Anticorps anti-TRIM 21 isolés : intérêt diagnostique ?

Anticorps anti-TRIM 21 isolés : intérêt diagnostique ?

S356 Abstracts / La Revue de médecine interne 27 (2006) S336–S418 Introduction. – Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est une entité clinicobi...

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S356

Abstracts / La Revue de médecine interne 27 (2006) S336–S418

Introduction. – Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est une entité clinicobiologique définie par l’association de manifestations cliniques (thromboses vasculaires et/ou complications obstétricales) à la présence persistante à au moins six semaines d’intervalle d’anticorps antiphospholipides (anticorps anticardiolipine et/ou lupus anticoagulant). Patients et Méthodes. – Nous rapportons dans ce travail une série de 74 cas de SAPL colligés dans le service de médecine interne de Sfax sur une période de 10 ans et demi (de janvier 1996 à juin 2006). Dans 49 cas, les patients répondent aux critères de Sapporo. Pour 25 malades, les anticorps antiphospholipides n’ont pas été contrôlés. Résultats. – Un SAPL vasculaire est observé chez 55 malades (74 %), il s’agit de 33 femmes (60 %) et 22 hommes (40 %) dont l’âge moyen est de 41 ans (extrêmes de 14 et 84 ans). Sur le plan clinique, 42 malades (76 %) ont présenté 60 épisodes de thromboses veineuses qui prédominent au niveau des membres inférieurs (70 %). D’autres localisations inhabituelles sont observées : thrombophlébite cérébrale (8,33 %), veine centrale de la rétine (6,66 %), veine cave inférieure (5 %), veine sous-clavière (5 %) et veines du membres supérieur (3,33 %). Les thromboses artérielles sont plus rares, observées chez 17 patients (31 %) qui ont présenté 27 thromboses artérielles. Il s’agit d’une thrombose des artères cérébrales (22 %), des artères des membres inférieurs (18,5 %), des artères coronaires (15 %), et des artères pulmonaires (11 %). Un SAPL obstétrical est observé chez 21 malades (28,5 %) qui ont présenté 64 accidents obstétricaux. L’âge moyen des patientes est de 31 ans (extrêmes de 23 et 43 ans). Les avortements précoces sont les plus fréquents (75 %). Le SAPL est retenu devant la positivité des anticorps anticardiolipines (ACL) de type IgM dans 29 cas (39 %), des anticoagulants circulants (ACC) dans 19 cas (25,5 %), des ACL type IgG dans 13 cas (17,5 %), de l’association ACL type IgG + ACL type IgM dans six cas (8 %), de l’association ACL type IgM + ACC dans trois cas (4 %) et de l’association ACL type IgG + ACC dans trois cas (4 %). Le SAPL est primitif chez 46 malades (62 %). Il est secondaire dans 28 cas (38 %) : LES (16 cas), maladie de Behçet (4 cas), une néoplasie (3 cas) et un déficit en protéines de la coagulation (3 cas). Conclusion. – Nous avons trouvé une relation statistiquement significative entre les thromboses vasculaires et les ACC d’une part (p = 0,03), et entre les ACL type IgM et les manifestations obstétricales d’autre part (p = 0,013).

CA051 Anticorps anti-TRIM 21 isolés : intérêt diagnostique ? S. Audiaa, D. Lakomyb, J. Vinita, V. Leguya, S. Berthiera, J.-F. Besancenotc, B. Bonnottea, B. Lorceriea, N.-O. Olssonb a Service de médecine interne, Complexe Hospitalier du bocage, Dijon, France b Laboratoire d’Immunologie, Complexe Hospitalier du bocage, Dijon, France c Service de médecine interne, Hôpital Général, Dijon, France Introduction. – Les anticorps (Ac) anti-TRIM 21 (anti-SS-A/ Ro52) sont recherchés depuis peu en routine. Leur signification lorsqu’ils sont mis en évidence de façon isolée n’est pas établie. Patients et Méthodes. – Étude rétrospective des patients présentant des Ac anti-TRIM 21 de façon isolée (absence d’Ac anti-SS-A60, SS-B, -U1 RNP, -Sm, -Scl-70, -Jo-1, -ADNn, -CENP-B et phosphoprotéines ribosomales) mis en évidence au laboratoire d’immunologie du CHU de Dijon, entre mars 2006, début de leur recherche en routine par immunofluorimétrie en flux (FIDIS®, BMD), et août 2006. Résultats. – La recherche d’Ac anti-TRIM 21 a été effectuée de façon systématique sur tous les sérums présentant un titre d’Ac antinucléaires supérieur à 1/80 en immunofluorescence sur cellules HEp-

2, soit 1 133 sérums. Les anti-TRIM 21 étaient présents à un titre élevé (> 30 UA) chez 107 patients (9,4 %), et de façon isolée dans 21 cas (1,85 %). L’aspect en immunofluorescence était moucheté dans la majorité des cas (71 %). L’âge moyen des patients était de 61 ans, le sex-ratio de 1/2. Les pathologies observées sont : lupus érythémateux disséminé (LED, trois cas), syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS, deux cas), syndrome des antiphospholipides (SAPL) primaire (2 cas), autres maladies auto-immunes (4 cas : PTI, cryoglobulinémie, hépatite auto-immune, sclérodermie systémique paranéoplasique), divers (10 cas). Aucun cas de lupus néonatal n’est noté. Dans cette étude, la mise en évidence des Ac anti-TRIM 21 n’a pas apporté d’orientation diagnostique, les 3 LED et les 2 SGS étant antérieurement connus. Nous n’avons pas de recul pour juger de leur intérêt au cours du SAPL, notamment pour prédire l’évolution vers un LED. Discussion. – Les Ac anti-TRIM 21 ont été décrits initialement dans des sérums contenant des Ac anti-SS-A/Ro et reconnaissent une protéine de 52 kDa, d’où leur ancienne dénomination d’antiRo52. En fait cette protéine n’appartient pas au complexe ribonucléoprotéique SS-A/Ro, mais à une grande famille de protéines appelées TRIM (TRIpartite Motif). Au cours des connectivites, la présence d’Ac anti-TRIM 21 est généralement associée aux Ac anti-SS-A/ Ro60, notamment au cours des LED et SGS. Les Ac anti-TRIM 21 ne sont pas spécifiques des connectivites et peuvent être observés au cours de pathologies diverses telles que des néoplasies ou des infections (hépatite C). Leur valeur prédictive de la survenue d’un bloc auriculo-ventriculaire néonatal par rapport aux Ac anti-SS-A/Ro60 est débattue. Une association entre Ac anti-TRIM 21 et myosites a également été décrite, dont la signification reste à déterminer. Leur mise en évidence de façon isolée reste pour l’instant d’interprétation difficile. Conclusion. – La présence d’Ac anti-TRIM 21 de façon isolée n’oriente pas, sur cette série, vers une étiologie précise. Une étude prospective à plus grande échelle est donc souhaitable.

CA052 Résultats du bilan pratiqué en consultation de Médecine Interne après une prééclampsie (103 cas) O. Pourrata, M. Audebertb, C. Soubeyranb, F. Pierreb, G. Magninb a Réanimation médicale et Médecine Interne, Chu, Poitiers, France b Gynéco-Obstétrique, Chu, Poitiers, France Introduction. – Il est habituel de dire qu’un bilan complémentaire doit être pratiqué après toute pré-éclampsie (PE). Il n’existe cependant pas d’étude publiée rapportant les résultats de ce bilan. Patients et Méthodes. – Nous avons revu les dossiers de 103 patientes ayant présenté une PE définie par l’apparition en cours de grossesse d’une protéinurie >0,3g/j associée à hypertension artérielle (HTA) avec diastolique > ou = 90 mm/Hg : 91 cas de PE "pure" (aucun antécédent vasculo-rénal avant la grossesse) et 12 cas de PE "surajoutée" à une HTA isolée préexistante à la grossesse et étiquetée « essentielle ». Ont été exclus les dossiers de néphropathie chronique connue avant la grossesse, d’HTA chronique de cause rénale ou surrénale et les tableaux incomplets de PE. Nous avons relevé les résultats du bilan pratiqué à la consultation de Médecine Interne de la grossesse dix semaines après l’accouchement. Résultats. – La PE avait été précoce dans 60 cas et tardive dans 43. Quatre-vingt pour cent des patientes n’avaient plus de protéinurie ni d’HTA. Dix-sept patientes étaient encore hypertendues dont 10 (10 % de la série) le restaient à six mois. Cinq femmes (5 %) avaient encore une protéinurie, dont une seule a persisté à six mois. L’échographie rénale pratiquée dans 90 % des cas et le doppler de l’artère rénale dans 28 % des cas n’ont révélé aucune pathologie. Des anticorps antiphospholipides étaient mis en évidence dans 12 % des cas et une anomalie thrombophilique héréditaire dans 18 % des cas. Au total, 24 % des patientes de cette série avaient une anomalie thrombophilique héréditaire et/ou acquise (36 % après une PE très précoce, 28 % après une PE précoce et 21 % après une PE tardive).