Rec¸u le : 22 janvier 2015 Accepte´ le : 20 juin 2015
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Article original
Anticoagulants oraux directs (AOD) : du retour d’expe´rience a` la se´curisation de la prise en charge me´dicamenteuse Direct oral anticoagulants (DOAC): From practice to drug therapy security L. Lafarge (Interne en pharmacie)*, M. Hellot-Guersing (Pharmacien), C. Jarre (Pharmacien), C. Derharoutunian (Pharmacien), A. Gadot (Pharmacien), R. Roubille (Pharmacien, chef de service) Service pharmacie, centre hospitalier Lucien-Hussel, monte´e du Dr-Chapuis, 38200 Vienne, France
Summary
Re´sume´
Introduction. With an increasing direct oral anticoagulants (DOAC) consumption, we observed a growth in medication errors (ME) and serious adverse events. The aim of our study was to secure the use of these drugs. Methods. Over a period of one year, a retrospective investigation was led in our establishment on consumption trends, pharmaceutical interventions (PI), ME and adverse drug reaction reports. Results. From 11-01-2012 to 10-31-2013, the consumption of rivaroxaban and dabigatran increased by 415% and 26% respectively. Thirty-four PI, seven ME and ten cases of adverse drug reactions were reported. These local observations were complemented by a review of the literature for the implementation of preventive measures. A prescription assistance tool was developed, distributed, and prescriber awareness campaigns were conducted. Discussion. Analysis of PI, ME and situations at risk of serious adverse events evokes a lack of knowledge regarding DOAC in our establishment. Taking care of these drugs requires special attention with respect for their proper use. Conclusion. Tools and continuing education contribute to an optimal use of DOAC. ß 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction. Face a` une consommation croissante des anticoagulants oraux directs (AOD), nous avons observe´ une augmentation des erreurs me´dicamenteuses (EM) et des effets inde´sirables graves (EIG). Nous souhaitons se´curiser la prise en charge de ces me´dicaments. Mate´riel et me´thode. Une e´tude re´trospective a e´te´ mene´e sur une pe´riode d’un an. Nous avons analyse´ : l’e´volution des consommations, les interventions pharmaceutiques (IP), les EM et les de´clarations de pharmacovigilance (PV). Re´sultats. Du 01/11/2012 au 31/10/2013, les consommations de rivaroxaban et de dabigatran ont augmente´ respectivement de 415 % et 26 %, 34 IP ont e´te´ re´dige´es, sept EM recueillies et dix de´clarations de PV re´alise´es. Ces observations locales ont e´te´ comple´te´es par une revue de la litte´rature pour la mise en place de mesures de pre´vention. Un outil d’aide a` la prescription a e´te´ e´labore´, diffuse´ et des actions de sensibilisation des prescripteurs ont e´te´ mene´es. Discussion. L’analyse des IP, des EM et des situations a` risque d’EIG laisse transparaıˆtre une me´connaissance des AOD dans notre e´tablissement. La prise en charge me´dicamenteuse par ces me´dicaments ne´cessite une attention particulie`re dans le respect de leur bon usage. Conclusion. Outils et formation continue contribuent a` un usage optimal des AOD. ß 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.
* Auteur correspondant. 24, rue de la Cite´, 69003 Lyon, France. e-mail :
[email protected] (L. Lafarge). http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2015.06.002 Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2015;50:370-379 2211-1042/ß 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.
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Anticoagulants oraux directs : de l’expe´rience a` la pre´vention Keywords: Direct oral anticoagulants, DOAC, Prescription assistance, Rivaroxaban, Dabigatran, Adverse drug effect, Clinical pharmacy, Haemorrhage Mots cle´s : Anticoagulants oraux directs, AOD, Rivaroxaban, Dabigatran, Effet inde´sirable, Aide a` la prescription, Pharmacovigilance, Pharmacie clinique, He´morragie
Introduction Les anticoagulants repre´sentent une classe me´dicamenteuse e´troitement lie´e avec le pronostic vital du patient, que ce soit par le succe`s ou l’e´chec du traitement, mais e´galement par le risque he´morragique lie´ au me´canisme d’action. L’Agence nationale de se´curite´ du me´dicament (ANSM) ainsi que la Direction ge´ne´rale de l’offre des soins (DGOS) ont conjointement adapte´ une liste franc¸aise des « e´ve`nements ne devant jamais arriver ». Celle-ci a e´te´ re´alise´e a` partir de la liste des « never events » du National Health Service britannique. Toute erreur survenant lors de la prise en charge me´dicamenteuse (PECM) par les me´dicaments anticoagulants constitue le premier « never event » cite´ [1]. Parmi les anticoagulants oraux, il existe une diffe´rence notable dans l’origine des erreurs impliquant les anti-vitamines K (AVK) et les anticoagulants oraux directs (AOD). Celles concernant les AVK sont principalement commises par le patient (fre´quence de prise, surveillance, re´gime alimentaire) et celles associe´es aux AOD concernent plutoˆt la PECM du patient par les professionnels de sante´ [2]. Cet article traite plus spe´cifiquement les AOD, exNACO (nouveaux anticoagulants oraux). Les erreurs me´dicamenteuses (EM) peuvent survenir a` chaque e´tape du circuit du me´dicament : prescription, analyse pharmaceutique, dispensation, administration, suivi the´rapeutique. . . Celles qui incriminent les AOD sont essentiellement lie´es a` la complexite´ de leur bon usage (facteurs de risques, e´tats physiopathologiques, plans de prise, posologies, interactions me´dicamenteuses). Suite a` l’augmentation de leur consommation dans notre e´tablissement, l’e´quipe pharmaceutique a e´te´ confronte´e a` un nombre accru d’EM et d’e´ve`nements inde´sirables graves (EIG) [3]. L’objectif de notre travail a e´te´ de de´tecter les situations a` risque dans la PECM du patient par les AOD, a` travers les donne´es locales de vigilance pharmaceutique, afin de pouvoir mieux se´curiser leur utilisation.
Mate´riel et me´thode Notre centre hospitalier (CH) est un e´tablissement de 644 lits, dont 345 de me´decine-chirurgie-obste´trique parmi lesquels on compte 28 lits de chirurgie orthope´dique. Afin de de´pister exhaustivement les situations a` risques, une e´tude de l’e´volution des consommations a e´te´ suivie d’une
analyse re´trospective des interventions pharmaceutiques (IP), des EM et des de´clarations de pharmacovigilance (PV). La pe´riode d’e´tude s’est e´tendue sur un an, du 01/11/2012 au 31/10/2013.
E´volution des consommations d’AOD au sein de notre e´tablissement Les donne´es de consommation des AOD ont e´te´ extraites du logiciel COPILOTEW (Savart et Michel) utilise´ a` la pharmacie a` usage inte´rieur (PUI) pour la gestion des stocks. L’e´volution des consommations durant la pe´riode d’e´tude a e´te´ e´value´e en comparant celles du premier semestre a` celles du second.
Interventions pharmaceutiques L’e´quipe pharmaceutique est compose´e de six pharmaciens et trois internes qui re´alisent l’analyse pharmaceutique des ordonnances de tous les services dont la prescription est informatise´e. Cette analyse des prescriptions est de niveau 2 selon la cotation de la Socie´te´ franc¸aise de pharmacie clinique (SFPC) [4], les pharmaciens ayant acce`s au dossier me´dical informatise´ et aux re´sultats de biologie. Les IP sont re´dige´es suite a` la de´tection d’une discordance entre la prescription et les recommandations de bon usage (re´sume´ caracte´ristique produit [RCP] du me´dicament, confe´rences de consensus, protocoles valide´s sur l’e´tablissement. . .). La de´tection et la signalisation des proble`mes aux prescripteurs sont fonction de l’expe´rience du pharmacien. Les IP destine´es a` corriger ces discordances sont transmises aux prescripteurs a` l’aide des logiciels d’aide a` la prescription (ORBISW et DISPORAOW, Agfa) puis sont code´es et enregistre´es en ligne dans ACT-IP (http://www.actip.sfpc.eu/actip), outil de´veloppe´ par la SFPC [5–7]. Les IP, saisies par notre e´quipe et portant sur les AOD, ont e´te´ extraites d’ACT-IP, puis analyse´es. Les donne´es e´tudie´es e´taient le me´dicament, le proble`me de´tecte´, l’IP re´alise´e et son acceptation par le prescripteur. Les IP lie´es a` la non-conformite´ des prescriptions au livret the´rapeutique de l’e´tablissement ont e´te´ exclues de l’e´tude car elles n’avaient pas de lien direct avec la pre´vention des EM et des EIG.
Erreurs me´dicamenteuses La de´claration des EM se fait en ligne sur l’intranet de l’e´tablissement par tout professionnel de sante´. Les EM de´clare´es sont code´es selon les items du dictionnaire franc¸ais de l’erreur
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me´dicamenteuse [8] de la SFPC par les pharmaciens, puis sont saisies et analyse´es sur le logiciel EPI-INFOW (CDC, Atlanta). Les crite`res enregistre´s sont : degre´ de re´alisation de l’EM, gravite´, type, e´tape de survenue dans le circuit du me´dicament, causes et classe Anatomical Therapeutic Chemical (ATC) des me´dicaments incrimine´s. Une extraction des EM lie´es aux AOD a e´te´ re´alise´e a` partir de ce logiciel. Les EM de´tecte´es n’ont pas fait l’objet de de´claration au guichet des EM de l’ANSM sur la pe´riode d’e´tude.
De´clarations de pharmacovigilance Les EIG de´tecte´s dans notre CH sont de´clare´s au centre re´gional de pharmacovigilance (CRPV) de Lyon. Les de´clarations de PV sont archive´es par les pharmaciens en e´tant associe´es au degre´ d’imputabilite´ rendu par le CRPV. Nous avons releve´ l’ensemble des cas de PV qui se rapportaient a` des e´ve`nements inde´sirables survenus avec les AOD durant l’anne´e d’e´tude.
Re´sultats E´volution des consommations L’e´volution des consommations du rivaroxaban et du dabigatran est repre´sente´e sur la fig. 1. Nous avons de´cele´ une augmentation importante (tous dosages confondus) de la consommation de rivaroxaban, alors que celle du dabigatran e´tait nettement plus discre`te. L’apixaban n’a pas e´te´ prescrit durant la pe´riode d’e´tude.
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Interventions pharmaceutiques Sur l’anne´e e´tudie´e, 26 929 ordonnances informatise´es ont e´te´ analyse´es par l’e´quipe pharmaceutique. Durant cette pe´riode, 2879 IP ont e´te´ re´dige´es parmi lesquelles 40 concernaient les AOD. Sur ces 40 IP, six e´taient dues a` l’absence de re´fe´rencement de ces me´dicaments au livret the´rapeutique de l’e´tablissement durant le de´but de la pe´riode d’e´tude. Ces six IP n’ont pas e´te´ prises en compte dans la suite de l’e´tude. Sur les 34 IP retenues, 18 portaient sur le rivaroxaban et 16 sur le dabigatran. La distribution chronologique des IP suivait l’augmentation de la consommation. Les motifs et la prise en compte des IP sont liste´s dans le tableau I. Parmi ces re´sultats, les contre-indications associe´es au dabigatran ont e´te´ identifie´es chez deux patients distincts : l’une pour une insuffisance re´nale se´ve`re et l’autre pour une pre´sence de prothe`se valvulaire mitrale. La majorite´ des IP avait pour motif un sous-dosage (18 IP), elles impliquaient notamment le rivaroxaban (13/18). Huit IP sur les 34 concernaient des interactions avec d’autres me´dicaments, dont cinq lie´es a` la classe des anticonvulsivants. Cinq IP e´taient associe´es a` des me´thodes d’administration inade´quates : un mauvais plan de prise pour le dabigatran, un passage par sonde naso-gastrique et trois inse´cabilite´s pour le rivaroxaban.
Erreurs me´dicamenteuses Sur 106 EM collecte´es sur l’anne´e, sept e´taient lie´es aux AOD. Trois erreurs ont atteint le patient, dont une pre´sentant un pre´judice temporaire. Ces erreurs sont re´pertorie´es dans le tableau II. Le cas le plus notable de´crit une patiente hospitalise´e
Figure 1. E´volution des consommations en nombre de comprime´s tous dosages confondus. Evolution of consumptions in number of tablets, all dosages mixed.
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Anticoagulants oraux directs : de l’expe´rience a` la pre´vention
Tableau I Motifs et prise en compte des interventions pharmaceutiques re´alise´es durant la pe´riode d’e´tude. Patterns and acknowledgment of pharmaceutical interventions reported during the studied phase. Dabigatran
Rivaroxaban
Contre-indication a` l’usage du me´dicament Sous-dosage Prescriptions sur une dure´e trop longue sans justification Interactions me´dicamenteuses Voie et/ou me´thode d’administration inapproprie´e Total
Nombre d’IP
Non renseigne´es
Refuse´es
Accepte´es
0 13 0
3
4
6
1 4
1 1
2
7 1
2
1
5 1
18
4
6
8
16
4
12
Nombre d’IP 2 5 1
Refuse´es
1 1
Accepte´es 2 4
En gras : somme des chiffres dans les colonnes NR/accepte´/refuse´.
pour rectorragies se´ve`res, alors qu’elle e´tait traite´e par rivaroxaban avec une posologie correcte de 20 mg/j. L’he´morragie motiva l’arreˆt du rivaroxaban, l’administration de 14 poches de concentre´s de globules rouges (CGR) et d’une poche de plasma frais congele´ (PFC). Une fois le saignement stoppe´, il a e´te´ de´cide´ de reprendre le traitement par rivaroxaban, avec pour posologie prescrite : 20 mg deux fois par jour, soit une dose deux fois plus e´leve´e. Selon le prescripteur, elle correspondait a` l’obe´site´ de la patiente, alors que la posologie du rivaroxaban n’a pas a` eˆtre adapte´e au poids.
De´claration de pharmacovigilance Les AOD e´taient implique´s dans dix de´clarations de PV sur les 38 re´alise´es durant l’anne´e d’e´tude (26 %). L’imputabilite´ de´termine´e par le CRPV pouvait eˆtre : paraissant exclue (I0), douteuse (I1), plausible (I2) ou vraisemblable (I3) (l’imputabilite´ maximale sur l’e´chelle utilise´e e´tant I4 = tre`s vraisemblable). L’imputabilite´ des AOD n’a e´te´ retenue par le CRPV
que dans neuf e´ve´nements sur les dix de´clare´s. Ces dix e´ve´nements re´partis en neuf he´morragies et une thrombose sont de´crits dans le tableau III. Six d’entre eux repre´sentaient des he´morragies graves, l’he´morragie ce´re´brale cite´e s’est conclue par un de´ce`s. L’analyse des donne´es recueillies a permis de mettre en exergue des situations a` risque d’EM et d’EIG, nous conduisant a` la mise en œuvre d’actions de pre´vention, associe´es a` des optimisations a` diffe´rents niveaux : prescription, analyse pharmaceutique et administration me´dicamenteuse : la premie`re action a consiste´ en l’e´laboration d’un outil synthe´tique d’aide a` la prescription, la validation pharmaceutique et l’administration sous forme de tableau. Ce document a e´te´ valide´ par le Comite´ du me´dicament et des dispositifs me´dicaux ste´riles (COMEDIMS). Il a e´te´ distribue´ en format papier aux me´decins, pharmaciens et internes. Il a e´te´ communique´ a` l’ensemble des professionnels de sante´ via le compte rendu de la COMEDIMS et a e´te´ mis en ligne sur l’intranet de l’e´tablissement ;
Tableau II Description et degre´ de gravite´ des erreurs me´dicamenteuses collecte´es durant la pe´riode d’e´tude. Medication errors description and degrees of seriousness collected during the studied phase. Mole´cule
Degre´ de gravite´
Rivaroxaban Rivaroxaban
A B
Rivaroxaban
D
Dabigatran
B
Dabigatran
C
Dabigatran
E
Description des erreurs Prescription manuscrite sans pre´cision de dosage pour deux patients distincts Posologie 2 fois trop e´leve´e : prescription manuscrite de rivaroxaban 20 mg, 2 cp le soir chez une patiente qui venait de pre´senter une he´morragie digestive grave sous rivaroxaban Erreur de plan de prise : prescription informatise´e de rivaroxaban 15 mg, 2 cp le soir en une seule prise pour le traitement d’une embolie pulmonaire a` la place de 2 prises par jour Sous-dosage : prescription manuscrite de dabigatran 75 mg, 2 ge´lules par jour chez une patiente de 69 ans en post-chirurgie orthope´dique Contre-indication : prescription informatise´e de dabigatran chez une patiente porteuse d’une prothe`se de valvule mitrale Omission d’arreˆt de dalte´parine sodique lors d’un relais dalte´parine ) dabigatran La patiente a pre´sente´ une he´maturie
Gravite´s des conse´quences cliniques de l’erreur me´dicamenteuse selon le dictionnaire franc¸ais de l’erreur me´dicamenteuse : A : circonstances ou e´ve`nements susceptibles de provoquer une erreur ; B : une erreur s’est produite, mais n’est pas arrive´e jusqu’au patient ; C : une erreur s’est produite jusqu’au patient, sans dommage ; D : une erreur s’est produite et a provoque´ une surveillance accrue du patient, sans dommage ; E : une erreur s’est produite et a motive´ un traitement ou une intervention en provoquant un pre´judice temporaire au patient.
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Tableau III De´clarations de pharmacovigilance re´alise´es durant la pe´riode d’e´tude. Reported adverse drug reactions during the studied phase. Mole´cule
Survenue
Imputabilite´
Description des cas
Rivaroxaban
04/06/2013
He´maturie
Rivaroxaban
11/07/2013
I0 : paraissant exclue I2 : plausible
Rivaroxaban Rivaroxaban Rivaroxaban Rivaroxaban
01/08/2013 05/10/2013 08/10/2013 17/10/2013
I2 I2 I2 I2
Dabigatran
20/02/2013
I2 : plausible
Dabigatran Dabigatran Dabigatran
15/05/2013 16/06/2013 01/10/2013
I1 : douteuse I3 : vraisemblable I2 : plausible
: : : :
plausible plausible plausible plausible
Volumineux he´matome au psoas responsable d’un syndrome occlusif intestinal me´canique, avec de´globulisation a` 83 g/L justifiant 2CGR Rectorragies massives avec transfusion de 14 CGR + 1 PFC He´morragie ce´re´brale (capsulo-thalamique) He´moptysies He´maturie grave avec perte > 1,5 L associe´e a` un he´matome volumineux de la hanche droite De´globulisation sur ulce´rations antrales par probable surdosage lie´ a` une insuffisance re´nale aigue ¨ secondaire a` des diarrhe´es TVP bilate´rale suivant un relais he´parine ) dabigatran correctement re´alise´ He´maturie mode´re´e Me´le´nas duode´naux avec de´globulisation a` 69 g/L justifiant la transfusion de 9 CGR + 1 PFC + 1 PPSB
CGR : concentre´ de globules rouges ; PFC : plasma frais congele´ ; TVP : thrombose veineuse profonde ; PPSB : Prothrombin Proconvertin Stuart factor B.
une action de sensibilisation a e´te´ mene´e aupre`s des e´quipes me´dicales et de l’e´quipe pharmaceutique lors d’une se´ance de pre´sentation de cas cliniques sur le the`me des AOD. Le cas d’EM pre´ce´demment de´taille´ y a notamment e´te´ pre´sente´. Les AOD ont e´te´ inscrits sur la liste des « me´dicaments a` risque » de notre centre hospitalier. Ils be´ne´ficient d’une dispensation a` validation pharmaceutique obligatoire.
Discussion
qu’aucune adaptation au poids, a` l’aˆge ou au sexe ne soit a` ce jour conseille´e dans le RCP. Plusieurs IP concernant ces sous-dosages e´taient refuse´es, refle´tant une certaine retenue de la part des prescripteurs suite aux accidents he´morragiques. Les EM et les de´clarations de PV collecte´es montrent que cette classe me´dicamenteuse peut mettre en jeu le pronostic vital. L’absence d’antidote conduit a` l’administration de nombreux concentre´s de globules rouges, en de´pit de l’apport de facteurs de coagulation par le PFC et de concentre´ de facteurs de coagulation (PPSB).
Un retour d’expe´rience Cette e´tude tire son originalite´ de la diversite´ des donne´es (consommations, IP, EM, de´clarations de PV) issues d’un meˆme e´tablissement sur une pe´riode d’e´tude d’un an. De plus, elle met en avant l’exploitation de donne´es locales pour identifier des situations a` risque d’EM et d’EIG afin d’e´laborer des mesures d’ame´lioration de la PECM et de la pre´vention des EM. La diffe´rence d’e´volution de la consommation entre le dabigatran et le rivaroxaban e´tait multifactorielle, les recommandations de la Socie´te´ europe´enne de cardiologie (ESC) ont notamment pu influencer les prescripteurs, en mettant en avant les AOD par rapport aux AVK [9], contrairement a` la Haute Autorite´ de sante´ franc¸aise (HAS) qui pre´sente clairement les AOD en tant qu’alternative aux AVK [10]. Nos re´sultats sont par ailleurs similaires aux donne´es nationales de consommation publie´es par l’ANSM [11]. La distribution des IP e´tait paralle`le a` l’augmentation de la consommation des AOD. Plusieurs d’entre elles concernaient des sous-dosages, notamment pour le rivaroxaban, bien
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Des situations a` risque Les interactions semblent repre´senter une situation a` risque importante. Notons que durant la pe´riode d’e´tude, des discordances e´taient observables entre les sources documentaires couramment utilise´es (TheriaqueW, VidalW, Thesaurus de l’ANSM), allant de l’absence totale de notification a` la contreindication. D’importantes mises a` jour ont e´te´ apporte´es aux RCP concernant les interactions, pre´alablement cite´es par le service information conseil adaptation re´nale (ICAR) [12]. Une autre situation a` risque concerne l’adaptation posologique en fonction de la clairance re´nale : la formule Modification of the Diet in Renal Disease (MDRD) est couramment utilise´e car plus adapte´e dans la population aˆge´e [13,14] et la connaissance du poids n’est pas ne´cessaire pour son calcul. La formule de Cockroft and Gault (C-G) pre´sente chez les personnes aˆge´es une sous-estimation de la clairance de la cre´atinine alors que MDRD conserve des re´sultats plus proches du de´bit de filtration glome´rulaire re´el [14]. Selon la formule, la clairance re´nale estime´e n’est pas e´quivalente. Il est d’autant
Anticoagulants oraux directs : de l’expe´rience a` la pre´vention
plus important de notifier que les e´tudes cliniques aboutissant aux recommandations de posologies figurant dans le RCP ont e´te´ re´alise´es avec la formule de C-G et non MDRD. Utiliser une formule diffe´rente de celle ayant servi a` la de´finition des posologies recommande´es par le RCP expose donc a` des choix de posologie e´galement distincts. Malgre´ l’ade´quation de MDRD a` la population aˆge´e, e´tablir des posologies en estimant la clairance re´nale par cette formule peut aboutir a` des posologies supra-the´rapeutiques [15]. Il est donc important d’estimer la clairance avec la formule de C-G dans la de´termination des posologies recommande´es pour les AOD. La prise en charge des urgences he´morragiques associe´es aux AOD est, par ailleurs, toujours de´licate. L’absence de de´termination de l’activite´ anticoagulante ainsi que l’absence d’antidote commercialise´ a` ce jour repre´sentent des points critiques. Dans ce contexte, un facteur X recombinant a` conformation modifie´e est en essai de phase III ; il agirait non seulement sur les anti-Xa directs oraux (rivaroxaban, apixaban), mais aussi sur des anti-Xa indirects (he´parines de bas poids mole´culaire, fondaparinux) [16]. Concernant le dabigatran, en plus de la dialyse [17], un fragment Fab d’anticorps est en fin de de´veloppement [18]. La recherche en termes de dosage a abouti [19], tandis que l’e´valuation de l’anticoagulation avance et ne manque principalement que de standardisation [20–23]. Des recommandations de la prise en charge en urgence d’une he´morragie associe´e aux AOD ont cependant e´te´ e´mises en attendant la commercialisation de ces antidotes [24] malgre´ l’absence de de´monstration clinique d’efficacite´ des he´mostatiques propose´s [25], des doutes portant notamment sur l’efficacite´ du facteur VII active´ recombinant [26].
Origine des accidents et actions pre´ventives Une comparaison quantitative et qualitative du risque he´morragique entre AOD et AVK, en pratique courante, e´tait attendue (hors essais cliniques, dont les e´chantillons subissent des exclusions et dont la surveillance est bien plus e´troite). Le suivi national de pharmacovigilance n’observe pour le moment que des EIG principalement attendus et liste´s dans le RCP [2]. Les principaux effets inde´sirables potentiels sont intrinse`quement lie´s au me´canisme d’action du me´dicament. Ils sont attendus et ne peuvent souvent pas eˆtre e´vite´s. Notre e´tude montre cependant la pre´sence d’erreurs de prescription, d’administration, d’analyse et de dispensation pharmaceutique, parame`tres sur lesquels il est possible d’agir. Parmi les cas d’EIG, nombreux sont ceux dus a` un me´susage [27] et sont par conse´quent e´vitables. La non-conformite´ est souvent lie´e a` une me´connaissance des conditions de bon usage des AOD, de par la complexite´ des monographies et de leur bonne prescription. D’autres travaux rapportent des taux e´leve´s de non-conformite´ allant d’un tiers des prescriptions [28] jusqu’a` plus de la moitie´ [29]. Un outil d’aide a` la prescription, a` l’analyse pharmaceutique et a` l’activite´ soignante a e´te´ propose´ et a vivement inte´resse´ les professionnels de sante´. Il a
e´te´ pre´sente´ et valide´ par la COMEDIMS, pour eˆtre ensuite largement diffuse´ dans les services ainsi qu’aux nouveaux internes a` chaque semestre. L’objectif est de pallier a` ce de´faut de connaissance du bon usage, afin de limiter les erreurs et enfin, les EIG. L’outil est mis a` jour re´gulie`rement avec l’e´volution des RCP. Les tableaux propose´s en te´le´chargement annexe de cet article incluent les extensions d’indications de traitement curatif parues a` la fin de l’anne´e 2014. Au-dela` de cet outil, cette e´tude met en avant le roˆle important du pharmacien hospitalier clinicien, dans l’analyse et la vigilance pharmaceutique. En effet le progre`s en termes de de´veloppement de nouvelles classes me´dicamenteuses passe e´galement par une complexification des modes d’action et de leur usage. Les monographies de´taille´es ne suffisent pas a` la se´curisation du circuit du me´dicament et les arguments de vente initiaux des laboratoires pharmaceutiques camouflent parfois la re´alite´ (sche´mas fixes et simples, peu d’interactions. . .). L’absence de surveillance biologique e´tait e´galement mise en avant, alors que cette meˆme surveillance pourrait pre´venir des cas he´morragiques graves [30]. D’autres pistes de se´curisation sont a` explorer. L’information du patient a` travers l’e´ducation the´rapeutique est, au meˆme titre que pour les AVK, une activite´ a` de´velopper [31–33]. Dans ce contexte, certaines e´quipes ont forme´ des infirmiers « re´fe´rents AOD » dont la mission est d’informer le patient et de le sensibiliser a` une surveillance clinique pour contribuer a` l’optimisation de sa PECM [34]. La conciliation, activite´ efficace dans la re´duction des EM [35], est e´galement une piste inte´ressante, qui permettrait notamment de de´tecter des prescriptions de sortie errone´es re´alise´es sans analyse pharmaceutique. La multitude et la richesse des travaux franc¸ais sur la se´curisation de l’emploi des AOD montrent que cette classe the´rapeutique est au cœur des pre´occupations actuelles [28,29,31–33,36].
Une vigilance a` maintenir Ce travail s’inscrit dans une dynamique partage´e avec l’assurance maladie [37], l’HAS et l’ANSM [38], qui a e´galement re´alise´ un outil d’aide [39]. Enfin, un vaste plan d’action est entrepris par l’ANSM, comprenant deux e´tudes pharmacoe´pide´miologiques comparatives AVK/AOD [40]. L’une compare un relais AVK vers AOD par rapport a` des patients reste´s sous AVK [41], l’autre compare des patients « naı¨fs » traite´s soit par AVK soit par AOD [42]. Leurs premiers re´sultats maintiennent un rapport be´ne´fice/risque a` court terme des AOD positifs, ne diffe´rant pas de celui des AVK : une augmentation du risque he´morragique ou a contrario du risque d’e´ve`nements thromboemboliques ne sont pas de´montre´es. L’avantage re´side e´galement dans la production de donne´es adapte´es a` la consommation nationale : l’AVK essentiellement prescrit en France est la fluindione et non la warfarine, seul AVK utilise´ comme comparateur dans les e´tudes cliniques [43–45]. Ces premiers re´sultats ne dispensent pas du besoin de donne´es a` long terme. De plus, la place the´rapeutique des
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AOD reste encore discutable, notamment en prophylaxie de la thromboembolie veineuse [46].
Conclusions Autour d’une classe me´dicamenteuse dont la consommation augmentait dans notre e´tablissement, nous avons re´alise´ un travail transversal d’analyse des EM, des interventions pharmaceutiques et des de´clarations de pharmacovigilances, afin de cibler les points critiques de la PECM par les AOD qui pouvaient eˆtre ame´liore´s et se´curise´s. Les nombreux travaux re´cents portant sur les difficulte´s rencontre´es avec les AOD en France montrent la ne´cessite´ de disposer d’outils simples et synthe´tiques d’aide a` la prescription.
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Le besoin de se´curisation de la PECM par les AOD a e´te´ identifie´ a` travers les donne´es locales de vigilance pharmaceutique. Ce retour d’expe´rience te´moigne des enjeux cliniques pour le patient traite´ par cette classe me´dicamenteuse et soutient les actions d’aide a` la prescription, l’administration, l’analyse pharmaceutique, afin que le be´ne´fice the´orique avance´ par les e´tudes cliniques de phase III [47,48] puisse eˆtre conserve´.
De´claration d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de conflits d’inte´reˆts en relation avec cet article.
Annexe 1. Outil d’aide a` l’utilisation des anticoagulants oraux directs (AOD)
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Anticoagulants oraux directs : de l’expe´rience a` la pre´vention
Annexe 2. Outil d’aide a` l’utilisation des anticoagulants oraux directs (AOD)
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