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Rdsumds des Communications Affichdes / Mddecine et maladies infectieuses 34 (2004) S130-S169
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CHORIO-AMNIOTITE ET SEPTICI~MIE A HAEMOPHILUS SEGN1S POST RI~DUCTION EMBRYONNAIRE AVEC MORTS FETALES N. Wilhelm", A. Le Coustumier ', C. Ingueneau~, A. Le Flbche3, L. Raskine~, X. Bretagnes, A. Berrrbi", M-J Sanson-Le Pors~ Service de Biologie, Centre Hospitalier, BP269, 46005 Cahors, France ; ~Laboratoire de Biologie de la Reproduction, CHU Purpan, 31000 Toulouse, France ; ~C1MB lnstitut Pasteur, 25-28 rue du Docteur Roux, 75724 Paris, France ; 4Service de Bactdriologie-Virologie, H@ital Lariboisi~re, 2, rue Ambroise-Pard, 75475 Paris cedex lO, France ; SService de Gyn&'ologieObst~trique, Centre Hospitalier, 46300 Gourdon, France ; 6Service de Gyndcologie-Obst~trique, H(3piml Paule de Viguier, 31059 7bulouse cedex 09, France. *Adresse mail : wilhelm@ch-cahors,fr Une patiente de 31 arts est hospitalisde pour un syndrome abdominal douloureux et hyperthermie. Elle a subit trois jours auparavant une rdduction embryonnaire ~ 14 S.A par vote abdominale. Un bilan est fait ~tJo en ville puts ~t J1 5 l'h6pital (temprrature 38,3°C - 39,4°C, CRP : 65 mg/1 - 267 mg/l, leucocytes : 11 800/mm 3 - 24 500/ram ~, h6mocultures) et un traitement probabiliste est instaur6 avec amikacine 500 mg x 2/j (J1 5 J4) et amoxicilline + acide clavulanique IV 3g/j relay6 ~ J3 par ceftriaxone 1 g/j pour cause d'alIergie puts ~t J4 par crfixime pour une durre totale de 26 jours. Malgr6 le traltement initial a priori efficace, le premier f~etus restant meurt et est expuls6 h J6 ; le second meurt ~tJ21 etest expuls6 le lendemaiu. La patiente gudtit sans srquelle. L'examen anatomo-pathologique du curetage confirme l'existence d'une chorio-amniotite marqure. L'hrmoculture r6alisde fi l'entrre met en 6vidence ~ 48 heures un cocco-baeille gram n6gatif, arro-anarrobie, oxydase n6gatif et catalase positif, dont la croissance nrcessite du facteur V. I1 est sensible aux b~ta-lactamines (CMI amoxicilline = 0.38rag/1 ; cefotaxime < 0.016mg/l) et sara rapidement identifi6 par les mrthodes bactrriologiques classiques h Haemophilus influenzae en ville et Actinobacillus actinomyeetemcomitans ou 11. segnis dans notre laboratoire. Le recourt h l'rtude de I'ARN 16 S est nrcessaire pour distinguer H. segnis d' A. actinomycetemeomitans (et des autres Haemophilus drpendants en facteur V : tl. aphr~h~lus, H. paraphrophilus, et H. parainfluenzae). H. segnis, bactrrie de la tore commensale de i'oropharynx, a 6t6 isol6 dans moins d'une vingtaine d'infections documentres 5 ce jour (parodontites, empy~me thoracique, cholrcystite, abc~s pancrdatique et mrsentrrique, appendicites, 2 endocardites et 6 septicrmies). La culture fastidieuse et la difficult6 d'identification sont potentiellement '~ l'origine d'une sous-estimation de la frdquence d'isolement et donc de la pathogrnicit6 d'H. segnis qui n'a jamais 6t6 isol6 de prdl~vements gdnitaux. 11 s'agit de la premiere observation d'une infection gyn6cologique ~t14. segnis. Ce cas clinique rare rappelle le risque infectieux important des rrductions embryonnaires et la ndcessit6 d'une coopdration 6troite entre les gyndcologues, les infectiologues et les microbiologistes.
U N E I N F E C T I O N I N H A B I T U E L L E SUR M A T I ~ R I E L P R O T H I ~ T I Q U E : P R E M I E R CAS D'ENDOCARDITE INFECTIEUSE (EI) SUR B I O P R O T I ~ S E AORTIQUE A LEISHMANIA SP ? C. Chidiac*, B. Issartel, A. Francois, M. Simon, P. Gaussorgues, E Salord, A. Boibieux, M.-A. Piens, D. Peyramond *Service des Maladies Infectieuses et Tropicales, H @ i t a l de La Croix-Rousse, F69317 Lyon France. Un patient de 74 arts, aux antrcrdents de remplacement valvulaire aortique en 1982 pour EI h Streptocoque alpha h r m o l y t i q u e (bioproth~se) prrsente une drcompensation cardiaque en juillet 2003, puts une fi~vre tralnante depuis novembre 2003 avec perte de 10 kg. Antdcddents de purpura thromboprnique idiopathique depuis 1997 (pas de corticothrrapie), de srjours en Ard~che et dans les Crvennes. I1 brndficie d'un double remplacement valvulaire aortique et mitral le 19 janvier 2004. Le diagnostic de leishmaniose est 6voqu6 sur l ' e x a m e n par apposition colorre au MGG qui montre la prrsence de nombreux 616ments parasitaires de forme amastigote en position intra et extracellulaire 6voquant fortement une leishmanie. Ceci est confirm6 par les rrsultats srrologiques retrouvant un taux d'anticorps totaux h 640 en immunofluorescence (N < 40) avec confirmation en Westernblot (Ac dirigds contre les A g de 14 et/ou 16 kDa spdcifiques de Leishmania), puts par l'examen anatomopathologique rralis6 sur le tissu prothrtique aortique montre un tissu fibreux remani6 avec en prriphdrie de ces foyers nrcrotiques quelques plages d'histiocytes macrophagiques. Certains macrophages comportent des petites granulations intracytoplasmiques, apparaissant au FGH x 100 sous forme de micro organismes ovales avec un petit noyau et correspondant h des leishmanies. I1 n'a pas 6t6 vu d'infiltrat ~ polynuclraires ni d'autres agents pathog~nes. Le diagnostic d'EI chronique h Leishmania est retenu et le patient trait6 pea" Fungizone ® puts Ambisome ®. L'rvolution est favorable ~t 3 semaines de traitement parentrral. I1 s'agit ~t notre connaissance d'un premier cas rapport6 d'EI ~ Leishmania sp, la recherche par <~s'dtant r r v r l r e n6gative.
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ENDOCARDITE INFECTIEUSE : VERS UNE RECHERCHE SYSTEMAT1QUE DES EMBOLES SEPTIQUES CEREBRAUX ? L. Fornecker, V. Remy, Y. Hansmann, D. Christmann Service de Maladies lnfectieuses et Tropicales, Hdpitaux Universitaires, BP 426, 67091 Strasbourg Cedex. La survenue d'une atteinte neurologique au cours d'une endocardite infectieuse est une complication frrquente survenant dans 20 h 40% des cas. Uimagerie par rrsonance magnrtique nuclraire (IRM) permet actuellement un diagnostic prrcoce de ce type de complications. But : Evaluer l'intrr& d'une recherche systrmatique d'emboles septiques crrrbrales par la rdalisation d'une IRM crrdbrale au cours de l'6volurion d'une endocardite infectieuse en prdsence ou non de signes cliniques neurologiques 6vocateurs. Matrriel et mrthodes : Du 01.01.2000 au 31.12.2003, 15 patients ayant bdnrfici6 d'une IRM crrrbrale et issus d'une srrie rdtrospective de 64 cas d'endocardites infectieuses ont 6t6 6tudids. Toutes Ies IRM cdrrbrales ont 6t6 rrinterprrtdes. Tout signe neurologique central apparu durant l'histoire de la maladie 6tait considrr6 comme suspect d'embole septique crrrbrale. R~sultats : 12 hommes et 3 femmes figrs de 33 h 86 ans (age mddian 67 ans). Un seuI patient 6tait porteur d'une valve mrcanique. La valve aortique 6tait atteinte dmls 40% des cas alnsi que la valve mitrale, la valve tricuspide et pulmonaire dans 6,7%, et dans 6.7% des cas deux valves 6taient touch~es. Les germes les plus fi'rquemment isolds sont le staphylocoque (33%) et Ie streptocoque (46,7%). Huit patients pr6sentaient un signe clinique 6vocateur d'emboles septiques cdrdbrales. Ce signe apparaissalt clans l'histoire de la maladie entre 23 jours avant le diagnostic et 5 jours aprbs. L'IRM crrdbrale est rdalisre entre le 7 ~ et 7P jour apr~s le diagnostic (mrdiane 17 jours). La rdinterprrtation des IRMa rrvrl6 l'existence d'emboles septiques crrrbraux dans 13 cas dont 7 prrsentaient des signes cliniques 6vocateurs (1 patient avec des signes neurologiques et une IRM normale). La frdquence des emboles septiques crrrbrales confirmdes par I'IRM n'dtalt pas significativement plus 61evde dans le groupe des patients prrsentant des signes cliniques neurologiques. L'existence d'autres localisations secondaires septiques n'est pas significativement associde h une frrquence accrue de localisations septiques crrrbrales. Conclusion : Un examen neurologique normal au cours d'une endocardite infectieuse n'61imine pas la prrsence d'emboles septiques cdrdbrales. La connaissance de telles localisations secondalres est un 616ment important pour la prise en charge de ces patients. En effet, l'existence de ces 16sions cdrdbrales peut modifier la prise en charge chirurgicale de remplacement valvulaire en ttrgence de mSme elle peut influencer la durre de I'antibiotMrapie. Ces rdsultats sur un petit effectif seralent '~confirmer au cours d'une 6tude prospective de plus grande envergure.
MANIFESTATIONS NEUROLOGIQUES DE L'ENDOCARDITE INFECTIEUSE : APROPOS DE 33 CAS E Sarazin~I~, J.-L Parienff ~, S. Darg~re ~', C. Marchand "~, R. Leclercq% E. Saloux~3~,M. Massetti% R. Vel'don(~ ~I;Service de maladies infectieuses, Centre hospitalier universitaire, Caen, France ; ~2~Servicede bactdriologie, Caen, France ; (SJServicede cardiologie, Caen, France ; ~®Servicede chirurgie cardio-vasculaire, Centre hospitalier universitaire, Caen, France. Introduction : Les caractdristiques cliniques, paracliniques et la stratdgie thrrapeutique des endocardites infectieuses (EI) sont mal connues. Nous prrsentons une analyse drtaillre de 33 cas ayant bdnrfici6 d'une prise en charge homogbne en terme d'exploration et de traitement. Materiel et m~thodes : Tous les cas d'E1 rdpondant aux crit~res de Duke entre le 1°' janvier 1993 et le 31 octobre 2002 et associrs h u n accident vasculaire crrrbral (AVC), hospitalis6s au CHU de Caen ont 6t6 revus. Les caractrfistiques cliniques, biologiques, 6chocardiographiques, radiologiques et thdrapeutiques et la survie ont 6t6 analysrs. Rrsultats : II s'agit de 32 patients dont 12 femmes et 20 hommes ,Sgrs de 24 '~ 81 ans avec une moyenne d'~ge de 58 ans. L'incidence augmente d'un cas par an entre 1998 et 2002. Les manifestations neurologiques priucipales rencontrres sont les ischdmies cdrdbrales (21/33), les hdmon'agies cdrrbrales (10/33), les abcbs crrrbraux (2/33). Dans la majorit6 des cas (24/33 cas), les manifestations neurologiques sont survenues avant que le traitement antibiotique ne soit mis en route. 12 patients 6talent consid6rrs comme alcooliques chroniques. Les 6 patients souffrant de faux panaris d'Osler 6talent associds h Staphylococcus aureus dans 5 cas. Les bactrries mises en cause sont le Staphylococcus aureus (14 cas), les Streptococci (11 cas), Haemophilus (2 cas) ; les hrmocultures 6talent nrgatives darts 6 cas. La mortalit6 des EI h Staphylococcus aureus est de 9 cas sur 14 alors qu'elle est de 6 cas sur 11 pour celles 5 Streptococci (dont 3 cas sur 3 h Streptococcus B, tous associrs h une cit~hose). Les hdmorragies crrrbrales sont lires ~ Staphylococcus aureus dans 6 cas snr 8 (7/8 d6cbs) et ces patients avaient dans la moiti6 des cas des nodules d'Osler. Les proth~ses valvulaires sont 6galement un facteur de mauvals pronostic (819 drc~s) de m~me que l'atteinte mitro-aortique (6/8 d6c~s). De plus, 11 patients sur 24, porteurs d'une vdgdtation de plus d'l em, sont ddcddds contxe 2 patients sur 8 pour les EI assocides ~t des vdgdtations de tallle infrrieure ou non prrcisre. Conclusion : Cette 6tude vrrifie la gravit6 des EI compliqures d'AVC, avec une mortalit6 globale de 16/32 (50%). Les facteurs de mauvais pronostic sont l'rtiologie bact6rienne h S. aureus, l'atteinte bivalvulaire mitro-aortique, les porteurs de prothbses valvulalres et la taille des v6g6tations. Le pronostic fonctionnel h long terme est srvbre avec une invalidit6 neurologique chez 7/16 vivants (44%).
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