Anulytiea Chlmico Acru Elscvicr Publishing Company. Printed in Tbc Ncthcrlunds
425
Amsterdam
.
ANALYSE SPECTROPHOTOMETRIQUE PHEOPHYTINES a ET b EN MILIEU II. Ml?THODE
NOEL
CINEiTIQUE
DELAPORTE
Lnhorutoire (Erunce)
Cenrre
ET DES
DE DOSAGE
rz-r DANIELLE
P.O. Y.A.R..
DES CHLOROPHYLLES HYDROACETONIQUE
LAVAL-MARTIN
Nutionnl
de lu Recherche
Scitvtfijique.
4, ter route dcs Gardes,
YZ-Metrdon
(ReCu le 8 janvier 1971)
Certain,es mitthodes utilisees pour lc dosage des chlorophylies sont basks sur l’interprctation dc mesures spectrophotometriques effectuees directement sur lcs extraits’-‘. Ces methodes ne sont pas utilisables en presence d’autres substances, comme les phtophytines, qui absorbent dans la region du spectre oh sont cffectuees les mesures. D’autre part, l’application de ces divers modes de determination des chlorophyllcs h un extrait de pigments, donne des resultats disperses8 - ’ ‘. Par contre, I’exploitation des modifications spectrales caracteristiques d’une transformation chimique du corps a doser, peut’davantage donner satisfaction. Obeissent notamment a ce principe, les techniques basees sur la pheophytinisation globale des chlorophylles12-14 et sur la cornbinaison de la chlorophylle b avec I’hydroxylamineL5. Ces methodes utilisent des coeffkients d’absorption specifique prccedemment dtfinis2*s.7 et transposes aux solvants utilists. Dans ce travail, en exploitant spectrophotometriquement la difference entre les vitesses de pheophytinisation de la chlorophylle a et de la chlorophylle b, dans les extraits hydroacetoniques de vegetaux, nous avons mis au point une mcthode de dosage spccifique de chacun de ces deux pigments. Nous prescntons aussi un mode de calcul simple, des quantitks dc pheophytines a et b presentes. Pour le calcul des concentrations, nous avons determine les extinctions molaires des pigments dans l’acttone a 10 “/0 d’eau. Conditions
du dosuge
En milieu hydroacetonique,
la temperature, le taux, d’hydratation et la concentration en acide, sont les principaux parametres qui determinent les vitesses des phenomtnes exponentiels de pheophytinisation des chlorophylles a et b”. Une basse temperature, une forte concentration en acide et une faible teneur en eau permettent d’obtenir une difference importante entre les vitesses de pheophytinisation des deux chlorophylles. Deux de ces parametres sont diffkiles d faire varier: en effet, il est pratique d’effectuer les dosages de chlorophylles 21 la temperature ambiante et d’autre part la concentration en acide doit Gtre telle que les vitesses de phcophytinisation soient mesurables aisement. Le seul facteur que l’on peut facilement faire varier reste le taux d’hydratation du milieu, qui doit cependant permettre une extraction commode des pigments A partir du mattriel vtgetal. A&.
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D. LAVAL-MARTIN
Pour provoquer la phkophytinisation des chlorophylles, nous utilisotis une concentration en acide chlorhydrique telle, que dans un milieu aktonique & lOoA, d’eau, la rkaction soit termink en un temljs infkrieur d 15 min. L’influence des variations de la tempkraturc ambiante, sur la diffkrence des vitesses de transformation des deux chlorophylles, n’est pas pkjudiciable A l’application de la mtthode. Dans ces conditions, la chlorophylle b des extraits se phkophytinise $ une vitesse 25 B 35 fois infkrieure A celle de la chlorophylle a, qui sera do& phkophytiniske en moins d’une minute. Cette fluctuation de la valeur du rapport des vitesses est Cvidemment like aux variations de la tempkraturc, de la concentration de l’acide introduit et du taux d’hydratation du solvant qui peut 2tre plus ou moins voisin de 10(x. Dans les extraits vCgCtaux, il y a habitucllement deux G trois fois plus de chlorophylle a que de chlorophylle b, la contribution en densit& optique de la chlorophylle b est done relativement faible, son extinction molaire ktant en outre infkrieure h celle de la chlorophylle a. 11cst done nkessaire d’enregistrer les cinktiques de phkophytinisation d des longueurs d’onde oh l’kart est maximum entrc I’absorption des chlorophylles et celle des phkophytines rksultantes (Fig. 1). Dans la r$gion oh les carot&noYdes n’absorbent pas, deux longucurs d’onde son1 caractkistiques A cet Cgard : 663 nm pour la chlorophylle a et 642 nm pour la chlorophylle b. Mais vers 663 nm, la diffkrencc de densit& optique entre la chlorophylle b et la phtiophytine b est si faible qu’elle ne permettrait pas de mesures prkcises. Par contre aux longueurs d’onde proches de 642 nm, la diffkrence de densiti: optique entre la chlorophylle a et la phCophytine a est apprkiable. Dans cette rCgion du spectre, on peut done observer Facilement la phkophytinisation de chacune des deux chlorophylles. I1 suffira pour cela, d’enregistrer une seule ciktique de pheophytinisation, $ une longueur d’onde voisine dc 642 nm (Fig. 2). I1 est nkessaire de connaitre approximativement la teneur en eau dcs tissus vkgktaux, avant d’en extraire les pigments. En prksence de carbonate de magnksium,
Fig. I. Spectrca, du 600 B 700 nm. dcs chlorophyllcs solwnt hydroacCtoniquc 10-90 (vol-vol). (-)C,: Anul. Chir~r. Actn. 55 (1971) 425435
a ct b ct cles phkophytincs corrcspondantcs. ()C,; (----)I%. ) P” ; (--
dims
un
DOSAGE
1
CIN~TIQUE
DES
CHLOROPHYLLES
A 8642
a
ET
b
421
nm
B
0.1
O.,
.
.
0
Fig. 2. (A) Spcctrc d’un cxtrait hydroacktoniquc (10-90. dc la cinktiquc dc phtiophytinisation des chlorophyllcs phkophytinisation complkte.
vol-vol) dc v6gctal. a ct b dc cct cxtrait.
(IS) Enrcgistrcrncnt. :I 642 nm. (C) Spoctrc dc I’cxtroit. apt+
on broie les tissus dans des quantites d‘acetone telles, qu’apres filtration, la solution finale de volume determine rcnferrne 10x, d’cau. Une partie de l’cxtrait hydroacetonique est alors introduitc dans une cellulc spectrophotometrique de parcours optique suffsant pour que la modification de densite optique soit mesurable aisement. A l’aide d’un spectrophotometre h double faisceau, on enregistre l’absorption initiale (A,) $ la longucur d’onde choisie pour lcs mesures. Ensuite, dans le bouchon dc la ccllulc, prevu d cet effet, on introduit un volume d’acide chlorhydrique, tel que l’effct de dilution soit neghgeable. La concentration de l’acide chlorhydrique utilise depend de la capacite tampon de l’cxtrait vegetal. Pour obtenir une difference exploitable entre les vitcsses dc pheophytinisation des dcux chlorophylles, il faut que cette concentration permette la pheophytinisation totale de la chlorophylle b dans un temps compris entre 8 et 15 min. Pour nos essais (Fig. 2), effectub h partir d’extraits de haricots verts (Phaseoltrs oulglaris,var. Slander White), nous ajoutons 0.03 ml d’acide chlorhydrique 3 M, dans une cellule spectrophotometrique de 5 cm de parcours optique et contenant 15 ml d’extrait acetonique. Le bouchon est fixi: puis on agite lecontenu de la cellule et on declcnchc simultanement I’enregistreur du spectrophotometre, regle $ une vitesse de 1 cm par minute. La cellule est mise rapidement en place et la cinetique de pheophytinisation est cnregistree (Fig. 2B). Lorsque les chlorophylles sont totalemcnt pheopbytinisees, I’absorption devient stable (A,). On arrete alors l’enregistrement. Interprttution des cindtiqtres
Les valeurs des differences A,- Af (A, &ant l’absorption d l’instant f) sont mesurees ri partir d’une minute (Fig. 3A). Les logarithmes de ces valcurs sont port& en fonction du temps, on obtient une droite uniquement representative de la cinetique de pheophytinisation de la chlorophylle b. L’ordonnee h l’origine de cette droite (log A,,) pertnet la determination de Ab (Fig. 3B). Anal.
Chim.
Acta,
55 ([971)
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N. DELAPORTE,
t
D. LAVAL-MARTIN
A
?-+’ .%j :,
A
AAbj+p&+_ a
__
_
____
______________~_____~~~~~~~
Al 0.2
.
0.1
.
0
0
6
10
15
tcmpemi”)j
tampwd 10 5 0 Fig. 3. (A) Enrcgistrcmcnt, h 642 nm. dc la cinktiquc de phkophytinisation dcs chlorophyllcs a cl b, d’un extrait hydroacttoniquc dc v&&al. A, = dcnsiti: optique initiale de l’extrait; A, = densiti: optique finale de I’cxtrait, aprtis phkophytinisation; A,,, = densitt optique, d n minutes, au tours dc la phkophytinisation; An,,, = dilI%rcncc entre la densiti: optiquc aprtis 11minutes ct la dcnsiti: optiquc tinale; AA,, ,,” h = diflkrencc dc dcnsitt optiquc, spkcifique dc la pheophytinisation totale dc In chlorophyllc a, ou dc la chl?rophyllc b dc I’cxlrait. (B) Rcpr6scntntion. cn coordonnks semi-lognrithmiqucs. dc la cinCtiquc dc ph6ophytinisation dc la chlorophyllc b (log A,,, = f(r,,)).
.
II est possible aussi, pour kiter la construction graphique, d’cffectuer le calcul rapidc de log Ah en determinant les logarithmes d’un nombre impair (2n+ 1) de valeurs de (A, -A,) (5 ou 7 valeurs suffisent). On calcule la valeur moyenrle: b<--dttl”ycn
et d’autre part on dkterminc I’tkart moyen, E, entrc les logarithmes log(A,, - A,) et log(A,_, - A,), etc. Alors: lo&L, -A,) et log(Ax,--A,),
b3~,= Connaissant A,,--dr
log(n.-Ar)*,,,,,,,+(rz+
successifs:
w
A b on effec tue : = A/i,,
AA,, est la diffkrence d’absorption, chlorophylle b en phkophytitik b. Avwl. C/tint. Acto, 55 (1071) 425435
spkifiquement
due h la transformation
de la
DOSAGE
CIN~IQUE
a
DES CHLOROPHYLLES
reprksente Cvidemment la diffkence chlorophylle a en phkophytine a.
AA,
ET
b
429
d’absorption
due ri la transformation
de la
D&ernzinution des teneurs en chlorophylles Quelque soit la longueur d’onde choisie pour effectuer les mesures, les difkrences d’absorption AA, et AAb sont caractkristiques de la transformation de chacune des chlorophylles en la pheophytine correspondante. Pour que ces grandeurs puisscnt Ztre exprimkes en termes de concentrations, il est nkessaire de connaitre les extinctions molaires des chlorophylles et des phkophytines dans le solvant choisi. Nous avons dktermink ces extinctions de 614 A 645 nm et aussi ti 663 nm, longueur d’ondc favorable au seul dosage de la chlorophylle a. Ces dktcrminations ont CtC effectukes par titrations parallkles du magnksium et du noyau porphyrinique dcs chlorophyllcs a et b, h I’aide de mkthodes prkiskes par ailleurs”. Ces coefficients font I’objet du Tableau I. TABLEAU EXTINCTION ---____----
Longucur d’ortde (ml) --_..-.--_.-_-
I MOLAIHE
DIS
CHLDHOI’IIYLLIS (c,. __~----..--.~-__~
Gz, ._.__. -----.-.---__-
c,,)
‘:P.
k,. ..__--
_.__---.--..--
k-l. DES I’HC:OPI1YTINIS
(I’,,,
Ph)
CP,, .._.
614 616 618 620 622 624
15900 I GO00 15800 15400 14800 14100
8600 8500 8500 8600 9000 9600
7600 7000 6300 5800 5400 5100
3600 3400 3300 3200 3200 3300
626 628 630 632 634
13300 12400 11800 11200 11000
10900 12500 14800 18100 22300
5000 5000 5000 5200 5500
3400 3700 4000 4700 5600
636 638 640 642 645 663
11100 11600 12700 14600 19600 78300
27300 32700 37600 41500 44700
5700 6200 6800 7700 10100 46900
6900 8700 10700 13900 19600
C&u1 des concentrations en chlorophylls pour exemple la chlorophylle a, on peut Ccrire:
u et en chlorophylle
h. Si I’on prend
AAx, = kc,, - EL) Cama, *d ou eCn et cp, sont les extinctions molaires de la chlorophylle a et de la phkophytine a, Q la longueur d’onde considCrCe ; CD,,,, est la concentration molaire de la chlorophyllc a phtophytinirke; et d est le parcours optique en centim&res. Anal.Chim
Acta,
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DELAPORTE,
N.
Si on tient 2Yiexprimer en g 1-I, la concentration &ant le poids moleculaire de la chlorophylle a, on a: C n=AAn(~c,--ep,)-‘.PMc,.d-l
D.
LAVAL-MARTIN
en chlorophylle
a, PMc,,
= K;AA;d-
en definissant : K u= TABLEAU
P&J(+, - cp,,)
II
COBPIKIENTS
K,,
ET K,, DE 614
i\ 645
--
nm
-
hnfjueur d’onde (WI)
EC”- cp ”
10’ K,,
614 615 618 620 622 624 625 628
8300 9100 9500 9700 9400 9000 8300 7500
10.75 9.90 9.45 9.25 9.50 9.95 10.80 12.00
5000 5200 5200 5400 5800 6300 7700 8800
18.15 17.55 17.40 16.85 15.75 14.30 I 1.95 10.35
630 632 534 636 638 540 542 545
6700 5000 5500 5300 5500 5900 6900 9500
13.30 14.90 15.20 15.75 15.35 15.15 12.95 9.45
10800 13500 16700 20400 24000 26900 27600 25100
8.40 6.75 5.45 4.45 3.80 3.40 2.30 3.60
cc,, - I:pb
lo2
Kb
”
Nous avons calculk les coefficients K,, et K, pour les longueurs d’onde comprises entre 614 et 645 nm (Tableau II). Ces valeurs permettent, St n’importe laquelle de ces longueurs d’onde, de determiner les concentrations (g I- *) en chlorophylle a et en chlorophylle b, pour un extrait hydroacetonique de pigments chlorophylliens ( 10-90, vol-vol), par l’application des formules : G
=
K;AA;d-’
C h = &*AA,J~--~ Calcul des teneurs en phkophytines Q et 6. Dans la plupart des extraits vegetaux, les seules substances absorbant dans la region spectrale comprise entre 600 et 700 nm, sont les pigments chlorophylliens et leurs phtophytines. Lorsque les chlorophylles a et b ont CtC totalement transform&es en phcophytines, il est possible de determiner les concentrations de ces dernieres. Cette d&ermination,peut Btre effectuee en mesurant, h deux longueurs d’onde distinctes A, et AZ, les den&&s optiques AA, et A,, de l’extrait pheophytinise. On peut ecrire: Anal.
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CIN~TIQUE
DOSAGE
a
DES CHLOROPHYLLES
A,, - A,, = (EL,P”J%+ e&P&J
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b
ET
(1)
- (%,I’,& f ~l&KJ)
. OU &API30” b
est l’extinction molaire, a la longueur d’onde %, de la pheophytine a ou b, molaire en pheophytine a ou b. et Pa au b est la concentration Si I’on choisit A, et A2 telles que ies extinctions molaires de la pheophytine a, h ces deux longueurs d’onde, soient &gales, I’eqn. (1) s’ecrira: -+b.,
4
et si I’on dkfinit h =
clt2p,,-
=
(EA,P,--A,P,)‘Pb
:
EA,P,
ona(enmoll-‘) Pb alors
=
(4,
-A&z-
’
:
Nous
extinctions
avons choisi pour A, et AZ?les longueurs d’onde 608 et 645 nm. ou lcs molaires de la pheophytine a sont Cgales (Earn,,,, = cgoxp,, = lOlOO), alors
I A
I 600
i
i t
I
phkophytinc
e
625
Fig.4. Spcctresde la ph&ophytinc
10
nm-
a ct dc la phkophytinc
a, ri 608 et 645 nm. (---.)P,;
b. montrant
I’idcntiti:
dcs
absorptions
dc la
(-)I,,.
que la difference, h, entre les extinctions molaires de la pheophytine b est importante (h 7 145OQ- puisque .s645Ph= 19600 et ti6eBPb= 5100) (Fig. 4). Nous pouvons dbnc calculer (en mol l- ‘) Anal.
Chim.
Acta,
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N. DELAPORTE,
D. LAVAL-MARTIN
PI7= -iThm(ACi45 - 4508) f’,, = -rdm(~40;45 trations
- 196OOh)
S’il n’y a pas initialcment de phkophytine dans l’extrait vCgCta1, les concendkterminkes doivent correspondre aux concentrations en chlorophylles.
Pig. 5. Courbcs reprCsentutivcs dcs rosultats dcs cssais quantitatifs de determination dcs chlorophylles, cffcctuhs cn cnrichisuant’cn chlorophyllc a, lcs dill’ercntes priscs d’essais d’un cxtrait vBgeta1. (1) Gammc dcs quantitds dc chlorophyllc a pure ajoutbes. (2) Droitc rcprkscntutivc des quantites de chlorophyllc a rctrouvkes, duns les diffkcntcs priscs d’cssais cnrichies. (3) Droitc rcprbentativc des quantitks, dktcrminkcs par ditl’krcncc. dc chlorophyllc u initialcmcnl prL:sente.
1
Chlorophylles mgll
5
I
Fig. 6. Courbcs representatives des rtsultats dcs cssais qusntitatifs dc determination des chlorophylles, cFFectu~s en cnrichissunt en chlorophyllc b, lcs ditlkcntes priscs d’essais d’un cxtrait vBg6tal. (I) Gammc des quantites ‘dc chlorophyllc b pure ajout&zs. (2) Droitc rcprbcntative dcs quantitb de chlorophyllc b rctrouvks, dans ICS dXFiSrentes prises d’cssais cnrichies. (3) Droite rcpresentativc dcs quantitCs, d&tcrminks par diFfercnce, de chlorophyllc b initialcmcnt prbcnte. Anal. Chirn. Acta,
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DOSAGE
CINI?TIQUE DES CHLOROPHYLLES
a ET b
433
Vkrijkation de la m&thode QuantitativitC. Sur un extrait
hydroacCtonique de haricots verts, nous avons prCle& onze prises d’essais identiques. Dix de ces prises d’essais ont CtC enrichies avec des quantitks connues et croissantes de chlorophyllea ou b pure. La onzitme prise d’essai, non enrichie, sert de tCmoin pour la dktermination des quantitks de chlorophylles a et b, initialement prksentes. Les volumes finaux de ces onze solutions ont CtCrendus Cgaux; ie solvant ttant, dans tous les cas, hydroacktonique 10-90 (t;ol-vol). Nous avons do& cinktiquement les chlorophylles a et b de chacune de ces’solutions. D’autre part, XIOUSavons track les courbes correspondant aux gammes de concentrations, en chlorophylles a et b pures ajoutkes (Figs. 5 et 6). Les dosages effectuks sur les mkianges, nous ont permis de retrouver les chlorophylles ajout&es. En effet, l’examen des Figs. 5 et 6 montre que pour chaque s&e d’essais, la droite reprksentative des quantitk de chlorophylle a ou b dk+terminks dans les mClanges, est parallkle & la droite correspondante aux quantitks de chlorophylle pure de chaque gamme. Le dtcalage en ordonnke entre ces deux droites parallkles est caractkristique des chlorophylles initialement prbentes. Les valeurs en chlorophylles calculkes au tours de cette cxpkrience, lc sont avec une prkcision de & 0.7 “/,. Variahifit&.Sur un meme extrait hydroacktonique de haricots verts, nous avons effect& sept dosages successifs des chlorophylles. Les rksultats obtenus prksentent une variation de +- 0.8 “Apour la chlorophylle b et de &-1.8 “A,pour la chlorophylle a. La prkision de la mkthode sera d’autant meilleure que les &carts d’absorption mcsurQ seront plus grands. CONCLUSION
Le dosage cinktique utilisant la diffkrence entre les vitesses de phkophytinisation des chlorophylles a et b offre un certain nombre de CaractCristiques intkressantes. L’exploitation de modifications spectrales, dont la vitesse est caractkristique de la nature de chacun des pigments, constitue un crittre qualitatif: en effet, la prksence Cventuelle d’un troisihme corps dont le spectre Cvoluerait sous l’action des acides, perturberait la cinktique apparente des phkophytinisations et serait de ce fait dkcelable. La quantitativite et la variabilitk CtudiGes montrent que la precision des dosages est satisfaisante; ceci est une consequence de la spCcificitC de la mkthode. Cette prkision est particulikrement intkressante dans le cas de la chlorophylle b, pour laquelle les mtthodes habituelles de mesure d deux longueurs d’onde, ne donnent que des rCsultats approximatifs, qui rendent imp&is les rapports des concentrations des deux chlorophylles. Les extinctions molaires utiliskes ont Gti: dCterminCes pour le solvant qui sert B l’extraction des pigments, et dans lequel sont effectuks les dosages. Cette mkthode peut Gtre utilisCe ri diverses longueurs d’ondes ce qui permet de trks larges applications. La seule condition Q respecter est .de travailler sur une diffkrence d’absorption suffisamment grande pour que les mesures soient prkises. Ceci peut Btre obtenu dans tous les cas en utilisant des cuves de grand parcours optique, ou des enregistreurs A expansion d’kchelle. Dans la plupart des extraits vkgktaux, aprks acidification, seules les phCophytines absorbent dans la rCgion du spectre oti les mesures sont effect&es, ceci permet de calculer les teneurs en phCophytines a et b totales. AMJ~.C/rim.
Acra,
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N.
DELAPORTE,
D.
LAVAL-MARTIN
En fixant le taux d’hydratation et la concentration en protons dans les milieux acetoniques, on peut obtenir une difference importante entre les vitesses de pheophytinisation des chlorophylles a et b. Ces proprietes sont utilisees pour doser selectivement ces pigments par spectrophotomttrie, dans les extraits hydroacetoniques de vegetaux. Les phenomenes de pheophytinisation obeissent St des lois exponentielles; leurs cinetiques peuvent &re enregistrees Srune longueur d’onde choisie selon les concentrations relatives des chlorophylles a et b presentes dans l’extrait vCgCta1. Le dosage de’ la chlorophylle a et de la chlorophylle b est effectuC dans des extraits acetoniques a loo/i d’eau. Les conditions preconisees permettent une phtophytinisation 25 h 35 fois plus rapide pour la chlorophylle a que pour la chlorophylle b. La duree du dosage n’exchde pas 15 min. Les calculs des concentrations en chlorophylles et en pheophytines sont effectuCs & l’aide des extinctions molaires determinees pour le solvant utilise. Les teneurs en pigments sont ainsi obtenues avec une prt?cision supbrieure h _+2’%,, quelles que soient les concentrations relatives en chlorophylles a et b. SUMMARY
In acetonic solutions, the phaeophytinization velocities of chlorophylls a and b can be very different for certain degrees of hydration and proton concentration of the media. These properties are used for the selective spectrophotometric determination of these plant pigments in an aqueous acetone solution. The phaeophytinization phenomena follow exponential laws; their kinetics can be recorded at a wavelength determined by the relative concentrations of chlorophylls a and b present in the plant extracts. Chlorophyll a and b concentrations are determined in acetone extracts containing 10% water ; the phaeophytinization is 25 to 35 times ,faster for chlorophyll a than for chlorophyll b. Concentrations ofchlorophylls and phaeophytins are calculated from the molar absorptivities for the particular solvent used. The procedure requires only 15 min, and a 2% accuracy is obtained, irrespective of the relative concentrations of chlorophyll a and b. ZUSAMMENFASSUNG
In acetonigen Liisungen kiinnen die Phaophytinierungsgeschwindigkeiten der Chlorophylle a und b bei bestimmten Hydratationsgraden und Protonenkonzentrationen des ‘Mediums sehr verschieden sein. Diese Eigenschaften werden fiir die selektive spektrophotometrische Bestimmung dieser Pflanzenfarbstoffe in w&srigen Acetonlijsungen ausgenutzt. Die Phaophytinierungserscheinungen gehorchen Exponentialgesetzen; die Kinetik kann bei einer ,Wellenhinge aufgezeichnet werden, die durch die relativen Konzentrationen der in den Pflanzenextrakten vorliegenden Chlorophylle a und b bestimmt wird. Die Konzentrationen der Chlorcphylle a und b werden in Aceton mit 1O”/0Wasser ermittelt; die Phaophytinierung ist bei Chlorophyll a,25-35 ma1 schneller als bei Chlorophyll b. Die Konzentrationen der Chlorophylle und Phaophytine werden aus den molaren Extinktionskoeffizienten ftir das benutzte Liisungsmittel berechnet. Das Verfahren dauert nur i5 min; es wird un,4nal.
Chini.
Acta,
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DOSAGE
CINI?IYQUE DES CHLOROPHYLLES
435
a ET b
abhtingig von den relativen Konzentratiqnen keit von 2$/, erreicht.
der Chlorophylle a und b eine Genauig-
BIBLIOGRAPHIE
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