A propos d'epilepsie et teratogenese

A propos d'epilepsie et teratogenese

Rev. E.E.G. Neurophysiol. clin., 16 (1986) 323-324 © Elsevier, Paris 323 A PROPOS D'EPILEPSIE ET T E R A T O G E N E S E Communiqu6 de la Ligue Fra...

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Rev. E.E.G. Neurophysiol. clin., 16 (1986) 323-324 © Elsevier, Paris

323

A PROPOS D'EPILEPSIE ET T E R A T O G E N E S E

Communiqu6 de la Ligue Frangaise Contre l'Epilepsie

La r6union m6dicale annuelle de la Ligue Fran~aise contre l'Epilepsie avait pour th~me le sujet actuel et angoissant: (~Epilepsie et T6ratogen6se >>. I1 est apparu aux responsables de cette association et aux coordonnateurs de la r6union que les conclusions devaient en ~tre largement diffus6es. La ligne de conduite et les mesures ~ proposer/: une femme 6pileptique d6sirant avoir un enfant d6coulent des 616ments suivants: 1) Un enfant issu de m6re 6pileptique a davantage de risques de nakre avec une malformation majeure ou mineure qu'un enfant de m6re non 6pileptique. Le risque existe m~me si la m6re n'est pas trait6e (comme chez un enfant de p6re 6pileptique). I1 est un peu plus important si la mbre suit un traitement. 2) L'origine d'une malformation est toujours multifactorielle. Outre l'~ge de la m6re, les facteurs d'environnement jouent un r61e variable mais non n6gligeable. Les facteurs g6n6tiques ont un r61e majeur : l'existence de malformations dans la famille de la m6re ou du p6re doit &re recherch6e. 3) I1 n'existe pas de m6dicament anti6pileptique dont la prise, pendant la grossesse, n'ait 6t6 tenue pour responsable de la naissance d'un enfant malform6. En fair, leur potentiel t6ratog6ne est faible. 4) L'action t6ratog6ne ne porte pas exactement sur les m~mes organes pour tous les anti6pileptiques : plut6t cceur et face pour le ph6nobarbital, la ph6nytoi'ne, la carbamaz6pine, alors que les malformations du n6vraxe sont surtout observ6es avec le valproate. 5) La proportion des malformations cro~t

avec le nombre de m6dicaments pris simultan6ment. 6) Les malformations se constituent toutes pendant les deux premiers mois de gestation. La ligne de conduite peut ~tre ainsi sch6matis6e: 1) Lorsqu'une femme demande conseil avant la grossesse, il convient d'abord de l'informer des donn6es pr6c6dentes. C'est aussi le moment off, dans un climat serein, il est possible de rechercher les autres facteurs de risque et d'6voquer, avec la future m6re et avec les autres m6decins traitants, les mesures ~ envisager. Une suppression temporaire des m6dicaments serait id6ale: elle est le plus souvent impossible, le risque de reprise ou d'augmentation de la fr6quence des crises 6tant sup6rieur au risque de malformations. C'est n6anmoins le moment de reconsid6rer le traitement : si changer les m6dicaments est g6n6ralement inopportun, il faut autant que faire se peut en all6ger le hombre et rechercher la dose la plus faible compatible avec l'efficacit6 dans le cas donn6. La monoth6rapie est souhaitable. Pour la ph6nytoine et surtout pour la carbamaz6pine et le valproate, il convient de r6partir la dose journali6re en plusieurs prises. Quel que soit le m6dicament, un suppl6ment vitaminique, comportant de l'acide folique, dolt ~tre prescrit au moins 2 mois avant la date envisag6e pour la procr6ation puis ~tre poursuivi pendant la grossesse. Les malformations du tube neural sont le plus souvent d6celables, ce qui n'est pas

324 encore le cas pour la plupart des autres malformations. Elles doivent donc atre recherch6es, notamment en cas de prise de valproate ou d'ant6c6dents familiaux, en vue d'un 6ventuel avortement th6rapeutique. La surveillance sera essentiellement 6chographique, compl6t6e au besoin par la pratique d'une amniocent6se avec dosage de l'alpha foeto prot6ine et de l'ac6tylcholinest6rase. 2) Si la m6re demande conseil durant les deux premiers mois de grossesse, une partie de ces mesures reste valable, comme la r6par-

tition homog6ne des doses de m6dicament et la recherche de malformations d6celables. 3) Au-del/t du 2 e mois, la malformation 6ventuelle est d6j& constitu6e, et il n ' y a pas lieu d'all6ger ni de modifier le traitement si la clinique ne l'impose pas. I1 conviendra seulement de surveiller la grossesse, mais r6p6tons-le, le risque de malformation est faible. Professeur P. Loiseau, Professeur M. Weber.