O13 Seuil de déficit énergétique associé à une augmentation du risque d’infection chez les patients de Soins Intensifs (SI) ?

O13 Seuil de déficit énergétique associé à une augmentation du risque d’infection chez les patients de Soins Intensifs (SI) ?

Abstracts / Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S21–S52 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 (2011) S21–S52 mTOR. Le rôle de l’insuline...

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Abstracts / Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S21–S52 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 (2011) S21–S52

mTOR. Le rôle de l’insuline, de la PI3-kinase ainsi que la voie impliquée restent à préciser. Étude supportée par l’ANR (ANR-07-PNRA-020) et la Nutricia Research Foundation.

SFNEP 2 – RÉANIMATION – CHIRURGIE O13 Seuil de déficit énergétique associé à une augmentation du risque d’infection chez les patients de Soins Intensifs (SI) ? Graf S*1, 2, Clerc A1, Heidegger C-P2, Thibault R1, Berger M3, Pichard C1 1 Unité de Nutrition clinique, 2 Unité de Soins intensifs, hôpitaux universitaires, Genève, 3 Unité de Soins intensifs, hôpitaux universitaires, Lausanne, Suisse Introduction et but de l’étude. – L’énergie est un paramètre vital pour le fonctionnement cellulaire et aux SI le déficit énergétique a un impact négatif sur le devenir clinique. Cette étude vise à connaître le seuil au-delà duquel le risque de développer une nouvelle infection est plus important. Matériel et Méthodes. – Tous les patients ayant une couverture énergétique 60 % des besoins au 3e jour après l’admission aux SI, restant > 5 jours, avec un pronostique vital > 1 semaine, ont été inclus dans deux unités de SI différentes. La couverture énergétique a été calculée par calorimétrie indirect au 3e jour suivant l’admission aux SI. Les apports énergétiques ont été relevés quotidiennement durant les sept premiers jours aux SI. L’apparition de nouvelles infections a été relevée pendant 28 jours et définie par la présence d’un germe et/ou la mise en place d’une nouvelle antibiothérapie associée à de la fièvre. Afin d’établir le risque de développer une nouvelle infection en lien avec le déficit énergétique les analyses ont été réalisées à l’aide d’Odd ratios et 95 % d’intervalle de confiance, en tenant compte de l’âge, du sexe, et du SAPS II. Le déficit énergétique cumulé a été analysé par quartile. Résultats. – Cent soixante-dix-huit patients (60 ± 16 ans ; BMI 26,3 ± 4,4 kg/m2 ; 133 vs 45 ; APACHE II 22,9 ± 8,2 and SAPS II 49,1 ± 17,6 à l’admission aux SI ; 83 chirurgicaux vs 95 médicaux) ont été inclus. Le déficit énergétique cumulé est de 4 549 ± 2 910 kcal en moyenne, pour chaque quartile (1, 2, 3, 4) il est de 8 617 ± 1 716 kcal, 4 994 ± 642 kcal, 3 272 ± 508 kcal, et 1 251 ± 895 kcal, respectivement. Les patients du quartile 1 ont trois fois plus de risque de développer une nouvelle infection que les patients du quartile 4. N = 178

Odds ratio

95 % CI

p

Quartile 1

2,98

1,11 to 8,01

0,030*

Quartile 2

1,69

0,67 to 4,23

0,265

Quartile 3

0,97

0,40 to 2,34

0,947

*p < 0,05 vs quartile 4, normalisé pour l’âge, le sexe et le SAPS II

Conclusion. – Un déficit énergétique supérieur à 8 600 kcal est associé à un risque trois fois plus élevé de développer une nouvelle infection comparé à un déficit énergétique inférieur. La couverture

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énergétique semble donc critique pour une évolution clinique optimale en soins intensifs.

O14 La nutrition parentérale complémentaire ne compromet pas le contrôle glycémique aux soins intensifs Berger MM*1, Graf S2, 3, Brancato V1, Heidegger CP3, Coronado M1, Pichard C 2 1 Soins intensifs, hôpitaux universitaires, Lausanne, 2 Unité de Nutrition clinique, 3 Soins intensifs, hôpitaux universitaires, Genève, Suisse Introduction et but de l’étude. – La couverture des besoins énergétiques par la nutrition entérale (NE) exclusive est difficile pour de nombreux patients de soins intensifs (SI). L’utilisation d’une nutrition parentérale complémentaire (NPC) permet de prévenir le développement d’un déficit énergétique, cependant le risque d’une hyperglycémie non contrôlée est une objection souvent formulée. Cette étude vise à déterminer si la NPC compromet le contrôle glycémique comparé à la NE seule dans un service où le contrôle glycémique est géré par les infirmier(e)s. Matériel et Méthodes. – Cette étude bicentrique, randomisée, contrôlée enrôlent tous les patients de SI sous NE ayant une couverture 60 % de leurs besoins énergétiques au 3e jour post-admission, séjournant > 5 jours, avec pronostic vital > 1 semaine. La cible énergétique a été déterminée par calorimétrie indirecte à J3 ou si impossible, par la formule 25-30 kcal/kg/jour pour les femmes et les hommes, respectivement. Pour le groupe interventionnel (NPC), l’administration de la NP visait à couvrir 100 % de la cible énergétique de J4 à J8 avec une adaptation biquotidienne, contrairement au groupe contrôle (NE) pour lequel la NE exclusive a été poursuivie. Les glycémies d’un seul centre (cible < 8 mmol/l) ont été mesurées par gazométrie artérielle et présentées en x ± DS, en glycémie par aire sous la courbe (AUC), puis analysées à l’aide d’ANOVA. Résultats. – Les 102 patients analysés (sur 305 au total dans les deux centres) sont similaires à l’inclusion (62 ± 15 ans ; IMC 26,1 ± 4,2 ; Score de gravité IGSII 46 ± 15), avec des besoins énergétiques identiques (1 707 ± 368 kcal/j). Les bilans énergétiques étant équivalents à J3 (– 3 972 ± 995 kcal) deviennent significativement différents entre NPC et NE à J8 (– 3 203 ± 1 399 vs – 5 804 ± 2 430 kcal : p < 0,0001), en lien avec une couverture énergétique optimisée (104 ± 14 % vs 75 ± 30 % ; p < 0,0001), respectivement. Les besoins en insuline sont de 38 ± 70 u/j (NPC) vs 43 ± 59 u/j (NE) (ns). Au total 8 067 glycémies ont été réalisées, avec un profil similaire de J0 à J3. Pendant l’intervention (4 326 glycémies), il y a eu 240 et 139 valeurs de glycémie > 10mmol/l pour les groupes NPC et EN respectivement, avec au total 6 hypoglycémies < 4 mmol/l (ns). Par contre, il n’y a pas eu d’augmentation de l’AUC de J4J8 avec NPC 1 391 ± 213 mmol vs NE 1 414 ± 217 mmol (ns). Conclusion. – Alors que la NPC a permis de couvrir les besoins en énergie, elle n’a pas péjoré le contrôle glycémique démontré par une AUC équivalente entre J4 et J8. La nutrition parentérale complémentaire isocalorique est donc sûre dans un contexte de glycémie sous contrôle infirmier.