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79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.
Enclouage léger antérograde des fractures de l’humérus proximal : résultats à quatre ans Christian CUNY*, Anne-Laure RAPHOZ, Mahmoud KHALIFE, Aboubekr BERRICHI, Nicolas IONESCU, M’Barek IRRAZI, Patrick BEAU
INTRODUCTION. Les auteurs rapportent leur expérience et les résultats à quatre ans du traitement des fractures de l’humérus proximal par enclouage léger antérograde verrouillé au moyen de vis proximales stables dans le clou. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Il s’agissait d’un clou qui répond aux principes d’une ostéosynthèse légère. Grâce au caractère auto-stable des vis proximales dans le clou, la solidité obtenue était remarquable. Les trois techniques de pose du clou et en particulier la percutanée ont été décrites. La population des 123 premiers clous posés a été présentée avec l’étude prospective mise en route. Les patients ont été étudiés aux plans radiographique et clinique, avec appréciation selon le score de Constant. RÉSULTATS. Soixante-dix-huit patients ont pu être suivis jusqu’à quatre ans. Il a été observé deux démontages secondaires. Huit nécroses ont été retrouvées parmi les fractures articulaires. Le score de Constant brut global était de 65,5. Il était de 88 % pondéré par l’âge et le sexe. Ce même score pondéré est de 93,5 % pour les fractures extra articulaires à deux et trois fragments (62 % des cas revus). Il était de 85 % pour les fractures impactées en valgus (17 % des cas). Il était de 77,5 % pour les fractures articulaires désengrenées et les fractures luxations qui sont des indications classiques de prothèses (21 % des cas). Depuis le début de l’utilisation de ce matériel (1998), les auteurs ont recouru deux fois seulement aux prothèses traumatiques d’épaule. DISCUSSION. Les résultats apparaissent excellents dans les fractures extra-articulaires à deux et trois fragments. Dans ces indications, la mise en place percutanée est spécifique de ce matériel. Elle peut être utilisée dès lors qu’une réduction préalable a pu avoir été effectuée. Ce matériel est aussi utilisable dans les fractures articulaires incluant les complexes très déplacées, voire luxées qui sont des indications classiques de prothèses traumatiques. Dans ces cas, la chirurgie est plus difficile mais possible après une certaine pratique. CONCLUSION. Les résultats à quatre ans confirment les études à plus court terme. Cette technique donne des résultats comparables aux meilleures séries de la littérature. Il s’agit d’une technique reproductible du traitement des fractures de l’humérus proximal et qui diminue en particulier la nécessité du recours aux prothèses. *Christian Cuny, Service de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique, CHR Metz Hôpital Bon-Secours, 1, place Philippe-de-Vigneulles, 57038 Metz Cedex.
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Une nouvelle plaque verrouillée pour les fractures de l’extrémité proximale de l’humérus : étude prospective à propos de 31 cas Arnaud HERSAN*, Abdelafid TALHA, Antoine GOURNAY, Laurent HUBERT, Patrick CRONIER, Jean-Louis TOULEMONDE, Philippe MASSIN
INTRODUCTION. L’ostéosynthèse des fractures de l’extrémité proximale de l’humérus est encore considérée comme complexe et difficile. Le but de tout traitement est de restaurer l’anatomie proximale de l’humérus de façon stable, afin d’autoriser une rééducation précoce, tout en préservant au maximum la vascularisation céphalique. Cette étude se propose de rapporter les résultats d’une nouvelle plaque à vis croisées et verrouillées dans la tête humérale, qui apporterait une meilleure stabilité de l’ostéosynthèse de ces fractures. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Il s’agit d’une étude prospective réalisée entre octobre 2002 et octobre 2003, au cours de laquelle 31 patients ont été opérés d’une fracture de l’extrémité proximale de l’humérus. La série comportait 13 hommes et 18 femmes, d’âge moyen de 61,7 ans (23-85). Onze d’entre eux étaient en activité au moment du traumatisme. Un scanner préopératoire a été demandé chez 81 % des patients. Selon la classification de Neer, il s’agissait de 13 fractures à 2 fragments, 9 fractures à 3 fragments et 9 fractures à 4 fragments. La voie d’abord était delto-pectorale, en respectant au maximum le tissu périosté et en réduisant uniquement de façon indirecte par des broches les fragments proximaux. La plaque en Y comportait trois vis épiphysaires croisées et verrouillées de diamètre 6,5 mm fixant les tubérosités sur la calotte céphalique et 3 vis diaphysaires verrouillées de diamètre 4,5 mm. Le montage était suffisamment stable pour autoriser une rééducation immédiate chez 27 patients sur 31. Tous les patients ont été revus en consultation régulièrement, jusqu’à la révision finale où 28 patients ont été examinés cliniquement et radiologiquement. Le recul moyen était de 9,3 mois (4-14). RÉSULTATS. Au plus long recul, le score de Constant moyen était de 63,2 (35-89), le score pondéré passait à 80,7 % (43-114). Une seule algodystrophie a été observée, aucun cas d’infection n’a été relevé. Radiologiquement, nous avons noté 3 démontages secondaires (1 proximal et 2 diaphysaires), 2 pseudarthroses et 1 seul cas de nécrose céphalique. Le délai moyen avant la reprise du travail était de 5,7 mois. CONCLUSION. Ces résultats sont encourageants et nous confortent quant à l’indéniable avantage des vis verrouillées. Cette nouvelle approche chirurgicale permet d’obtenir des synthèses suffisamment solides pour débuter dans la plupart des cas une rééducation précoce, même chez les patients ostéoporotiques. *Arnaud Hersan, Département de Chirurgie Osseuse, CHU d’Angers, 4, rue Larrey, 49000 Angers.