FAITS CLINIQUES ALLERGIE M~DICAMENTEUSE
PAR LA VOlE TRANSPULMONAIRE.
L'ollergie oux antibiotiques, b la p~nicilline et b la streptomycine en particulier, observ6e chez des infirmi~res manipulant souvent ces produits, est assez fr~quemment rencontr6e, surtout en milieu hospitalier. Cette sensibilisation peut obliger les int6ress~es 6 cesser leurs occupations. II s'agit 16 d'une allergie professionnelle, dent les manifes, tations cutan~es et respiratoires font progressivement leur apparition, apr~s un temps plus ou moins prolong6 de parfaite tol6rance 6 ces antibiotiques, pendant des mois eu m6me des ann6es. Le cas de ces infirmi6res retient d'autant plus I'attention que, ~tant expos~es, malgr~ toutes les precautions qu'elles peuvent prendre, & fraction de la poudre de p~nieilline ou de streptomycine ou au contact de gouttelettes de leurs solutions, elles ne peuvent bient6t plus continuer b donner leurs soins aux malades. Elles doivent olors accepter un emploi odministratif; certaines sent oblig~es de renoncer rapidement 6 route octivit~ professionnelle. La fr6quence et I'importonce de ces faits posent un v~ritable probl~me social, surtout au moment oE le recrutement des infirmi6res se montre de plus en plus difficile, tant pour le service des h6pitaux que dons le domaine privY. II est une vole d'obsorption des allerg~nes responsables, sur laquelle il me semble utile d'insister : le traitement par a~rosols. Nous connaissons plusieurs infirmi~res, n'ayont jamais prSsent6 d'ant~c6dents allergiques familiaux ou personnels, qui sent devenues de grandes asthmatiques, avec des manifestations s~v6res d'ordre rhino-trach6o-bronchique, apr6s avoir s6journ~ languement dons une salle sp~ciale ob elles prSparaient les solutions destinSes aux asthmatiques trait6s par des microbrouillards m6dicamenteux divers, et 03 elles surveilloient les traitements institu6s. Plusieurs postes d'a~rosols 6talent constamment en fonctionnement dans ce Ioc01. Un brouillard plus ou moins intense y rSgnait de facjon permanente, condition optima pour d6elencher des crises d'asthme et favoriser ultSrieurement leur retour. Ce rut un des motifs pour lesquels nous f~mes amen~ b supprimer tout traitement par a~rosols de p6nicilline ou de streptomycine dons cette consultation hospitaliSre, d0nt nous ossurions la surveillance. Parmi les antibiotiques, seuls les a6rosols de sulfate de FramycStine ne nous ont jamais dann6 d'accidents de sensibilisation chez les asthmatiques que nous traitions par la vole transpulmonaire. L'infirmi6re principale, qui assurait le contr61e de ces traitements par microbrouillards, devint asthmatique, apr~s ~tre rest6e de Iongues heures, chaque jour, dons cette salle d'a6rosols. Les crises subites et violentes qu'elle pr6sentait 6talent toujours diurnes; elles ne se produisaient que pendant ses heures de travail. Jamais elle n'eut d'asthme pendant ses jours de repos ou au cours de ses vacances. Or, elle s'6tait sensibilis~e non un antibiotique, mois & la th6ophylline elle-m6me, dent I'action antihistaminique est ou contraire taujours si b~n6fique pour I'asthrnatique. Seule, en a6rosols, la th6ophylline d6clenchait chez elle les crises de dyspn~e paroxystique ! L'humidit6 ambiante ne pouvait d'ailleurs que les favoriser. Ce centre de traitement n'6tait frequent6 que par des asthmatiques. Les o6rosols de thSophyltine y 6talent produits de fagon permonente, soit comme seul traitement de I'~tat de sposme bronchique, soit pour pr6parer, chez les rnalades trait~s, I'action des divers autres microbrouillards m6dicamenteux (antibiotiques, sulfamides, hyposulfites), que ces sujets respiralent ensuite. 114
FAITS CLINIQUES
Un 6tat d'asthme intriqu8 s'installa progressivement et, avant la cinquantaine, cette femrne, qui avait toujours joui d'une parfaite sant6 jUSClU'6 40 ans, devint une infirme respiratoire d~finitive. L'allergie 6 la thSophylline 6 point de d~part transpulmonaire fur 6 I'origine de cet osthme professionnel, dont I'interpr6tation pathog~nique ne peut prater 6 discussion. Pierre BLAMOUTIER.
coNTRIBUTION A LA ME-i"#ORO-PATHOLOGIE DE L'ASTHME A LA FAVEUR DES DONNI~ES DE STATISTIQUES PORTANT SUR TROIS ANN#ES DANS UN ~TABLISSEMENT DE SOINS POUR ASTHMATIQUES.
Les statistiques portent sur les ann~es 1 9 5 8 - 1 9 5 9 - 1 9 6 0 . Elles concernent le ch6teau de Malbose, maison 6 caract~re sanitaire. Soixante-douze enfants des deux sexes, de 6 6 14 ans, atteints pour la plupart d'un osthme allergique aneien et s6v~re sont trait6s, toute I'ann~e, dans cet ~tablissement situ6 dons un grand pare, 6 400 m~tres d'altitude, pros de Grasse. Ces statistiques ont ~t~ ~tablies de Io fagon suivonte : On inscrit, chaque jour, le nombre des enfants qui ont pr~sent~ une crise d'asthme. On calcule le poureentoge quotldien par ropport au nombre d'enfants asthmotiques en traitement. On reporte le bulletin m6t~orologique correspondant ~ ee j o u r : n6bulosit~, pr6cipitations, temperature, vent, dur6e d'ensoleillement. Ces observations sont relev6es par la station m~t~orologique du sanatorium des 6tudiantes de Vence, situ~e 6 proximitY, d0nt le climot est en tous points comparable. Le pourcentage est report~ sur un graphique, et le temps figur~ par un schema au jour correspondont. De I'examen de ces graphiques se d~gagent les constatations suivantes : 1° La moyenne g6n~rale des crises pendant les trois ann6es s'~tablit 6 8 %. 2 ° Si I'on relive la moyenne des crises, les jours de mauvais temps (pluie, vent, 0rage), ee chiffre posse de 8 % 6 11,3 %. Grasse jouit d'un climat privil~gi~, en ce qui concerne la dur~e d'ensoleillement en ~0rticulier :
---
En 1 9 5 8 : 2 . 5 8 4 En 1 9 5 9 : 2 . 5 3 6 En 1 9 6 0 : 2 . 7 5 0
heures (au lieu de 1.571 6 Paris). heures (au lieu de 1.570 6 Paris). heures (au lieu de 1.674 6 Paris).
Cette derni~re annie, la dur~e d'ensoleillement a ~t~ ~gale 6 celle de Mont-Louis, ch0isi pour l'installation d'un four solaire, comme ~tant, en France, le lieu le plus ensoleill~. Les moyennes des temperatures maximoles sur ces trois onn~es s'~tablissent 6 19°1 (au lieu de 15°2 6 Paris); celles des temp6ratures minimales 6 12°5 (au lieu de 6°7 6 Paris). Grasse, par la douceur de sa temp6rature, la dur6e exceptionnelle de son ensoleillernent, poss~de un climat particuli~rement favorable permettant le traitement, dons les rneilleures conditions, des asthmes allergiques, surtout des asthmes intriqu6s de bronchite. R. CASSE. 115