COMMUNICATIONS AFFICHÉES NEURO-OPHTALMOLOGIE Discussion : Ce jeune homme présentait une pathologie récurrente à tropisme neuro-ophtalmologique pur. Les bilans répétés n’ont apporté aucun argument pour une maladie systémique et notamment une sarcoïdose. La recherche d’une mitochondriopathie est négative. L’absence d’atteinte médullaire n’a jamais permis de porter le diagnostic de maladie de Devic. La dissémination dans l’espace et dans le temps faisait discuter le diagnostic de sclérose en plaques versus un CRION syndrome (Chronic Relapsing Inflammatory Optic Neuropathy). Une sclérose en plaques restait très atypique par la sévérité des neuropathies optiques rétro bulbaires, le tropisme purement ophtalmologique, l’absence de synthèse intrathécale d’immunoglobulines et surtout l’absence de lésions démyélinisantes de la substance blanche aux IRM répétées du névraxe. Ce n’est qu’après dix ans d’évolution qu’une IRM encéphalique permet d’ajouter aux critères cliniques des critères radiologiques pour le diagnostic de sclérose en plaques. Conclusion : Cette présentation inhabituelle de sclérose en plaques avec un tropisme purement neuro-ophtalmologique particulièrement sévère et l’apparition très retardée de lésions démyélinisantes de la substance blanche encéphalique, souligne une nouvelle fois l’hétérogénéité clinique de cette maladie et des lésions neuropathologiques sous-jacentes.
579 La neuromyélite de Devic. Neuromyelitis of Devic. HAMZY R*, MOUSSAIR A, LAMARI H, LAHBIL D, EL KETTANI A, RAIS L, ZAGHLOUL K (Casablanca, Maroc) Introduction : La neuromyélite de Devic est une maladie démyélinisante auto immune rare qui associe une névrite optique et une myélite transverse. Longtemps considérée comme une forme de sclérose en plaques, elle en constitue désormais le principal diagnostic différentiel. Matériels et Méthodes : Nous rapportons quatre observations de patients âgés respectivement de 14, 18, 27 et 37 ans, dont trois femmes et un homme. Résultats : Deux patients ont présenté une neuropathie optique et une paraparésie. Le troisième patient a présenté une neuropathie optique et une tétraplégie, le quatrième patient une neuropathie optique bilatérale et une paraplégie. L’IRM cérébrale et médullaire a montré des plaques de démyélinisation dans deux cas, elle était normale dans les deux autres cas. L’évolution sous traitement : bolus de corticoïdes relayé par une corticothérapie orale était marqué dans trois cas par l’installation d’une atrophie optique avec une acuité visuelle inférieure à 3/10. Dans un cas l’évolution était favorable avec une acuité visuelle finale à 7/10. Les patients sont suivis avec un recul de 2 ans. Aucun n’a présenté de poussée ultérieure. Discussion : Les auteurs discutent les aspects cliniques de cette affection dont le diagnostic repose sur des arguments cliniques, radiologiques et biologiques, et dont l’évolution reste imprévisible car aucun traitement n’a donné ses preuves à nos jours. Conclusion : La neuromyélite de Devic est une affection d’étiopathogénie inconnue qui engage le pronostic fonctionnel et vital imposant une prise en charge précoce et adaptée.
été rapportés dans la littérature. L’exclusion d’une autre cause possible, la similitude de la clinique dans les trois cas ainsi que la positivité de la sérologie à IgM rendent ce diagnostic très probable. Conclusion : Nos trois cas doivent rappeler cette étiologie dans les causes de névrite optique parmi les patients potentiellement exposés.
581 Le Chikungunya et l’œil : données acquises au cours de l’épidémie de La Réunion. The Chikungunya and the eye: elements acquired during Chikungunya disease outbreak in Reunion island. SERMENT M* (Tours), ROCHE J, DE MONREDON J (Saint-Denis, La Réunion), STOPEK D, GITTEAU LALA E, PISELLA PJ (Tours) Introduction : L’épidémie liée au virus du Chikungunya sur l’île de La Réunion a touché plus de 250 000 personnes en quelques mois. Des formes émergentes de cette maladie ont été identifiées et nous ont permis d’observer plusieurs manifestations ophtalmologiques originales. Objectifs et Méthodes : L’infection par le virus du Chikungunya se manifeste, après une incubation de 4 à 7 jours, par une forte fièvre associée à des céphalées, des arthralgies et des myalgies. Une éruption cutanée est fréquente. Nous rapportons les cas de trois patients adressés par leur médecin traitant, pour exploration d’une symptomatologie neuro-ophtalmologique dans le cadre d’une infection à Chikungunya. Observation : Le premier patient, une femme de 57 ans, a présenté une paralysie du sixième nerf crânien droit spontanée, survenue une semaine après un épisode fébrile accompagné d’arthralgies. L’ensemble du bilan étiologique neuro-ophtalmologique était négatif ; l’analyse sérologique a confirmé l’infection récente par le virus du Chikungunya. Une deuxième patiente âgée de 71 ans a présenté le même tableau clinique avec une paralysie du sixième nerf crânien gauche, trois semaines après une infection à Chikungunya confirmée. Le troisième patient était un homme de 65 ans, diabétique, qui a présenté une baisse brutale d’acuité visuelle en rapport avec un œdème papillaire unilatéral isolé, un mois après l’épisode viral aigu confirmé sérologiquement. Dans les 2 premiers cas l’évolution a été spontanément favorable avec régression complète et rapide des troubles. Aucune autre étiologie n’a été retrouvée. Discussion : Le Chikungunya est un alphavirus qui possède probablement un tropisme neurologique ; celui-ci pourrait expliquer la survenue d’atteinte des nerfs optiques et oculomoteurs. D’autres syndromes observés dans ce contexte viral vont dans ce sens (Guillain-Barré, méningo-encéphalite). Cependant l’implication directe du virus dans ces atteintes n’a pas été prouvée. Conclusion : L’épidémie liée au virus du Chikungunya qui a touché la population réunionnaise a permis l’observation de manifestations neuro-ophtalmologiques jusqu’alors non décrites chez des patients infectés. Un important travail de recherche sur les mécanismes d’action du virus en a découlé dans le but d’améliorer la prise en charge préventive et thérapeutique.
582 580 Névrite optique et dengue : à propos de trois cas en Guadeloupe. Optical neuritis and dengue fever: about three cases in Guadeloupe. BERAL L*, DAVID T (Pointe-à-Pitre)
Tuberculose conjonctivo-palpébrale compliquée d’une névrite optique : à propos d’un cas. Conjonctivo-palpebral tuberculosis complicated by an optical neuritis: a case report. MAZARI F* (Alger, Algérie)
Introduction : La dengue est une arbovirose endémique dans les pays tropicaux. Quatre virus du groupe des flaviviridiae peuvent être en cause ; ils sont transmis par des moustiques du genre Aedes. Généralement bénigne, elle peut avoir des complications graves. Matériels et Méthodes : Nous décrivons trois cas de névrites optiques (bilatérale pour deux d’entre elles, et unilatérale dans l’autre) survenues au décours d’un épisode aigu de dengue. Les trois patients (une femme de 40 ans et deux hommes de 49 et 60 ans) se sont présentés entre novembre 2005 et octobre 2006 pour une baisse d’acuité visuelle rapidement progressive (bilatérale pour deux d’entre eux et unilatérale pour l’autre). L’examen biomicroscopique retrouvait uniquement un œdème papillaire (bilatéral dans deux cas, et unilatéral dans l’autre). Résultats : Un bilan diagnostique exhaustif biologique et radiologique s’avérait normal pour ces trois patients. Seule la sérologie de la dengue s’est révélée positive à IgM, confirmant un épisode de dengue aiguë. Discussion : La dengue (et son atteinte oculaire) reste mal connue dans les pays tempérés, notamment en France. Elle est fréquente dans les régions tropicales, notamment aux Antilles. Seulement trois cas de névrite optique après dengue ont
Introduction : La localisation oculaire de la tuberculose est rare, elle est due à un processus infectieux local ou immunitaire par hypersensibilité retardée. Matériels et Méthodes : Cas clinique. Nous rapportons le cas d’un patient de 55 ans, traité au début pour chalazion de la paupière inférieure par les anti-inflammatoires et les antibiotiques locaux. Devant l’évolution défavorable et l’aggravation de la tuméfaction palpébrale, des examens para cliniques ont été demandés : - une TDM orbito-palpébrale : retrouve un aspect de pseudo-tumeur inflammatoire conjonctivo-palpébrale ; - une biopsie de la lésion a été pratiquée et conclut à un granulome inflammatoire folliculaire caséeux ; - un bilan général (pneumo-phtisiologie, urogénital et digestif) à la recherche d’un foyer à l’origine est revenu normal ; - un traitement antituberculeux a été instauré, suivi d’une amélioration progressive au bout de quelques semaines. Deux mois et demi plus tard le patient présente une baisse de l’acuité visuelle homolatérale. L’examen du fond d’œil retrouve un œdème papillaire stade II avec une acuité visuelle à 5/10 P4.
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113 e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie
J. Fr. Ophtalmol.