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génétique
La découverte en 1997 d’ADN fœtal libre circulant dans le sang maternel a ouvert de nouvelles perspectives pour le diagnostic prénatal de la trisomie 21 (T21). A partir d’un prélèvement maternel de sang total, l’ADN fœtal peut faire l’objet de séquençage et d’une quantification des marqueurs spécifiques du chromosome 21. Le séquençage de l’ADN fœtal libre dans le sang maternel est proposé aux USA depuis 2011 pour le dépistage prénatal de la T21, chez les femmes à haut risque, en remplacement du test conventionnel (dosage de marqueurs sériques dans le sang maternel, couplé ou non à la mesure de l’épaisseur de la nuque fœtale). Dans ces situations à haut risque, il fait preuve de sa supériorité par
rapport à la méthode de dépistage conventionnelle. Rapidement s’est posée la question de ses performances chez les femmes enceintes à faible risque. Une étude récente donne une réponse convaincante. Ses auteurs ont réalisé, parallèlement au dépistage conventionnel, le séquençage de l’ADN fœtal circulant chez 1 914 femmes enceintes, âgées en moyenne d’une trentaine d’années, en s’intéressant aux chromosomes 21 et 18. La comparaison des performances des deux types de dépistage montre que le test basé sur le séquençage de l’ADN fœtal permet une réduction très significative des faux positifs comparé au test conventionnel (0,3 % vs 3,6 % pour la T21 et 0,2 % vs 0,6 % pour la T18). Les auteurs notent que, si l’étude ne permet pas de comparer
la sensibilité des deux méthodes, il n’est apparu, sur le nombre de patientes incluses, aucun faux négatif. L’évaluation de la valeur prédictive positive est en faveur du séquençage de l’ADN fœtal circulant : 45,5 % vs 4,2 % pour la T21 et 40 % vs 8,3 % pour T18). Insistons sur le fait que ce test reste un test de dépistage et non pas de diagnostic. Mais la réduction des faux positifs permettrait de limiter le nombre de procédures invasives de diagnostic, amniocentèses ou ponctions de trophoblaste. Les auteurs estiment à 89 % la réduction du nombre de procédures invasives dans cette étude si le dépistage était basé sur l’ADN fœtal circulant. Anticipant les éventuelles questions d’éthique qui ne manqueraient pas
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ADN fœtal circulant et dépistage de T21
d’être avancées si ce test venait à être généralisé, en France, le Comité consultatif national d’éthique s’est prononcé en 2013 en faveur du test basé sur l’ADN fœtal circulant, estimant qu’il constitue un progrès d’un point de vue éthique. Reste toutefois posé le problème du surcoût que cela engendrerait. | DR ROSELINE PÉLUCHON www.jim.fr
source Bianchi DW et coll. DNA sequencing versus standard prenatal aneuploidy screening. N Engl J Med 2014;370:799-808.
dépistage
Jusqu’ici, il n’existait pas de méthode rapide de détection de Legionella pneumophila vivante, une méthode brevetée propose de l’améliorer. Simple, rapide et performante, elle émane conjointement du Laboratoire de chimie bactérienne CNRS/ Université Aix-Marseille, de l’Institut de chimie des substances naturelles du CNRS et de l’Institut de chimie moléculaire et des matériaux d’Orsay CNRS/ Université Paris-Sud. Il n’existait donc pas de méthode rapide permettant de détection/ comptage dans le même temps des L. pneumophila vivantes. La méthode de détection de référence est longue, elle impose une mise en culture sur gélose pendant
10
10 jours puis une confirmation par méthode immunitaire. Une alternative plus rapide est un enjeu de santé publique, par exemple en cas d’épidémie l’urgence exige des résultats rapprochés. La méthode proposée par ces équipes françaises permet de détecter et dénombrer spécifiquement et rapidement L. pneumophila vivante. Pour ce faire, les bactéries sont mises au contact d’une sonde mimant un sucre leur servant à synthétiser un polysaccharide spécifique de sa membrane. Si l’on modifie ce sucre par introduction d’une fonction chimique comportant 3 atomes d’azote, L. pneumophila vivante incorpore ce saccharide modifié à sa membrane. En marquant exclusivement le groupe constitué des
3 atomes (azoture) par une molécule fluorescente classique, il devient possible de repérer et de compter les L. pneumophila vivantes, les seules ayant incorporé la sonde. Rappel. La légionellose, c’est plus de 5 600 cas par an en Europe, une létalité de l’ordre de 10 %, dus à Legionella pneumophila (légionelle). La légionellose est l’une des 30 maladies à déclaration obligatoire (DO) en France aux autorités sanitaires. Des textes réglementaires et des normes de détection encadrent la prévention et la surveillance de la légionelle tout particulièrement dans les eaux chaudes (tours aéroréfrigérantes
OptionBio | Mardi 29 avril 2014 | n° 507
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Nouveau : marqueur de détection rapide de l’agent de la légionellose
et eaux d’adduction des établissements accueillant du public). | Y.-M. D. source CNRS. Référence : Identification of living Legionella pneumophila using species-specific metabolic lipopolysaccharide labeling. J. Mas Pons, A. Dumont, G. Sautejeau, E. Fugier, A. Baron, S. Dukan, B. Vauzeilles, Angewandte Chemie 20/1/2014.