Groupement régional de Bordeaux et du Sud-Ouest. Réunion du 11 avril 2012
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tion aortique à plus de 20 %. Une chirurgie de l’aorte est prévue prochainement. Discussion.— La maladie de Marfan est une maladie rare qui atteint un individu sur 4000. Depuis 2005, la maternité du CHU de Bordeaux a recensé six patientes atteintes de cette maladie dans le cadre de leur grossesse. Deux ont présenté une dissection aortique (une pendant sa grossesse, l’autre pendant un accouchement voie basse), soit un tiers d’entre elles tandis que la littérature décrit un taux de l’ordre de 4 %. En 2010, le Collège national des gynécologues obstétriciens franc ¸ais a émit des recommandations sur la prise en charge des grossesses chez des patientes porteuses d’un syndrome de Marfan ou un syndrome apparenté. Une échographie aortique est préconisée à la fin du premier trimestre de la grossesse, à la fin du deuxième, tous les mois du troisième trimestre ainsi qu’à un mois du post-partum. Un traitement par bêta-bloquant est recommandé pendant toute la grossesse. Le mode d’accouchement est fonction du diamètre aortique. Seul un diamètre inférieur à 40 mm, stable, est compatible avec un accouchement par voie basse. Les autres cas doivent avoir une césarienne. Il est aussi précisé qu’un antécédent de dissection aortique, de port de valve mécanique, et de diamètre aortique supérieur à 45 mm sont des contre-indications à la grossesse.
Conclusion.— Le profil génotypique des CIN 2 est donc très différent de celui des CIN 3 dans cette petite série, surtout sur la prévalence de l’HPV16 qui est de moins bon pronostic que les autres HR-HPV. Cela est à conforter par la littérature qui dichotomise très rarement les CIN 2 des CIN 3 aussi bien sur le plan diagnostique que thérapeutique. Il serait donc intéressant de poursuivre ce travail par une étude prospective à plus fort effectif.
http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2012.11.004
Introduction.— Les dysplasies cervicales moyennes et sévères (CIN2/3) augmentent depuis plusieurs années et touchent des femmes de plus en plus jeunes (25—29 ans en moyenne). Elles sont la conséquence d’une infection persistante à papillomavirus (HPV) et sont classiquement traitées par une conisation. L’incidence des récidives après traitement est comprise entre 7 et 18 %. Ces récidives surviennent le plus souvent au cours des deux premières années et concernent plus les CIN3 que les CIN2. L’intérêt du suivi des femmes traitées est de détecter les récidives de fac ¸on précoce afin d’éviter une évolution en cancer et de sélectionner une population à haut risque devant faire l’objet d’une surveillance plus intensive. La colposcopie et la cytologie ont été recommandées pour le suivi par l’ANAES en 1999, mais ces examens ont une sensibilité ou une spécificité médiocre. En revanche, la recherche de l’ADN des HPV à haut risque dans le col est un test très sensible ayant une très bonne valeur prédictive négative pour détecter les récidives, mais sa spécificité et sa valeur prédictive positive sont moyennes. D’autres marqueurs viraux, tels que le génotype HPV, la charge, l’expression et l’intégration virale, pourraient également intervenir. Ces marqueurs semblent prometteurs en situation de dépistage, mais aucune évaluation n’a été rapportée dans une population de femmes traitées. Dans cette situation, nous proposons d’évaluer l’intérêt de ces marqueurs en fonction de leur capacité à prédire la survenue d’une récidive diagnostiquée par biopsie cervicale. Objectifs.— Décrire l’expression des HPV (génotypes, charge virale et ARNm E6 E7) au moment de la conisation et pendant la surveillance (six, 12, 24 mois). Évaluer le rôle pronostique des marqueurs d’HPV16 (ADN, charge virale et ARNm E6 E7) dans le risque de récidive CIN2/3 après conisation, par rapport aux autres facteurs de risque cliniques et virologiques traditionnels. Schéma de la recherche.— Étude de cohorte prospective multicentrique où les femmes traitées par conisation pour un CIN3 seront incluses consécutivement pendant 12 mois. Trois cents patientes seront recrutées dans les trois CHU de la région Sud-Ouest (Bordeaux, Toulouse, Limoges) et surveillées après traitement pendant deux ans. Les examens colposcopiques (± biopsies), cytologiques et virologiques sont réalisés au moment de la conisation et six, 12, 24 mois après l’intervention de fac ¸on systématique. Cette étude est avant tout pronostique par l’évaluation du rôle de l’expression de certains HPV dans le risque de récidive CIN2/3, mais également diagnostique par l’étude de la performance de ces marqueurs par rapport aux examens de référence pour diagnostiquer la récidive (colposcopie, frottis).
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Répartition des génotypes HPV dans les dysplasies cervicales : à propos de 60 cas C. Mothe a , N. Nocart a , V. Charbonnel a , M. Marty b , I. Garrigue a , D. Dallay a , J.-L. Brun a a Laboratoire de virologie, pôle d’obstétrique—reproduction—gynécologie, centre Aliénor d’Aquitaine—maternité C, hôpital Pellegrin, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France b Service d’anatomie pathologique, hôpital du Haut-Lévêque, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France Introduction.— La prise en charge actuelle des dysplasies ou néoplasies intra-épithéliales cervicales (CIN) est fonction de leur grade. Les CIN 2/3 sont traités par conisation et les CIN 1 bénéficient classiquement d’une surveillance. Cependant, l’histoire naturelle des CIN 2 et 3 n’est pas superposable en termes d’âge de survenue ou de chance de régression spontanée. De plus, les CIN 2 regroupe un ensemble de lésions hétérogènes et constitue une entité anatomopathologique de plus en plus remise en question étant donné la discordance de l’interprétation histologique. Pour mieux définir cette entité, nous avons étudié et comparé les profils génotypiques des HPV présents dans 60 cas de CIN. Méthodes.— L’étude a été menée au CHU de Bordeaux en 2009—2010 et a concerné 60 femmes âgées de 21 à 65 ans. Les données ont été recueillies selon le type de CIN diagnostiqué sur biopsie ou conisation : 27 CIN 1, dix CIN 2 et 23 CIN 3. L’ADN viral a été extrait du liquide de conservation cellulaire (Preservcyt® ) provenant des frottis réalisés au moment du diagnostic. Le génotypage a été établi selon le test Roche Linear Array® et les HPV identifiés dans les CIN ont été classés en trois groupes selon la classification de l’Agence internationale de recherche contre le cancer (IARC) : haut risque (HR), risque intermédiaire (IR) et bas risque (LR). Résultats.— Parmi les 27 CIN 1, neuf HR-HPV (33 %), six IR-HPV (22 %), quatre LR-HPV (15 %), sept HPV négatif et un résultat invalide ont été observés. Parmi les dix CIN 2, deux HR-HPV (22 %), sept IR-HPV (70 %), 0 LR-HPV et un HPV négatif ont été observés. Aucun HPV16 n’était isolé dans les CIN 2. Parmi les 23 CIN 3, 16 HR-HPV (69 %), quatre IR-HPV (17 %), 0 LR-HPV, un HPV négatif, deux résultats invalides ont été observés. Plus de la moitié des HR-HPV étaient des HPV16.
http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2012.11.005 5
Rôle pronostique de la détection des HPV dans les récidives de dysplasie cervicale après conisation : lancement de l’étude de cohorte SUIVICOL J.-L. Brun a,b , pour le groupe d’étude SUIVICOL a Pôle d’obstétrique—reproduction—gynécologie, centre Aliénor d’Aquitaine, hôpital Pellegrin, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France b UMR 5234 « Microbiologie fondamentale et pathogénicité », université Bordeaux-Segalen, Bordeaux, France