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du plateau tibial en varus (ATm inférieur ou égal à 87◦ C, n = 167), en valgus (ATm supérieur ou égal à 93◦ C, n = 55) et alignement neutre (ATm entre 88◦ C et 92◦ C, n = 1195). L’influence des facteurs préet périopératoires sur l’alignement tibial final était analysée, main dominante du chirurgien, expérience (junior ou sénior), antécédent d’ostéotomie tibiale, stade de l’arthrose, alignement préopératoire, taille, poids, indice de masse corporelle (IMC), âge du patient à la chirurgie, voie d’abord du genou (interne ou externe, relèvement de la tubérosité tibiale antérieure), génération prothétique, cimentation ou non, taille du plateau tibial et longueur de la quille utilisée. Une analyse univariée puis multivariée ont été réalisées afin de rechercher différentes corrélations. Résultats L’analyse multivariée montrait une corrélation statistiquement significative entre l’alignement du plateau tibial en varus et l’existence d’un angle fémoro-tibial mécanique préopératoire (AFTm) en varus de plus de 3◦ C (p = 0,04), un IMC > 30 (p = 0,02) et le fait que le côté opéré soit l’opposé de la main dominante du chirurgien (p = 0,006). L’alignement du plateau tibial en valgus était quant à lui corrélé à l’existence d’un ATm préopératoire en valgus de plus de 3◦ C. Il n’y avait pas de corrélation significative pour les autres facteurs étudiés. Discussion/conclusion Notre étude a révélé des facteurs intrinsèques au patient pouvant augmenter le risque d’erreur de positionnement du plateau tibial après PTG l’obésité et une déformation préopératoire significative (fémoro-tibiale ou tibiale) sont des facteurs de risque. La main dominante du chirurgien est également à considérer, les droitiers ayant plus de risque de mauvais positionnement pour les genoux gauches, et inversement pour les chirurgiens gauchers. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.019 21
Cause des erreurs de positionnement des implants avec les ancillaires spécifiques dans l’arthroplastie totale de genou. Étude randomisée IRM versus scanner versus navigation Causes of implant malpositioning in TKA when using specific ancillary. Randomized MRI study vs CT scan vs navigation Nicolas Tardy ∗ , Jean-Sébastien Béranger , Nicolas Pujol , Philippe Beaufils Hôpital Mignot, 177, rue de Versailles, 78150 Le-Chesnay, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Tardy) Introduction Les guides de coupe personnalisés des prothèses totales de genou (PTG) ont été développés dans le but d’améliorer la précision et la rapidité de pose, par comparaison avec les autres techniques conventionnelles, sans que les études récentes ne corroborent cette hypothèse. L’objectif de ce travail était d’évaluer le positionnement des implants en peropératoire par navigation et à 3 mois par imagerie, dans les 3 bras planification sur scanner, IRM et navigation peropératoire. Matériel et méthodes Quatre-vingts treize patients nécessitant l’implantation d’une PTG ont été inclus dans chaque bras de manière prospective randomisée. La pose des PTG était contrôlée par navigation dans le groupe A (n = 31), utilisait des guides de coupe sur mesure (My Knee–Medacta y) obtenus à partir de scanner (groupe B, n = 31) et d’IRM (groupe C, n = 31). Le positionnement des guides de coupes était contrôlé par navigation en peropératoire et la conversion vers la technique de référence (navigation) était décidée par l’opérateur en cas de positionnement vicieux des blocs de coupe. Le taux et les causes de conversion dans les groupes B et C étaient répertoriés. Un bilan radiographique et un scanner évaluaient le positionnement des implants à 3 mois
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postopératoires. Une analyse en intention de traiter était utilisée pour les paramètres peropératoires et une analyse per-protocole pour les données radiologiques postopératoires. Résultats En peropératoire, respectivement 35 et 36 % des procédures avec guides sur mesure ont été converties dans les groupes scanner et IRM quasiment systématiquement pour erreur de positionnement du guide tibial. La pente tibiale en peropératoire était respectivement dans les groupes navigation, scanner et IRM de 3,6 ± 0,9 (2,5–6) ;4,1 ± 4 (–6,5–12) et 5,0 ± 3,7 (0–9,5) avec des écarts-types importants dans les groupes guides sur mesure. En postopératoire, l’alignement des membres opérés était comparable entre les 3 groupes. Discussion Les guides de coupe sur mesure n’apparaissent pas supérieurs à la navigation pour le positionnement des implants avec un taux de conversion important. La planification préopératoire avec le repérage des points critiques de la rotation fémorale et la pente tibiale, en particulier pour l’IRM, est une première source d’erreur. Le positionnement peropératoire du guide sur mesure tibial avec son faible empâtement est une seconde source d’erreur. Déclaration de liens d’intérêts Consultant, expert : oui [Zimmer, Smith & Nephew] cours, formations : oui [Zimmer, Smith & Nephew]. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.020 22
Méta-analyse cumulative Bayésienne sur l’intérêt des guides de coupes sur mesure dans les arthroplasties par prothèse totale de genou Bayesian cumulative meta-analysis on the advantage of using customized cutting guides in TKA Samuel Boulezaz ∗ , Laurent Casabianca , Sylvie Chevret , Moussa Hamadouche , Philippe Anract , David Biau Hôpital Cochin, 27, rue du Fg Saint-Jacques, 75014 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Boulezaz) Introduction L’utilisation des guides de coupes sur mesure (PSI) ont récemment été évalués par plusieurs études randomisées avec des résultats divergents sur l’amélioration de l’axe mécanique postopératoire. Nous proposons une méta-analyse Bayésienne pour mesurer l’effet de l’utilisation de ces guides sur les résultats des arthroplasties par PTG. Matériel Une recherche par 2 lecteurs indépendants et des études randomisées comparant les PSI à l’ancillaire standard ont été effectués sur Pubmed, Cochrane, Embase jusqu’au 31 12 2015. Une méta-analyse cumulative Bayésienne a été effectué pour mesurer l’effet des PSI sur le nombre d’outliers (si varus ou valgus supérieur à 3◦ C), et sur la durée de l’intervention. Les lois a posteriori pour les données binaires ont été calculées à partir de la différence entre deux lois Beta + les lois a posteriori pour les données continues ont été calculées en faisant l’hypothèse d’une variance a priori très importante (c’est à dire celle de l’observation d’un échantillon de un patient). Résultats Sur 212 articles identifiés, 16 essais randomisés incluant 1535 patients (763 dans le groupe contrôle et 772 dans le groupe PSI) ont été retenus. La qualité est faible (score inférieur ou égal à 2) pour 4 essais, convenable (score 3 ou 4) pour 12. L’âge moyen des patients était de 68 ans dans les deux groupes. Pour les guides PSI, 9 essais utilisaient une planification par IRM, 6 par TDM et 1 comparait les 2 examens. La moyenne a posteriori du taux moyen d’outliers dans le groupe PSI était de 22,3 % (intervalle de crédibilité à 95 %- 19,2 à 25,7 %) et de 24,8 % dans le groupe contrôle (intervalle de crédibilité à 95 %- 21,4 à 28,3 %) ; soit une différence inférieure à 3 % entre les deux groupes. La méta-analyse cumulative montre peut-être un changement de tendance à partir du 9e essai à la faveur des PSIs. La différence moyenne de durée opératoire entre
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les guides PSI et contrôle était de 6 minutes (intervalle de confiance à 95 %- 9,7 à 2,5). Discussion L’utilisation actuelle des guides PSI dans les arthroplasties par PTG apporte un bénéfice minime sur la diminution du taux d’outliers et sur la durée opératoire. On retrouve une tendance au cours du temps, à l’amélioration de la précision des guides PSI. Cette dernière peut venir d’une amélioration de l’acquisition des images, d’une meilleure conception des guides, et d’une meilleure utilisation. Conclusion L’utilisation des guides PSI apporte un bénéfice minime actuellement sur la précision de la réalisation des PTGs. Déclaration de liens d’intérêts Recherches cliniques/travaux scientifiques : oui [medacta] consultant, expert : oui [medacta] invitations à des congrès nationaux ou internationaux : oui [medacta] actionnariat : oui.
aseptique comme facteur d’échec était de 100 % dans les 2 groupes. En utilisant une reprise pour resurfac¸age rotulien secondaire comme facteur d’échec, le taux de survie était significativement supérieur dans le groupe NAV que dans le groupe MECA (100 % et 85 ± 15 % respectivement ; p = 0,0039). Discussion Sans aucun descellement aseptique ni échec mécanique à 10 ans de recul minimum, l’implantation d’une PTG sans ciment, ultracongruente et à plateau mobile rotatoire constitue une intervention fiable à long terme dans la gonarthrose primaire, sans influence significative de la navigation sur les résultats ou sur le taux global de survie. Toutefois, la navigation peut influer significativement sur la survie de la PTG en limitant les complications fémoro-patellaires et le taux de resurfac¸age rotulien secondaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.021
http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.022
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La chirurgie assistée par ordinateur influence-t-elle les Résultats et les taux de survie d’une prothèse totale de genou sans ciment dans la gonarthrose primaire ? Étude prospective et comparative à 10 ans de recul minimum
Facteurs prédictifs du resurfac¸age rotulien secondaire après prothèse totale du genou naviguée dans la gonarthrose primaire. Étude prospective
Does computer-aided surgery influence the outcome and survival of cementless TKAs in knee osteoarthritis? A prospective and comparative study with a minimum follow-up of 10 years Hervé Ouanezar ∗ , Florent Franck , Alexandre Jacquel , Vincent Pibarot , Julien Wegrzyn Hôpital Edouard-Herriot–Pavillon T, hospices civils de Lyon, 5, place d’Arsonval, 69437 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Ouanezar) Introduction La chirurgie assistée par ordinateur ou navigation pour l’implantation d’une prothèse totale du genou (PTG) a été proposée dans le but d’améliorer le positionnement des implants et de restituer un axe anatomique du membre inférieur opéré. Cependant, peu d’études cliniques ont été conduites afin d’évaluer si la navigation améliorait les résultats et les taux de survie à long terme d’une PTG dans la gonarthrose primaire. Cette étude prospective et comparative avait pour but d’évaluer les résultats cliniques et radiologiques, ainsi que les taux de survie d’une PTG sans ciment, ultracongruente et à plateau mobile rotatoire implantée à l’aide ou non d’une assistance par ordinateur à un recul minimum de 10 ans. Matériel et méthodes Une série continue de 138 PTG SCOREy (amplitude), implantée chez 128 patients (âge = 70 ± 8 ans) pour gonarthrose primaire et réparties en 87 PTG naviguées (groupe NAV) et 51 PTG conventionnelles mécaniques (groupe MECA), a été prospectivement incluse dans notre registre institutionnel de prothèses. Un resurfac¸age rotulien sélectif a été réalisé dans les 2 groupes. L’évaluation clinique a été réalisée en utilisant le score IKS et l’évaluation radiologique sur des radiographies standards du genou opéré incluant pangonométrie et vue axiale de rotule à 30◦ C de flexion. L’analyse comparative des taux de survie a été réalisée en utilisant la méthode de Kaplan-Meier et du log-rank. Résultats À un recul moyen de 11 ± 0,1 ans, aucune différence significative n’a été détectée en termes de résultats cliniques et d’axe HKA radiologique entre les 2 groupes. Aucun signe d’ostéolyse, de descellement aseptique, de liseré péri-prothétique ou de complication mécanique n’a été observée dans les 2 groupes au dernier recul. Le taux global de survie à 10 ans de recul minimum pour toutes causes confondues était de 91 ± 5 % sans différence significative détectée entre les 2 groupes (86 A 10 % dans le groupe MECA et 94 ± 5 % dans le groupe NAV). Le taux de survie à 10 ans de recul minimum en utilisant la survenue d’un descellement
Predictive factors of secondary patellar resurfacing after a navigated TKA in primary knee ostheoarthritis. A prospective study Florent Franck ∗ , Hervé Ouanezar , Alexandre Jacquel , Vincent Pibarot , Julien Wegrzyn Hôpital Edouard-Herriot–Pavillon T, hospices civils de Lyon, 5, place d’Arsonval, 69437 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : fl
[email protected] (F. Franck) Introduction L’indication de resurfac¸age rotulien demeure une question controversée dans les prothèses totales de genou (PTG) de première intention implantée pour une gonarthrose primitive. Certains chirurgiens resurfacent systématiquement la rotule afin de limiter les taux de douleurs antérieures postopératoires et de reprise chirurgicale pour complications fémoro-patellaires ; alors que d’autres resurfacent sélectivement la rotule en fonction de la présence de douleurs antérieures préopératoires, d’ulcérations cartilagineuses rotuliennes sévères ou d’une course rotulienne excentrée avec ou sans subluxation. Cette étude prospective a pour but d’évaluer la survie de la rotule native non resurfacée après l’implantation d’une PTG naviguée ultracongruente à plateau mobile de première intention pour gonarthrose primaire et de déterminer des facteurs prédictifs conduisant à un resurfac¸age rotulien secondaire. Matériel et méthodes Une série continue de 273 PTG SCOREy naviguées (Amplitude) de première intention et sans resurfac¸age rotulien, implantées chez 243 patients (âge moyen = 70 ± 8 ans) pour gonarthrose primaire, a été prospectivement inclue dans notre registre institutionnel. L’évaluation clinique a été réalisée en utilisant les scores International Knee Score (IKS) et Hospital for Special Surgery Patellar score (HSSP). L’évaluation radiologique était focalisée sur le compartiment fémoro-patellaire afin de déterminer les facteurs radiologiques préopératoires associés au resurfac¸age rotulien secondaire tel que la dysplasie patellaire (classification de Wiberg), le stade d’arthrose fémoro-patellaire (classification d’Iwano), l’angle trochléen, la mesure de la bascule et la latéralisation de la rotule, ainsi que l’indice de Blackburne-Peel. La survie de la PTG en utilisant la reprise pour resurfac¸age rotulien secondaire comme facteur d’échec a été mesuré selon la méthode de Kaplan-Meier. Résultats À 6 ± 2 ans de recul moyen, la survie de la PTG en utilisant la reprise pour resurfac¸age rotulien secondaire comme facteur d’échec était de 95 ± 4 %. Le délai moyen du resurfac¸age rotulien secondaire était de 36 ± 26 mois. Les scores IKS et HSSP étaient