Metallographie du plutonium

Metallographie du plutonium

JOURNAL OF NUCLEAR 12, 1 (1964) 94-112, 0 NORTH-HOLLAND MATERIALS PUBLISHING CO., AMSTERDSM METALLOGRAPHIE DU PLUTONIUM B. SPRIET Ddpartement d...

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JOURNAL

OF NUCLEAR

12, 1 (1964) 94-112, 0 NORTH-HOLLAND

MATERIALS

PUBLISHING

CO., AMSTERDSM

METALLOGRAPHIE DU PLUTONIUM B. SPRIET Ddpartement

du Plutonium,

Centre

d’Etudes

Repu

Differentes plutonium

methodes

d’examen

le 15 novembre

micrographique

pur et du plutonium

stabilise

du

bains,

et d’attaque

Blectrolytique

ainsi que les conditions

polarisee.

Des

la structure oxydation Grace

epitaxiques naturelle

atmospherique, it l’emploi

pu mettre form&

depots

en lumiere

chimique

de ces techniques

en evidence

tion de cette sous-structure d’identification

PuHs par depot d’oxyde lierement

d’attaque,

formation

role

pure

and

stabilised

The polishing

de l’hydrure

fur reines

of several of

baths were studied,

examination

deposits were

plutonium

mikrografische

which

formed

by

polarised

reveal

die

particu-

by

atmospheric,

been

of both

tried

light.

out.

Epitaxial

chemical

and

1.

methods,

in

sichtbar

chemische

machten,

und

Biidern, sowie

polarisiertem die

in

Unter-

des Polierens

Oxid-Ablagerungen, Licht

welches

erprobt.

in mehreren

die

Licht. Struktur

wurden durch

und anodische

oxide light

polygonisierte

der Bildung

wurden

dieser

Struktur

zur Identifizierung

durch Oxid-Ablagerung

it has been

nachweisen

bildet

Methode

anodic

dieser Atztechniken

Substruktur

die sich bei hoher Temperatur

Rolle to the use of these

Atzens

Durch die Anwendung eine

oxidation. Thanks

in detail.

Oxydation

gebildet.

characteristics

in natural

ist, wurden

Versuchsbedingungen

Epitaktische

as were the conditions

the structure

per-

substructure

Untersuchungsmethoden

die Charakteristiken

des elektrolytischen

de plutonium

examination have

deposition the

und fur Plutonium,

stabilisiert

sucht wurden

Une

dans ce mecanisme.

etching

oxide in

for its

for identifying

to be examined

Plutonium

der d-Phase

de forma-

a permis d’exsminer

and electrolytic

by

hydrogen

formed

necessary

A method

PuH2, of

mechanism

Verschiedene

on a

ont 6th determi&es.

of micrographic

sub-structure

the conditions

hydride,

the

in natiirlichem methods

a polygonised

were determined.

atmosphlirische, Various

France

par

polygonisee

les conditions

le role de l’hydrogitne

mitted

r&&ant

Roses,

et anodique.

une sous-structure

iL haute temperature;

methode

d’oxyde

ont et8 form&

to reveal

plutonium

en lumiere

aux

at high temperature; formation

de plusieurs

d’examen

de Fontenay

1963

possible

en phase S

ont 6th mises au point. On a Btudie les carecteristiques de polissage

Nucldaires

des

Wasserstoffs

kiinnen,

; die Bedingungen bestimmt.

Eine

des Plutonium-Hydrids

hat es erlaubt, in

hat man

diesem

besonders

die

Mechanismus

zu

untersuchen.

comme l’emploi de la lumi&re polarike ou au contraste interfkentiel, ou des mkthodes d’attaque chimique, Blectrolytique ou thermique de la surface. Au point de vue m&allographique, le plutonium se diff&encie des autres m&aux anisotropes par sa r6activitk particuliBre & 1’8gard de l’oxygbne, bien suphrieure & celle de l’uranium ; c’est ce facteur qui a consickablement ralenti les progrk dans 1’6tude micrographique de ce m&al, en dehors de la relative jeunesse du sujet: la premiere micrographic du plutonium en lumi&re polarike date de 1953 1). Depuis,

Introduction

Tout examen micrographique pose deux problBmes: la preparation de la surface et la rk4lation de la structure. La preparation de la surface se fait g&dralement par polissage mkcanique et Qlectrolytique ; 1’6tat de surface chimique de 1’6chantillon au sortir du bain de polksage Blectrolytique conditionne alors Btroitement l’efficacitk des m&hodes d’attaque permettant de rk5ler ultdrieurement la structure. Your parvenir & ce but, diffkrentes techniques mkallographiques peuvent &re utilides, que ce soient des m&hodes purement optiques 94

METALLOGRAPHIE

DU

95

PLUTONIUM

les quelques methodes mises au point se caracte-

rencontrees sur le Pu LXn’ont rien de surprenant ;

risent par un manque de reproductibilite

elles sont dues pour une part a sa forte reactivite

l’obligation

d’utiliser

et par

la lumiere polarisee.

On a done cherche a simplifier le travail du metallographe dans un domaine ou les resultats dependaient l’operateur

largement

du tour

et de sa patience.

de main

Puisqu’a

mise a part une vitesse d’oxydation importante,

de

priori,

bien plus

il n’y a pas de differences essentielles

entre l’uranium et le plutonium, on a tent6 d’appliquer des methodes ayant fait leurs preuves sur l’uranium, en ameliorant et en modifiant les resultats deja acquis sur le plutonium. Pour simplifier le probleme au depart, du plutonium stabilise en phase S par de l’aluminium a BtB utilise dans une serie d’essais ; cet alliage, pour des teneurs en Al variant de 1,2 & 13,6 at %, forme une solution solide qui peut Btre retenue it la temperature ambiante a l’etat metastable ou stable suivant la concentration. Le plutonium 6 est la premiere phase b caractere vraiment metallique, elle presente une reactivite vis a vis de l’oxygene assez faible; d’autre part il est facile d’obtenir par traitement thermique de gros grains qui facilitent l’examen microscopique. Les techniques mises au point sur le plutonium 6 ont ensuite et6 appliquees au plutonium pur avec plus ou moins de succes. Les difficult&

(a)

Avant Fig.

1.

traitement

thermique.

Grossissement

avec l’oxygene, micrographique toujours

et d’autre part 21 son aspect t&s defavorable : les grains sont

petits et t&s deform&

par le charge-

ment de phase p --f 01. Le plutonium 01 s’est egalement revel6 beaucoup plus sensible aux conditions

de travail, en particulier

a la tempe-

rature et au vieillissement des bains de polissage. 2.

MCthodes de polissage

Le plutonium utilise est de purete nucleaire courante; le tableau 1 donne l’analyse spectrographique des principales impure&%. L’etude micrographique a port6 sur du plutonium pur et du plutonium 6 metastable. Le Pu OLa subi un traitement de grossissement de grains par changement de phase lent (!?+ ol; les micrographies (a) et (b) de la figure 1 montrent un aspect caracteristique de cet Bchantillon it TABLEAU Analyse

-

450 x

des grains du plutonium

Ag

spectrographique

1 Al

1

1

< 50

(b)

Aprb

Cr 25

1

du plutonium Cu 10

traitement

pur par changement

1

1

Fe

en p.p.m.

) Mg

) Mn

50

10

Si

1 Zn

Ca

10

1 < 50

loo-

130

thermique.

450 x

de phase lent /? +

CL

B.

96

(a)

Brut de coulee.

SI’RIET

(b)

650 x

Recuit

de 200 heures a 450°,

trempe

2%l’huile.

650 x Fig. 2.

Traitement

d’homog&n%ation

du plutonium

stabilise en phase 6.

qui necessitent au prealable un &at de surface soigne, c’est-a-dire soit un polissage mecanique 8. la poudre de diamant ($ p) soit un polissage Blectrolytique supplementaire dans un electrolyte qui ne permet pas l’examen ulterieur en

(( gros B grains (la taille de ces grains, de l’ordre de 50 ,u, constitue une grosseur limite qu’il n’a pas et& possible de depasser actuellement). Le Pu 6 metastable est un alliage Pu-Al a 1,5 at y. en aluminium, Blabore au four a arc ; il a BtB homogeneise Q 450” pendant 200 heures puis trempe a l’huile; les micrographics (a) et (b) de la figure 2 montrent la structure brute de coulee et apres traitement thermique. On trouve dans la litterature un certain nombre de techniques de polissage et la composition de plusieurs bains s-4). Les inconvenients de ces procedes sont Bvidents: les conditions

lumiere polarisee (Monti) a). On a Btudie systematiquement les caracteristiques de ces bains. Le polissage s’effectue dans une cellule Blectrolytique dont la cathode est constituee par un becher en acier inoxydable non refroidi et l’anode par l’echantillon qui reste immobile au tours du polissage ; les conditions de travail sont done loin d’etre

dans lesquelles ces bains sont employ& la plupart du temps en font des bains d’attaque

ideales. Les Bchantillons subissent au depart un polissage mecanique jusqu’au papier 600.

TABLEAU Caracteristiques

Composition

Electrolyte

& base

t&a-

tetraphosphorique

2 vol

. . . .

eau Diethylene

3 vol glycol

5 vol

. . . . . . . .

P04H3 Diethylene

glycol

. . . . . . . . .

CHBCOOH

d’acide

phosphorique

a base d’acide

orthophosphorique it base d’acide aceto-chromique

2

des bains de polissage

Cr03 eau

< 7v

7 it 2ov

1 vol

< 5v

5it15v

50 g 600 cm3

< 5v

cu 3ov

>

35v

N 3ov

>

35v

cu 35v

>

4ov

1 vol

60 cm3

C-J1ov

/

METALLOGRAPHIE

DU

PLUTONIUM

DB Wid’bttqc

(a)

Courbe

1 -

Electrolyte

it base d’acide

(b)

Courbe 2 -

tkraphosphorique.

(c)

Courbe 3 -

Electrolyte

Electrolyte

it base d’acide

(d)

Courbe 4 -

aceto-chromique.

Electrolyte

v. 3cv

1

E

\

(e)

B base d’acide

tt%raphosphorique.

=_A

UC

B base d’acide

phosphorique.

/

Courbe 5 Fig.

Electrolyte 3.

B base d’acide

Courbes de polissage.

phosphorique

98

1%. SPRIET

Seuls ont Bte retenus les bains qui permettent

observee

l’examen

fait que la densite

en lumiere polarisee et qui ne presen-

dans la partie AB de la courbe 5. Le de courant

en regime

de

tent aucun danger en boite a gants ; ils peuvent

polissage reste inferieure a la densite de courant

se diviser en trois categories:

au debut du polissage met en evidence l’existence

- electrolyte

it base d’acide

tetraphosphorique

(Cramer) 2, - electrolyte

Les proprietes particulieres a base d’acide

orthophosphorique

(Monti) 3) - electrolyte

a base

d’acide

a&to-chromique

(Pruna) 5). 11 faut remarquer que ces bains ne font pas en general double emploi, chacun ayant ses avantages et ses inconvenients. Le tableau 2 rassemble les differentes compositions de ces electrolytes ainsi que les conditions d’utilisation. Les courbes intensite-tension ont et6 tracees ; elles ont l’allure classique et presentent toutes un palier plus ou moins marque vers 30 volts (courbes 1, 2, 3 de la figure 3) ; ce palier delimite trois regions : - la densite de courant est approximativement proportionnelle a la tension: c’est une periode qui correspond it une attaque (on discutera au chapitre suivant du palier observe b t&s basse tension) - la densite du courant est independante de la tension : polissage sans attaque ; le meilleur polissage

d’une couche superficielle permanente verra la nature au chapitre suivant.

est obtenu

a la fin du palier

- la densite du courant augmente de nouveau avec la tension, il y a un degagement gazeux dans la cellule Blectrolytique: p&ode de polissage accompagnee d’une attaque d’autant plus accent&e que la densite de courant est plus forte (degagement gazeux de plus en plus important). On a Bgalement Btudie les courbes densite de courant en fonction du temps a tension constante (courbes 4 et 5 de la figure 3) ; elles mettent en evidence, apres une periode de demarrage correspondant a la dissolution du film superficiel, des chutes importantes de la densite de courant dues au depot de la couche anodique ; le depot et la dissolution successive de cette couche anodique creent l’instabilite

electrolytes

dont on

de chacun de ces

sont les suivantes :

- electrolyte a base d’acide tetraphosphorique : la forte densite de courant s’accompagne d’une vitesse de dissolution Blevee qui permet d’eliminer rapidement la couche superficielle Bcrouie par le polissage mecanique ; il donne une excellente polarisation mais il a tendance 5, attaquer la surface _ electrolyte a base d’acide phosphorique : bonne polarisation mais la couche anodique est visqueuse et difficile a Bliminer a I’essuyage - electrolyte a base d’acide aceto-chromique : excellent polissage, la surface est t&s plane et brillante, la polarisation est tout a fait quelconque.

3. 3.1.

MCthodes de rCvClation de la structure EXAMEN

EN LUMI~RE

POLARIS&E

Une onde plane polarisee est reflechie a la surface d’un metal anisotrope comme une onde polarisee elliptiquement, avec une rotation du plan de polarisation. Le degre d’ellipticite depend de la symetrie cristalline, de l’orientation de la surface reflechissante, de la longueur d’onde . . . ; l’experience montre que cette ellipticite reste faible, et qu’elle n’est pas plus grande pour les metaux biaxes comme l’uranium et le plutonium que pour les metaux uniaxes 697). L’intensite de la lumiere reflechie est lice a la rotation du plan de polarisation et au degre d’ellipticite qui varient avec l’orientation cristallographique. L’examen en lumiere polarisee exige deux conditions : - la surface doit etre libre de toute tension et de tout defaut ; le polissage electrolytique est done obligatoire

METALLOGRAPHIE

- la surface

doit

etre exempte

de tout

DU

Quand

film

99

PLUTONIUM

la couche

l’absorption

d’oxyde

augmente,

croit,

le role de

ce qui limite finalement

chimique depose par le polissage Blectrolytique lui-meme ou par reaction du metal au contact

le gain de contra&e

de l’air. On a vu que la deuxieme

peut dire que cette couche Bpitaxique a deux effets opposfk en lumiere polarisee: une amelio-

certainement

condition

n’etait

pas realisee dans le cas du pluto-

ration

8, un certain niveau.

de la polarisation

compensee

par

On

un

nium ; il s’agit done de savoir si la polarisation du Pu a pour origine l’anisotropie de sa structure

affaiblissement de l’intensite lumineuse reflechie. Le compromis est le meilleur pour une epaisseur

cristalline ou la presence d’un film birefringent.

d’oxyde

3.1.1.

Plutonium

telle que la surface prenne une teinte

d’interference bleut6e a l’examen macroscopique en lumiere naturelle (fig. 4).

01

Au sortir du bain de polissage, le contraste en lumiere polarisee est assez faible, et la polarisation est uniquement due a l’anisotropie cristalline ; mais on constante qu’au tours du temps le contraste s’ameliore. C’est ici qu’intervient le role du film superficiel laisse par le polissage Blectrolytique ; le phenomene precedent montre qu’il est constitue d’une couche d’oxyde Bpitaxique qui sert de support au developpement ulterieur de l’oxydation. La presence de ce film Bpitaxique a pour effet d’apporter une rotation du plan de polarisation et un changement de phase supplementaire, variable avec l’orientation cristallographique de chaque grain. En consequence l’intensite de la lumiere elliptique reflechie par l’ensemble (( metal + oxyde b va pouvoir varier dans de plus fortes proportions entre differents grains que l’intensite reflechie par la surface metallique seule.

La symetrie cubique du plutonium 6 (cubique a faces cent&es) ne permet pas de differencier les cristaux entre nicols croises. Mais on a profit6 de la facilite avec laquelle un film Bpitaxique d’oxyde se forme a la surface du plutonium poli Blectrolytiquement pour creer une anisotropie artificielle revelant la structure en lumiere polarisee ; un depot d’oxyde hirefringent met en evidence les grains de la structure (fig. 4), le contraste reste cependant faible. L’examen en lumiere polarisee est done une methode t&s utilisable mais il presente cependant un certain nombre d’inconvenients. 11 est indispensable de faire varier le plan de polarisation pour detecter tous les changements d’orientation, d’ou un manque de sensibilite pour voir les faibles d&orientations a l’interieur

(a)

(b)

Plutonium

a:

grains aux contours

d&hiquet&.

3.1.2.

Plutonium

Plutonium

450 x Fig. 4.

Examen

en lumi&e

S

6: grains aux contours

polygonaux.

450 x polaris6e avec pr6sence d’une

couche d’oxyde

6pitaxique.

B. SPRIET

100

des grains fortement dans le plutonium

deform&

qui sont de regle

K ; d’autre part le contraste

faiblit beaucoup pour les forts grossissements. Mais la principale difficulte tient surtout a une question

d’appareillage

un certain nombre

; le microscope

de modifications

a subi

pour per-

de gravage film

(attaque

superficiel

est

a basse tension)

oil tout

elimine,

domaine

et

un

d’attaque avec existence permanente d’une couche Bpitaxique d’oxyde. Le comportement d’une surface attaquee I’oxydation

ou gravee a l’egard

va etre completement

mettre le travail sur des Bchantillons actifs, et

fait de la presence ou de l’absence

il s’en suit une chute sensible de la luminosite de l’optique. Une bonne mise au point est t&s

d’oxyde.

delicate par defaut d’eclairement de l’image et la qualite des photographies s’en ressent, sans compter la longueur des temps de pose. Pour ces raisons, on a done essay6 de reveler la structure micrographique du plutonium par examen en lumiere naturelle.

3.2.2.

3.2.

M~~THODESD'ATTAQUE: EXAMEN

3.2.1. Attaque

EN LUMI&RE

NATURELLE

e’lectrolytique

L’attaque electrolytique peut se faire soit a forte tension au tours du polissage lui-meme (au dessus du palier), soit a faible tension, ce qui necessite alors un polissage prealable (tableau 2). Pour le Pu 6, l’attaque Blectrolytique souligne les joints de grain et provoque la formation de piqures sur la surface (voir fig. 2, la micrographic b). Par contre, il n’y a pas (ou t&s peu) d’attaque preferentielle des joints dans le cas du plutonium o(. Cette difference est sans doute due au fait que la transformation #I --f 01 se produit a t&s basse temperature (vers 80” C en general). Or l’intensite de l’attaque eat like aux interactions impuretes-dislocations, la diffusion des impuretes au moment de ce changement de phase doit etre extr&mement faible et conduire a une precipitation negligeable dans les parois des grains 01. Dans le domaine correspondant a l’attaque, les courbes de polissage de plusieurs electrolytes (courbes 1 et 2 de la figure 3) presentent aux faibles tensions un palier plus ou moins accentue ; ce palier d’attaque a pour origine la formation de la couche d’oxyde Bpitaxique dont on a par16 precedemment. 11 y a done deux regions a considerer suivant la tension utilisee pour I’attaque: un domaine

different

de du

de ce film

Formation de couches ipitaxiques d’oxyde

On sait que la coloration d’un film superficiel est fonction de son Bpaisseur, de son indice de refraction et de la possibilite d’un changement de phase optique a l’interface. La structure de la couche Bpitaxique va alors dependre de l’etat de depart de la surface avant oxydation. Si la surface a et6 attaquee, il y a deja un film d’oxyde qui continuera a croitre aux d&pens du metal sous-jacent; la croissance est uniforme et les teintes d’interference que I’on peut observer en lumiere naturelle sont dues non a une difference d’epaisseur mais a une variation de l’indice de refraction suivant l’orientation cristallographique de chaque grain. 11 est probable que ce genre de couche presente une texture de fibres dont l’axe est lie a l’orientation sousjacente 8). Malheureusement les contrastes en lumiere naturelle restent assez faibles (fig. 5). C’est pourquoi il y a inter6t it Bliminer tout film superficiel avant oxydation, en attaquant la surface a basse tension ; en cas de gravage, l’oxydation est Bgalement Bpitaxique mais le film presente une structure tout a fait differente de cette d&rite auparavant. La croissance de l’oxyde se fait a des vitesses variables suivant l’orientation cristallographique ; la couche semble formee de particules cristallisees sans relation avec la structure (la surface apparait souvent granuleuse a fort grossissement). Les teintes d’interference sont dues uniquement aux variations d’epaisseur de l’oxyde suivant les grains (fig. 6). Les techniques d’oxydation peuvent etre nombreuses ; elles sont basees sur les resultats obtenus avec l’uranium sJ0). La plus simple est Bvidemment l’oxydation atmospherique; elle se fait d’ailleurs obligatoirement durant les nom-

METALLOGRAPHIE

(a)

Plutonium

0~: lumiere naturelle, faible.

contraste

ass82

DU

(b)

Plutonium

Plutonium

5.

uniforme

a: lumiere naturelle, contraste moyen. 320 x 6.

Couche epitaxique

plage,

lumiere

polaris&.

300 x

Fig.

Fig.

CX: meme

300 x

(c)

(a) Plutonium

101

PLUTONIUM

d’oxyde

6: lumiirre naturelle, contraste faible. 450 x

Couche Bpitaxique d’oxyde apres attaque

d’epaisseur

Blectrolytique

et oxydation.

(b) Plutonium 6 : lumiere naturelle, excellent contra&e, 320 x aspect superficiel granuleux.

d’epaisseur

variable,

apres gravage

et oxydation.

B.

102

Fig.

7.

Structure

des films obtenus par depot

anodique

dans l’ammoniaque.

SYRIET

(a) Plutonium IX: mist: en itvidence d’uno sous-structure. 320 x

breux transferts entre boite B gants. L’oxydation chimique par l’eau oxyg6nke permet d’accQl&er la croissance de l’oxyde. L’oxydation anodique est Bgalement possible et on a repris 8. ce sujet la mkhode mise au point par Robillard et Lacombe 11); le bain est une solution d’ammoniaque de composition suivante : ammoniaque BthylAne glycolA 20 23 9/, g 500 cm3

1’

eau 500 cm3

!

tension 2 B 6 volts

Etant donnk les conditions de travail en boite B gants, les caractkristiques les plus favorables de cette oxydation anodique sont encore & dkterminer, il y a certainement int&& & travailler B plus basse temphrature. SchBmatiquement on peut r&umer lea diffkrents phhno-

(b)

Plutonium

6: 1umiAre naturelle.

450 x

m&es dans la courbe de la fig. 7 ; pour de fortes densittk de courant et une temperature basse, il y a dBp6t d’un film d’oxyde Bpais et compact qui a tendance B se craqueler (fig. 8) (cette couche n’offre aucune protkction & l’oxydation ultkieure qui se poursuit tout & fait indkpendamment, ainsi que le montre la micrographic C de la figure 8) ; pour une temperature plus &levee que l’ambiante, le d&p& pr&dent commence B se redissoudre, ce qui donne un aspect

Fig.

8.

DBpot anodique

d’ammoniaque

d’un

dans une solution

film craquel6 d’oxyde.

(c) Plutonium 6 : m6me Bchantillon ap&s une oxydation atmosphbique

ult&ieure.

450 x

METALLOGRAPHIE

DU

103

PLUTONIUM

granuleux a la couche ; pour de faibles densites

des differents ordres d’interference.

de courant et de faibles temperatures (zone hachuree), un film mince d’oxyde Bpitaxique est

seur est grande et plus la couche superficielle eat rugueuse, il y a donc inter% a ne deposer

form& Le fait de travailler a temperature ambiante nous place done tout a fait & la limite

que des films minces, aux colorations marquees, dont la granulation soit ass82 fine pour ne pas

de la zone favorable.

gener l’examen

Lea couches anodiques donnent des effets de coloration t&s vifs en lumiere naturelle, le con-

forts grossissements. 11 est inutile de dire que si la couohe n’est pas trop Bpaisse, l’examen en

traste est excellent it tout grossissement

lumiere polarisee eat possible mais ne presente

(fig. 9).

Si la couche deposee eat faible, l’oxyde continue it croitre au contact de l’air et on observe la montee progressive des teintes avec la formation

(a)

Plutonium

LX: aspect superficiel granuleux,

contraste Fig.

(a)

en lumihe

9.

D&p&

Plutonium Fig.

naturelle.

anodique

R&&&ion

(b)

Plutonium

dans une solution d’ammoniaque

des d&ails

6: fine granulation, lumi&e

450 X

meme aux plus

plus aucun interet. Ainsi que le montre la figure 10, le depot d’oxyde Bpitaxique revele bien plus de details que ne le ferait la lumiere polarisee.

320 x

a: lumihre naturelle. 10.

bon

microscopique

Plus l’epais-

(b)

par examen

neturelle.

bon contraste en 160 x

d’un film Bpitaxique d’oxyde.

Plutonium en lumihe

0~: mbme plage, 450 x naturelle

lumihre polaris&.

ou polaristh.

104

B. SPRIET

La technique

de gravage-oxydation

donne

d’excellents resultats dans le cas du plutonium 6 mais elle est par contre bien plus delicate avec le plutonium

LXcar il est difficile de de-

barasser la surface de tout film avant oxydation. 3.2.3.

microscopic a haute temperature montrent que rien ne peut etre mis en evidence apres ce changement de phase qui bouleverse completement la surface. Le plutonium S par contre donne une excellents attaque thermique (fig. 11). 4.

Attaque thermiqtie

On peut dire quelques mots sur les possibilites

Sous structures de polygonisation La mise au point de ces techniques

m&allo-

la

graphiques plus sensibles que le seul examen en

structure micrographique du plutonium. Avec n’est pas le plutonium a, cette technique utilisable en raison de la basse temperature du changement de phase /3 + 01. Des essais de

lumikre polariske nous a permis de mettre en Evidence une sous-structure polygonis6e form&e B haute tempkature. Dans les m&aux posst5dant plusieurs vari&s allotropiques, la structure

de

cette

methode

(a)

dans

Temperature

la revelation

ambiante. Fig.

Fig.

(a)

Lumikre

12.

Superposition

naturelle.

de

(b)

300 x 11.

Attaque

150 x

du rbeau

thermique

M&me plage

du plutonium

(b)

de la sous-structure

Meme

plage

b la structure

A 500”.

300 x

6.

en lumike

polar&&e.

(Y sans relation

150x

apparente.

METALLOGRAPHIE

(a)

RBEeau d’impureths

de la sous-structure.

DU

150 x Fig.

micrographique a la temperature ambiante presente une heredite, c’est-a-dire qu’elle conserve plus ou moins lea vestiges des structures stables a haute temperature ; il en est ainsi pour le fer i2) comme pour l’uranium l3). 11 est done normal de s’attendre it retrouver des caracteristiques identiques dans le cas du plutonium ou le nombre de phases bat tous les records. Cette sous-structure superpose son reseau a celui des grains et des sous-grains de la structure 01, sans relation apparente (fig. 12) ; elle eat materialisee le plus souvent par la precipitation

(b)

PLUTONIUM

Mbme plage it plus fort grossissement.

105

650 x

13.

de formation de cette sous-structure. On a effectue des recuita d’une duree de 100 heures en phase E, 6, 6’. Les micrographics de la figure 15 montrent l’aspect des Bchantillons. La longueur des traitements &ant largement suffisante pour effacer toute trace des structures anterieures, il apparait que la sous-structure n’existe qu’apres un chauffage en phase E ou 6’ (ou en phase liquide). Ainsi que le montre la figure 16, il a une coexistence des phases 6 et 6’ malgre la temperature de traitement qui nous place nettement au-dessus de la temperature de transition

d’une ou plusieurs impuretes (fig. 13). 11 reste done a expliquer le role des differentes transformations allotropiques sur l’apparition des structures

polygonisees,

et a determiner

l’in-

fluence possible de ces sous-structures sur la repartition des impuretes ou des additions faites au plutonium. C’est pourquoi les essais ont port6 sur la comparaison du plutonium pur et d’un alliage Pu-A1 a faible teneur en aluminium. 4.1.

PLUTONIUM

PUR

La sous-structure est constituee de cellules le plus souvent fermees qui traversent lea joints de grain LYsans discontinuites (fig. 14). Une suite d’experiences systematiques sur l’influence des traitements thermiques dans les differentes phases du Pu permet de preciser le meoanisme

Fig.

14. Les cellules de la sous-structure traversent 650 x les grains LYsam discontinuit&.

106

(c)

13. SPRIET

Traitement

thermique

en phase 8’ (465’). Fig.

Fig.

16.

15.

Conditions

Coexistence

650 x

(b)

Traitomcnt

thermiqw

en phase F (600”).

150 x

(d)

Traitement

thermique en phase 8 (400”).

300 x

d’apparition

des phases

6 et

6’

de la sous-structure.

dans

le

plutonium

pur. 350 x

METALLOGRAPHIE

theorique certaines

6s

6’ (vers

450”).

plages initialement

Seules en effet en 6’ presentent

DU

etudiee

sur la taille

de petite

qui n’est jamais

n’apporte

teneurs en impuretes semble en effet t&s

(du moins avec les

actuelles); la phase 6’ sensible a l’action des

impuretes. Nous reviendrons

plus tard sur cette

particularite. Vu le domaine reduit d’existence de la phase 8, on peut dire pour simplifier que la condition necessaire d’apparition de la sous-structure est un traitement en phase E. Ces seuls faits ne permettent pas d’affirmer cependant que le reseau preexistait dans la phase Btudiee avant la trempe ou qu’il apparaft au tours de la trempe au passage du point de transformation. 11 semble raisonnable que l’on puisse exclure l’hypothese que la sous-structure represente d’anciens contours de grain E ou 6’ en raison de la faible dimension des cellules et de leur forme particuliere (la phase E est cubique cent&e, et devrait donner des grains Qquiaxes). Deux faits temoignent en faveur d’une polygonisation se produisent au moment du passage du point de transformation: l’effet de la vitesse de passage de cette transformation et l’inefficacite des traitements thermiques dans la phase

(a)

Trempe Fig.

it l’huile.

17.

Effet

des cellules

de la sous-

structure. Une trempe rapide donne des cellules

une sous-structure apres trempe, ce qui confirme les resultats d’Elliott et Larson 14) sur les caracteristiques de la transformation 6 e 6’ complete

107

PLUTONIUM

dimension

tandis

qu’un

refroidisse-

ment lent donne un large reseau (fig. 17) ; par contre la duke du traitement en phase E ou 6’ aucune modification.

D’autre

part le

fait que la sous-structure existe sur le plutonium brut de coulee suppose obligatoirement que le phenomene apparaisse dans le sens E -+ 6’ + 6. 11 s’agit done d’une polygonisation de la phase 6 apres passage des points de transformation superieurs, phenomene tout a fait analogue Q celui qui a et6 mis en evidence dans l’uranium ; la polygonisation apres le passage y + /I 15916) a pour origine les tensions creees par le changement de volume E -+ S (3 %). Alors que la transformation fi -+ o( laisse une structure LY fortement Bcrouie, la temperature plus Blevee de la transformation E -+ 6’ + 6 permet la diffusion des defauts (impuretks, dislocations) qui se rassemblent pour former les parois de la sous-structure. 11 y a simultaneite de la deformation qui introduit les defauts, et le recuit qui reorganise ces dislocations en parois, avec precipitation des impure& dans ces parois. Le role important des impuretes dans la revelation de la structure 6 polygonisee nous a amen& a Studier un alliage de plutonium-aluminium stabilise en phase 6.

450 x de la vitesse de refroidissement

(b)

Refroidissement

lent.

sup la taille des cellules.

150 x

(a)

Brut de cod&.

(c) Fig. 18.

4.2.

&50 *

Traitement

(b)

Traitemcnt

thermique en phase 900 x

thermique en phase ~+a.

Sons-structure

dans le plutonium

PLUTONIUM 6

On a repris les essais precedents sur des Bchantillons de Pu-Al b 4 at o/o en Al (la phase 6’ est BliminBe par cette teneur en aluminium). Un traitement en phase E donne un reseau tout a fait identique a celui de l’echantillon brut de coulee (fig. 18) ce qui prouve que la sow-structure observee n’est pas un vestige de la structure dendritique de fonderie. Un traitement dans le domaine biphase E+ 6 montre que les regions initialement en E presentent une sous-structure qui s’interrompt brutalement a la rencontre des joints 6 (fig. 18) ; on peut done

t‘ et tremyw.

760~

6 stabilis6.

affirmer que la sous-structure correspond bien a la polygonisation de la phase 6 apres passage du point de transformation E --f 6. Un Bchantillon trait6 uniquement en 6 ne presente pas de sous-structure. Les cellules ont la meme forme generale que celle du plutonium pur, par contre elles ne sont pas r6vBlBes par la precipitation d’impuretits mais par une attaque preferentielle des regions les moins riches en aluminium ; comme la transformation E --t 8 est du type peritectolde, il y a un appauvrissement en Al dans le reseau de polygonisation.

METALLOGRAPHIE

5.

Etude d’une phase prCcipitCe d’hydrure plutonium

5.1.

MkTHODE

Le plutonium non 10

DU

PLUTONIUM

109

de

D’IDENTIFICATION

contient toujours des quantit&

Ggligeables

ppm, introduit

d’hydrogkne,

de l’ordre

soit dans l’klaboration

du m&al soit par contamination

de

m6me

lors des traite-

ments thermiques. L’aspect micrographique de l’hydrure PuHz peut varier consid&ablement en fonction des traitements thermiques et des vitesses de refroidissement, ce qui rend son identification difficile. Les mkthodes de d&ection de l’hydrogkne utiliskes sur l’uranium 17) ont BtBappliqu6es avec suc&s au plutonium, comme le laissaient pr&oir les caract&istiques mktallographiques t&s similaires de ces deux m&aux ; leur sensibilitk permet d’identifier de t&s faibles traces d’hydrogbne sous forme de prkipit& ou m6me en solution. Aprk une oxydation atmosph&ique ou anodique, la phase hydrure est mise en Evidence par une aureole de moindre oxydation cent&e sur le prkcipit6 (fig. 19). Cette aureole correspond au fait que la couche d’oxydation ne peut se former aux environs de l’hydrure par suite de la forte concentration d’hydrogkne en solution autour du pr&ipit&; il n’est pas nkessaire d’ailleurs que l’hydrure prkipite pour que l’aurkole apparaisse, il suffit que l’hydrog&ne en solution se concentre dans une region deter min6e (fig. 20).

Fig.

20.

Existence

dation

5.2.

d’une

aur6ole de moindre

pour l’hydrog&ne

ACTION SUR

DES

LA

en solution.

TRAITEMENTS

PRlkIPITATION

DE

oxy-

350 x

THERMIQUES L’HYDRURE

Ayant une m6thode de detection t&s sensible de l’hydrogkne, on a cherch6 B savoir quelle pouvait Btre son action sur les transformations allotropiques du plutonium. En effet on doit s’attendre B ce que la solubilit6 augmente avec la temperature, avec de fortes variations dans les diffdrentes phases. Le pro&d& de chargement en hydrogkne est le suivant: 1’6chantillon est chauffd sous une pression statique d’argon (1 atmosphhre), l’hydrogkne absorb6 est introduit par la vapeur d’eau r&iduelle contenue dans l’argon lui-m6me ou l’enceinte du four. 11 n’est pas indiqu6 d’hydrurer directement le plutonium par de l’hydrogbne sous peine d’obtenir une trop grande quantitk d’hydrure qui serait g&ante dans cette Etude oh il n’est question que de ppm. Les r&ultats exp6rimentaux montrent que la solubilitk augmente considkrablement lorsqu’on passe de 6 en E (en nkgligeant provisoirement la phase S’). Un traitement thermique en phase E d’un Bchantillon charge en hydrogene permet de mettre en Evidence cette particularitk; aprk un refroidissement l’bydrog&ne

Fig. 19. Phase au&oh% d’hydrure de plutonium PuHa. 350 x

(ou

qui

tration

lent,

qui precipite

se rassemble est insuffisante)

il y a alors

diffusion

sous forme

en solution dans

si la

le r&eau

de

d’hydrure concende poly-

B. SPRIET

110

ce traitement; la diffusion de l’hydrogene trop faible pour amener la precipitation

a et6 d’hy-

drure. Comme on l’a remarque precedemment, l’hydrogene en solution est caracterise par une zone plus Claire; on voit que l’hydrogene

s’est

concentre preferentiellement dans les regions presentant une sous-structure, test-a-dire les regions initialement

en phase 6’.

Tous ces resultats montrent

Fig. 21.

Prtkipitation

de l’hydrogkne dans le r&eau

de la sous-structure.

180 x

gonisation (fig. 21). Comme cette sous-structure se forme au tours de la transformation E --f 6, on peut en conclure que la solubilite en phase E est bien plus importante qu’en phase 6, et que la vitesse de diffusion de l’hydrogene a la temperature de transition E --f 6 n’est pas negligeable. Un recuit en 6’ permet de tirer quelques renseignements qualitatifs sur cette phase qu’on trait6 en observe jamais seule. L’echantillon 6’ est trempe a l’huile ce qui permet de localiser l’hydrogene present avant la trempe sans qu’il y ait diffusion au tours du refroidissement. La figure 22 donne l’aspect de l’echantillon apres

Fig. 22.

Concentration

de l’hydrogbne 650 x

en phase 6’.

l’importance

du

facteur structural sur la repartition de l’hydrogene et de l’hydrure ; en raison de la difference de solubilite manifeste entre les phases 6 et 6’, il a paru interessant d’etudier de fapon un peu plus approfondie l’influence de l’hydrogene sur la temperature de transition B e 8’.

5.3.

INFLUENCE DE L’HYDROG~NE SUR LA TEMPtiRATUREDE TRANSITION6 e 8

On a utilise comme methode l’analyse thermique differentielle; pour Bviter la desorption de l’hydrogene au tours du chauffage, les essais ont et6 faits sous pression statique d’argon; un examen micrographique ulterieur a confirm6 l’existence d’une forte quantite d’hydrogene (fig. 23). Les resultats sont rassembles dans le tableau 3 et les courbes de la figure 24. 11 y a un deplacement tres marque de la temperature de transformation avant et apres hydrogenation (de l’ordre de 50” C).

Prbsence d’une quantitb importante d’hydroFig. 23. gene dans l’bchantillon d’analyse thermiquo. 150 x

METALLOGRAPHIE

3

TABLEAU Temp&atures 6+6’1

6’+~

395

1

447

453

/ 462

/

On est conduit a admettre

6’+bI

477

1 483

Chgt. de phase

1 385

/

Pu hydrog&vZ

453

/

Pu pup

j

111

PLUTONIUM

que ce phenomene

a pour origine la mise en solution de l’hydrogene

de transformation

~ ~--fd’,

DU

il est possible de reprendre a ce sujet les hypotheses de Cope 1s) concernant les caracteristiques de la transformation 6 z 6’. Dans un diagramme de phase, des considerations thermodynamiques montrent que la difference des pentes des limites de phase pour une concentration

nulle a pour

,

(a)

Plutonium

pur

: transformations

au chauffage.

3 Plutonium

pur

A0

transformations

au

: transformations

au

‘C

: transformations

au

refroidissement. Fig.

hydrog&G:

1

m

(c)

Plutonium

chauffage.

P

I-_

(b)

24. .- Courbes d’analyse

(d)

Plutonium

thermique

hydrogkk

diff&entielle.

;

R.

112

SPRIET

valeur RTz/L (L et T &ant respectivement la chaleur et la temperature de transformation). En appliquant cette formule au plutonium ou

L est extremement

faible. Cope aboutit

a une

valeur de 600” C/at %. Cette t&s forte valeur implique que de faibles quantites d’addition peuvent avoir un effet aussi important sur la temperature de transformation. 11 est difficile de savoir si le deplacement

Conclusions

des grains IY donne

qu’il

a bien voulu

porter

B cette

etude ; j’adresse Bgalement mes plus vifs remerciements a MM. J. Abgrall, P. Barthelemy, J. Mars, M. Perrin pour l’aide apportee dans differentes

&apes

de ce travail.

Bibliographie l)

A.

S.

une idee de

la vitesse de passage du point de transition /? + o(; l’existence d’une sous-structure montre s’il y a eu traitement thermique au-dessus de la phase 6, et de la taille des cellules de cette sous-structure on peut en deduire une indication sur la vitesse de passage E + 6’ --f 6. La quantite de phase Qaureolee Hoffre Bgalement une valeur assez precise de la concentration en hydrogene.

Coffinberry,

University

2,

The

metal

of Chicago press,

plutonium

(The

1961) p. 43

E. M. Cramer, F. W. Schonfeld, Conference internationale H. Monti,

1;

de Geneve Metaux,

(1958),

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400,

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presentee au congres de l’AIME, (1959)

5,

M. Pruna, P. Lehr et G. Chaudron, Rev. Met. 51

9

B. W. Mott et H. R. Haines,

(1954)

Tous ces resultats montrent l’identite complete de l’uranium et du plutonium au point de vue metallographique. 11 n’y a pas de differences essentielles, qu’il s’agisse de sous-structure ou de phase precipitee d’hydrure ; le probleme est seulement un peu plus complexe dans le cas du plutonium en raison de ses nombreuses varietes allotropiques et d’une metallographie plus delicate. Un simple examen micrographique permet de tirer immediatement un certain nombre de renseignements sur l’histoire de l’echantillon. La grosseur

Je tiens a remercier M. le Professeur Lacombe de l’interet

de

la temperature de transition S e S’ est uniquement du a la presence d’hydrogene ; t&s certainement les traitements sous argon introduisent Bgalement des quantites appreciables d’oxygene et d’azote dont l’effet n’est pas forcement negligeable. 11 n’y a pas malheureusement de methodes d’identification specifiques de ces impuretes. 6.

Remerciements

(1951)

591 J. Inst. Metals 80

629

7) B. W. Mott et H. R. Haines, J. Inst. Metals 80 (1951)

9

621

P. Lacombe

et L. Beaujard,

de surface (Paris,

Journee des Btats

1945) p. 44

9) A. Robillard, R. Boucher et P. Lacombe, Metaux, Corrosion 375 (1956) 19

)

H.

Monti

(1956) 11

)

12

14

et P. Lacombe,

375

J. Chimie Physique

P. Coulomb,

These doctorat A. Robillard

Rend.

Sci. (Paris) 244 (1957)

Acad.

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1959)

et D. Calais, Compt. 1367

R. 0. Elliott et A. C. Larson, The metal plutonium A. Robillard

of Chicago Press) p. 265

et D. Calais, Compt.

Sci. (Paris) 245 (1957) 16

Corrosion

798

(The University

15)

Metaux

P. Lacombe,

1 )

433

Bloch,

444

A. Robillard (1956)

12

et J.

1 A. Robillard, Met.

55 (1958)

D.

Rend.

Acad.

Lacombe,

Rev.

309

Calais et P.

815

17) A. Robillard et D. Calais, Compt. Rend. Acad. Sci. (Paris) 245 (1957)

19

59

R. G. Cope, Plutonium 1960 Press Ltd., London) p. 163

(Cleaver

Hume