- d’evaluer le statut, les conditions nutritionnelles et les risques de carence (enquete dietetique, horaires et conditions de repas. collation, eviction d’aliments, contraintes morphologiques de l’entourage, contraintes des sports a categories de poids) ; - d’evaluer les risques psychologiques : conditions de vie. separation du milieu familial, deplacements incessants, stress des competitions, absence de temps libre, problemea d’insertion dans le groupe ou baisse des resultats scolaires. troubles du comportement (pleurs). comportements addictifs, j. L’examen clinique doit done obligatoirement cornporter : un examen abdominal, ganglionnaire, cutane et buccodentaire, une auacultation cardiopulmonaire, un examen osteo-articulaire articulation par articulation avec palpation systematique des points d’ossification secondaires a risque d’osteochondrose en fonction de l’dge et du sport, un examen rachidien associe systtmatiquement aux tests de souplesse. Le bilan biologique impose par certaines federations pour les plus de 15 ans a w-tout CtCmis en place dans le cadre du suivi longitudinal pour le depistage des modifications biologiques IiCesau dopage. Cela comporte de facon systematique les dosages suivants trois fois par an : numeration formule, sanguine, plaquettes, ionogramme, calcium, phosphore, phosphatases alcaline, ferritine ou fer serique, uree, acide urique, creatine phosphokinase, ammoniac, magnesium globulaire et plasmatique. Un bilan biologique annuel doit Etre effect&, comprenant : transaminases, gamma-glutamyl transpeptidase, lactico-deshydrogenase, bilirubine, creati-
nine, glycemie, cholesterol, triglycerides. testosterone (garcons), FSH, LH (filles). Chez l’enfant de moins de 15 ans, les bilans biologiques systematiques ne sont pour l’instant pas justifies et la prescription ne sera envisagee qu’en cas de signes fonctionnels cliniques ou lors d’asthenie ou de suspicion des carences les plus frequentes (fer, calcium). L’electrocardiogramme de repos permet d’eliminer les anomalies du PR et du QT et les rarissimes anomalies rythmiques de repos ; il est de toute facon obligatoire avant chaque test d’effort. La courbe debit-volume est Cgalement recommandee a titre systematique pour dtpister les facteurs limitant respiratoires et un syndrome obstructif responsable d’une hyper-reactivite bronchique a l’effort. Les bilans d’evaluation medicophysiologiques (test d’effort et mesure de la VO, max) sont indispensables pour le depistage des pathologies d’effort (troubles du rythme, asthme d’effort), des signes de surentrainement (baisse de performance), des signes de dysentrainement (seuil. recuperation lactique et de la frequence cardiaque). L’absence de prise en compte des douleurs. asthenie. troubles psychologiques risque d’induire des conduites dopantes ; cette prevention justifie la surveillance clinique sptcifique mise en place de facon hebdomadaire par les poles.
RCfiZrences III 121
[31
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Sport de haut niveau chez l’enfant et croissance Growth and elite sport practice in children M. Duclos ‘I.*, P. Barat h, Y. Lebouc
Les participants aux championnats du monde de gynnastique sont de plus en plus jeunes (22,7 ans en moyenne
* Correspondance. Adrmw e-mnil
: duclos~bordeaux.inserm.fr
(M. Ducloa).
aux Jeux Olympiques de Tokyo en 1964 contre 16,5 ans aux championnats du monde de Rotterdam en 1987). Le nombre d’heures d’entrainement de ces jeunes athletes se situe entre IS et 30 h par semaine depuis parfois l’age de 6-8 ans. Quel est le retentissement d’un entrainement physique aussi intense sur la maturation squelettique ? Tous les sports
208s
M. Duclos
et al. /Archives
de pkdiatrie
pratiques a haut niveau des l’enfance sont-ils a risques de retentissement sur la croissance ? L’AcadCmie de pediatric amtricaine a souligne les risques potentiels d’un entrainement intensif et d’une specialisation precoce chez les jeunes athletes, tout en remarquant qu’il existe peu d’informations scientifiques pour affirmer ou infirmer ces risques. Les sports favorisant une petite taille La gymnastique rythmique : puberte’ retarde’e et croissance de rattrapage Une menarche retardee est un resultat constant chez les gymnastes feminines qui atteignent au moins un niveau national [l-3]. Les effets combines du retard de maturation sexuelle et squelettique sont Cvidents chez les gymnastes de 13-15 ans, qu’elles pratiquent la gymnastique rythmique (GR) ou artistique (GA) (retard d’age osseux : 18 a 24 mois en moyenne) [2]. Mais ces gymnastes presentent une croissance pubertaire tardive : acceleration de la vitesse de croissance vers 14 ans, pit pubertaire a 16 ans et croissance jusqu’a 18 ans. Chez les filles pratiquant la GR, la croissance de rattrapage est un phenomene tardif et lent et, parce qu’il est couple a une puberte retardte, il y a alors suffisamment de temps pour une maturation squelettique optimale. Leur taille adulte est m&me superieure a leur taille-cible genetiquement determinCe. ce qui signifie que la predisposition genetique est preservee [2]. De plus, malgre le retard de croissance pubertaire, il n’ y a pas de retentissement sur la mineralisation osseuse qui est m&me superieure a celle d’enfants contrbles. Des resultats identiques a ceux des gymnastes sont observes chez les danseuses de ballet [4] et chez les filles qui pratiquent le patinage artistique et la course de fond (retard d’age osseux, retard pubertaire) [5]. L’hypogonadisme prolonge associe a une pubertt retardee pourrait favoriser la croissance des OSlongs conduisant a une diminution du ratio segment superieurlsegment inferieur. Chez le garcon pratiquant la gymnastique, les effets observes sont variables. Un retard pubertaire a aussi &C decrit [6], mais ils semblent plus proteges que les filles grace a des conduites alimentaires moins restrictives [4]. LA gymnastique artistique : effet de’l&re de l’entrainement sur la croissance Chez les filles pratiquant la GA, une deterioration du potentiel de croissance a CtCobservee (A taille finale - taille cible : -1,27 + 1,l DS) [2, 71. Elles sont soumises au mCme nombre d’heures d’entrainement par semaine et au meme rythme de competitions par an que les GR. En revanche, elles ont commence plus jeunes leur entrainement intensif (6,4 contre 7,7 ans, GA contre GR). Cependant, et c’est la une notion fondamentale et bien documentee, la diminution de la charge d’entrainement (voire son a&t lors des
10 Suppl.
I (2003)
206~212s
periodes de blessures) s’accompagne d’une acceleration de la vitesse de croissance [4]. Physiopathologie des interactions intense et croissance pubertaire
entre entrainement
Si le profil des gymnastes est le resultat du cumul d’un retard pubertaire simple et d’une petite taille familiale, il se differencie du retard pubertaire constitutionnel car les gymnastes sont plus petites et surtout plus legbres que la moyenne classique des retards pubertaires constitutionnels, avec un age osseux inferieur a l’age chronologique, et leur pubarche n’est pas retardee [4]. Sur le plan biologique, les concentrations plasmatiques d’estradiol et de gonadotrophines hypophysaires sont basses en periode pubertaire, resultat d’un dysfonctionnement hypothalamique [4, 81. Lors de la pubarche (lice a la secretion d’androgenes surrCnaliens), l’augmentation de la testosterone chez la plupart des filles est en rapport avec le faible taux de masse grasse, les androgenes n’ttant pas ensuite aromatists en estrone du fait du faible taux de tissu adipeux ou cette conversation a lieu [8]. Enfin, il existe des modifications de l’homeostasie de l’axe GH-IGF-I avec une diminution de I’IGF-I par deficit energe’tique, principalement. Les cytokines pro-inflammatoires semblent impliquees dans les perturbations de l’homeostasie de l’axe GH-IGF-I. Ainsi, il a CtCmontre que cinq semaines d’entrainement (15 h/j) chez des adolescents prepuberes et pub&es conduisaient a une diminution de l’IGF-I, de l’IGFBP-3, avec augmentation de l’IGFBP-2, de l’IL6 et de l’ILl(3, c’est-a-dire a un profil catabolique alors que, physiologiquement, le bilan Cvoquait l’anabolisme : augmentation de masse musculaire, gain de VO, max et poids stable [9]. 11 n’y a actuellement aucune etude sur les valeurs de ces parametres chez les jeunes sportifs de haut niveau, s’entrainant non pas cinq semaines par an mais tous les jours depuis de nombreuses anntes. La premiere Ctiologie CvoquCe devant ce profil clinique et biologique particulier est celle d’une selection prtalable de sujets predisposes familialement a avoir un syndrome de puberm retardte. Effectivement, il existe un age pubertaire retarde chez les meres et les sceursdes gymnastes. Mais en plus, l’bge de la menarche chez les gymnastes est significativement retard6 par rapport a celui de leurs mere et sceurs[ 11. Le role du stress a aussi Cte invoqut mais reste peu probable car on ne retrouve pas les memes phenombnes de retard de croissance chez des jeunes musiciens qui sont soumis au m&me niveau de stress psychologique d&s l’enfance que les sportifs de haut niveau [4]. C’est le deficit Cnergetique qui doit etre consid& comme la cause principale (mais non exclusive) du retard dans la maturation squelettique et la progression pubertaire. L’entrainement physique intense associe a une ddpense Cnergetique ClevCeet non compensee (dkficit Cnergetique quotidien - 1000 kcal/j) [ 31 empechent un deve-
loppement de la masse grasse approprii pour l’lge (- 13 % 5 15 ans), induisant des concentrations plasmatiques de leptine basses ne permettant pas d’activer I’axe hypothalamohypophyso-gonadique pour induire la pubertC [8]. D’oti un retard de diveloppement pubertaire et de pouske de croissance qui, dans des cas se’vkes, peuvent Ctre de mauvaise qualite’. Au contraire, les garqons ont un dkveloppement pubertaire 2 peu prks non modifk car ils ont une prise alimentaire plus adaptke et un taux de masse grasse moins effondrk sachant que le niveau de masse grasse semble jouer physiologiquement un r61e moins important sur le dkclenchement de la puberti chez le garqon.
danse et la course de fond. afin. si possible. d’amkliorer les paramktres nutritionnels et de rkduire le nombre d’heures d’entrainement (< 10 h par semaine).
Remerciements Les auteurs remercient le Dr M. Colle pour sa pre’cieuse collaboration. RCfkrences Georgopoulos NA. Markou KB. Theodoropoulou Bernardot D. Leglise M. ct al. Height velocity tion in elite female IY99:86:5 1S9-63.
Les autres sports : tous sports confondus, I’activitC physique rCgulKre et intense a peu de conskquences sur la croissance
rhythmc
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Met&
Georgopoulos NA. Markou KB. Theodoropoulou A. Benardot D. Leglise M, Vqenakis AC. Growth retardation in artistic compared with
D’autres sports ont au contraire un effet bCnCfique sur la croissance : il s’agit du football chez les garGons (maturation pubertaire avancke mais pas d’effet sur la taille finale), et pour les deux sexes : natation (croissance et taille de’finitive supkrieures j la moyenne) et tennis [S]. Les sports d’tquipe (volley, handball) n’ont pas d’effets d&t&es sur la croissance. Au total, tous sports confondus, l’activitt physique rCguli&e et intense a peu de conskquences dklCt&res sur la croissance. Ntanmoins, ce bon pronostic de taille est $ tempkrer par un risque accru de blessures. Ainsi, l’hyper1axitC ligamentaire peut orienter un enfant vers la gymnastique mais est aussi associke i des entorses et dislocations rCp6tCes. Enfin, il existe des blessures de surmenage qui sent caractkriskes par une inflammation chronique par des microtraumatismes rCp6tts et qui pourraient conduire B une soudure prkoce des Cpiphyses. Les enfants qui doivent etre suivis de prks sent surtout les filles pratiquant la gymnastique, le patinage artistique, la
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Le syndrome anorexie, amknorrhke et ostkoporose chez l’adolescente sportive The female athlete triad, eating disorders, amenorrhea, osteoporosis F. Fraisse ‘@ Dkppnrtement mPdicrr1, Institut national du sport et de l’e’d~tcution physique, II, rue de Tremble?; 75012 Puri.y, Frwce
‘La triade de la femme sportive telle qu’elle a CtCdkfinie par 1’Arnerican College oj’ Sports Medicine en 1992 [ 11
+ Corre\pondance.
regroupe des troubles du comportement alimentaire, une amCnorrhCe et une ostkoporose. C’est un risque majeur pour la sank qui peut toucher les jeunes athlbtes du fait de leur participation de plus en plus prCcoce B des compititions et g des entrainements sportifs intensifs. Sont particulkrement