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Dermatoses inflammatoires
Introduction Le syndrome de Fahr est une entité anatomoclinique rare déterminée par la présence de calcifications intracérébrales bilatérales et symétriques des noyaux gris centraux (NGC). Cette affection est habituellement associée à des troubles du métabolisme phosphocalcique. Nous rapportons deux observations de pustulose aseptique révélant un syndrome de Fahr. Observations Deux femmes de 36 et 66 ans, avaient respectivement des antécédents personnels d’épilepsie sous traitement et de rhumatisme articulaire. Elles étaient hospitalisées pour une pustulose aseptique. L’examen montrait un syndrome dysmorphique avec hypertélorisme facial, hypertrophie gingivale, cou court et large, doigts boudinés, problèmes d’élocution et une débilité mentale ; l’examen dermatologique montrait des lésions pustuleuses sur le cou, les grands plis et le tronc chez la première, et une érythrodermie pustuleuse chez la deuxième. Au cours de l’hospitalisation, la première patiente présentait des crises convulsives ; le bilan biologique révélait une hypocalcémie à 27 mg/L, une phosphorémie à 47 mg/L, une hypoalbuminémie à 21,8 g/L ; le taux de parathormone était normal à 36,4 pg/mL. La deuxième patiente présentait des troubles de conscience, ayant nécessité son hospitalisation en réanimation ; elle avait une hypocalcémie à 37 mg/L, une hypoalbuminémie à 26 g/L, une phosphorémie à 46 mg/L, la magnésémie était normale, le taux de parathormone était bas (hypoparathyroïdie). Dans les deux cas, une tomodensitométrie cérébrale mettait en évidence de multiples calcifications intra-parenchymateuses diffuses bilatérales et symétriques évocatrices d’un syndrome de Fahr. La correction de l’hypocalcémie s’est accompagnée d’une amélioration clinique chez les deux patientes. Discussion Le syndrome de Fahr est généralement difficile à suspecter cliniquement car il peut rester asymptomatique ou se traduire par des manifestations polymorphes ne correspondant à aucun tableau spécifique, et le corollaire anatomoclinique n’est pas toujours évident. L’hypocalcémie semble jouer un rôle dans sa survenue, puisqu’une prise en charge thérapeutique précoce pourrait prévenir sa constitution. Il survient préférentiellement chez les patients présentant des dysparathyroidies, en particulier l’hypoparathyroïdie, plus rarement en association avec une hyperparathyroïdie ou une pseudohypoparathyroïdie. La pustulose aseptique est l’une des manifestations dermatologiques exceptionnelles du syndrome de Fahr. Conclusion Devant des troubles du métabolisme phosphocalcique, et en particulier en cas de pathologies neurologiques ou endocriniennes associées, des calcifications intracérébrales doivent être recherchées. Ces deux observations illustrent la variabilité des présentations cliniques du syndrome de Fahr. Mots clés Calcifications intracérébrales ; Hypocalcémie ; Pustulose aseptique ; Syndrome de Fahr Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.303. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Introduction L’acné est fréquemment associée à des problèmes psychiatriques tels que l’anxiété et la dépression. L’objectif de cette étude était de rechercher les comorbidités psychiatriques associées à l’acné en dermatologie à Lomé (Togo). Matériel et méthodes Nous avons mené une étude cas-témoin entre juillet 2017 et février 2018. Les patients étaient recrutés en consultation dermatologique externe et les témoins en consultation dermatologique externe puis dans d’autres services hospitaliers. Les questionnaires GAD-7 et PHQ-9 servaient respectivement pour le dépistage de l’anxiété et de la dépression. Résultats Nous avons recruté, avec leur consentement, 900 sujets dont 300 patients et 600 témoins appariés aux cas selon l’âge (± 5 ans) et le sexe. L’âge moyen des cas était de 23,7 ± 5,7 ans et celui des témoins de 23,6 ± 6,2 ans sans différence (p = 0,9362) entre les deux groupes. Le visage était atteint dans 100 % des cas, seul ou en association avec d’autres localisations. L’acné papulopustuleuse était la forme la plus fréquente (200/300 ; 66,7 %). Les scores du questionnaire GAD-7 variaient de 0 à 21 chez les cas comme chez les témoins. Ce questionnaire nous a permis de relever 72 cas d’anxiété (24 %) parmi nos patients et 37 cas d’anxiété parmi nos témoins (6,2 %). La moyenne du score GAD7 chez les cas était de 6,5 ± 4,9 contre 2,9 ± 3,8 chez les témoins avec une différence entre les deux groupes (p < 0,0001). Les scores du questionnaire PHQ-9 variaient de 0 à 27 chez les cas et de 0 à 26 chez les témoins. Ce questionnaire permettait de dépister 92 cas de dépression (30,7 %) parmi nos patients et 82 cas de dépression parmi les témoins (13,7 %). La moyenne du score PHQ 9 chez les cas était de 7,2 ± 5,2 contre 4,0 ± 4,7 chez les témoins, avec une différence entre les 2 groupes (p < 0,0001). Discussion La dépression et l’anxiété sont des comorbidités psychiatriques significativement associées à l’acné dans notre étude. Conclusion L’acné est une affection chronique qui impacte sur l’état psychologique du patient qui en souffre. Il importe de rechercher les comorbidités psychiatriques, pour un suivi psychologique dans la prise en charge de ces patients. Mots clés Acné ; Anxiété ; Dépression Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.304
Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.303. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.303
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Acné et comorbidités psychiatriques à Lomé, Togo : étude cas-témoin B. Saka 1,∗ , J. Noude Téclessou 2 , S.A. Akakpo 1 , G. Mahamadou 3 , P. Kassang 3 , P. Gnossikè 4 , K. Kombaté 2 , P. Pitché 1 1 Dermatologie et IST, CHU Sylvanus-Olympio, université de Lomé 2 Dermatologie et IST, CHU Campus, Université de Lomé 3 Dermatologie et IST, CHU Sylvanus-Olympio 4 Dermatologie et IST, centre national de dermatologie de Gbossimé, Lomé, Togo ∗ Auteur correspondant.
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Acné sur peau noire : facteurs associés et comorbidités psychiatriques dans les services de dermatologie du Bénin B.E. Dégboé 1,∗ , C. Koudoukpo 2 , N. Agbéssi 2 , F. Akpadjan 1 , H. Adégbidi 1 , F. Atadokpèdé 1 1 Service de dermatologie-vénérologie, centre national hospitalier universitaire de Cotonou (CNHU-C), faculté des sciences de la santé, université d’Abomey-Calavi, Cotonou
A206 2 Service de dermatologie-vénérologie, centre hospitalier universitaire et départemental Borgou-Alibori (CHUD-B/A), faculté de médecine, université, Parakou, Bénin
Introduction L’objectif de cette étude était de documenter les facteurs associés et les comorbidités psychiatriques chez les patients acnéiques en dermatologie. Matériel et méthodes Une étude transversale et analytique était réalisée dans les services de dermatologie du CHUD/B-A et du CNHU-C de janvier 2016 à décembre 2018 et a inclus les patients consentants ayant un diagnostic d’acné. Un questionnaire intégrant les grilles Évaluation Clinique de l’Acné (ECLA), Cardiff Acne Disability Index (CADI), Patient Health Questionnaire-9 (PHQ-9), Generalized Anxiety Disorder-7 (GAD-7) leur était proposé. Les données étaient saisies et analysées avec EPI INFO 7 et SPSS 16. Les résultats étaient significatifs lorsque p < 0,05. Résultats Au total 129 patients étaient retenus dont 72,9 % de femmes. Les tranches d’âge de 18—24 ans (48,8 %) et 25—45 ans (36,4 %) étaient les plus représentées. La plupart des patients présentaient une acné inflammatoire (51,9 %) ou rétentionnelle (31,8 %) associée à des macules hyperpigmentées (70,5 %) et des lésions excoriées (31 %). On notait une atteinte élective du front (92,2 %) et des joues (86,8 %). Dans la majorité des cas, l’acné était modérée chez les femmes (51,6 %) et sévère chez les hommes (60,6 %) avec p = 0,009. Les principaux facteurs déclenchants ou aggravants étaient l’automédication inadaptée (53,5 %), l’excoriation (48,1 %), certains aliments (34,9 %) et les cosmétiques éclaircissants ou comédogènes (32,5 %). Une altération de la QdV (AQdV) était présente chez 77,5 % des patients, le plus souvent légère à modérée (CADI = 4,5± 3,7). Elle était en revanche sévère chez les patients qui s’automutilaient (p < 10−3 ) et ceux qui avaient une acné sévère, particulièrement sur le visage (p = 0,04). Cette AQdV affectait la vie sociale, l’estime de soi et le ressenti de l’acné (r <0,04 ; p < 0,03). Les scores PHQ-9 (3,3 ± 4,7) et GAD-7 (2,6 ± 4,1), corrélés positivement à la sévérité de l’AQdV (p < 10−4 ), permettaient de dépister 13 patients dépressifs et 14 anxieux particulièrement chez les hommes (p < 0,05). Discussion L’acné de la femme adulte prédominait en dermatologie avec une atteinte élective du front et des joues. Les facteurs déclenchants ou aggravants entraînaient des lésions inflammatoires et des macules hyperpigmentées disgracieuses. Nos résultats confirment l’AQdV qui était importante et l’association des troubles psychiatriques, particulièrement en cas d’acné sévère du visage chez les hommes dans notre étude. Conclusion Les adultes jeunes consultaient en majorité pour une acné inflammatoire, souvent modérée chez les femmes et sévère chez les hommes, prédominante au front et aux joues. On notait une importante AQdV chez les patients qui s’automutilaient et ceux qui avaient une acné sévère du visage. Elle a entraîné une dépression et une anxiété, particulièrement chez les hommes. Mots clés Acné ; Anxiété ; Dépression ; Qualité de vie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.305
JDP 2019 Observations Un homme de 73 ans était vu pour un placard infiltré de toute la face postérieure de la cuisse gauche, devenu inflammatoire et hyperalgique depuis quelques semaines. Ses antécédents étaient marqués par une CT de la cuisse gauche connue depuis l’enfance, isolée et peu symptomatique. L’examen clinique notait une rétraction tendineuse des ischio-jambiers gauches avec un flessum irréductible à 60 du genou et une sciatalgie L5 gauches rendant la marche impossible (Fig. 1). Le bilan biologique mettait en évidence une élévation de la CRPà 50, sans anomalie des CPK, du bilan phosphocalcique, rénal ou immunologique. L’IRM de cuisse gauche notait une calcinose tumorale avec résorption des muscles ischio-jambiers entraînant une compression du nerf sciatique (Fig. 1). Aucune amélioration clinique n’était obtenue après un traitement par corticostéroïdes et colchicine. Le traitement chirurgical de la CT était réfuté en raison de la volumineuse taille de la lésion. Trois injections intra-lésionnelles de TSS à 25 % (60 à 100 cm3 /injection) étaient réalisées sous sédation à 1 semaine d’intervalle avec une bonne tolérance immédiate. Le patient développait secondairement un épisode de surinfection locale résolutif sous antibiothérapie avec ulcération et fistulisation à la peau de plusieurs nodules de calcinose. Trois mois après la dernière injection, le patient récupérait une extension quasi complète du genou permettant la marche, tandis que l’examen de la cuisse notait un assouplissement net du placard inflammatoire devenu indolore et la cicatrisation des lésions ulcérées (Fig. 1). Discussion Nous rapportons une observation de CT compliquée d’une limitation douloureuse de la mobilité articulaire et responsable d’une sciatalgie secondaire. Notre observation souligne les difficultés thérapeutiques représentées par cette affection. Le TSS par voie intraveineuse a été proposé avec des résultats convaincants dans le traitement des calcifications ectopiques des insuffisants rénaux. Cependant des effets systémiques sévères en particulier l’acidose métabolique viennent en compliquer l’utilisation. L’administration intra-lésionnelle du TSS représente une alternative intéressante, en limitant les effets secondaires systémiques et a été récemment proposée dans le traitement des calcifications ectopiques des calciphylaxies et des scléroses systémiques avec un bon résultat antalgique et fonctionnel. Les effets secondaires se limitent le plus souvent au risque de surinfection locale facilement résolutif sous antibiothérapie. Conclusion Nous rapportons l’observation originale d’une volumineuse CT traitée avec succès et sans effet secondaire majeur par injection intra-lésionnelle de TSS. Mots clés Calcinose tumorale ; Thiosulfate de sodium Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.306. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.306.
https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.306 P140
Calcinose tumorale traitée par injections intra-lésionnelle de thiosulfate de sodium夽 C. Girard 1,∗ , V. Blatière 1 , C. Daien 2 , D. Bessis 1 Dermatologie, CHU Saint-Éloi-Montpellier 2 Rhumatologie, CHU Lapeyronie, Montpellier, France
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Introduction La calcinose tumorale (CT) est une entité rare et invalidante dont le traitement est difficile. Nous rapportons l’observation d’une CT de cuisse traitée avec succès par des injections intra-lésionnelle de thiosulfate de sodium (TSS).
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Citypso : étude observationnelle multicentrique de la prise en charge du psoriasis en dermatologie libérale : patients et prise en charge J.-M. Amici 1,∗,2 , S. Ly 1,2 , F. Corgibet 3 , J.-F. Sei 4 , J. Seneschal 1 , E. Sbidian 5 , M. Beylot-Barry 1 1 Service de dermatologie, CHU Bordeaux 2 ADVSO, Bordeaux