Rétinopathie diabétique 265 La dysversion papillaire chez les patients congolais. Tilted disc syndrome in congolese patients. KAIMBO WA D* (Kinshasa, République démocratique du Congo)
But : Déterminer la fréquence relative ainsi que les caractéristiques cliniques de la dysversion papillaire chez les patients Congolais. Matériels et Méthodes : Une étude transversale et descriptive des patients avec le diagnostic de dysversion papillaire dans une clinique d’ophtalmologie générale durant la période allant de janvier 2005 à août 2008. Chaque patient a subi un examen ophtalmologique de routine et un relevé du champ visuel au périmètre de Goldmann. Le diagnostic de dysversion papillaire a été basé sur l’examen de fond d’œil dilaté avec la loupe de 78 D ou 90 D et une photographie du fond d’œil. Résultats : Durant la période d’étude, 4 600 patients ont été examinés et 30 patients (57 yeux) ont présenté un diagnostic de dysversion papillaire ; ce qui donne une fréquence relative de 0,6 %. L’âge moyen des patients a été de 42 ans ± 15 (limites, 16 à 66 ans). La répartition en fonction du sexe a été la suivante : 12 patients (40 %) de sexe masculin et 18 patients (60 %) de sexe féminin. L’atteinte a été surtout bilatérale (95 %). L’acuité visuelle moyenne a été de 7,5/10. La réfraction moyenne a été de – 2,13 dioptries. L’astigmatisme moyen a été de 0,73 dioptrie. La pression intraoculaire a été de 13.2 mm Hg. La myopie avec ou sans astigmatisme a été retrouvée dans 50 % des cas. Dans la plupart des cas, l’atrophie péripapillaire a été retrouvée. Discussion : La fréquence de la dysversion papillaire trouvée dans cette étude est comparable à celles reportées dans les études réalisées en population générale. La prédominance féminine semble également ressortir dans cette étude. Conclusion : Cette étude montre que la dysversion papillaire est trouvée dans toutes les races et confirme les données de la littérature quant à la fréquence et aux caractéristiques cliniques.
266 Spécificité de l’expression et de la maturation de la chromogranine B et des peptides dérivés dans la rétinopathie diabétique. A specific expression and processing for chromogranin B and derived peptides in the human’s vitreous humour consecutive to diabetic retinopathy. GAUCHER D*, FOUNIER I, SALEH M, SPEEG-SCHATZ C, BOURCIER T, METZ MH (Strasbourg)
Introduction : La chromogranine B est une protéine abondante dans les tissus endocriniens et nerveux. Les dérivés peptidiques de la chromogranine B ont rôle neuro-modulateur mal connu et auraient des propriétés chimiotactiques et antibactériennes. Le but de cette étude expérimentale était de vérifier la présence de hromogranine B dans le corps vitré humain et d’étudier son profil d’expression et de maturation dans la rétinopathie diabétique (RD). Matériels et Méthodes : Des prélèvements vitréens ont été réalisés sur des yeux atteints de RD (n = 5) et sur des yeux témoins, opérés pour trous maculaires (n = 4) ou membranes épirétiniennes (n = 4). La concentration de chromogranine B soluble a été mesurée sur les prélèvements par la méthode de Bradford. L’isolement de la chromogranine B et de ses dérivés peptidiques a été obtenu par chromatographie liquide à haute performance (HPLC). L’immuno-détection de ces peptides a été réalisée par dot blot à l’aide d’anticorps spécifiques. Enfin, l’identification des peptides a été obtenue par détection en spectrométrie de masse et par séquençage automatique d’Edman. Résultats : La chromogranine B était présente dans tous les vitrés prélevés. La concentration en chromogranine B soluble était significativement plus élevée dans les yeux avec rétinopathie diabétique (3,64 μg/μL +/– 1.48) que dans les vitrés témoins (0,7 μg/μL +/– 0,46) (test t, p < 0.01). Les peptides dérivés de la chromogranine B exprimés dans la rétinopathie diabétique avaient une masse moléculaire apparente correspondant à de longs fragments (72,8 kDa +/– 21.48) ; celle des dérivés de la chromogranine B dans les yeux témoins correspondait à de courts fragments protéiques (21,75 kDa +/– 6.24) (test t, p < 0.01). Discussion : Le taux de chromogranine B est augmenté dans le vitré des patients atteints de rétinopathie diabétique. Des lésions de la barrière hémato-rétinienne ou une surexpression de chromogranine B pourraient expliquer ce résultat. La maturation de la chromogranine B semble atténuée dans la rétinopathie diabétique, du fait probablement de modifications post-traductionnelles (glycation, glycosylation) et/ou d’une diminution des enzymes de l’environnement de la chromogranine B. Conclusion : D’autres investigations doivent être menées pour comprendre les processus de maturation et les éventuels rôles de la chromogranine B et de ses dérivés dans la rétinopathie diabétique.
267 Effet du Candesartan en prévention primaire et secondaire de la rétinopathie diabétique : Programme DIRECT. Evaluation of Candesartan on the incidence and progression of diabetic retinopathy (DIRECT Trial). MASSIN P* (Paris), CHARBONNEL B (Nantes)
Introduction : Les résultats de travaux antérieurs suggèrent que le blocage du système rénine angiotensine aurait un intérêt dans le traitement de la rétinopathie diabétique. Le but de ce programme est de déterminer les effets du Candesartan sur l’incidence (PREVENT I) et la progression de la RD (PROTECT 1 et 2). Matériels et Méthodes : Trois études randomisées, multicentriques, en doubleaveugle, contrôlées versus placebo en 2 groupes parallèles. Les patients ont été suivis pendant 4 ans. Dans Prevent-1, ont été randomisés 1 421 diabétiques de type 1 sans RD. Dans PROTECT 1 et PROTECT 2 ont été inclus 1 905 diabétiques de type 1 et 1 905 diabétiques de type 2 respectivement, normo-albuminuriques, normo-tendus ou légèrement hypertendus traités. Ils ont reçu une dose cible de 32 mg de Candesartan ou un placebo. Les critères principaux d’évaluation étaient l’incidence et la progression de la rétinopathie diabétique définies par une évolution d’au moins 2 stades et au moins 3 stades respectivement sur l’échelle « Early Treatment of Diabetic Retinopathy Study » (ETDRS). La régression de la RD, définie par une amélioration constante d’au moins 2 stades de la rétinopathie diabétique ou une amélioration d’au moins 3 stades ETDRS, était un critère secondaire prédéfini. Résultats : Chez les diabétiques de T1, le Candesartan a réduit l’incidence de la rétinopathie diabétique de 18 % (p = 0•0508), mais n’a eu aucun effet sur la progression. Cependant, dans une analyse post-hoc où l’incidence a été définie par un changement d’au moins 3 stades, le Candesartan a réduit significativement le risque de survenue de la rétinopathie diabétique de 35 % (p = 0.003). Chez les diabétiques de T2, le risque de progression a été réduit de 13 % en faveur du Candesartan (p = 0.20). La régression des lésions rétiniennes a été significativement plus importante (34 %) dans le groupe Candesartan (p = 0.009) et ce même après ajustement pour l’ancienneté du diabète et la pression artérielle. Discussion : Ces résultats suggèrent un rôle du système rénine angiotensine dans la pathogénie de la rétinopathie diabétique. Conclusion : Le Candesartan permet de réduire l’incidence de la rétinopathie diabétique et induit la régression de cette maladie. En revanche, son bénéfice sur la progression de la rétinopathie diabétique n’a pas pu être mis en évidence dans ce programme.
268 Effet de l’injection intra-vitréenne de triamcinolone sur l’œdème maculaire diabétique : corrélations anatomo-cliniques. Effect of intravitreal triamcinolone injection on diabetic macular edema: anatomo-clinical correlations. LECLEIRE COLLET A*, POURNARAS JA, ERGINAY A, GAUDRIC A, MASSIN P (Paris)
Introduction : Le but de l’étude est d’évaluer l’effet d’une injection intravitréenne de triamcinolone sur les paramètres anatomiques et fonctionnels rétiniens, et de corréler ces paramètres entre eux, chez des patients présentant un œdème maculaire diabétique réfractaire. Matériels et Méthodes : Sept patients diabétiques (8 yeux) présentant un œdème maculaire diabétique diffus cystoïde réfractaire ont reçu une injection intravitréenne de 4 mg de triamcinolone. Tous les patients ont bénéficié, avant et 1 mois après l’injection, d’une acuité visuelle ETDRS, de l’étude de la sensibilité au contraste (méthode de Pelli-Robson), et d’un examen par Stratus et par Cirrus Optical Coherence Tomography (OCT). Résultats : Les score ETDRS, sensibilité au contraste, épaisseur fovéolaire, épaisseur maculaire centrale, volume maculaire à l’OCT Cirrus étaient respectivement de 48 ; 0,88 ; 585 ; 548 ; 11,3 avant injection et 51 ; 1,13 ; 356 ; 370 ; 9,2 après injection. Avant l’injection, le score ETDRS et la sensibilité au contraste étaient faiblement corrélés entre eux, et le score ETDRS était mieux corrélé aux données OCT que la sensibilité au contraste. Après l’injection, le score ETDRS et la sensibilité au contraste étaient mieux corrélés, et la sensibilité au contraste était mieux corrélée aux données OCT que le score ETDRS. Le score ETDRS et le nombre d’yeux présentant un signal visible de la ligne des photorécepteurs étaient non significativement augmentés, tandis que la sensibilité au contraste et les épaisseurs et volume maculaires étaient significativement améliorés. Discussion : L’amélioration de la sensibilité au contraste est plus importante que celle de l’acuité visuelle après injection. Le test de Pelli-Robson évalue la capacité visuelle dans les bas contrastes et fréquences spatiales, et reflète mieux la capacité visuelle quotidienne que l’acuité visuelle. Conclusion : En cas d’œdème maculaire diabétique réfractaire, les paramètres anatomiques et fonctionnels semblent faiblement corrélés entre eux, en pré et post-injection. Après l’injection, l’amélioration de la sensibilité au contraste est plus importante que celle de l’acuité visuelle, suggérant que l’évaluation seule de l’acuité
1S90
115 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie
J. Fr. Ophtalmol.