Monoxyde de carbone, un risque d’accidents en milieu de travail dans la région de Tanger-Tétouan au Maroc

Monoxyde de carbone, un risque d’accidents en milieu de travail dans la région de Tanger-Tétouan au Maroc

Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:711-732 Objectifs.– De´terminer les effets des cytostatiques chez les infirmiers ...

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Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:711-732 Objectifs.– De´terminer les effets des cytostatiques chez les infirmiers du CHU d’Annaba. Analyser les conditions du travail du personnel expose´ aux cytostatiques. Sujets et me´thode.– E´tude descriptive mene´e aupre`s de 39 infirmiers manipulant les cytostatiques au niveau de trois services du CHU d’Annaba (pe´diatrie, gyne´cologie et urologie). Nous avons utilise´ un questionnaire inspire´ de celui de l’INRS qui porte sur les caracte´ristiques sociode´mographiques et professionnelles, les habitudes toxiques, les ante´ce´dents, des items sur les risques des cytostatiques, leurs conditions de manipulation et les moyens de pre´vention. Une analyse des conditions de travail a e´te´ re´alise´e. L’indice d’exposition ICC a e´te´ calcule´ pour chaque travailleur expose´ sur une pe´riode d’une semaine de travail. La saisie des donne´es a e´te´ faite a` l’aide du logiciel SPSS. Re´sultats.– C’est une population jeune, 93 % sont aˆge´s moins de 50 ans dont 82 % sont marie´s. Le sexe fe´minin pre´domine avec un sex-ratio de 3. Soixante-six pour cent des sujets exercent au CHU d’Annaba depuis plus 20 ans. Le tabagisme est pre´sent chez 7 % des cas. Seulement 7 % ont be´ne´ficie´ d’une formation sur les cytostatiques. L’analyse du questionnaire fait ressortir l’importance des signes cliniques : ce´phale´es (57 %), re´action allergique (64 %), troubles digestifs (43 %), troubles oculaires (35 %), gouˆt me´tallique de la bouche (41 %), chute de cheveux (43 %) et saignement du nez (23 %).Les accidents aux cytostatiques ont e´te´ retrouve´s chez 35 % des sujets. Le personnel hospitalier travaille avec des blouses qui sont toutes perme´ables (84 %) et des gants (87 %). L’ICC retrouve´ est de niveau 3 pour tout le personnel du service de gyne´cologie, de niveau 2 pour 82 % du personnel d’urologie et 21 % de la pe´diatrie. L’ensemble des travailleurs de cette enqueˆte ne porte ni lunettes ni calots et travaille sans hoˆte d’aspiration. Conclusion.– Cette e´tude re´ve`le une forte exposition aux cytostatiques avec un ICC supe´rieur a` 1 pour 56 % du personnel expose´ aux cytostatiques, une richesse des signes cliniques, une insuffisance des moyens de protection d’ou` l’inte´reˆt d’une surveillance me´dicale spe´ciale semestrielle, une confirmation des troubles par des examens comple´mentaires ade´quats et une ame´lioration des conditions de travail. doi: 10.1016/j.admp.2012.09.062

Monoxyde de carbone, un risque d’accidents en milieu de travail dans la re´gion de Tanger-Te´touan au Maroc L. Toilabiyaa, H. Hamia, A. Soulaymania, A. Mokhtaria, L. Ouammib, R. Soulaymani-Benchekhb,c a

Laboratoire de ge´ne´tique et biome´trie, faculte´ des sciences, Ke´nitra, Maroc b Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc, Maroc c Faculte´ de me´decine et de pharmacie, Rabat, Maroc Objectif.– La persistance et la gravite´ des intoxications aigue ¨s au monoxyde de carbone (CO) constituent un proble`me de sante´ publique. Les e´tiologies professionnelles ne sont pas rares et les conse´quences peuvent eˆtre graves. L’objectif de cette e´tude est de de´crire les caracte´ristiques e´pide´miologiques et cliniques de l’intoxication en milieu de travail dans la re´gion de Tanger-Te´touan au Maroc. Me´thode.– Une analyse re´trospective a e´te´ faite sur les cas d’intoxications par le monoxyde de carbone survenus en milieu de travail recueillis par le centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc en 2008. Re´sultats.– Sur cette pe´riode, 50 appels te´le´phoniques ont e´te´ rec¸us au centre antipoison et de Pharmacovigilance du Maroc. Il s’agit d’une

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intoxication collective qui a eu lieu le 1er septembre 2008. L’origine et les circonstances de l’accident e´taient me´connues graˆce aux donne´es non exhaustives. Les victimes e´taient toutes des femmes admises aux urgences de la province de Te´touan. D’apre`s les examens cliniques effectue´s, les patientes ont pre´sente´ en majorite´ des symptoˆmes neurologiques. Elles de´crivaient en majorite´ des neuropathies (49 cas) avec un cas comateux. Apre`s la prise en charge, elles ont toutes e´volue´ vers la gue´rison. Aucun cas de de´ce`s n’a e´te´ enregistre´. Conclusion.– Une sensibilisation de la population contribuerait a` diminuer l’incidence et permettrait une prise en charge rapide et adapte´e en cas d’accident. L’ame´lioration du syste`me d’information permettrait d’e´valuer de fac¸on pre´cise la performance des actions qui seront mises en place. doi: 10.1016/j.admp.2012.09.063

Sante´ mentale et activite´ professionnelle : comparaison de deux programmes de surveillance, MCP et Samotrace M. Valentya, G. Rabeta, J. Plainea, C. Chubilleaua, C. Cohidona,b a

Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France Unite´ mixte de recherche e´pide´miologique et de surveillance en transport, travail et environnement (Umrestte), IFSTTAR-UCBL, Lyon, France b

Objectif.– L’objectif de cette e´tude est de comparer les re´sultats relatifs a` la sante´ mentale en lien avec le travail issus de deux programmes de surveillance du de´partement sante´ travail de l’InVS : MCP (maladies a` caracte`re professionnel) et Samotrace. Me´thodes.– Les deux programmes s’appuient sur un re´seau de me´decins du travail volontaires. La comparaison porte sur des donne´es recueillies dans les re´gions Centre, Poitou-Charentes et Pays-de-laLoire entre 2006 et 2008 pour Samotrace et en 2008 pour MCP. Dans MCP, la souffrance psychique lie´e au travail e´tait diagnostique´e par le me´decin du travail. Dans Samotrace, la souffrance psychique e´tait explore´e a` l’aide du General Health Questionnaire a` 28 questions (GHQ28), auto-questionnaire explorant un ensemble de symptoˆmes anxiode´pressifs ; la part imputable a` la tension au travail, de´finie par le questionnaire de Karasek, a ensuite e´te´ calcule´e a` partir des donne´es du programme. Re´sultats.– Les pre´valences de souffrance mentale imputable au travail dans les deux programmes pre´sentent des ordres de grandeur voisins, entre 1 et 5 % (Hommes Samotrace 2,5 %, MCP 1,3 % ; Femmes Samotrace 5,2 %, MCP 1,8 %). Concernant l’aˆge, chez les hommes, la pre´valence est maximale pour les moins de 40 ans dans Samotrace (2,7 %) et pour les 40–49 ans dans MCP (1,8 %) ; chez les femmes, elle est maximale pour la tranche d’aˆge des 40–49 ans dans les deux programmes (2,2 % dans MCP et 5,6 % dans Samotrace). Chez les hommes, les deux programmes de´crivent les pre´valences les plus e´leve´es parmi les professions interme´diaires (2,0 % dans MCP et 2,8 % dans Samotrace) et les employe´s (1,8 % et 2,9 % respectivement). Chez les femmes en revanche, un gradient social ascendant des ouvrie`res (0,8 %) vers les cadres (2,8 %) est observe´ dans MCP, tandis qu’un gradient inverse (6,1 % a` 3,0 %), bien que non-significatif, est observe´ dans Samotrace. Conclusion.– Cette e´tude visant a` comparer deux de´marches d’estimation de la pre´valence de symptoˆmes psychiques imputables au travail, selon l’aˆge et la cate´gorie sociale, donne des re´sultats avec des ordres de grandeur proches, mais partiellement discordants. Elle de´montre la ne´cessite´ de poursuivre les e´tudes dans ce domaine. doi: 10.1016/j.admp.2012.09.064