Prise en charge de la diarrhée aiguë du nourrisson dans les centres de santé intégrés de Brazzaville, Congo

Prise en charge de la diarrhée aiguë du nourrisson dans les centres de santé intégrés de Brazzaville, Congo

Archives de Pe´diatrie 2013;20:1255-1259 Figure 1. Tableau clinique typique d’ence´phalite a` anticorps antire´cepteurs N-me´thyl-D-aspartate (NMDA)...

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Archives de Pe´diatrie 2013;20:1255-1259

Figure 1. Tableau clinique typique d’ence´phalite a` anticorps antire´cepteurs N-me´thyl-D-aspartate (NMDA).

ovarien chez l’adolescente [2]. L’exe´re`se, indispensable a` la gue´rison, doit justifier une exploration cible´e de l’ovaire de`s lors que le diagnostic a e´te´ e´voque´. La chirurgie ne dispense cependant pas toujours d’un traitement immunosuppresseur agressif dans l’espoir d’une gue´rison sans se´quelles. Le long de´lai de re´cupe´ration de la side´ration ce´re´brale pose la question du rythme de l’escalade the´rapeutique en l’absence de re´ponse clinique rapide, alors que l’e´volution spontane´ment favorable est fre´quente apre`s l’exe´re`se de la tumeur. De´claration d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de conflits d’inte´reˆts en relation avec cet article.

Re´fe´rences [1]

[2]

Mollier-Saliner J, Thouvenin S, Darteyre S, et al. Ence´phalites limbiques parane´oplasiques de l’enfant : a` propos de 2 observations. Arch Pediatr 2013;20:386–90. Dalmau J, Lancaster E, Martinez-Hernandez E, et al. Clinical experience and laboratory investigations in patients with antiNMDAR encephalitis. Lancet 2011;10:63–74.

*Auteur correspondant. e-mail : [email protected] Rec¸u le : 21 juin 2013. Accepte´ le : 14 aouˆt 2013. Disponible en ligne 3 octobre 2013 0929-693X/$ - see front matter ß 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s. http://dx.doi.org/10.1016/j.arcped.2013.08.017 Archives de Pe´diatrie 2013;20:1255-1256

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Prise en charge de la diarrhe´e aigue¨ du nourrisson dans les centres de sante´ inte´gre´s de Brazzaville, Congo Management of acute infantile diarrhea in integrated health centers in Brazzaville, Congo J.-R. Mabiala Babela*, C.-F. Mboussa, G. Moyen Service de pe´diatrie nourrissons, de´partement de me´decine, centre hospitalier et universitaire de Brazzaville, faculte´ des sciences de la sante´, universite´ Marien Ngouabi, Brazzaville, Congo

La diarrhe´e aigue ¨ (DA) est l’une des principales causes d’hospitalisation des enfants au Congo [1]. Cette forte pre´valence hospitalie`re peut s’expliquer en partie par des de´faillances dans la prise en charge ambulatoire. Avant d’eˆtre hospitalise´s, les enfants sont vus en consultation dans un centre de sante´ inte´gre´ (CSI) dans plus de la moitie´ des cas, premier niveau des formations sanitaires au Congo [2]. Or, la vocation pre´ventive et curative de´volue a` ces centres fait d’eux le filtre vers les hoˆpitaux de base et les hoˆpitaux ge´ne´raux. Cette e´tude avait pour but d’e´valuer la qualite´ de la prise en charge de la diarrhe´e aigue ¨ du nourrisson admis en consultation dans les CSI de Brazzaville. Une e´tude transversale a e´te´ re´alise´e entre le 1er fe´vrier et le 31 juillet 2012. Cette e´tude s’est de´roule´e dans les trois CSI de la circonscription socio-sanitaire de Poto-poto choisie par tirage au sort parmi les 7 que compte la ville de Brazzaville. Ainsi, le meˆme enqueˆteur a passe´ 2 mois dans chacun des CSI. L’e´tude a consiste´ a` observer la prise en charge des nourrissons admis pour une DA au niveau de l’unite´ de consultations curatives. Ces consultations e´taient assure´es par des infirmiers diploˆme´s d’e´tat. Seul le me´decin chef du CSI e´tait au courant de l’enqueˆte.

Lettres a` la re´daction

Celle-ci s’est de´roule´ de 8 h a` 14 h lors des jours ouvrables. Le recueil de donne´es a e´te´ fait de manie`re exhaustive au fur et a` mesure de l’admission. La conduite de l’examen clinique et la qualite´ du traitement constituaient les variables d’inte´reˆt. Les re´sultats ont e´te´ exprime´s en pourcentage et l’influence de l’anciennete´ de l’agent de sante´ sur la conduite de l’examen et la qualite´ du traitement a e´te´ de´termine´e a` partir des rapports de coˆtes (RC) et de leur intervalle de confiance (IC) a` 95 %. Enfin, les comparaisons ont e´te´ effectue´es a` l’aide d’un test de Chi2. Le passage dans l’unite´ des consultations curatives pour DA du nourrisson (n = 322) a repre´sente´ 11,5 % des consultations enregistre´es dans les CSI retenus pendant la pe´riode d’e´tude. Il s’agissait de nourrissons de moins de 12 mois dans 66 % des cas. La diarrhe´e e´voluait depuis moins de 3 j dans 85 cas (26 %), depuis 3 a` 5 j dans 187 cas (58 %) et depuis plus de 5 j dans les autres cas. Une fie`vre e´tait pre´sente dans 262 cas (81 %) et une toux dans 114 cas (35 %). La diarrhe´e e´tait survenue chez un nourrisson eutrophique dans 247 cas (77 %) et de´nutri dans 64 cas (20 %). Concernant la conduite de l’examen clinique, l’enfant a e´te´ pese´ dans 266 cas (83 %) et la recherche des signes de de´shydratation n’a e´te´ note´e que dans 70 cas (22 %). Le tableau I pre´sente les examens paracliniques demande´s et les diffe´rentes prescriptions note´es au cours de la consultation. Les antibiotiques, syste´matiquement prescrits, ont e´te´ le cotrimoxazole dans 85 % des cas, l’e´rythromycine dans 6 % et l’amoxicilline dans 4 %. Les signes de de´shydratation ont e´te´ recherche´s plus fre´quemment lorsque l’anciennete´ de l’agent de sante´ de´passait 10 ans (RC 1,8 ; IC 1,0–3,2 ; p < 0,05) alors que la recherche de paludisme par goutte e´paisse (RC 0,7 ; IC 0,4–1,3) et la prescription de solute´ de re´hydratation orale (SRO) (RC 0,9 ; IC 0,4–1,9) n’e´taient pas influence´es (p > 0,05) par l’anciennete´. Cette e´tude a permis de relever quelques de´faillances dans la prise en charge de la DA du nourrisson dans les CSI de BrazzaTableau 1 Examens paracliniques demande´s et prescriptions me´dicamenteuses re´alise´es lors de la consultation. n

%

Examens paracliniques Goutte e´paisse/recherche he´matozoaires Examen des selles fraıˆches NFS/VS* Coproculture Examen cytobacte´riologique des urines Aucun

248 136 34 11 8 65

71 42 11 3 2 20

Prescription me´dicamenteuse Antibiotiques Solutions de re´hydratation orale Antipaludiques Pansements intestinaux Antiseptiques intestinaux Probiotiques Anthelminthiques Lait sans lactose

322 283 322 15 18 56 269 6

100 88 100 5 6 17 84 2

*

: nume´ration formule sanguine / vitesse de se´dimentation.

ville. Ainsi, parmi les examens paracliniques, on constate que la goutte e´paisse e´tait demande´e chez 71 % des enfants. De plus, tous les enfants ont e´te´ mis sous antipalude´ens. Pourtant, dans une e´tude ante´rieure [3], nous avions montre´ que le paludisme ne repre´sentait que 11 % des causes de DA du nourrisson. Par ailleurs, 35 % des enfants de cette se´rie pre´sentaient une toux, ce qui laisse supposer que la diarrhe´e e´tait due dans ces cas a` une infection virale et non au paludisme. De meˆme, il est e´tabli que l’examen parasitologique des selles, prescrit chez 42 % des enfants de cette se´rie, est peu contributif dans la DA. Ces pratiques contribuent a` augmenter le couˆt de la prise en charge de la DA dans un pays ou` il n’existe pas une se´curite´ sociale a` l’e´chelle nationale et ou` plus de la moitie´ de la population vit en dessous du seuil de pauvrete´ [4]. Plusieurs raisons peuvent eˆtre e´voque´es pour expliquer les errements diagnostiques et the´rapeutiques. En premier lieu, il y a la qualite´ de la formation de base du personnel des CSI qui pose proble`me dans la plupart des pays en de´veloppement. A` cela s’associe l’absence de formation continue dans ces centres. Enfin, viennent les recommandations de prise en charge inte´gre´e des maladies de l’enfant (PCIME) qui sont certainement mal interpre´te´es par le personnel, ce qui explique probablement la prescription syste´matique d’antibiotiques. En effet, la PCIME recommande qu’une fie`vre aigue ¨ isole´e soit conside´re´e comme d’origine palustre, mais la positivite´ de la goutte e´paisse s’impose avant la prescription d’antipalude´ens. Par ailleurs, le tableau clinique du paludisme simple chez l’enfant associe souvent des troubles digestifs, notamment des vomissements [5], ce qui explique probablement la propension a` la prescription d’antipalude´ens en cas de troubles digestifs, notamment dans un contexte de fie`vre. Or, les vomissements, fre´quemment associe´s a` la diarrhe´e dans les gastro-ente´rites aigue ¨s, sont majoritairement d’origine virale. Selon ces meˆmes recommandations, une toux fe´brile doit faire e´voquer une pneumonie notamment chez les enfants de moins de 5 ans. Or, les infections respiratoires, quelle qu’en soit l’agent responsable, sont une cause assez fre´quente de troubles digestifs. Il existe toutefois des algorithmes e´tablis par la PCIME qui facilitent la prise de de´cision en faveur d’une pneumonie ou autres infections respiratoires. Ainsi, les erreurs diagnostiques identifie´es dans notre e´tude laissent supposer que ces outils de travail sont mal utilise´s. Enfin, les me´dicaments prescrits font partie du paquet minimum d’activite´s de ces centres donc disponibles dans la pharmacie du centre et vendus a` moindre frais comparativement aux prix propose´s dans les officines pharmaceutiques. Cela constitue probablement une raison supple´mentaire des abus de prescription d’antibiotiques. Cette pratique contribue plutoˆt a` se´lectionner les germes et a` galvauder des mole´cules qui gardent encore leur place dans le traitement de certaines affections. Le taux de prescription de la SRO (88 %) contraste avec le faible pourcentage (22 %) des enfants chez qui les signes de de´shydratation ont e´te´ recherche´s. Ceci laisse supposer que

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les SRO sont prescrits presque syste´matiquement chez les enfants admis pour DA dans les CSI de Brazzaville, quelle que soit l’anciennete´ de l’agent de sante´. On note donc une ame´lioration par rapport aux re´sultats rapporte´s en 2002, ou` la prescription de SRO ne concernait que 61 % des enfants [2]. Toutefois, cette pre´ce´dente e´tude concernait des enfants hospitalise´s, ne provenant pas force´ment des CSI. Les probiotiques ne sont pas encore de prescription courante dans les CSI de Brazzaville malgre´ leur possible inte´reˆt the´rapeutique [6]. Le cou ˆ t prohibitif de ces probiotiques constitue certainement une explication de leur faible utilisation. Enfin, le taux de prescription e´leve´ des anthelminthiques (84 %) s’explique par la propension a` la prescription de ces mole´cules devant les troubles digestifs chez l’enfant. En conclusion, la prise en charge de la DA du nourrisson dans les CSI de Brazzaville pose des proble`mes d’approche diagnostique et the´rapeutique. Certaines erreurs contribuent a` en alourdir le cou ˆ t comme l’utilisation abusive de certaines mole´cules, et a` favoriser la pe´rennisation de la diarrhe´e imposant parfois l’hospitalisation de l’enfant. La re´vision par les autorite´s sanitaires des protocoles de prise en charge dans les CSI et la mise en place de se´ances de formation continue du personnel soignant s’imposent. De´claration d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de conflits d’inte´reˆts en relation avec cet article.

Re´fe´rences [1]

[2]

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[4]

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[6]

Centre national de la statistique et des e´tudes e´conomique ; Enqueˆte de´mographique et de sante´ du Congo EDSC-II 20112012. http://measuredhs.com/pubs/pdf/PR19/PR19.pdf. Mabiala Babela JR, Malonga DA, Senga P. Prise en charge ambulatoire des diarrhe´es aigue ¨s du nourrisson. Arch Pediatr 2002;8:877–8. Senga P, Mabiala Babela JR. Place du paludisme dans les gastroente´rites aigue ¨s fe´briles du nourrisson fe´brile. Arch Pediatr 2000;7:895–6. Programme des Nations Unies pour le de´veloppement (PNUD). Rapport mondial sur le de´veloppement humain 2011; Economica 2011.http://hdr.undp.org/fr/rapports/mondial/rdh/telecharger/. Moyen G, Nzingoula S, Mowandza-Ndinga JC, et al. Le paludisme de l’enfant dans un service de pe´diatrie a` Brazzaville a` propos de 1073 observations. Med Afr Noire 1993;40: 177–81. Vandenplas Y, Veereman-Wauters G, De Greef E, et al. Probiotics and prebiotics in prevention and treatment of diseases in infants and children. J Pediatr (Rio J) 2011;87:292–300.

*Auteur correspondant. e-mail : [email protected] Rec¸u le : 4 juillet 2013. Accepte´ le : 20 aouˆt 2013. Disponible en ligne 3 octobre 2013 0929-693X/$ - see front matter ß 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s. http://dx.doi.org/10.1016/j.arcped.2013.08.018 Archives de Pe´diatrie 2013;20:1256-1258

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Ecze´ma bulleux conse´cutif a` un tatouage a` base de henne´ Bullous contact allergy induced by temporary black henna tattoo R. Amodea, C. Sina, C. Ante Florb, M.-L. Sigala, E. Mahe´a,*

a Service de dermatologie, hoˆpital Victor-Dupouy, 69, rue du Lieutenant-Colonel-Prud’hon, 95100 Argenteuil, France b Service de pe´diatrie, hoˆpital Victor-Dupouy, 69, rue du LieutenantColonel-Prud’hon, 95100 Argenteuil, France

Depuis plus de 15 ans des cas de re´actions allergiques, parfois se´ve`res, apre`s application de tatouage e´phe´me`re au henne´ noir ont e´te´ rapporte´s [1]. Malgre´ les campagnes ite´ratives de mise en garde de l’Agence nationale de se´curite´ du me´dicament, les vacanciers, notamment sur le pourtour me´diterrane´en et en Asie, sont toujours expose´s aux risques de ces tatouages [2–5]. Nous rapportons l’observation d’une forme se´ve`re acquise dans une feˆte foraine en banlieue parisienne. Une adolescente de 14 ans est venue consulter aux urgences fin juin 2013 pour une e´ruption bulleuse de l’avant-bras droit apparue depuis 24 h. Comme principal ante´ce´dent, la maman rapportait 3 e´pisodes d’ecze´ma aigu, 2 apre`s application de henne´ noir en E´gypte a` 10 ans et au Maroc a` 12 ans, et 1 apre`s l’application d’une teinture capillaire noire au Maroc, a` 12 ans. Trois jours auparavant, l’adolescente s’e´tait fait faire un tatouage au henne´ noir au cours d’une feˆte foraine. L’e´ruption e´tait bulleuse sur une base e´rythe´mateuse et œde´mateuse de´passant les limites du motif initial (fig. 1). Il existait une intense sensation de cuisson. Des le´sions a` distance e´rythe´mateuses et bulleuses sur la re´gion mandibulaire, l’abdomen et la racine des cuisses e´taient e´galement pre´sentes. Le diagnostic d’ecze´ma bulleux de contact a` la paraphe´nyle`ne diamine (PPD) contenue dans le henne´ noir a e´te´ retenu. Un traitement par dermocorticoı¨des tre`s forts a e´te´ instaure´ et a permis la re´gression des le´sions. La PPD est une substance autorise´e dans l’Union europe´enne. Elle est pre´sente dans certains caoutchoucs, des teintures capillaires, des colorants vestimentaires, entravant certaines activite´s professionnelles comme celle de coiffeur. La PPD est incorpore´e ille´galement au henne´ afin d’en foncer la teinte, de re´duire la dure´e d’application du henne´, et d’augmenter la dure´e du tatouage temporaire, correspondant ainsi mieux aux attentes des vacanciers par rapport au henne´ traditionnel, orange´. Cette observation met en avant la se´ve´rite´ potentielle de ces re´actions qui peuvent eˆtre bulleuses, granulomateuses et souvent de traitement difficile et prolonge´, avec des le´sions a` distance, voire anaphylactoı¨des [1,3–5]. Le risque de re´action se´ve`re est plus important quand il s’agit d’un 2e contact. Cette observation illustre aussi le caracte`re « ubiquitaire » du PPD avec chez cette enfant, un ecze´ma apre`s teinture capillaire, malgre´ 2 re´actions ante´rieures apre`s application de henne´