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Conclusion Notre étude confirme l’hétérogénéité clinique, histologique et évolutive du SNICR. Le diagnostic précoce est préférable pour une meilleure prise en charge des patients. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.292 PJN.47
Neurofibromatose type 1 et sténose des artères rénales : cas clinique A. Khedhiri 1,∗ , K. Mnif 1 , Y. Chaabouni 1 , K. Makni 2 , I. Agrebi 1 , R. Guesmi 1 , M. Kharrat 1 , J. Hachicha 1 1 Néphrologie, hôpital Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie 2 Génétique, faculté de médecine, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Khedhiri) Introduction La neurofibromatose type 1 (NF1) est une phacomatose à tropisme neurocutané. L’atteinte vasculaire est dominée par les anévrysmes cérébraux. Cependant, l’atteinte des artères rénales est possible. Nous rapportons un cas de NF1 associé à une sténose des artères rénales. Observation Patiente âgée de 25 ans, suivie en pédiatrie depuis l’âge de 9 ans pour une neurofibromatose type 1, diagnostiquée devant la présence de multiples tâches café au lait diffuses associées à des neurofibromes. La patiente a présenté, au cours de son suivi, une HTA avec hypokaliémie. La fonction rénale était normale. Le dosage des dérivés méthoxylés étaient normaux. L’aldostéronémie était élevée, avec un dosage de l’activité rénine plasmatique élevé, ayant conclu à un hyperaldostéronisme secondaire dû à une sténose serrée bilatérale des artères rénales. La patiente a bénéficié d’une angioplastie de l’artère rénale droite avec succès primaire. L’évolution a été marquée par la persistance d’une hypertension artérielle bien équilibrée sous inhibiteur calcique et un anti-aldostérone avec normalisation de la kaliémie. Discussion La neurofibromatose type 1 (NF1) est la phacomatose la plus fréquente. Son mode de transmission est autosomique dominant. Elle survient surtout pendant l’enfance. Elle peut toucher tous les organes avec cependant une prédilection pour l’atteinte neurocutanée, caractérisée essentiellement par les tâches café au lait et les neurofibromes. L’atteinte vasculaire est rare mais possible. La sténose des artères rénales survient dans un 1 % des cas, responsable d’une hypertension artérielle et d’un hyperaldostéronisme secondaire. Le diagnostic différentiel se pose avec le phéochromocytome. Un suivi particulier est justifié afin de déceler ces complications et les traiter rapidement. Conclusion La sténose des artères rénale est une complication rare mais possible au cours des neurofibromatoses type 1. Sa prise en charge nécessite une collaboration multidisciplinaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.293 PJN.48
Phacomatoses et atteinte rénale : à propos de trois cas A. Khedhiri 1,∗ , K. Mnif 1 , Y. Chaabouni 1 , K. Makni 2 , I. Agrebi 1 , R. Guesmi 1 , M. Kharrat 1 , J. Hachicha 1 1 Néphrologie, hôpital Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie 2 Génétique, faculté de médecine, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Khedhiri) Introduction Les phacomatoses sont des maladies dues à une anomalie précoce du développement embryonnaire, associant des atteintes de plusieurs organes, comme le rein, la peau et l’os.
Patients et méthodes Nous rapportons deux cas de sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) et un cas de neurofibromatose type 1 (NF1), chez lesquels une atteinte rénale a été objectivée. Résultats Observation 1 : patiente âgée de 25 ans, suivie depuis l’âge de 9 ans pour une NF1, avec présence de multiples tâches café au lait diffuses. La patiente a présenté une hypertension artérielle (HTA) avec hypokaliémie. Les investigations ont conclu à un hyperaldostéronisme secondaire dû à une sténose serrée bilatérale des artères rénales. La patiente a eu une angioplastie de l’artère rénale droite avec succès primaire. L’évolution a été marquée par la persistance de l’HTA avec normalisation de la kaliémie. Observation 2 : patiente âgée de 54 ans, suivie depuis l’âge de 30 ans pour une sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) révélée par des convulsions en rapport avec des nodules sous-épendymaires diffus bilatéraux et calcifiés. Devant la découverte d’une HTA avec une insuffisance rénale avancée, une échographie rénale a montré deux reins dédifférenciés sièges de multiples formations kystiques, ainsi qu’un bourgeon tissulaire échogène, vascularisé au Doppler, très évocateur d’un angiomyolipome. L’évolution a été marquée par l’aggravation rapide de la fonction rénale. Observation 3 : patiente âgée de 31 ans, ayant une épilepsie depuis l’âge de 21 ans avec à la TDM cérébrale des tubers cérébraux, corticaux et sous-corticaux, ayant porté le diagnostic de STB. La patiente a présenté une hématurie macroscopique avec une insuffisance rénale avancée. L’échographie rénale a objectivé deux reins augmentés de taille, sièges de multiples kystes bilatéraux. L’évolution vers le stade terminal a été rapide. Discussion L’atteinte rénale au cours des phacomatoses est hétérogène et fréquente, dominée par les kystes et les angiomyolipomes, surtout au cours de la STB. La sténose des artères rénales survient dans un 1 % des cas au cours de la NF1. Conclusion La prise en charge des phacomatoses nécessite une collaboration multidisciplinaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.294 PJN.49
À propos d’un cas de syndrome d’antidiurèse inappropriée néphrogénique chez une femme de 47 ans I.A. Dinescu 1,∗ , C. Brachet 2 , C. Heinrichs 2 , F. Vandergheynst 3 Service de médecine interne, centre hospitalier EpiCURA, Baudour, Belgique 2 Clinique d’endocrinologie pédiatrique, hôpital universitaire Reine-Fabiola, Bruxelles, Belgique 3 Service de médecine interne et unité de recherche sur le métabolisme hydrominéral, CHU Erasme, Bruxelles, Belgique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I.A. Dinescu)
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Introduction Le syndrome d’antidiurèse inappropriée néphrogénique (SADIN) est une entité récemment décrite constituant une cause exceptionnelle de syndrome d’antidiurèse inappropriée (SADI), liée à une mutation activatrice du récepteur V2 à l’AVP (RV2) [1]. À deux exceptions près, tous les cas rapportés présentent la mutation R137 C du gène du RV2 sur le chromosome X. Observation Nous rapportons le cas d’une femme de 47 ans présentant une hyponatrémie chronique « asymptomatique », décelée à la faveur d’un bilan d’hypertension artérielle et initialement attribuée à la prise de thiazides, mais persistante malgré leur arrêt. Contrairement aux autres cas de femmes hétérozygotes pour la mutation R137 C, l’hyponatrémie était retrouvée sur tous les échantillons sanguins des dernières années, régulièrement sous 130 mmol/L. Les critères de SADI étaient rencontrés. L’AVP sérique était abaissé. Le séquenc¸age du gène RV2 retrouvait la mutation R137 C. La recherche d’un biais d’inactivation du chromosome X
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était négative. L’anamnèse révélait des apports liquidiens de l’ordre de 3 à 3,5 L/jour dont 1,5 L de bière et un faible apport en solutés. Malgré le traitement par restriction hydrique et par urée (30 g/j, dose maximale supportée en raison de l’intolérance gustative), la natrémie n’a pu être normalisée, mais stabilisée entre 130 et 134 mmol/L. Conclusion Cette observation illustre le fait que l’expression phénotypique de la mutation RV2–R137 C est liée aux conditions de l’environnement, en particulier aux apports liquidiens et en solutés. L’hypodypsie spontanée de la plupart des patients adultes dans la littérature contraste avec la polydypsie de notre patiente, entrant dans le cadre d’un éthylisme chronique. Par rapport aux cas de SADIN rapportés dans la littérature chez les femmes hétérozygotes [2], l’originalité de cette observation réside dans le caractère constant de l’hyponatrémie, y compris après l’instauration du traitement par urée. Cela s’explique par la faible observance de la restriction hydrique (éthylisme chronique) et par la faible dose maximale tolérée d’urée et non pas par un biais d’inactivation du chromosome X. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Feldman BJ, Rosenthal SM, Vargas GA, Fenwick RG, Huang EA, Matsuda-Abedini M, et al. Nephrogenic syndrome of inappopriate antidiuresis. N Engl J Med 2005;352(18):1884–90. [2] Decaux G, Vandergheynst F, Bouko Y, Parma J, Vassart G, Vilain C. Nephrogenic syndrome of inappropriate antidiuresis in adults: high phenotypic variability in men and women from a large pedigree. J Am Soc Nephrol 2007;18(2):606–12 [Epub 2007 Jan 17]. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.295 PJN.50
Déficits héréditaires de membrane cofacteur protein au cours du syndrome hémolytique et urémique atypique M.A. Lammouchi 1,∗ , L. Ben Fatma 1 , Y. Dimassi 1 , L. Rais 1 , H. Jlaljla 2 , M. Khemiri 2 , R. Kheder 1 , H. Jebali 1 , S. Béji 1 , M.K. Zouaghi 1 , M. Sallemi 2 , F. Ben Moussa 1 1 Néphrologie, dialyse et transplantation rénale, CHU La Rabta, Tunis, Tunisie 2 Immunologie, CHU La Rabta, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M.A. Lammouchi) Introduction La dysrégulation de la voie alterne du complément est associée à la survenue du syndrome hémolytique et urémique (SHUa). Les mutations des gènes des facteurs H, I et de membrane cofactor protein (MCP) ont été rapportées dans respectivement 30, 15 et 10 %. Matériels et méthodes Dans cette première étude tunisienne, nous nous somme intéressés au cas des déficits en MCP et nous nous sommes proposés de corréler les deux aspects : phénotypique par l’étude de l’expression membranaire de MCP par cytométrie en flux et génétique par un séquenc¸age directe des 14 exons du gène de MCP. Résultats Il s’agit de 9 patients ayant un SHUa : 7 hommes et 2 femmes d’âge moyen 37,8 ans (extrêmes : 26–65 ans). Une baisse de l’expression de MCP a été notée chez deux patients mais n’a pas été associée à une anomalie génétique aussi bien au niveau des séquences codantes que celles d’épissage. Un profil de consommation par la voie alterne (C3 bas, C4 et CH50 normaux) a été observé chez quatre patients. Le taux du facteur H était normal chez tous les patients, celui du facteur I était abaissé chez 2 patients avec un taux de 50 % et proche du seuil inférieur chez un patient. En se basant sur les valeurs des MFI obtenues chez les 24 témoins, le taux normal de l’expression de MCP sur la population lymphocytaire calculé
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selon la formule moyenne (MFI CD46–MFI Isotypique) ± 2 écartstypes était de 2187,58 ± 592,97, soit l’intervalle 1001–3373. Deux patients avaient un taux abaissé de MCP. Discussion Les données de la littérature rapportent une fréquence élevée des déficits de MCP en milieu pédiatrique et une association préférentielle avec des SHUa relativement peu sévères. Sur le plan moléculaire les 25 mutations décrites sont localisées au niveau des séquences codantes ou au niveau des zones de splice. Compte tenu de ces données, nous nous proposons d’élargir notre cohorte par le recrutement de nouveaux cas pédiatriques et des formes peu sévères de SHUa. Conclusion L’étude de tous ces gènes permettra d’élucider les bases moléculaires du SHUa chez les patients tunisiens. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.296
Posters jeudi néphrologie : maladies iatrogènes PJN.51
Quand l’observance médicamenteuse rend les médicaments inefficaces A. Boyer 1,∗ , O. Carceles 2 , E. Cardineau 3 , M. Diallo 3 , E. Seydou Toure 3 1 CH Intercommunal Alenc¸on–Mamers, Alenc¸on, France 2 Hémodialyse, CH Intercommunal Alenc¸on–Mamers, Alenc¸on, France 3 Hémodialyse-néphrologie, CH Intercommunal Alenc¸on–Mamers, Alenc¸on, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Boyer) Introduction Le sévélamer est classiquement prescrit en milieu de repas chez de nombreux dialysés. Il n’est pas absorbé. Des interactions médicamenteuses ont été décrites, avec la ciprofloxacine [1] et les hormones thyroïdiennes [2]. Observation Un homme de 34 ans présente une glomérulonéphrite membrano-proliférative, dans un contexte d’hépatite C chronique et de toxicomanie intraveineuse. Une arthrite septique du genou gauche à Candica pelliculosa d’origine hématogène est diagnostiquée en 2003, puis traitée par voriconazole (VCZ). Le suivi des 4 années suivantes est aléatoire, par non-observance. Il rec¸oit plusieurs traitements discontinus de VCZ 200 mg 2/j (posologie recommandée), et des traitements chirurgicaux, avec des phases de rémission clinique. Il aggrave sa fonction rénale et est hémodialysé. Le sévélamer est débuté devant une hyperphosphorémie. En 2013, le patient étant sevré de sa toxicomanie avec amélioration de l’observance thérapeutique, il accepte le bilan pré-greffe : la scintigraphie osseuse retrouve une persistance de l’arthrite septique. Le VCZ est repris à 200 mg/j pour 6 mois, sans indication sur les horaires de prise des traitements. Devant l’échec thérapeutique, le taux résiduel de voriconazole est dosé : indétectable ! Nous ne doutons pas de l’observance thérapeutique, et proposons de décaler la prise du VCZ 3 heures après le sévélamer. Nous retrouvons un taux à 0,98 mg/L. Cependant, l’objectif n’est pas atteint, puisque la cible est entre 1 et 6 mg/L. Nous arrêtons alors le sévélamer, et augmentons le VCZ à 400 mg 2/j : le taux augmente à 3,76 mg/L ! Par la suite, le patient présente un effet secondaire de l’antifongique, prouvant son absorption : un bilan de chutes retrouve une polynévrite des membres inférieurs, confirmé par l’électromyogramme. Discussion Vu l’augmentation des taux sériques de voriconazole à l’arrêt du sévélamer, nous discutons une interaction entre les deux médicaments, et nous rappelons qu’il est préconisé de décaler de 3 h au moins la prise d’un traitement si associé à un chélateur.