COMMUNICATIONS ORALES PATHOLOGIES IATROGÈNES MÉDICALES ET CHIRURGICALES 118
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Destruction endothéliale cornéenne après injection intra-camérulaire d’antibiotique (gentamicine) lors d’une chirurgie de la cataracte : à propos d’une série de 8 cas. Corneal endothelial destruction after intra cameral injection of antibiotic during cataract surgery: report of 8 cases. VIENNET A*, BONNIN N, CHIAMBERETTA F (Clermont-Ferrand)
Capture pupillaire post-opératoire précoce de l’optique de l’implant dans la cataracte par micro-incision. Early post-operative pupillary IOL capture after micro-incision cataract surgery. LE GARREC J*, DODE E, FAURE C, BILLOTTE C (Caen)
Introduction : L’injection d’antibiotiques en intra-camérulaire pour prévenir l’endophtalmie liée à la chirurgie de la cataracte est considérée comme utile par plusieurs sociétés d’ophtalmologie. Si ce geste semble efficace il peut cependant ne pas être anodin. Matériels et Méthodes : Nous rapportons une série de 8 patients ayant été opérés de chirurgie de la cataracte avec injection intra-camérulaire de thiophénicol en fin d’intervention. Les patients ont tous présenté un œdème cornéen majeur dès le lendemain de l’intervention, sans récupération fonctionnelle satisfaisante. Une enquête sur le déroulement de la matinée opératoire et les différentes substances pharmacologiques utilisées a été réalisée. Résultats : Des plis de la membrane de Descemet ont été notés chez tous les patients opérés. L’antibiotique injecté en intra-camérulaire s’est retrouvé être accidentellement de la gentamicine à haute concentration (10 mg/ml). La toxicité endothéliale sur les cornées d’animaux de la gentamicine a déjà été démontrée. Cette toxicité est dose-dépendante et les spéculaires réalisés retrouvaient une destruction totale et irréversible de l’endothélium cornéen. De plus on pouvait noter une semi mydriase aréactive correspondant à une atteinte toxique de l’iris. Discussion : La cytotoxicité endoculaire de la gentamicine n’est plus à démontrer. La crainte de l’endophtalmie post chirurgicale nous incite à réaliser bon nombre de mesures préventives, allant du simple rappel des règles élémentaires d’hygiène jusqu’à l’injection intra-oculaire de produits pharmacologiques actifs. La recherche de consensus est au cœur des débats actuels. Le fait de réaliser des gestes hors AMM permettant un gain bénéfice-risque modeste nous incite à réaliser un contrôle absolu du déroulement opératoire. Conclusion : La prévention de l’endophtalmie dans les suites de la chirurgie de la cataracte est essentielle. La juste mesure de nos actes et de leurs conséquences doit pousser notre vigilance à l’extrême.
119 Céfuroxime en intra camérulaire : préparation et intérêt dans la chirurgie endoculaire. Use of intracameral cefuroxime in intra-ocular surgery. MESPLIE N*, LEONI S, KERAUTRET J, COLIN J (Bordeaux) Introduction : L’étude de l’ESCRS en mars 2006 semblait démontrer l’intérêt d’une injection de céfuroxime en fin d’intervention de la cataracte pour réduire l’incidence des endophtalmies post-opératoires. L’objectif de cet exposé est d’expliquer les modalités pratiques de préparation et d’injection de la céfuroxime en intra-camérulaire dans la chirurgie endoculaire et d’observer son influence sur l’incidence des endophtalmies post-opératoires. Matériels et Méthodes : La préparation de céfuroxime se fait en pharmacie hospitalière. La concentration de l’antibiotique à injecter doit être de 10 mg/ml. La poudre pour perfusion de céfuroxime est un flacon de 1,5 g. La pharmacie dilue ce flacon dans 15 ml d’eau afin d’obtenir une concentration de 100 mg/ml. Il est ensuite prélever 0,1 ml de cette solution afin de la diluer dans 0,9 ml de BSS. Nous obtenons donc 1 ml de céfuroxime à la concentration de 10 mg/ml. En fin d’intervention de chirurgie endoculaire, sur une incision étanche, il est injecté 0,1 ml de la solution obtenue précédemment soit 1 mg de céfuroxime. Résultats : Sur l’ensemble des interventions réalisées (> 700) avec injections, nous n’avons noté aucun cas d’endophtalmie. Un cas de TASS facilement contrôlé par des collyres anti-inflammatoires stéroïdiens est observé. Discussion : Même si l’échantillon observé est insuffisant pour conclure, il semblerait que l’injection de céfuroxime en intra camérulaire diminue l’incidence des endophtalmies post-opératoires puisque nous sommes en dessous des résultats des études les plus récentes (notant une incidence d’endophtalmies variant de 1/ 1 000 à 6/1 000). Cette injection nécessite une préparation simple en pharmacie et reste un geste chirurgical reproductible et facile à réaliser. La généralisation de cette pratique devra révéler la fréquence des TASS, extrêmement rare dans notre étude… Conclusion : La facilité de réalisation des injections intra-camérulaires en fin d’intervention de chirurgie endoculaire devrait permettre une généralisation de cette pratique afin de réduire le risque d’endophtalmies post-opératoires.
Introduction : La chirurgie de la cataracte évolue vers des incisions de plus en plus réduites avec des implants adaptés. Des complications liées à l’étanchéité de la cicatrice et au déplacement secondaire de l’implant sont néanmoins possibles. Matériels et Méthodes : Nous rapportons le cas de 2 patients ayant bénéficié d’une chirurgie de la cataracte en ambulatoire par phakoémulsification coaxiale avec micro-incision (2,2 mm) et mise en place d’un implant monobloc injectable en acrylique hydrophobe dans le sac capsulaire. Cas N°1 : Lors de la visite de sortie à la 8e heure est constatée une athalamie avec capture de l’optique en avant du plan irien, blocage pupillaire avec hypertonie. Une iridotomie au laser ND : Yag a permis la levée du blocage pupillaire, l’optique de l’implant étant repassée en chambre postérieure après dilatation. Cas N°2 : Lors de la visite de sortie à la 6 e heure est constatée une athalamie avec capture de l’optique. Il existe une hypotonie avec fuite d’humeur aqueuse au niveau de la cicatrice cornéenne. Une réintervention a été nécessaire pour réintégration de l’optique dans le sac capsulaire et complément de suture de la porte d’entrée. Discussion : L’origine de ces complications nous paraît être un défaut d’étanchéité entraînant une athalamie suivie d’une luxation en chambre antérieure de l’optique de l’implant. En effet, la réduction de la largeur des incisions n’est pas nécessairement un gage d’étanchéité. La faible rigidité associée à l’absence d’angulation postérieure d’implants injectables adaptés à ces micro-incisions pourraient faciliter ce déplacement en chambre antérieure de l’optique, lors d’une athalamie. L’intérêt et le moment de la visite post-opératoire après chirurgie de la cataracte restent des sujets controversés. Dans nos 2 observations, la visite de sortie nous a permis de dépister des complications précoces nécessitant un geste thérapeutique. Conclusion : La diminution de la taille des incisions de cataracte n’a pas réglé le problème de l’étanchéité des cicatrices et leurs conséquences potentiellement graves.
121 Surveillance des patients de plus de 65 ans sous hydroxychloroquine au long cours et ERG multifocal. Multifocal ERG in patients over 65 years receiving long-term hydroxychloroquine treatment. INGSTER MOATI I*, BUI QUOC E, ORSSAUD C, SCHMITT D, LE NEINDRE P, DURY S, DUFIER JL, ROCHE O (Paris) Introduction : Il est bien connu que l’âge (supérieur à 65 ans) constitue un des facteurs de risque de la rétinopathie iatrogène à l’hydroxychloroquine (HCQ). D’autre part, plusieurs études ont récemment montré que l’ERG multifocal représente l’examen de détection objectif le plus précoce de cette atteinte, à un stade où elle est encore réversible. De plus, le relevé du champ visuel central utilisé pour cette surveillance reste un examen subjectif qui peut s’avérer de réalisation difficile chez le sujet âgé. Le but de notre étude prospective a donc été d’évaluer la faisabilité de l’ERG multifocal chez les sujets de plus de 65 ans sous hydroxychloroquine au long cours. Matériels et Méthodes : Ont été inclus dans cette étude tous les patients de plus de 65 ans se présentant pour surveillance d’hydroxychloroquine depuis le 1 er janvier 2007 sans signe clinique d’intoxication rétinienne à l’hydroxychloroquine et ayant une acuité visuelle supérieure ou égale à 7/10 e. Chaque patient a bénéficié d’un examen ophtalmologique clinique, d’un champ visuel central ainsi que d’un ERG multifocal. La qualité technique de l’ERG multifocal a été évaluée par le niveau du bruit de l’ERG multifocal recueilli sur chaque œil. Résultats : Vingt-huit patients, âgés de 65 à 87 ans ont été inclus. Aucun de ces patients n’a présenté d’intoxication pré clinique pendant la durée de l’étude. Une patiente n’a pas pu effectuer l’ERG multifocal en raison d’un tremblement important. Pour les 27 autres patients, la moyenne du bruit est de 5 μ V (s = 3 μ V) : 14 patients (53 %) ont eu une qualité technique d’ERG multifocal satisfaisante sur les 2 yeux ; 7 (25 %) une qualité technique satisfaisante pour l’un des yeux testé et médiocre pour l’autre et 6 (22 %) patients ont eu une qualité technique médiocre sur les 2 yeux. Discussion : Ces résultats montrent que l’âge n’est pas un facteur limitatif à la pratique de l’ERG multifocal puisque celui-ci s’est révélé de qualité technique satisfaisante pour l’un des 2 ou les 2 yeux chez plus 75 % des patients. Conclusion : L’ERG multifocal doit être inclus dans la prévention de la rétinopathie chez les sujets âgés sous hydroxychloroquine d’autant plus que ceux-ci
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114 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie
J. Fr. Ophtalmol.