COMMUNICATIONS AFFICHÉES NEURO-OPHTALMOLOGIE 555
557
Chordome du clivus révélé par une paralysie de la sixième paire crânienne. Clival chordoma presenting as acute esotropia due to abducens palsy. GORBEL M*, CHAHED N, MZERGUI M, SLIM B, ROUIS M, DAAMI A, BEN RAYANA N, YACOUBI S, BEN HADJ HAMIDA F (Sousse, Tunisie)
Arachnoïdocèle intra- et supra-sellaire comprimant les 2 nerfs optiques. Intra and supra sellar arachnoidal cyst compressing both optic nerves. CORNAND E*, DARRASON G, HADJADJ E, DENIS D (Marseille)
Introduction : Le chordome est une pathologie tumorale rare qui se développe le long du névraxe. L’atteinte ophtalmologique est représentée par la paralysie de la 6 e paire crânienne. À partir d’une observation d’un chordome du clivus révélé par une paralysie du VI, nous rappelons les différentes manifestations cliniques, la fréquence de l’atteinte oculaire et sa pathogénie, les traitements proposés et le pronostic. Observation et Méthodes : Monsieur Kamel G, âgé de 18 ans, a consulté en urgence pour diplopie horizontale. L’interrogatoire a montré que la symptomatologie a commencé, depuis 6 mois, par des troubles de la mastication et une dysarthrie avec un amaigrissement et des troubles de la conscience. Mais c’est l’atteinte oculaire qui a motivé la consultation. Il existait une ésotropie minime avec limitation de l’abduction, avec une paralysie du VI gauche au test de Lancaster. Le reste de l’examen ophtalmologique est normal. L’examen général révèle également une paralysie de la XIIe paire crânienne, des signes d’irritation pyramidale avec hypo-esthésie du membre supérieur gauche. La TDM cérébrale met en évidence un processus tumoral ostéolytique du clivus et du corps du sphénoïde évoquant un chordome du clivus. L’IRM cérébrale a confirmé le diagnostic. Une chirurgie d’exérèse tumorale a été ensuite réalisée. L’examen anatomopathologique a confirmé le diagnostic de chordome. En post-opératoire, un mois après, la paralysie du VI persistait. Une radiothérapie complémentaire est prévue. Discussion : Les chordomes sont des tumeurs osseuses rares. Elles représentent 0,1 % des tumeurs cérébrales primitives. La localisation la plus fréquente est celle du clivus (60 % des cas). Elles surviennent le plus souvent entre la 3 e et la 5e décennie. Selon les cas, la symptomatologie est neurologique, musculaire, osseuse, crânienne ou cervicale. La paralysie acquise bilatérale ou unilatérale du VI peut être le premier signe du chordome du clivus. Sa fréquence est évaluée à 46 % des patients. L’IRM paraît être la technique de choix pour le diagnostic et l’orientation thérapeutique. Le traitement est basé sur l’association de la chirurgie et la radiothérapie. Le pronostic au long terme est émaillé de récidives fréquentes après la résection chirurgicale. Le potentiel métastasique de ces tumeurs est également de plus en plus reconnu. Conclusion : Les chordomes du clivus sont des tumeurs rares. L’atteinte ophtalmologique est représentée essentiellement par les paralysies uni- ou bi-latérales de la sixième paire crânienne qui peuvent être révélatrices. Le pronostic est émaillé de récidives fréquentes.
556 Un macro-adénome hypophysaire entraînant une atrophie optique d’un œil et un œdème papillaire de l’autre œil. Hypophysis macro-adenoma with optic atrophy and papilledema. ERRERA MH*, BUFFET S, COHEN R, BUI T, CHAINE G, DUMAS P (Bobigny) Introduction : Les macro-adénomes de l’hypophyse peuvent être responsables d’atteinte du nerf optique. Nous rapportons un cas d’atrophie optique d’un œil associée à un œdème papillaire de l’autre œil ayant entraîné la découverte d’un macroadénome de l’hypophyse. Observation et Méthodes : Nous rapportons le cas d’un homme de 56 ans ayant présenté une baisse d’acuité visuelle remontant à 1 mois et demi. Dans ses antécédents, on note une atrophie optique de l’autre œil remontant à 10 ans. Le reste de l’examen est normal chez un patient diabétique et hypertendu. Le macro-adénome de l’hypophyse a été révélé par imagerie cérébrale, scanner et imagerie par résonance magnétique encéphalique. L’imagerie par résonance magnétique montrait une masse hypophysaire supra-sellaire développée au contact du chiasma optique avec discret refoulement du nerf optique gauche et du chiasma de ce côté. Il débordait latéralement vers les 2 sinus caverneux entraînant une asymétrie des flux veineux. Discussion : Le macro-adénome hypophysaire est responsable de l’atrophie du nerf optique et de l’œdème papillaire par 2 mécanismes possibles : le premier, par envahissement des sinus caverneux, le deuxième par syndrome de Foster-Kennedy responsable d’une atrophie optique par compression locale d’un côté et d’œdème papillaire par hypertension intra-crânienne de l’autre côté. Conclusion : Plusieurs mécanismes anatomiques peuvent expliquer la baisse d’acuité visuelle dans le cadre d’un adénome hypophysaire.
Introduction : L’arachnoïdocèle est exceptionnellement compressif. Nous rapportons le cas d’une compression des 2 nerfs optiques par une arachnoïdocèle de la région sellaire. Observation et Méthodes : Nous rapportons le cas d’une patiente de 74 ans suivie dans le service depuis 5 ans pour surveillance d’un DNID. Observation : Depuis 1 an, la patiente présente une diplopie monoculaire gauche avec aggravation progressive d’une baisse d’acuité visuelle à gauche (4/10 e P3 à 2/ 10e P8 en 1 an). Le champ visuel montre une aggravation progressive aux 2 yeux (élargissement de la tache aveugle atteignant la zone de vision centrale). Au fond d’œil, on note une discrète dysversion papillaire, pas de rétinopathie diabétique. L’ERG est normal. Les PEV retrouvent un allongement des latences et une diminution des amplitudes aux 2 yeux (OG > OD). Un bilan neuro-radiologique (TDM, IRM) retrouve un arachnoïdocèle avec 2 portions, intra et supra sellaire. La patiente est adressée en neurochirurgie. Discussion : Les archnoïdocèles sont habituellement asymptomatiques et exceptionnellement compressifs. L’aggravation progressive de cette compression des 2 nerfs optiques pose le problème de l’indication opératoire. Celle-ci est rendue complexe par la localisation de la tumeur et l’âge de la patiente. Conclusion : Les patients présentant une aggravation des troubles visuels doivent bénéficier d’un bilan neuro-radiologique. Des lésions habituellement asymptomatiques peuvent ainsi être découvertes et prises en charge en milieu neuro-chirurgical.
558 Manifestations oculaires de l’intoxication aiguë au méthanol : à propos d’une intoxication de masse au Cameroun. Ocular manifestations of acute methanol intoxication: report of a massive intoxication in Cameroon. MOUSSALA M*, FOTSO JM, NJAMSHI A, ESIENE A (Yaoundé, Cameroun) But : Rapporter les manifestations générales et oculaires d’une catastrophique intoxication au méthanol, survenue à la fin de l’année 1997 au Cameroun. Matériels et Méthodes : L’étude est descriptive et concerne le diagnostic et le suivi de patients intoxiqués au méthanol. Elle s’est déroulée à Yaoundé et sa banlieue. L’identification de l’intoxication a été le fait de l’analyse d’échantillons saisis par les autorités sanitaires et administratives au sein des communautés ayant fait l’usage digestif d’un alcool frelaté, lors de rassemblements aux motifs divers. Une enquête a été menée sur l’issue vitale des patients demeurés au sein de la communauté et dans les services d’urgences. Les patients ayant survécu à l’intoxication ont été l’objet d’un suivi ophtalmologique. Résultats : L’enquête a identifié officiellement une cinquantaine de décès susceptibles d’être imputés à cette intoxication. Les échantillons d’alcool frelaté comportaient une proportion d’alcool éthylique comprise entre 0,9 % et 1,4 %. L’alcool méthylique représentait un pourcentage compris entre 32,9 % et 51,6 %. Le suivi ophtalmologique a concerné 28 patients ayant survécu à l’intoxication. Leur âge moyen était de 44,5 ± 11,6 ans, avec une prédominance masculine (11H/3F). Les malades ont été vus par l’ophtalmologiste 20 jours en moyenne après l’intoxication. Une cécité s’est développée chez 82 % des patients. Discussion : Une meilleure prise en charge des intoxications au méthanol réduirait probablement le taux de morbidité face à cette pathologie dans l’environnement de l’étude. Il pourrait aussi limiter le nombre de cécités imputables à cette intoxication. Conclusion : Il conviendrait aussi, de veiller à la mise en place de conditions optimales, pour la fabrication et le contrôle de la distillation des alcools de fabrication artisanale.
559 Neuropathie optique à la Cordarone® : à propos d’un cas. Amiodarone-induced optic neuropathy: a case report. OULED MOUSSA R*, MERCER P, MAALOUF T, GEORGE JL, ANGIOI K (Nancy) Introduction : Nous rapportons un cas de neuropathie optique à la Cordarone® s’intégrant dans une polyneuropathie avec atteinte sensitivo-motrice des membres supérieurs et inférieurs. Observation et Méthodes : Il s’agit d’un patient de 52 ans ayant bénéficié d’un traitement par Cordarone® dans les suites d’une chirurgie de pontage coronarien
1S302
111 e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie
J. Fr. Ophtalmol.