/CRASS1/

Probabilités

Marches aléatoires sur certains groupes unimodulaires p-adiques Sami Mustapha Institut mathématique de Jussieu, 175, rue du Chevaleret, 75013 Paris, France Reçu le 3 novembre 2004 ; accepté le 20 décembre 2004 Disponible sur Internet le 2 février 2005 Présenté par Marc Yor

Résumé On donne des estimations centrales et hors diagonales du noyau de transition d’une marche aléatoire simple sur certains groupes p-adiques unimodulaires résolubles. Pour citer cet article : S. Mustapha, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 340 (2005).  2005 Académie des sciences. Publié par Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract Random walks on certain unimodular p-adic groups. We give central and off-diagonal estimates for the transition kernels corresponding to simple random walks on certain unimodular solvable p-adic groups. To cite this article: S. Mustapha, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 340 (2005).  2005 Académie des sciences. Publié par Elsevier SAS. Tous droits réservés.

1. Estimations centrales On fixe p un nombre premier et on note Qp le corps des nombres p-adiques (cf. [2]). On suppose Qp muni de sa valeur absolue standard |.|. On note Z∗p = {x ∈ Q∗p , |x| = 1} où Q∗p désigne le groupe multiplicatif du corps Qp . On note Zp = {x ∈ Qp , |x|  1}. On désigne par dx la mesure de Haar sur le groupe Qp normalisée par dx(Zp ) = 1 et par d∗ x la mesure de Haar sur Q∗p normalisée par d∗ x(Z∗p ) = 1. Pour k  2, l  1 fixés on considère le produit semi-direct G = Qkp σ (Q∗p )l où l’action σ de

(Q∗p )l

sur l’espace vectoriel

(1) Qkp

est définie par la donnée de k morphismes

χ1 , . . . , χk : (Q∗p )l −→ Q∗p , le produit de deux élément g, g  ∈ G étant défini par : Adresse e-mail : [email protected] (S. Mustapha). 1631-073X/$ – see front matter  2005 Académie des sciences. Publié par Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.crma.2005.01.009

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  g · g  = x1 + χ1 (y)x1 , x2 + χ2 (y)x2 , . . . , xk + χk (y)xk ; y1 · y1 , y2 · y2 , . . . , yl · yl , g = (x, y),

g  = (x  , y  ) ∈ G ;

x = (x1 , . . . , xk ), x  = (x1 , . . . , xk ) ∈ Qkp ;

y = (y1 , . . . , yl ), y = (y1 , . . . , yl ) ∈ (Q∗p )l . Nous supposerons que les χj , j = 1, . . . , k, vérifient     χ1 (y) · · · χk (y) = 1, y ∈ (Q∗ )l , p |χj | ≡ 1,

j = 1, . . . , k.

(2) (3)

L’hypothèse (2) assure l’unimodularité du groupe G défini par (1) et l’hypothèse (3) assure que ce groupe est à génération compacte (cf. [1,3]). Nous noterons dg = dx d∗ y = dx1 · · · dxk d∗ y1 · · · d∗ yl la mesure de Haar sur G. Soit dµ(g) = ϕ(g) dg la mesure de probabilité sur G definie par     ϕ(g) = αIZp (x1 ) · · · IZp (xk )IZp χ1 (y)−1 x1 · · · IZp χk (y)−1 xk I(p−1 Z∗p ∪pZ∗p ) (y1 ) · · · I(p−1 Z∗p ∪pZ∗p ) (yl ), g = (x1 , . . . , xk ; y1 , . . . , yl ) ∈ G, où α > 0 est une constante de normalisation et où la notation IA est utilisée pour désigner l’indicatrice d’un ensemble A. Nous appelerons la marche aléatoire sur G induite par µ la marche aléatoire simple sur le groupe G. Nous désignerons par dµ∗n (g) = d(µ ∗ · · · ∗ µ)(g) = ϕn (g) dg, n = 1, 2, . . . , les puissances de convolution successives  de la mesure de probabilité µ. Il est facile de vérifier que G est engendré par le support de µ, i.e. G = n1 (supp(µ))n . Observons que l’hypothèse (3) implique que G est à croissance exponentielle du volume (cf. [5]). On a alors, d’après les résultats généraux de [4] : ϕn (e)  C exp(−cn1/3 ),

n  1,

(4)

où e désigne l’identité de G et où les constantes C, c > 0 sont indépendantes de n. Théorème 1.1. Avec les notations ci-dessus on a : ϕ2n (e)  c exp(−Cn1/3 ),

n = 1, 2, . . . ,

(5)

où les constantes C, c > 0 sont indépendantes de n. 2. Estimations hors diagonales Les estimations centrales précédentes peuvent être complétées par des estimations hors diagonales. Théorème 2.1. Soient G = Qkp σ (Q∗p )l , ϕn comme ci-dessus. Alors    k k  (log+ |χj (y)−1 xj |)2 + lj =1 (log |yj |)2 −1    j =1 −l/4 −1 , exp − min 1, χj (y) xj  ϕn (g)  Cn Cn j =1

g = (x1 , . . . , xk ; y1 , . . . , yl ) ∈ G,

n = 1, 2, . . . ,

où la constante C > 0 est indépendante de n et g. Observons que l’exposant l/4 dans l’estimation précédente n’est pas optimal. La preuve de cette estimation permet aussi d’établir l  k k + −1 2 2      j =1 (log |χj (y) xj |) + j =1 (log |yj |) −l/2+ −1 −1  (6) exp − min 1, χj (y) xj ϕn (g)  C n C j =1

pour tout  > 0.

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Si on suppose que le point g ∈ G satisfait certaines hypothèses supplémentaires (par exemple, k 

−1    1/3  e−cn , min 1, χj (y)−1 xj 

j =1

pour une constante c > 0 convenable) on peut alors améliorer substantiellement l’estimation hors diagonale et 1/3 remplacer le facteur polynômial n−l/2+ apparaissant dans le membre de droite de (6) par un facteur e−cn . Un tel facteur est naturel étant donné les estimations centrales (4) et (5). On a : Théorème 2.2. Avec les notations ci-dessus on a : ϕn (g)  C e−cn

1/3

k 

−1/2    , min 1, χj (y)−1 xj 

(7)

j =1

g = (x, y) ∈ G,

n = 1, 2, . . . ,

où les constantes C, c > 0 sont indépendantes de n et g. En interpolant entre (6) et (7) on déduit alors facilement que ϕn (g) vérifie l’estimation k

k       −cn1/3     −1 −1/2 −1 −1/2   min ,e ϕn (g)  C min 1, χj (y) xj min 1, χj (y) xj j =1

j =1

l  k + −1 2 2 j =1 (log |χj (y) xj |) + j =1 (log |yj |) × exp − Cn g = (x1 , . . . , xk ; y1 , . . . , yl ) ∈ G, n = 1, 2, . . . . Les preuves des estimations précédentes reposent sur l’utilisation d’une formule explicite pour ϕn (g) que nous donnons dans le paragraphe suivant.

3. Une formule explicite En plus des notations précédentes nous allons utiliser les notations suivantes. Nous noterons yi = (yi,1 , . . . , yi,l ) une suite d’éléments yi ∈ (Q∗p )l , i = 1, 2, . . . . Pour j = 1, . . . , k ; y, y1 , . . . , yn ∈ (Q∗p )l (n = 1, 2, . . .) nous désignerons par Sj (y; y1 , . . . , yn ) ⊂ Qp la partie de Qp définie par −1  −1        Sj (y; y1 , . . . , yn ) = min max 1, χj (y1 ) ; min χj (y1 · · · yi−1 )−1 max 1, χj (yi ) ; 2in −1    Zp . max 1, χj (y1 · · · yn y) Nous désignerons enfin par Y1 , Y2 , . . . ∈ (Q∗p )l une suite de variables aléatoires indépendantes équidistribuées à valeurs ∈ (Q∗p )l dont la loi est donnée par

k       P[Y1 ∈ dy] = α min 1, χj (y) I(p−1 Z∗p ∪pZ∗p ) (y1 ) · · · I(p−1 Z∗p ∪pZ∗p ) (yl ) d∗ y. j =1

Soit g = (x, y) ∈ G et n = 1, 2, . . . . On a :

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ϕn+1 (g) = αE

k 

−1     min 1; min max 1, χj (Y1 ) ,

j =1

−1 −1        min χj (Y1 · · · Yi−1 ) max 1, χj (Yi ) min 1, χj (Y1 · · · Yn y)

2in k  j =1

ISj (y;Y1 ,...,Yn ) (χj (Y1 · · · Yn )xj )

l  j =1

I(p−1 Z∗p ∪pZ∗p ) (Y1,j · · · Yn,j yj ) .

Références [1] [2] [3] [4] [5]

A. Borel, J. Tits, Groupes réductifs, Publ. Math. IHES 27 (1965) 55–150. J.W.S. Cassels, Local Fields, Cambridge University Press, Cambridge, 1986. Y. Guivarc’h, Croissance polynomiale et périodes des fonctions harmoniques, Bull. Soc. Math. France 101 (1973) 333–379. W. Hebisch, L. Saloff-Coste, Gaussian estimates for Markov chains and random walks on groups, Ann. Probab. 21 (1993) 673–709. C.R.E. Raja, On classes of p-adic Lie groups, New York J. Math. 5 (1999) 101–105.