S228 VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S215–S260
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Inégalités de genre vis-à-vis de l’hypertension artérielle : ampleur et facteurs associés. Grand Tunis, Tunisie M.M. Abassi a,∗ , S. Sassi a , P. Traissac b , F. Delpeuch b , J. El Ati a a Institut national de nutrition et de technologie alimentaire, laboratoire de recherche « surveillance et épidémiologie nutritionnelles en Tunisie », Tunis, Tunisie b Institut de recherche pour le développement, UMR NUTRIPASS, IRD-UM-SupAgro, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M.M. Abassi) Introduction En Afrique du Nord, les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes par l’obésité, mais cette inégalité décroît avec le niveau socioéconomique. Parmi les maladies non transmissibles associées à l’obésité, l’hypertension artérielle (HTA) est un facteur important de mortalité cardiovasculaire. On quantifie les inégalités de genre vis-à-vis de l’HTA et on en étudie les facteurs modificateurs socioéconomiques et démographiques. Méthodes Enquête transversale en 2009, dans la région urbaine du Grand Tunis (Tunisie) ; échantillon aléatoire stratifié en grappes d’adultes de 20 à 49 ans (femmes, n = 1689 ; hommes, n = 930). Deux mesures de pression artérielle (PA) ont été réalisées à 15 minutes d’intervalle dans des conditions standardisées. L’HTA est définie par PA systolique/diastolique 140/90 mmHg ou la prise d’antihypertenseur. Les inégalités de genre sont quantifiées par odds ratio (OR) femmes versus hommes dans des modèles logistiques incluant des interactions genre × covariables pour l’étude des facteurs modificateurs socioéconomiques et démographiques. Résultats Les femmes avaient une PA moyenne plus faible que celle des hommes (systolique 121,9 (0,7) mmHg versus 126,4 (0,8) mmHg, p < 10−4 , diastolique 76,2 (0,4) versus 78,0 (0,5), p < 10−2 et étaient moins touchées par l’HTA (21,4 % [18,5–24,3] versus 27,1 % [23,1–31,0], p < 10−2 , OR brut = 0,7 [0,6–0,9]). L’inégalité de genre était plus marquée chez les sujets de 20–29 ans (OR brut = 0,4 [0,2–0,7]), les non-mariés (OR brut = 0,4 [0,3–0,8]), ceux ayant un niveau d’instruction secondaire et plus (OR brut = 0,7 [0,5–1] et 0,3 [0,2–0,5] respectivement) ainsi que chez ceux des ménages du 3e tercile d’un proxy de niveau économique (OR brut = 0,4 [0,3–0,7]). Après ajustement, l’inégalité persiste seulement chez les individus les plus aisés (OR ajusté = 0,4 [0,2–0,7]). Conclusion Contrairement à l’obésité dans ce contexte, les inégalités de genre pour l’HTA sont en faveur des femmes et leur variation en fonction des facteurs sociodémographiques sont moins marquées. Néanmoins, les femmes des ménages les plus aisés combinent les avantages d’un risque d’obésité moins augmenté (versus les hommes) et d’un risque d’HTA plus faible. Mots clés Obésité ; Hypertension artérielle ; Inégalité de genre ; Facteurs socioéconomiques et démographiques Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.228 P6-2
Santé orale et mortalité en France. Cohort IPC M. Adolph a , C. Darnaud a , F. Thomas-Jean b,∗ , N. Danchin b,c , B. Pannier b , P. Bouchard a a Département de paradontologie, hôpital Rothschild, Paris, France b Centre IPC, Paris, France c Service cardiologie, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Thomas-Jean) Introduction Un mauvais état de santé buccodentaire joue un rôle-clé dans l’augmentation des maladies cardiovasculaires, celles-ci étant la cause la plus
fréquente de mortalité. Il est démontré une corrélation entre l’état de santé buccodentaire et la mortalité cardiovasculaire. Cependant, il manque des études concernant la mortalité non cardiovasculaire. Cette étude longitudinale vise à évaluer les relations possibles entre l’état de santé buccodentaire et la mortalité non cardiovasculaire, dans le cadre d’une mort prématurée au sein d’un vaste échantillon d’adultes en France. Méthode La cohorte inclut 76 188 adultes ayant subi des examens médicaux et oraux entre 2001 et 2008. L’examen clinique oral complet a été réalisé en utilisant l’indice de plaque simplifié, l’indice de tartre et l’indice gingival modifié pour évaluer la plaque dentaire, le tartre dentaire, et l’inflammation gingivale. Le nombre de dents a été enregistré. Pour toutes les causes de mortalité, les données ont été recueillies de fac¸on prospective à partir de la base de données nationale avec un suivi de 6,7 ± 2,1 ans. L’association entre la mortalité (décès cardiovasculaire et décès non cardiovasculaire) et les paramètres oraux a été étudiée à l’aide d’un hazard ratio après ajustement sur des variables confondantes. Résultats La mortalité par cancer était significativement associée avec la plaque dentaire [HR = 2,36 ; IC95 % : 1,32–4,22] et l’inflammation gingivale [HR = 1,92 ; IC95 % : 1,18–3,12]. La mortalité autre que cancer et cardiovasculaire était significativement associée avec la plaque dentaire [HR = 3,30 ; IC95 % : 1,76–6,17], l’inflammation gingivale [HR = 2,86 ; IC95 % : 1,71–4,79] et les unités masticatoires fonctionnelles (10) [HR = 2,31 ; IC95 % : 1,40–3,82]. Conclusion Toutes les causes de mortalité étaient associées à l’exposition concomitante de trois variables dentaires. La mortalité non cardiovasculaire était significativement associée aux paramètres oraux. Mots clés Santé orale ; Mortalité Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.229 P6-3
Aspects épidémiologiques de la maladie de Crohn dans la région de l’Oranie, Algérie
I. Damouche ∗ , N. Boumansour , H. Boukhari , K. Reguieg , R. Tedjani , N. Midoun Service d’épidémiologie et de médecine préventive, établissement hospitalier et universitaire d’Oran, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Damouche) Introduction La maladie de Crohn, connue comme étant fréquente dans les pays développés, se voit de plus en plus dans les pays en voie de développement avec une incidence annuelle de 1,49 nouveaux cas/an/100 000 habitants en Algérie (2003–2006), et touche habituellement le sujet jeune (pic 20–30 ans). Son mode de début reste indéterminé et ses étiologies probabilistes ce qui explique l’errance du patient jusqu’à la survenue des complications. En Algérie, la qualité de vie des malades de Crohn est sévèrement lésée, d’où la nécessité de dresser tout d’abord un profil épidémiologique de la maladie de Crohn de la région de l’Oranie et d’identifier les facteurs de risques prédisposant à cette pathologie. Secondairement, d’évaluer la durée entre l’apparition des premiers symptômes et le diagnostic, période qu’on estime cruciale pour éviter le mode de déclaration de la maladie en urgence chirurgicale chez des patients jeunes. Matériels et méthodes Étude descriptive incluant tout patient ayant une maladie de Crohn confirmée avec un dossier médical en consultation ou en hospitalisation au niveau des services d’hépato-gastro-entérologie des centres hospitalo-universitaire de la wilaya d’Oran (Algérie), durant la période 2010–2015. La saisie et l’analyse des données recueillies sur un questionnaire se feront sur le logiciel Epidata. Résultats Selon les résultats préliminaires de l’enquête, l’âge moyen des patients est de 31,2 ± 3,4 ans avec un sex-ratio de 1,1. Le mode de révélation est souvent une urgence chirurgicale avec 46,1 %. La localisation la plus fréquemment retrouvée est iléo-cæcale 42,1 %. Conclusion L’incidence annuelle moyenne du Crohn en Algérie connaît une recrudescence situant notre pays dans la zone d’incidence intermédiaire, d’où la nécessité d’une meilleure connaissance des différents aspects de la maladie par des études épidémiologiques multicentrique permettant une prise en charge adaptée à nos patients. Mots clés Crohn ; Facteurs de risques ; Épidémiologie
VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S215–S260 S229 Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.230 P6-4
La prévalence et les facteurs associés à la dépression et à l’anxiété chez les patients ayant eu un infarctus du myocarde, Tunis, Tunisie M. El Ghardallou a,b,∗ , C. Zedini a,b , R. Bejaoui a , M. Limam a , M. Ben Dhiab c , T. Ajmi c a Département de médecine familiale et communautaire, faculté de médecine, université de Sousse, Tunisie b Laboratoire de recherche, LR12ES03, faculté de médecine de Sousse, Tunisie c École supérieure des sciences et techniques de la santé de Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. El Ghardallou) Introduction La dépression et l’anxiété sont fréquentes chez les patients ayant eu un infarctus du myocarde (IDM). Leur persistance peut menacer le pronostic vital et altérer la qualité de vie après l’IDM. Malgré les recommandations insistant sur l’importance de leur dépistage, ces deux troubles demeurent sousdiagnostiqués. L’objectif de notre étude était de déterminer les prévalences de la dépression et de l’anxiété ainsi que les facteurs associés chez les patients ayant présenté un IDM. Méthodes Nous avons mené une étude descriptive de nature transversale auprès des patients ayant eu un épisode d’IDM suivis dans les consultations externes de cardiologie des CHU Rabta et CHU Charles Nicolle de Tunis. Ont été inclus les patients dont l’IDM remonte à au moins trois mois et ne dépassant pas les trois ans. Le recueil des données s’est étalé sur quatre mois. L’échelle « Hospital Anxiety and Depression » (HAD) a été utilisée après sa traduction en langue arabe littéraire et validation linguistique. Résultats L’échantillon était constitué de 94 patients dont l’âge moyen était de 55,4 ± 9,5 ans. Une nette prédominance masculine a été retrouvée (91,5 %). Les patients sont tabagiques dans 62,8 % des cas, hypertendus dans 52,1 % et diabétiques dans 55,3 %. Une symptomatologie dépressive « douteuse à certaine » était retrouvée chez 68,1 % des patients et 63,8 % présentaient une symptomatologie anxieuse « douteuse à certaine ». La dépression était associée significativement au territoire antérieur de l’IDM (p = 0,05). Cependant, l’anxiété était associée au tabagisme (p = 0,005) et à l’absence de complication post-IDM (p = 0,03). Conclusion Une prise en charge globale et interdisciplinaire, ainsi qu’un dépistage systématique des troubles anxieux et dépressifs s’avèrent nécessaires pour garantir une meilleure prise en charge des patients coronariens. Mots clés Infarctus du myocarde ; Dépression ; Anxiété Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.231 P6-5
L’insuffisance rénale chronique terminale : mortalité et facteurs de risque dans la région de Rabat, Maroc M. Frindy a , L. Lahlou b , A. Saadi b , R. Razine b,c,∗ a Observatoire régional de la santé de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, Maroc b Laboratoire de santé publique, faculté de médecine et de pharmacie, université Mohammed V de Rabat, Maroc c Laboratoire de biostatistique, recherche clinique et épidémiologie, faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Razine) Introduction Le ministère de la Santé a mis en place depuis 2005 le registre de l’insuffisance chronique terminale (IRCT) (MAGREDIAL). Nous présentons ici les caractéristiques épidémiologiques, étiologiques et évolutives des
patients IRCT de la région de Rabat-Sale-Zemmour-Zaer au centre nord du Maroc jusqu’à décembre 2014 du registre. Méthodes Le registre MAGREDIAL collecte les informations des malades atteints d’IRCT et permet de suivre leur devenir en termes d’accès aux soins, de survie, de modalités de prise en charge de l’IRCT (dialyse, greffe) et des comorbidités. Le recueil de l’information, dans le cadre du MAGREDIAL, se fait dans les centres de prise en charge des patients pour dialyse ou transplantation à partir du dossier médical. Résultats Le nombre de patients enregistrés dans ce registre et qui relèvent de notre région étaient de 1763 patients. L’âge moyen des patients était de 60 ± 17 ans avec une prédominance des patients âgés de plus de 64 ans (44 %). Les patients de sexe masculin représentaient 51 %. Sur le plan comorbidité, nous avons constaté que le diabète était présent chez 287 patients (15 %). L’hypertension artérielle était présente chez 164 patients (8,7 %). L’antigène Hbs était positif chez 40 patients (2 %). Parmi nos patients en IRCT, uniquement 881 (46,7 %) ont bénéficié de l’hémodialyse. La médiane de survie de nos patients depuis le diagnostic était de 80 mois avec un IC95 % [71–88]. Les causes les plus pourvoyeuses de l’IRCT : le diabète chez 384 patients (20,6 %), en deuxième lieu l’HTA chez 99 patients (5,3 %), la polykystose rénale chez 95 patients (5,1 %) et ensuite les pyélonéphrites chez 93 patients (4,7 %). Conclusion L’insuffisance en ressources humaines et le manque de moyens techniques pèsent lourdement sur l’accès des patients en IRCT à l’hémodialyse et ainsi que sur leur pronostic. Mots clés Registre ; Dialyse ; Insuffisance rénale ; Survie ; Rabat Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.232 P6-6
Évaluation de l’impact d’une campagne grand public de sensibilisation à l’appel au 15 en cas d’AVC Programme ReACT Réagir face à l’accident vasculaire cérébral J. Haesebaert a,∗ , H. Tréhard a , A. Termoz a , L. Derex b , S. Porthault c , A.-M. Schott a,d a Pôle information médicale évaluation recherche, hospices civils de Lyon, Lyon, France b Unité neurovasculaire, hospices civils de Lyon, Lyon, France c SAMU du Rhône, France d Laboratoire HESPER, université de Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Haesebaert) Introduction Réduire les délais de prise en charge de l’accident vasculaire cérébral (AVC) pour augmenter le taux de thrombolyse et ainsi réduire le handicap reste un challenge en France. Malgré les campagnes d’information, les réactions des patients et de leurs proches restent trop souvent inadaptées, rendant impossible le recours à la thrombolyse dans les délais appropriés. Nous avons évalué l’impact d’un nouveau programme de sensibilisation. Matériel et méthodes Une étude comparative avant-après avec groupe témoin a été réalisée pour évaluer un programme multifacettes de sensibilisation à l’AVC déployé dans le Rhône d’octobre à décembre 2014. Les messages clés étaient la reconnaissance des symptômes d’AVC, la nécessité d’appeler le 15 en urgence et l’existence d’un traitement efficace. La campagne comportait la diffusion d’affiches, dépliants et films par campagne d’affichage, site Internet, réseaux sociaux et radios locales. L’évaluation a porté sur l’évolution du nombre et des délais d’appel au 15 pour AVC, du taux de thrombolyse et des connaissances de la population (auto-questionnaires). Le département en contrôle était l’Isère. Résultats Les affiches ont été diffusées sur 232 points de mobilier urbain et transmises à 3600 médecins libéraux et 60 officines du Rhône. Un spot radio a été diffusé pendant 7 jours sur 3 radios locales en décembre et les vidéos ont été lancées sur Internet. Les données d’évaluation ont été recueillies et sont en cours d’analyse. Les premiers résultats montrent respectivement dans le Rhône versus l’Isère un nombre d’appels au 15 pour AVC de 213 versus 186 à T0 et