Anisakiose et allergie : une association morbide négligée ?

Anisakiose et allergie : une association morbide négligée ?

ZOONOSES Anisakiose et allergie : une association morbide négligée ? Philippe Eldin de Pécoulasa,*, André Paugama, Patrice Bouréea RÉSUMÉ SUMMARY ...

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ZOONOSES

Anisakiose et allergie : une association morbide négligée ? Philippe Eldin de Pécoulasa,*, André Paugama, Patrice Bouréea

RÉSUMÉ

SUMMARY

La consommation de poissons de mer, insuffisamment cuits ou crus peut être à l’origine d’une anisakidose (ou anisakiose) par ingestion d’une larve de nématode de la famille des Anisakidae. Les poissons les plus parasités sont le hareng, le colin, le lieu noir et la morue. Dans la forme aiguë, apparaissent des douleurs gastriques dans les heures suivant le repas contaminant. Ces douleurs, dues à la pénétration de la muqueuse par une ou plusieurs larves, peuvent s’accompagner de manifestations allergiques. Les larves peuvent alors être extirpées lors d’une endoscopie à visée diagnostique et thérapeutique. La forme intestinale, tardive, est le plus souvent de découverte fortuite, post-opératoire ; par la mise en évidence anatomo-pathologique de larves au sein d’un granulome responsable d’un syndrome tumoral du grêle (douleur, occlusion, saignement). La forme chronique s’observe chez les patients sensibilisés, consommateurs réguliers de poissons parasités, même cuits. Elle est due à un allergène d’A. simplex thermostable pouvant être à l’origine d’urticaire chronique, d’angiœdème et aussi de choc anaphylactique. Différents mécanismes immunitaires impliquant l’expression de cytokines induite par la présence du parasite (production d’IgE) associés à des prédispositions génétiques ont pu être identifiés. Ces formes chroniques sont fréquemment rapportées en Espagne, où les consommateurs de poisson sont nombreux. Les tests biologiques sont parfois d’interprétation difficile du fait de la parenté antigénique entre deux nématodes de la même famille (Ascaridoidea) : A. simplex et Toxocara canis. Le meilleur élément diagnostique et thérapeutique de cette nouvelle forme d’anisakidose est l’arrêt de la consommation de poisson parasité qui permet la disparition des manifestations cliniques, en particulier de l’urticaire.

Anisakiosis and allergy : a neglected morbid combination Consumption of sea fish, undercooked or raw can be a cause of anisakidosis (or anisakiasis) following the ingestion of nematode larvae of the family Anisakidae. The most infected fish are herring, pollock, saithe and cod. In the acute form, appears gastric pain within hours following the contaminant meal. These pain, due to the penetration of the mucosa by one or several larvae, can be accompanied by some allergic manifestations. The larvae can then be eradicated during endoscopy, diagnostic and therapeutic procedure. Late intestinal form, is most often discovered incidentally, post-operative ; by setting histological evidence of larvae in a granuloma responsible of a tumor syndrome (pain, obstruction, bleeding). The chronic form occurs in sensitized patients, regular consumers of infected fish, even cooked. It is due to a thermostable A simplex allergen which may lead to chronic urticaria, angioedema or also anaphylactic shock. Many immune mechanisms involving the expression of cytokines induced by the presence of the parasite (Ig production E) associated with genetic predispositions are also involved. These chronic forms are frequently reported in Spain, where consumers of fish are numerous. Biological tests are sometimes difficult to interpret because of the antigenic relationship between two nematodes of the same family (Ascaridoidea) : A. simplex and Toxocara canis. The best diagnostic and therapeutic element of this new form of anisakidosis is to stop eating parasitized fish allowing the disappearance of clinical manifestations, especially hives.

Zoonose – anisakiose – Anisakis simplex – gastrite – urticaire.

1. Introduction L’anisakiose étant la conséquence de l’infestation par des larves d’Ascaris de poisson, fait partie des syndromes de larva migrans viscérale. En 1960, Kuipers et Van Thiel [1, 2] ont décrit les premiers cas en Hollande. Depuis d’autres ont été rapportés a Service de parasitologie et de mycologie Groupe hospitalier universitaire Cochin – Saint-Vincent-de-Paul 27, rue du Faubourg Saint-Jacques 75679 Paris cedex 14

* Correspondance [email protected] article ti l reçu le l 15 avril, il accepté té le l 22 avril il 2014. 2014 © 2014 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés.

Zoonosis – Anisakidosis – Anisakis simplex – gastritis – hives.

aussi bien en Europe [3-5], qu’en Asie [6, 7], en Amérique du Nord [8], en Afrique du Nord (Égypte) qu’en Océanie (Nouvelle-Zélande) [9]. Outre les signes cliniques directement provoqués par la présence de la larve ; troubles gastro-intestinaux divers d’intensité variable, peuvent apparaître des réactions immunologiques de type allergique dans lesquelles le système HLA, certaines cytokines et la sécrétion d’IgE sont en jeu. REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUILLET/AOÛT 2014 - N°464//

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Figure 1 – Cycle d’Anisakis simplex.

In : Anofel, Parasitoses et mycoses des régions tempérées et tropicales, Ed. Elsevier Masson 3e ed. 2013..

2. Bases parasitologiques et épidémiologiques 2.1. Cycle (figure 1) L’espèce A. simplex (Rudolphi, 1809, Krabbe, 1878) appartient à la classe des nématodes, ordre des Ascaridés (tableau I) et à la famille des Anisakidae tout comme le Pseudoterranova decipiens (Phocanema decipiens), souvent identifié aux États-Unis [8]. Les vers adultes (n) de quelques centimètres de long, vivent dans l’intestin des mammifères marins tels que les cétacés (baleines et dauphins) ainsi que chez des pinnipèdes (phoques et otaries). Les femelles d’A. simplex pondent des œufs (o) qui s’embryonnent dans l’eau de mer pour donner des larves de stade LI de 250 à 300 μm (p). Tableau I – Classification des genres et espèces appartenant à l’ordre des Ascarididés. Classification des Ascaridés (sensu lato) Super famille Familles

Espèces

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Ascaridoidea

Ces dernières peuvent vivre quatre semaines à 15 °C et 7 semaines à 5 °C alors qu’elles meurent rapidement à 30 °C. Au cours de cette période, elles sont ingérées par des crustacés planctoniques (q) (crevettes du genre Euphausia le plus souvent). Elles muent alors au stade de larve LII, mesurant de 5 à 30 mm (r). Elles peuvent poursuivre leur développement lorsque les Euphausia sont ingérées par un deuxième hôte intermédiaire (s). Harengs, maquereaux, sardines, saumons, morues, lieus et chinchards le plus souvent ainsi que seiches et calamars permettent aux larves LII d’évoluer au stade LIII. Ces dernières sont enroulées en spirale, dans la cavité générale des poissons, plus rarement dans les muscles. Lorsqu’un mammifère marin (pinnipèdes ou cétacés), hôte définitif, se nourrit de poissons et/ou de céphalopodes parasités, les larves LIII subissent deux autres mues (LIV et LV) avant de se transformer en vers adultes au niveau de l’intestin. Les femelles fécondées vont émettre de nombreux œufs qui se retrouvent dans le milieu extérieur. L’Homme (s) est une impasse parasitaire. Il héberge les larves LIII incapables d’évoluer en vers adultes [6]. Elles sont souvent responsables de lésions gastriques voire de lésions de l’intestin grêle ou du côlon, dans les heures ou jours qui suivent leur ingestion. En dehors de ces manifestations cliniques dues à leur présence in situ, un certain nombre de réactions immunologiques interviennent dans la pathogénicité de cette parasitose concernant notamment l’anisakiose chronique où la réaction urticarienne survient suite à la consommation fréquente de poissons cuits parasités [7].

2.2. Répartition géographique Les espèces de poissons infestés, le nombre de larves et l’espèce d’anisakidé varient selon la situation géographique des lieux de pêche. Les études récentes montrent la grande variété d’infestation parmi les espèces de poissons [2, 10-13]. Au total, 123 espèces ont été trouvées infestées par A. simplex [5] ainsi que 4 espèces de céphalopodes, comme le calamar en Atlantique. Les gadidés (colin, lieu, morue, merlu…) sont fréquemment porteurs, alors que les poissons plats (sole, turbot, plie, barbue…) le sont exceptionnellement. L’anisakiose est retrouvée essentiellement en Europe du Nord (Hollande, Danemark, Norvège, Allemagne, Angleterre et France), au Japon, ou plus de 100 espèces de poissons ont été trouvées infestées, sur la côte est des États-Unis et dans le Pacifique (Nouvelle-Zélande) [9]. Ainsi, 31 % des harengs de la Baltique présentent des larves au stade LIII, 55 % en Mer du Nord, voire de 90 à 100 % sur les côtes britanniques avec une moyenne de 10 parasites par poisson [14]. Enfin, il faut noter qu’il existe des variations saisonnières liées au cycle de chaque espèce d’hôtes intermédiaires (crustacés et/ou poissons).

Anisakidae

Ascarididae

Anisakis simplex

Ascaris lumbricoides

2.3. Prévalence de l’anisakiose humaine

Contracaecum (différentes espèces)

Baylisascaris procyonis

2.3.1. Dans le monde

Pseudoterranova decipiens (Phocanema decipiens)

Toxocara canis Toxocara cati

Hysterothylacium aduncum

Porrocaecum ensicaudatum

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Le nombre total de cas déclarés en 1988 au Japon a été de 11 232 [4]. Dans ce pays, l’atteinte est le plus souvent gastrique, car le poisson cru est très souvent consommé, comme entrée, en début de repas.

ZOONOSES

Tableau II – Consommation moyenne de poisson en g par jour dans différents pays [4]. Pays Japon Portugal Espagne Finlande France États-Unis Allemagne Grande-Bretagne Danemark Italie Irlande Belgique Canada Hollande

Année

Consommation

1979-81 1980 1992 1979-81 1989 1990 1979-81 1987 1985 1984 1990 1989 1985-88 1987

239 92 85 78 41 36 27 27 26 24 19 17 10 10

C’est le pays où la consommation de poisson par personne (239 g) est la plus forte (tableau II) [4]. Les Espagnols consomment, en moyenne 85 g de poisson par jour, les Basques espagnols 90 g, et les Portugais 92 g [15]. Par conséquence, c’est dans ces pays que l’anisakiose est la plus fréquente. Aux États-Unis, la consommation est moins importante (36 g/jour). L’intérêt grandissant pour les propriétés diététiques des omégas 3 [16, 17] de certains poissons de mer est responsable d’une augmentation de la consommation de poissons dans les pays occidentaux. En Hollande, depuis 1960, une réglementation de 1968 oblige à congeler les harengs consommés crus (maatjes) à -20 °C pendant au moins 24 heures. Depuis, l’anisakiose aiguë a pratiquement disparu de ce pays. Les Hollandais étaient en 1996 de faibles consommateurs de poisson, 10 g par jour en moyenne [4]. Les règles sanitaires régissant la mise sur le marché des produits de la pêche ont fait l’objet d’une directive du Conseil de l’Europe du 22 juillet 1991 [18]. Elle a rendu obligatoire, pour le poisson destiné à être consommé cru, une congélation à une température égale ou inférieure à -20 °C à l’intérieur du poisson pendant au moins 24 heures. L’application de cette directive, a fait régresser considérablement la prévalence de l’anisakiose intestinale aiguë en Europe et particulièrement en France. Sur une période de 14 ans, entre 1977 et 1991 [19], ont été recensés 25 cas d’anisakiose aiguë ou subaiguë, soit 2 cas en moyenne par an [20]. De 1992 à 2005, en 13 ans, n’ont été observés que 6 cas, soit un cas tous les deux ans, c’est-à-dire quatre fois moins qu’avant 1991. En ce qui concerne le Japon, la consommation de poisson cru y est toujours importante.

r L’immigration depuis les années 80 et l’établissement durable de populations originaires d’Asie a introduit de nouvelles coutumes alimentaires. r Les méthodes de pêche permettent de stocker le poisson dès qu’il est sorti de l’eau, son éviscération ne s’effectuant qu’à l’arrivée au port pour les navires de pêche de petite et moyenne capacités [21]. Ce dernier point est particulièrement dommageable pour la santé publique, car ce délai permet aux larves de quitter la cavité générale pour aller se réfugier au niveau des masses musculaires (figures 2 et 3). Si 0,3 % de larves infectantes sont retrouvées dans les muscles au bout de 24 heures elles sont 13 % au troisième jour. Une enquête, effectuée en 1988 sur les marchés parisiens a révélé un taux moyen de parasitisme important de 68,5 % sur presque 1 200 poissons appartenant à 13 espèces. Merlans, grondins et merlus sont les plus parasités, respectivement 71 %, 86 % et 88 %, alors que les maquereaux ne le sont qu’à 30 % [22]. Figure 2 – Larves LIII visibles après éviscération du poisson (au contact de la cavité générale).

Photo J.-F. Pays, CHU Necker, CD Anofel.

Figure 3 – Larves de stades LIII mesurant 2 à 3 cm et ayant tendance à s’enrouler sur elles-mêmes.

2.3.2. En France En France en 2012, la consommation de poisson est de 92 g/jour par personne, alors qu’elle n’était que de 41 g/jour en 1989 (tableau II). L’augmentation récente de l’incidence de l’anisakiose en France est due principalement à quatre facteurs. r La désaffection des consommateurs vis-à-vis de la viande (affaire de « la vache folle », utilisation d’hormones, etc.). r L’habitude de consommer du poisson cru se répand de plus en plus due à l’engouement pour les omégas 3 [16, 17].

Photo P. Bourée, CHU Le Kremlin-Bicêtre, CD Anofel.

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Ces dernières sont extirpées et identifiées à la loupe binoculaire. Les biopsies permettent aussi de faire le diagnostic du parasite, au sein d’une tumeur éosinophile du grêle (figure 4).

Figure 4 – Coupe de larve d’Anisakis au sein d’un granulome éosinophilique.

3.2. Anisakiose et réactions immunes 3.2.1. Anisakiose aiguë et l’urticaire Au Japon, 10 % des 72 cas d’anisakiose gastrique aiguë observés entre 1977 et 1985 avaient présenté une urticaire [6]. En France, parmi les 29 cas d’anisakiose publiés en 1991 [19], 6 cas, soit 21 %, présentaient de l’urticaire. La prévalence relativement faible de l’urticaire dans l’anisakiose aiguë peut s’expliquer par la faible durée des manifestations aiguës.

3.2.2. Anisakiose chronique et l’urticaire

Photo J.-P. Ravisse, Institut Pasteur, CD Anofel.

3. Aspects cliniques 3.1. Anisakiose intestinale La symptomatologie de l’anisakiose humaine est essentiellement digestive. La phase aiguë fait suite à l’ingestion de la larve et à sa fixation sur la paroi gastrique entraînant, dans les 3-6 heures suivant le repas infestant, de violentes douleurs épigastriques et abdominales dans 85 % des cas. Ces douleurs peuvent être accompagnées de nausées, vomissements et diarrhées. La pathologie gastrique est prépondérante au Japon, alors que les formes intestinales sont plus fréquentes en Europe occidentale [23]. En outre, du fait d’autres localisations possibles, les larves peuvent être responsables d’appendicite, de sigmoïdite ou encore d’occlusion intestinale. La phase chronique se caractérise par des douleurs abdominales diffuses du fait de la présence de la larve dans la muqueuse intestinale. Ces douleurs, qui évoquent un syndrome tumoral, conduisent à une exploration digestive par endoscopie avec biopsie ou à une laparotomie qui met en évidence à la fois des lésions intestinales et des larves L III.

Dans ce cas, l’urticaire est due à l’ingestion de poisson cuit libérant un allergène d’Anisakis simplex ayant préalablement sensibilisé l’organisme. Cette modalité nouvelle, différente de la forme aiguë en particulier par l’absence de manifestations abdominales aiguës, est en revanche, à l’origine d’urticaire aiguë ou chronique. La thermostabilité d’un allergène d’Anisakis simplex ainsi que les données de la génétique ont un rôle important. Ainsi, chez 100 adultes souffrant d’urticaire, 8 étaient allergiques à A. simplex, prouvés par la présence d’IgE spécifiques anti-A. simplex et par un prick test positif à A. simplex. Ces 8 patients avaient consommé du poisson dans les 6 heures précédant l’apparition de l’urticaire, alors qu’un seul cas d’allergie a été prouvé au poisson non infesté par A. simplex [24]. Dans la publication initiale en 1990 de Kasuya sur ce sujet [7], onze malades ayant présenté de l’urticaire après consommation de maquereaux avaient des réactions cutanées positives avec l’antigène Anisakis larvaire et négatives avec l’antigène de maquereau non parasité. Onze témoins sans urticaire étaient négatifs, sauf un pour le maquereau et un autre pour l’antigène Anisakis. Un rôle plus important de l’allergie à A. simplex dans l’apparition de l’urticaire a été trouvé 28 fois sur 57 cas d’allergie

Tableau III – Urticaire et Anisakis simplex : nombre de cas, répartition selon les principales caractéristiques cliniques et biologiques en fonction des publications. Malades avec urticaire aiguë (A) ou chronique (C)

Sexe F

H

Âge moyen en années

Avec tests IgE spécifiques Anisakis

Avec tests cutanés spécifiques Anisakis

Tests IgE spécifiques au poisson

Publications [Réf]

11 C *

5

6

37

NP

11

1

0

[7]

10 C

3

7

44

10

10

1

1

[3] [26]

11 C

6

5

46

11

11

0

9

28 A

17

11

49

28

28

0

28

[4]

8A

NP

NP

53

8

8

0

0

[24]

23 A

16

9

39

19

16

1 (saumon)

0

[28] [29]

3C

2

1

48

3

3

0

1

18 A

9

9

49

18

18

NP

6

[5]

11 C

7

4

49

11

11

0

0

[27]

T = 123

65

50

M. 44

T = 116

T = 3/105

*Japon, les autres données correspondent à celles venant d’Espagne ; NP = non précisé ; T = total ; M. = moyenne.

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Angiœdème associé

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alimentaire [4]. Cette urticaire est dite chronique, pour la plupart des auteurs, lorsqu’elle persiste pendant plus de six semaines [25]. Différentes études ont été faites à ce sujet [3-5, 7, 24, 26-29]. L’une a montré notamment qu’après 120 jours sans consommation de poisson, 16 malades sur 19 ayant présenté de l’urticaire aiguë n’en avaient plus et qu’aucun ne réagissait aux extraits de poisson non parasité avec les tests cutanés [28]. L’urticaire, souvent associée à l’angiœdème, est toujours fréquente en Espagne (tableau III).

4. Aspects immuno-pathologiques 4.1. Allergènes d’A. simplex En 1986, Desowitz [8] signale la thermostabilité d’une fraction métabolique d’Anisakis de bas poids moléculaire. Kasuya [7] montre en 1990, que les larves d’A. simplex présentes dans le poisson cuit contiennent un allergène non digestible et stable à la chaleur [3]. Les manifestations allergiques, en particulier l’urticaire, apparaissent après l’ingestion de poisson parasité par A. simplex bouilli pendant 5, 15 ou 30 minutes [3, 30]. Ceci confirme que l’allergène en cause, une glycoprotéine de PM 14 kD [31], résiste à l’ébullition prolongée. Anisakis simplex peut présenter au moins trois types d’allergènes possibles dont la nature protéique peut être à l’origine de réactions immunoallergiques [12] : des antigènes somatiques, des antigènes cuticulaires et des antigènes sécrétoires/excrétoires (protéases) permettant au parasite de pénétrer dans l’organisme hôte lors de la phase d’invasion. Ils ne se rencontrent que chez les larves de stades III. Jusqu’à présent, un peu plus d’une quinzaine d’allergènes ont été mis en évidence et neuf d’entre eux ont été caractérisés [12] : 7 sont sécrétoires/excrétoires (13 à 17 kD) et 2 sont somatiques (13 à 150 kD). Le plus important d’entre eux, avec une masse moléculaire de 24 kD [12, 32], se rencontre chez 85 % des patients ayant une réaction allergique IgE spécifique. D’autre part, la présence de larves d’A. simplex dans l’organisme se caractérise par une production polyclonale d’IgE, IgG et IgG4 associée à une hyperéosinophilie et à la présence de nombreux mastocytes [12]. Des allergies de contact, chez les pêcheurs ou les poissonniers ont également été rapportées [33]. Par ailleurs, quelques cas d’allergie dus aux allergènes d’Anisakis simplex ont été décrits suite à la consommation de viande de poulet ou par contact avec des aliments pour poulets. En effet, ces allergènes ont été mis en évidence dans la viande de poulets nourris aux farines de poisson [34].

présentent des troubles gastriques alors qu’ils sont plus bas chez ceux ayant une urticaire chronique [38].

4.3. Choc anaphylactique Les manifestations allergiques peuvent parfois être graves. Ainsi, ont été rapportés 4 cas mortels, un avec angiœdème (IgE : 4 337 UI/ml) [39] et 3 avec arrêts cardio-respiratoires [4]. Dans un autre cas, un choc anaphylactique à A. simplex a nécessité un traitement par adrénaline, corticoïde et antihistaminiques [3, 24]. En France, un choc anaphylactique est survenu après consommation de thon cuit, avec IgE spécifique négative au thon, mais des tests sérologiques positifs pour A. simplex [40].

4.4. Allergie à A. simplex et génétique La relation entre HLA de classe II et réponse immunitaire IgE spécifique d’A. simplex a été étudiée à partir de DNA génomique lymphocytaire [31]. Les phénotypes DRB1*1502 et DRB1*0404 sont retrouvés plus fréquemment dans les formes allergiques, (urticaire, angiœdème, anaphylaxie) survenant dans les 6 heures suivant la consommation de poisson. Dans ces cas on retrouve des IgE spécifiques anti-A. simplex élevés associés à une positivité du prick test. De plus, la fréquence des haplotypes DRB1*1502DQB1*0602 est également plus grande en cas d’hypersensibilité à A. simplex. Ce haplotype est rare dans certains pays d’Europe (France, Allemagne, Norvège), mais fréquent au Japon [31].

5. Diagnostic biologique 5.1. Éosinophilie sanguine Une hyperéosinophilie sanguine modérée est habituelle dans l’anisakidose chronique. Pour 11 cas, avec une sérologie positive, 10 avaient une éosinophilie variant de 540 à 2 700/μl (moyenne : 1 380/μl), un seul avait une éosinophilie normale (208 PE/μl). Un facteur soluble chimiotactique pour les polynucléaires éosinophiles a été retrouvé dans un extrait des larves d’A. simplex [41]. En outre, l’examen parasitologique des selles est négatif.

5.2. Sérologie Le sérodiagnostic, négatif en phase aiguë, est utile dans les formes chroniques. Comme il peut y avoir des réactions croisées entre deux nématodes voisins A. simplex et Toxocara canis, l’immunoblot est utile pour préciser le diagnostic.

5.3. Sensibilisation 4.2. Stimulation immunitaire Les premières cellules de l’hôte à être en contact avec les allergènes sont les cellules de l’épithélium digestif. Les patients sensibilisés par des antigènes d’A. simplex présentent une réaction de type Th1 avec des taux bas en Il-6, Il-10, TNF notamment [35] alors que des taux d’IL-2, IL-4 et INF γ sont élevés chez ces mêmes patients, correspondant à une réponse de type Th2 [36] comme pour la majorité des affections dues à des helminthes [37]. Certaines interleukines se rencontrent plus fréquemment à des taux élevés, comme IL-17 chez des patients qui

Cette sensibilisation et sa mise en évidence par l’allergène spécifique d’A. simplex sont effectuées par un test ELISA, et un prick test cutané avec extrait d’A. simplex, considéré comme positif si la papule a un diamètre > 5 mm [5]. Ces deux tests sont souvent utilisés simultanément dans le cas d’une exploration biologique d’une urticaire chronique.

5.4. Anatomo-pathologie En cas d’intervention pour une suspicion de tumeur digestive, le diagnostic est facilement rétabli sur l’aspect caractéristique des coupes de larve (figure 4). REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUILLET/AOÛT 2014 - N°464 //

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6. Diagnostic différentiel 6.1. Les ascaridoses et l’urticaire D’après Anderson [42], Anisakis simplex et Toxocara canis sont apparentés car ils appartiennent à la même super famille Ascaridoidea. Dans les années 1920, l’ascaridiose due à Ascaris lumbricoides avait une prévalence élevée, atteignant jusqu’à 69 % de la population dans les pays européens et s’accompagnant souvent d’urticaire [43, 44]. En 1964, ont été rapportées des manifestations allergiques (prurit, urticaire et œdème de Quincke) dues notamment à A. lumbricoides [45]. À l’heure actuelle, Ascaris lumbricoides retrouvé rarement dans les pays industrialisés n’est plus en cause dans l’urticaire [29]. Une des premières publications de Larva migrans viscérale en 1956 [46] signale chez un enfant de 3 ans une urticaire chronique due à Toxocara ayant duré plus de 4 mois. En France, des tests sérologiques de Toxocara canis par ELISA et Western Blot ont été effectués en 1995 chez cinquante et un patients atteints d’urticaire chronique idiopathique (durée de plus de 6 semaines) et 81 témoins sans urticaire. La prévalence des anticorps anti-T. canis fut de 65 % chez les patients atteints d’urticaire, (soit 33 cas dont 13 avec augmentation des IgE totales) et 21 % seulement chez les témoins. Ces données orientent vers un rôle de T. canis dans l’urticaire chronique [47]. Par ailleurs, chez 55 adultes présentant une urticaire chronique, 4 ont été attribuées à la toxocarose en raison d’une sérologie de Toxocara canis positive, avec une éosinophilie > 500/μl et des d’IgE totales > 450 KUI/l. Trois ont été guéris de leur urticaire par un traitement antiparasitaire [48]. En Turquie, l’étude par ELISA spécifique anti-T. canis de 62 cas d’urticaire a permis de trouver 18 cas positifs soit 29 % et14,5 % de positivité pour les témoins, ce dernier chiffre s’expliquant par la séropositivité générale de la toxocarose dans la population générale [49]. Ces différents travaux sont en faveur d’un rôle étiologique aussi de la toxocarose dans l’urticaire due à une larve d’ascaridé.

6.2. Réactions sérologiques croisées L’existence d’importantes réactions croisées d’A. simplex avec A. suum et T. canis chez la moitié des lapins immunisés par des larves d’A. simplex a été démontrée [50]. Chez les malades, présentant de l’urticaire et ayant des tests spécifiques positifs pour A. simplex, ont été trouvées des réactions sérologiques croisées importantes avec Ascaris lumbricoides et moindres avec Echinococcus granulosus. Les réactions croisées avec présence d’IgE spécifiques ont été trouvées positives dans 10 cas sur 10 pour Ascaris lumbricoides et dans 2 cas sur 10 pour T. canis. L’immunoblot avec l’antigène larvaire T. canis ES effectué chez 12 patients atteints d’anisakiose, a permis de visualiser de 7 à 15 bandes par malade, avec 4 bandes de bas poids moléculaire chez tous les patients. Dans le syndrome de larva migrans dû à Toxocara canis, les sérums positifs en ELISA montrent aussi 4 bandes de bas poids moléculaire en immunoblot avec un antigène T. canis.

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En raison de ces données, un patient ayant une sérologie ancienne positive à T. canis peut être susceptible de faire une réaction allergique s’il absorbe du poisson contaminé par A. simplex.

7. Traitement Quelquefois, les troubles régressent spontanément, les parasites étant détruits par les macrophages [51]. Dans les autres cas, le traitement radical de l’anisakiose aiguë consiste en l’ablation endoscopique des larves et pour les formes les plus graves à une exérèse chirurgicale d’une section d’intestin inflammatoire, éventuellement complétée par un traitement aux benzimidazolés (albendazole, flubendazole, mébendazole) [38, 52, 53]. Chez un patient présentant de l’urticaire d’une manière répétitive et pour lequel l’interrogatoire portant sur les habitudes alimentaires révèle une consommation habituelle de poisson, en particulier des espèces fréquemment parasitées, la simple suppression de l’alimentation de ces poissons parasités suffit à faire disparaître l’urticaire. En cas d’urticaire aiguë et violente, un produit anti-allergique peut être indiqué.

8. Conclusion Les premiers cas d’urticaire chronique en Europe, dus aux larves LIII d’A. simplex présentes dans les poissons cuits parasités, ont été décrits en Espagne où les cas d’anisakiose aiguë sont exceptionnels en raison de la rareté de la consommation de poisson cru. En France, où les poissons sont consommés crus et cuits, ont été observées des anisakioses aiguës et des urticaires chroniques, qui n’ont pas encore fait l’objet d’études systématiques. Différents problèmes sont encore à préciser comme l’importance d’A. simplex cuit dans l’étiologie de l’urticaire. Le parasitisme par Toxocara canis et Toxocara cati, des chiots et des chatons, est en importante diminution en France en raison de leur traitement systématique. Mais la grande longévité chez l’homme des larves de Toxocara entraînant la présence d’anticorps persistants fait que leur rôle peut encore être incriminé dans l’urticaire chronique. L’importance des parentés antigéniques entre A. simplex et T. canis ou T. cati rend difficile le diagnostic sérologique différentiel entre ces parasites et souligne l’intérêt de la sérologie par immunoblot plus spécifique que les techniques ELISA. Pour conclure, devant des douleurs abdominales aiguës dans les heures suivant un repas de poisson, il faut évoquer une anisakiose et demander une fibroscopie en urgence. Devant un cas d’urticaire chronique, l’interrogatoire du patient doit porter sur son régime alimentaire, en particulier sa consommation de poisson, les espèces ingérées et la connaissance éventuelle de leur infestation par Anisakis et le bilan biologique doit comporter une sérologie d’anisakiose par immunoblot, une recherche d’IgE spécifiques et éventuellement un typage HLA. Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

ZOONOSES

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REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUILLET/AOÛT 2014 - N°464 //

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