Acides gras omégas 3 et néphropathie diabétique

Acides gras omégas 3 et néphropathie diabétique

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Quoi de neuf ? Brèves

Diabète

Acides gras omégas 3 et néphropathie diabétique Certaines études avaient suggéré un rôle possiblement bénéfique sur la néphropathie diabétique d’une supplémentation en acides gras omégas 3. Néanmoins, il s’agissait le plus souvent de résultats indirects ou sur de petits effectifs. Afin de mieux répondre à cette question, Edgar R Miller et al. ont mené un essai randomisé contre placebo, en traitement croisé (cross-over), destiné à tester les effets d’une supplémentation (4 g/j) en omégas 3 sur l’excrétion urinaire d’albumine (EUA) et des marqueurs d’altération de la filtration glomérulaire chez 31  patients diabétiques de type 2 (DT2). Chaque période de supplémentation (placebo ou omégas 3) durait 6 semaines, séparée d’un intervalle (wash-out) de 2 semaines. Le critère de jugement principal était l’EUA et le critère de jugement secondaire regroupait un certain nombre de marqueurs d’atteinte glomérulaire (comme le N-acetyl E-d-glucosaminidase, le neutrophil gelatinase-associated lipocalin, la cystatine C, la E 2-microglobuline et la filtration glomérulaire). Les patients étaient âgés, en moyenne, de 67 ans et avaient un indice de masse corporelle (IMC) initial à 32 kg/m2. En comparaison au placebo, les omégas 3 n’ont eu d’effet bénéfique sur les différents critères que dans le groupe de patients traités par un bloqueur du système rénine-angiotensinealdostérone. Aucune modification significative de la pression artérielle n’a été notée. Ces résultats suggèrent que les omégas 3 pourraient avoir un effet additif bénéfique sur des marqueurs de néphropathie diabétique dans la population DT2, ce qui demande à être confirmé par des études à plus long terme. Miller ER 3rd, Juraschek SP, Anderson CA, et al. The effects of n-3 long-chain polyunsaturated fatty acid supplementation on biomarkers of kidney injury in adults with diabetes: results of the GO-FISH trial. Diabetes Care 2013;36:1462-9.

Fructosamine comme marqueur de mortalité L’estimation de l’équilibre du diabète par l’HbA1c peut être faussée chez les patients dialysés du fait du turn-over érythrocytaire. Dans ce cas, la fructosamine (qui reflète la glycation totale des protéines) peut être utilisée. Tariq Shafi et al. ont voulu savoir si le taux de fructosamine était également corrélé à la mortalité (en particulier cardiovasculaire) dans une cohorte de 503 patients ayant débuté leur hémodialyse et qui ont été suivis prospectivement durant 3,5 ans. L’âge moyen des patients était de 58 ans, et 57 % d’entre eux étaient diabétiques. Durant le suivi, il a été constaté 354 décès (dont 159 d’origine cardiovasculaire), 302 évènements cardiovasculaires non fatals et 118 hospitalisations pour sepsis. La fructosamine et l’HbA1c étaient corrélés positivement au risque de mortalité de toute cause ou cardiovasculaire, et les niveaux les plus élevés de ces deux paramètres étaient corrélés à un risque élevé d’hospitalisation pour sepsis. Les auteurs en concluent que, dans la population de patients hémodialysés, la fructosamine et l’HbA1c sont bien plus que des marqueurs de l’équilibre du diabète. Shafi T, Sozio SM, Plantinga LC, et al. Serum fructosamine and glycated albumin and risk of mortality and clinical outcomes in hemodialysis patients. Diabetes Care 2013;36:1522-33.

Os et diabète de type 1 Plusieurs études ont montré un risque majoré de développer une fracture symptomatique chez des patients diabétiques de type 1 (DT1), en relation avec une densité minérale osseuse (DMO) plus basse dans cette population. Volha V. Zhukouskaya et al. se sont, cette fois-ci, intéressés aux fractures vertébrales asymptomatiques dans la population de patients DT1. Pour cela, les auteurs ont étudié, par absorptiométrie biphotonique à rayons X (dual-energy X-ray absorptiometry, DEXA), la prévalence de ce type de fracture et mesuré la DMO chez 82 patients DT1 (dont 56 femmes), d’un âge moyen de 31,0 ±

8,6 ans, d’IMC moyen de 23,5 ± 3,3 kg/ m2, et de durée de diabète moyenne de 12,8 ± 8,3 années. Cette population a été comparée à une population contrôle de 82 sujets non diabétiques, de caractéristiques comparables. Les résultats ont montré que les patients DT1 avaient, pour un âge identique, une DMO plus basse que les sujets contrôles de même sexe, et que la prévalence de fractures vertébrales asymptomatiques étaient également plus élevée (respectivement 24,4 % versus 6,1 % ; p = 0,002). Si la présence d’un DT1 est incontestablement liée à ces risques osseux, ni le niveau d’HbA1c, ni la présence de complications liées au diabète, n’augmentaient le risque de fracture. Les auteurs concluent que la mesure de la DMO est un élément important de surveillance au cours du DT1. Néanmoins, il n’est pour l’instant pas précisé à partir de quel âge (puisque le DT1 débute à un âge jeune), ni à quelle périodicité, l’évaluation de la DMO doit être réalisée. Zhukouskaya VV, Eller-Vainicher C, Vadzianava VV, et al. Prevalence of morphometric vertebral fractures in patients with type 1 diabetes. Diabetes Care 2013;36:1635-40.

Que faire de l’épaisseur intima-média ? La population de patients diabétiques de type 2 (DT2) est exposée à un surrisque de survenue d’un évènement cardiovasculaire. Les stratégies de prévention sont basées sur le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires. Or, il existe une confusion entre facteurs de risque et marqueurs de risque intermédiaires. Ainsi, l’épaisseur intima-média carotidienne (EIM, ou intima-media thickness [IMT] en anglais) a été proposée comme marqueur de risque cardiovasculaire capable d’estimer le risque cardiovasculaire. Afin d’étudier la pertinence de cette proposition, déjà largement employée par de nombreuses équipes, H.-M. den Ruijter et al. ont étudié prospectivement la validité d’un score de prédiction de risque à 10 ans, basé sur les critères de Framingham avec ou sans l’EIM.

Médecine des maladies Métaboliques - Septembre 2013 - Vol. 7 - N°4