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Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude prospective : du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2012, tous les patients avec un diagnostic de carcinome thyroïdien et traités par ira-thérapie adjuvante dans le service de médecine nucléaire de notre institution, ont rec¸u par courrier un auto-questionnaire évaluant les symptômes salivaires. L’auto-questionnaire, élaboré pour cette étude et adressé à 800 patients, comportait 13 questions, portant sur la nature des symptômes, leur intensité, leur date d’apparition, et les mesures prises pour y remédier. Résultats Quatre cent treize patients ont renvoyé le questionnaire complété. 24,2 % ont ressenti des douleurs, 28,1 % un inconfort ou un gonflement de la région parotidienne, 35,6 % une hyposialorrhée ou une xérostomie. La douleur apparaissait dans environ 3 cas sur 4 dans les 6 premiers mois. Son intensité était variable. 33,6 % des patients ont été anxieux en raison de leurs symptômes. 15,5 % des patients ont pris des médicaments, et 11,1 % ont modifié leur alimentation en raison de leurs symptômes. Conclusion Cette étude est l’une des premières à mettre en évidence la fréquence élevée des effets secondaires de l’ira-thérapie sur les glandes salivaires, chez un nombre important de patients. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.076 67
Intérêt prédictif du débit inspiratoire de pointe avant décanulation S. Perie 1 , J. Guerlain 1,∗ , J. Sanchez Guerrero 2 , B. Baujat 1 , J. Lacau St-Guily 1 1 Service ORL, Hôpital Tenon, Paris AP–HP et UPMC, Paris, France 2 Service de Réeducation, Hôpital Tenon, Paris, AP–HP, Paris, France ∗ Auteur correspondant. But de la présentation Les critères de décanulation des patients porteurs d’une trachéotomie transitoire réalisée lors d’une chirurgie des VADS sont le plus souvent basés sur des données cliniques subjectives. Notre étude a pour but de définir, par la mesure du débit inspiratoire de pointe (DIP), un seuil représentant un critère pronostique d’une décanulation positive. Matériel et méthodes Cinquante-six patients opérés des VADS, ont été inclus. La décanulation était faite, de principe, à j3 postopératoire. Le DIP était mesuré avec un appareil portable (In-Check DIAL), avant et après décanulation. Les décanulations ont été notées positives, ou négatives (recanulation). Les seuils de décanulations positive et négative ont été calculés. Résultats Tous les patients ont été décanulés (moyenne 6,3 jours). Juste avant décanulation, le DIP moyen avec décanulation positive était de 86 L/min, et de 20 L/min pour une décanulation négative. Le seuil de 40 L/min est apparu le plus spécifique (95 %) et le plus sensible (90 %). Il existe une différence moyenne de 21 L/min avec et sans canule. Conclusion La mesure du DIP est peu développée en pratique contrairement à celle du débit expiratoire de pointe en pneumologie. Dans ce travail, un DIP supérieur à 40L/min avec canule et de 60L/min sans canule apparaissent prédictifs d’une décanulation positive. La mesure est à réaliser au mieux sans canule, celle-ci majorant l’obstruction des VAS. La mesure du DIP est simple et peu coûteuse, réalisable au lit du patient ; elle objective la fonction respiratoire haute et les possibilités de décanulation après chirurgie des VADS. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.077
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Évaluation prospective de la relation entre précarité, qualité de vie et état nutritionnel chez le patient atteint d’un cancer des voies aéro-digestives supérieures
R. Pastourel ∗ , L. Gilain , V. Dupuch , T. Mom , Y. Boirie , N. Saroul CHU Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France ∗ Auteur correspondant. But de la présentation Évaluer de fac¸on prospective la relation entre état nutritionnel, fragilité sociale et qualité de vie chez des patients atteints d’un premier cancer des voies aéro-digestives supérieures lors de leur prise en charge initiale. Matériel et méthodes Quarante-cinq patients ont été inclus. Chaque patient vu en réunion de concertation pluridisciplinaire pour la prise en charge initiale d’un premier cancer des VADS devait remplir un autoquestionnaire de qualité de vie SF 12 (medical outcomes study Short-Form general health survey). Ce questionnaire permettait de calculer deux scores de qualité de vie : un score physique et un score mental. Les patients devaient également remplir un questionnaire de détection de fragilité sociale avec calcul du score EPICES (Evaluation de la Précarité et des Inégalités de santé dans les Centres d’Examens de santé). Une évaluation nutritionnelle par le calcul de Nutrition Risk Index(N.R.I.) (1,519 × Albumine + 0,417 × poids actuel/poids habituel × 100) était réalisée dans le même temps. Résultats L’âge moyen des 45 patients était de 63 ans pour un sex ratio de 0, 80 (4 hommes pour une femme). Le taux de patients dénutris d’après le N.R.I. était de 49 %. Le seuil de dénutrition était de 97,5. Le seuil de précarité du score EPICES était de 30. 54 % des patients considérés « précaires » étaient dénutris. Les patients sans risque de fragilité sociale étaient 42 % à être dénutris. Aucun lien statistiquement significatif entre précarité et état nutritionnel n’a été établi. Sur le plan de la qualité de vie ressenti par le patient, le score mental SF12 est similaire entre patient dénutri et patient sain (41 versus 40), en revanche le score physique SF12 est effondré chez les patients dénutris (47 versus 40, p= 0,01). Conclusion Sur cette série de 45 patients, il n’est pas possible d’établir un lien entre précarité et état nutritionnel. On ne trouve pas non plus de lien entre score mental et état nutritionnel. En revanche le score physique est dégradé chez ces patients dénutris. Nous pouvons conclure que la dénutrition semble dégrader les performances physiques avant les performances morales et mentales. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.078 69
Préservation de la motricité du muscle trapèze lors des évidements ganglionnaires cervicaux : étude anatomique et fonctionnelle M. Gavid ∗ , J. Prades , A. Asanau , A. Mayaud CHU Hôpital Nord, Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant.
But de la présentation L’objectif de ce travail a été d’étudier les modalités de l’innervation motrice du muscle trapèze par le nerf accessoire et par les racines nerveuses du plexus cervical lors d’évidements ganglionnaires cervicaux. Matériel et méthodes Dans un premier temps, des dissections cervicales sur cadavre ont été réalisées sous microscope opératoire afin de mettre en évidence les anastomoses entre le nerf accessoire et le plexus cervical. Dans un deuxième temps, ce travail a permis d’analyser 20 enregistrements électromyographiques réalisés au cours d’évidements ganglionnaires bilatéraux. Pour chaque patient
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inclus, la branche trapézienne du nerf accessoire et les racines C3 et C4 du plexus cervical ont été préservées et disséquées. Ces branches nerveuses ont été stimulées à 1 mA. Un enregistrement électromyographique a été réalisé par trois électrodes transcutanées insérées chacune dans un des trois faisceaux du muscle trapèze (Système NIM Medtronic). Résultats Vingt-trois dissections cervicales sur 12 cadavres ont pu être réalisées. Elles ont permis de mettre en évidence des anastomoses entre la branche trapézienne et les racines C3 ou C4 du plexus cervical dans respectivement 47 % et 65 % des cas. L’analyse électromyographique peropératoire des 10 patients a permis de montrer que la stimulation de la branche trapézienne entraînait une contraction des trois faisceaux du muscle trapèze dans 100 % des cas. La stimulation de la racine cervicale C3 était responsable d’une contraction musculaire dans 22 % des cas et la stimulation de C4 dans 22 % des cas. Chez un patient, les stimulations à la fois de C3 et de C4 étaient à l’origine d’une contraction du muscle trapèze. Au
total, une motricité trapézienne est assurée par le plexus cervical chez 30 % des patients analysés. Conclusion De nombreuses anastomoses anatomiques sont présentes entre les racines du plexus cervical et la branche trapézienne du nerf accessoire. Ces anastomoses peuvent être sensitives et/ou motrices. Sur le plan électromyographique, une motricité trapézienne a été mise en évidence dans 30 % des anastomoses entre le plexus cervical (C3 et/ou C4) et la branche trapézienne du nerf accessoire. La faible proportion de réponses motrices lors des stimulations des racines cervicales souligne donc l’importance de la préservation de la branche trapézienne du nerf accessoire pour la conservation d’une bonne mobilité de l’ensemble de l’épaule lors des évidements ganglionnaires cervicaux. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.079