Une introduction aux sciences cognitives in neurosciences et cognition

232

L’AnnCe biologique

L’effort d’actualisation et de synthese est evident et il est notable que les participants ont de man&e constante le souci de la fiabilite des methodes, des dontrees, de leur interpretation, ce qui se traduit notamment par une certaine diversite des arbres phylogenetiques. Chaque chapitre est accompagne de donnees bibliographiques recentes et le but recherche, &laborer un ouvrage de reference, est certainement atteint pour les scientifiques plus preoccupes par la biologie Cvolutive, adaptative, que par les performances de la technologie moleculaire. De plus, pour chaque partie, le chapitre d’introduction non seulement pose les problemes CvoquCs ci-dessus, mais presente les lignes futures des recherches aux trois niveaux hierarchiques : espece, populations, phylums. - P. Cassier.

J. Delacour. - Une introduction aux sciencescognitives in Neuroscienceset cognition, De Boeck Universite, 1998, 21 x 30 cm, 240 p. - La science de l’ordinateur et les techniques d’imagerie ctrebrale ont fait de la cognition une realit objective analysable. Le but de l’auteur est (Xde definir et delimiter I’objet des recherches actuelles, rappeler quelques connaissances de base indispensables, donner des exemples de resultats, preciser les termes de certains problbmes theoriques F>. Le chapitre 1 (Definition, domaine et bases biologiques des neurosciences cognitives) precise une definition de ces dernieres (= sous-ensemble de neurosciences comportementales, impliquant tous les phenom&es neurobiologiques Clementaires globaux, ayant une relation systematique avec certains comportements dont la description met en jeu la notion de representation). La representation est un Ctat du systbme nerveux qui a des relations avec des objets (autres &tats de l’organisme ou realit& de l’environnement) non pas comme une photographie mais comme moyen de comportements adapt&, done de survie et de reproduction). L’activitt cognitive (dont l’apprentissage et la memoire sont des proprietes fondamentales) ne peut &tre completement d&rite comme une manipulation de symboles selon des rirgles explicites. Comme le montre la metacognition (capacite d’evaluer sa propre activite cognitive) elle met en jeu des representations globales du monde, d’autrui et du sujet lui-meme et des representations modulaires. Le chapitre 2 (Du neurone au cerveau : quelques notions Clementaires de neurosciences) traite de la structure et de la dynamique du systeme nerveux, des differents niveaux d’organisation, de la necessite et de la difficult6 de concevoir des modeles du cerveau, de la realite neurobiologique des representations. Selon le niveau d’organisation, 1’Ctat global d’activation, le type de tache a accomplir, le fonctionnement du cerveau est seriel ou parallele, localise ou distribue. Selon un moditle ni localisationiste ni holiste le cerveau peut &tre concu comme l’association de trois systbmes interagissants et de fonctions complementaires : systeme C d’organisation modulaire, ou l’information afferente et les programmes moteurs sont codes avec precision ; systeme A, a organisation integrative, caracterise par des connexions afferentes a haut degre de convergence et des projections t&s divergentes (&at de vigilance et de motivation), systeme S controlant les deux autres, en fonction des objectifs du comportement. L’imagerie cerebrale montre la realite neurobiologique des representations. Dans le chapitre 3 (Les phenomenes d’apprentissage et de memoire) sont d&rites les principales formes de ces activites chez l’homme et chez l’animal et leur integration dans la cognition. Le chapitre 4 (Neurobiologie de l’apprentissage et de la memoire) presente des mecanismes d’apprentissage et de mtmoire, en utilisant le modele tripartite de cerveau aux trois systemes, a partir de resultats experimentaux et de syndromes amnesiques. Ces mecanismes se situent depuis le niveau des interactions moleculaires jusqu’a celui des systemes cerebraux. Le chapitre 5 traite du conflit dualisme et materialisme dans les sciences de l’esprit, la valeur comparee des sciences de l’ordinateur et de la biologie de l’evolution. En fait il faut prendre dans la cognition tous les niveaux d’organisation du systeme nerveux (molecule, neurone, circuit anatomique). 11 n’y a pas de niveau privile-

Analyses

233

giC mais en l’etat actuel des connaissances, les concomitants les plus visibles des comportements orient& sont aux niveaux d’organisation ClevCs. Plus que l’ordinateur la biologie de l’kolution peut donner un fil conducteur a l’analyse des structures et des fonctions du systbme nerveux. En conclusion l’auteur Cvoque deux perspectives du developpement des neurosciences cognitives : l’affectif et l’imaginaire. Destine aux etudiants des 2e et 3e cycles de psychologie, de biologie et de medecine, cet ouvrage precise aussi pour le biologiste interesse par les relations PhilosophieSciences, la definition, les methodes, les delimitations du champ d’etude et les resultats des neurosciences cognitives. Je rappelle du m&me auteur et de lecture plus facile le livre <
H. Lambers, F.S. Champin III, T.L. Pons. - Plant Physiological Ecology. Springer-Verlag, New York, 1998, 540 p. - La preface de ce nouveau trait6 de physiologie vegetale (Ccologique) donne deux definitions interessantes : toutes les plantes doivent <>(Darwin) ; lorsqu’on considbre un organisme vCgCta1 isole, reagissant aux contraintes physiques ou chimiques du milieu - ce qui donne lieu a beaucoup de situations experimentales, modelisees en laboratoire - on fait de la physiologie vegetale ; lorsqu’on considere la plante incluse dam la population des vegttaux environnants, occupant tous la m&me niche ecologique, et s’adaptant globalement aux fluctuations gradutes du milieu, on fait de l’ecologie physiologique. Le present trait& oscille constamment entre les deux aspects de la vie des plantes : physiologique ou Ccologique. Apt-es un premier chapitre reprenant rapidement l’historique et les definitions des notions importantes utilisees en Ccophysiologie, un deuxibme chapitre tres important (de 140 pages) est consacre aux grands phenomenes du mttabolisme carbone : photosynthese, respiration, transport des assimilats dans la plante. Nous sommes ici en pleine physiologie vegetale, traitee de facon moderne, pour Ctudiants avances (niveau 2e cycle) ; sur le plan pedagogique, le livre utilise judicieusement le procede des encadres (Box no 1, Box no 2, etc.) consacres chacun a un sujet particulier, ins&es dans le texte. Ainsi pour la photosynthbse les trois <>sont devalues : 1”) h la modelisation mathtmatique des variations d’intensite de la photosynthese en fonction de differents facteurs ; 2”) a la discrimination isotopique (12C/13C) realisee par les plantes photosynthetiques ; 3”) aux rendements quantiques en photosynthese. Tous les chapitres sont trbs abondamment illustres de courbes traduisant des resultats d’experiences rtcentes (datant le plus souvent des annees 1980-1990) et la bibliographie foumie est aussi t&s modeme et t&s abondante. Les chapitres suivants se presentent dans un ordre trb classique : 3 : la plante et l’eau. 4 et 5 : bilans Cnergetiques au niveau des feuilles, puis d’une unite de couvert vegetal. 6 : nutrition minerale. 7 : croissance. 8 : developpement. 9 : relations entre vegetaux (symbioses, parasitisme, infections microbiennes, plantes carnivores, etc...). 10 : bilans globaux darts les Ccosystemes. Ce gros trait6 modeme s’ajoute done aux excellents ouvrages anglo-Saxons deja nombreux sur le marche - son originalite tient au point de vue Ccologique superpose aux don&es physiologiques - La presentation des phenomtnes deliberement trbs proche des resultats d’experience reels contribue beaucoup a placer l’etudiant dans une attitude ouverte de recherche et d’interrogation. En conclusion, je pense qu’il s’agit d’une excellent livre. - P. Mazliak.