11e congrès de Pneumologie de Langue Française
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Quatrième transplantation pulmonaire pour bronchiolite oblitérante chez un patient atteint de mucoviscidose
Fonction endothéliale et capacité d’exercice après transplantation pulmonaire
M.A. Kazi Tani, A.C. Métivier, M. Canuet, M.A. Weiller, V. Rosner, G. Massard, R. Kessler Centre de transplantation pulmonaire, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, France.
Malgré l’augmentation des taux de survie des patients transplantés pulmonaires, plus de 50 % d’entre eux développent une bronchiolite oblitérante à 5 ans. La seule option thérapeutique reste, dans les cas sévères, une retransplantation, même si cette pratique reste controversée. Nous rapportons le cas d’un patient atteint de mucoviscidose qui a été transplanté par greffe bipulmonaire en 1990, à l’âge de 16 ans. Une greffe cardio-pulmonaire est réalisée en 1991 pour défaillance du greffon. Il présente une bronchiolite oblitérante en 1995 nécessitant une 3e greffe mono-pulmonaire gauche. Une 4e greffe monopulmonaire droite a pu être réalisée le 3 octobre 2005 pour évolution terminale d’une bronchiolite oblitérante au stade d’insuffisance respiratoire sévère. L’intervention chirurgicale s’est déroulée dans des conditions techniques satisfaisantes. Le recours à une assistance circulatoire extracorporelle n’a pas été nécessaire et le suivi postopératoire a été simple avec une extubation possible dans les 24 premières heures. Malgré les multiples greffes précédentes, il n’y a pas eu d’immunisation. Le patient a présenté un rejet 3 mois après cette 4e greffe, traité par anticorps antilymphocytaires. Le dépistage des anticorps anti-HLA de classe I et II reste négatif. Actuellement, ce patient ne présente pas de récidive de bronchiolite. Au vu de cette observation, des retransplantations pulmonaires multiples sont possibles sans difficultés majeures, dans des cas très sélectionnés.
46 Morbidité, mortalité et qualité de vie après chirurgie thoracique pour cancer bronchique : quelles relations avec les épreuves fonctionnelles respiratoires ? L. Greillier, F. Barlesi, A. Loundou, K. Barrau, P. Thomas, P. Auquier Université de la Méditerranée, Assistance Publique Hopitaux de Marseille, Pôle Thorax et EA 3279, Marseille, France.
Introduction : Malgré une sélection initiale des patients, le traitement chirurgical du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) expose à des complications postopératoires potentiellement létales. Il détériore également la qualité de vie (QDV) des patients, sans pour autant leur garantir systématiquement une survie prolongée. Objectif : Déterminer la capacité des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) préopératoires à prédire la « qualité de la période postopératoire » (QPPO) des patients traités chirurgicalement pour un CBNPC. Patients et méthodes : Dans cette étude prospective, l’analyse de la QPPO comprenait l’évaluation de la mortalité et de la morbidité postopératoires (MMPO), de la survie globale (SG) et de la QDV (PGWBI et EORTC QLQC30) à 30 jours et à 90 jours après la chirurgie. Résultats : Au total 94 patients ont été inclus dans l’étude. Les valeurs des RVA, de la CV lente (CVL), de la CPT et du KCO ont été statistiquement corrélées à la MMPO. Les valeurs de la CPT, du VEMS et de la CVL, exprimées en % des valeurs théoriques, ont été corrélées à la SG. Par contre, aucune corrélation n’a été établie entre les résultats des EFR et la QDV postopératoire. Conclusion : Les EFR sont un outil simple, pragmatique et largement diffusé auprès des cliniciens, capables de prédire les aspects quantitatifs de la QPPO, mais étaient insuffisantes, dans cette étude, pour en aborder l’aspect qualitatif.
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Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 1S7-1S30
O. Rouyer, S. Talha, F. Lebourg, A.C. Metivier, M.A. Weiller, S. Doutreleau, P. Dimarco, A. Charloux, G. Massard, F. Piquard, B. Geny, R. Kessler Service de Physiologie et d’Explorations Fonctionnelles et Service de Pneumologie, Strasbourg, France.
Objectif : Déterminer si une dysfonction endothéliale peut rendre compte d’une éventuelle diminution de la capacité d’exercice après transplantation pulmonaire, comme cela a été décrit après transplantation cardiaque. Méthodes : Dix transplantés uni- ou bipulmonaires (37 ± 17 mois après la greffe) et 10 témoins appariés quant à l’âge (46 ± 2 ans) et au poids et présentant une fonction cardiaque normale (fraction d’éjection ventriculaire gauche 59 ± 4 vs 65 ± 6 %) et une absence de bronchiolite oblitérante (VEMS ± 10 % de la meilleure valeur post-greffe), ont réalisé un test de marche de 6 minutes. Leur fonction endothéliale a été déterminée par échographie humérale, à jeun, en mesurant la dilatation flux dépendante (DFD), obtenue après une ischémie brachiale complète de 5 minutes. Résultats : La distance parcourue lors du test de marche est significativement diminuée chez les transplantés (456 ± 16 vs 662 ± 20 mètres). Mais, la DFD est similaire dans les deux groupes (11,3 ± 2,1 vs 10,6 ± 1,1 %, chez les transplantés et les témoins, respectivement). Conclusions : Malgré un traitement immunosuppresseur similaire à celui des transplantés cardiaques, les transplantés pulmonaires présentent une fonction endothéliale normale. La limitation de leur capacité d’exercice ne s’explique donc pas par une dysfonction endothéliale.
48 La transplantation pulmonaire améliore-t-elle la survie des patients BPCO ? G. Thabut, P. Ravaud, J. Christie, M. Fournier, O. Brugiére, G. Leséche, H. Mal, Y. Castier, R. Porcher Service de Pneumologie, Service de Chirurgie Thoracique, Unité Inserm U700, Hôpital Bichat ; DBIM, Hôpital Saint-Louis, Paris, France ; University of Pennsylvania, Philadelphia, USA.
Rationnel : La BPCO représente la moitié des indications de transplantation pulmonaire (TP). L’objectif de cette étude est d’analyser le bénéfice de la TP sur la survie de ces patients. Méthodes : Les données des patients présentant une BPCO (critères GOLD) inscrits sur liste de TP aux États-Unis entre 1988 et 2004 ont été analysées (registre UNOS). La survie sur liste et après TP a été modélisée conditionnellement à la valeur des facteurs pronostiques mesurés à l’inscription. Nous avons simulé la survie de cohortes virtuelles de patients en fonction de la valeur de ces facteurs pronostiques, suivant qu’une TP était réalisée ou non. Résultats : 8 182 patients BPCO ont été inscrits sur liste de transplantation ; 5 873 ont été greffés. Les simulations réalisées ont mis en évidence de nombreux sous-groupes de patients bénéficiant de la TP. Dans la plupart des cas, le bénéfice de la TP devenait apparent 2 à 3 ans après l’inscription sur liste. La transplantation bipulmonaire conférait un bénéfice supérieur à celui de la transplantation mono-pulmonaire. La PAPs, le VEMS, la nécessité d’une oxygénothérapie, la distance parcourue en 6 minutes et le statut diabétique apparaissaient comme des déterminants majeurs du bénéfice de la TP. Conclusion : La TP confère un gain de survie à certains sous-groupes de patients atteints de BPCO.