A37 - Analyse des incertitudes dans l’évaluation des risques associés aux retombées de l’accident de Tchernobyl dans l’Est de la France

A37 - Analyse des incertitudes dans l’évaluation des risques associés aux retombées de l’accident de Tchernobyl dans l’Est de la France

466 CONGRÈS DE L’ADELF : « ENVIRONNEMENT ET SANTÉ » utilisée pour vérifier l’existence de différences d’incidence. Un modèle de distribution poisson...

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CONGRÈS DE L’ADELF : « ENVIRONNEMENT ET SANTÉ »

utilisée pour vérifier l’existence de différences d’incidence. Un modèle de distribution poissonienne (méthode de lissage bayésienne) a été utilisé pour lisser les SIR et tester la variabilité intercommune. Résultats : Une sur-incidence du myélome multiple est observée uniquement chez l’homme dans les communes présentant le niveau de contamination des sols par le chlordécone le plus élevé. En revanche, l’incidence des cancers les plus fréquemment diagnostiqués en Martinique (prostate, sein) est plus élevée dans les communes présentant les niveaux les plus faibles de contamination des sols par le chlordécone. Conclusion : Il n’y a pas d’impact sanitaire « significatif », en termes de cancers, dans la population générale martiniquaise imputable à une exposition aux POC. Cependant, l’excès de risque de myélome multiple observé uniquement chez l’homme est plutôt en faveur d’une origine professionnelle. Une recherche au niveau des dossiers devrait permettre de valider cette hypothèse. La contamination des sols utilisée comme indicateur proxi de l’exposition de la population générale aux POC à travers l’alimentation serait alors plutôt un indicateur proxi de l’exposition professionnelle.

A37 Analyse des incertitudes dans l’évaluation des risques associés aux retombées de l’accident de Tchernobyl dans l’Est de la France CATELINOIS O. (1), LAURIER D. (1), VERGER P. (3), ROGEL A. (1), TIRMACHE M. (1), HEMON D. (2) (1) Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), Laboratoire d’Épidémiologie, BP 17, 92262 Fontenay-aux-Roses, France ; (2) INSERM Unité 170 — IFR 69, Villejuif, France ; (3) Observatoire Régional de la Santé PACA, Marseille, France. La question de l’estimation de l’impact sanitaire associé aux retombées en France de l’accident de Tchernobyl en 1986 a été soulevée à la suite de l’importante augmentation de l’incidence des cancers thyroïdiens. Cette question pose plusieurs problèmes méthodologiques, notamment le choix et l’usage d’une relation dose-réponse adaptée au type d’exposition considéré, l’analyse et la prise en compte de la tendance spontanée de la maladie et l’analyse des incertitudes dans l’évaluation des risques. Objectifs : L’objectif est d’adapter la méthode classique d’évaluation des risques afin de quantifier l’impact sanitaire attribuable aux retombées de l’accident de Tchernobyl en France. Méthodes : Le modèle retenu est celui publié par Ron et al. en 1995. La population cible rassemble tous les enfants de moins de 15 ans vivant dans l’Est de la France en 1986. Les taux d’incidence entre 1978 et 1997 sont analysés et projetés jusqu’en 2007, via des modèles de type âge — période — cohorte. Les estimations de doses sont fournies par l’IRSN. Les incertitudes autour des coefficients de risque, des doses et des projections des risques spontanées ont été quantifiées et leur impact sur les estimations de risque attribuable a été calculé. Résultats : Le nombre de cancers thyroïdiens attribuables aux retombées de l’accident de Tchernobyl estimé entre 1991 et 2007 dans la population cible est compris entre 5 (intervalle d’incertitude à 90 % (II 90 %) : 1-15) et 63 (II 90 % : 12-180). À titre de comparaison, compte tenu des scénarios utilisés pour la projection des taux spontanés, le nombre spontané de cancers thyroïdiens estimés sur la même période varie entre 894 (II 90 % : 869920) et 1 716 (II 90 % : 1 691-1 741). Conclusion : L’augmentation de l’incidence des cancers thyroïdiens observée en France ne peut pas être expliquée par les retombées de l’accident de Tchernobyl.

A38 Données épidémiologiques sur le risque professionnel de cancer du sein radio-induit TELLE-LAMBERTON M. Département Santé Travail, Institut de Veille Sanitaire, 12, rue du Val-d’Osne, Saint-Maurice, France. L’exposition aux rayonnements ionisants est un facteur de risque reconnu du cancer du sein pour des doses modérées à fortes. Toutefois, la question des effets aux faibles doses et débit de doses n’est pas encore complètement résolue. Or, ces expositions sont typiques de certaines populations de femmes au travail, et notamment du personnel médical et paramédical, des femmes de l’industrie nucléaire et du personnel commercial de la navigation aérienne. Objectifs : Cette communication propose de faire le point sur les connaissances issues du suivi épidémiologique de ces populations. Méthodes : Les études ont été sélectionnées à partir de la base de données des références médicales de la National Library of Medicine (Medline). Toutes les études de cohorte ont été retenues sans restriction de dates. Résultats : Des excès de cancer du sein ont été observés par rapport à la population générale dans une forte proportion des études recensées. Ils peuvent toutefois être dus à des facteurs de confusion (statut socio-économique et facteurs liés à la vie reproductive). Les études prenant en compte l’exposition, soit par la durée d’exercice, soit par la dose enregistrée par des dosimètres individuels, sont rares et manquent encore de puissance. Les risques attendus pour la gamme de dose d’intérêt (0 à 200 mSv organisme entier) sont en effet inférieurs à 1,5. Conclusion : Des résultats sont attendus pour trois études de cohorte en cours dont la puissance pourrait être suffisante pour conclure : deux études sur des techniciennes radiologistes et l’étude internationale du CIRC chez les travailleurs du nucléaire. Cette revue encourage à poursuivre le suivi épidémiologique de ces populations et notamment celle du personnel médical et paramédical.