La Revue de médecine interne 38S (2017) A28–A108
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76e congrès SNFMI, Paris, France, 6 au 8 décembre 2017
Communications orales
Vascularites CO001
Caractéristiques de l’artérite à cellules géantes survenant au décours d’une pseudopolyarthrite rhizomélique ou d’une polyarthrite séronégative traitée : étude cas témoins E. Liozon 1,∗ , H. De Boysson 2 , F. Dalmay 3 , G. Gondran 1 , H. Bézanahary 4 , A. Fauchais 4 , K.H. Ly 5 1 Médecine interne A, CHU de Limoges-Dupuytren, Limoges, France 2 Service de médecine interne, centre hospitalier Robert-Bisson, Lisieux, France 3 Centre d’épidémiologie, de biostatistique et de méthodologie de la recherche, faculté de médecine, Limoges, France 4 Médecine interne A, CHU de Limoges, Limoges, France 5 Médecine interne, CHU Limoges, Limoges, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Liozon) Introduction Nous avons analysé les conditions de survenue et les principales caractéristiques de l’artérite à cellules géantes (ACG) diagnostiquée chez des patients préalablement cortisonés pour une pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) et/ou une polyarthrite séronégative (PSN). Patients et méthodes L’étude, rétrospective, a été menée dans deux centres hospitalo-universitaires, avec comparaison des caractéristiques rhumatologiques initiales et évolutives de 67 PPR/PSN précédant une ACG à celles d’un groupe de 65 patients tirés au sort dans une cohorte de PPR/PSN recrutées en Médecine interne, n’ayant pas évolué vers une ACG. Nous avons comparé de fac¸on similaire, les caractéristiques initiales et l’évolution des ACG postPPR/PSN à celle de 130 ACG plus classiques (65 avec et 65 sans atteinte rhumatologique associée). Résultats La PPR/PSN a précédé l’ACG de 3 à 125 mois (médiane : 18 mois). Une ischémie visuelle permanente est survenue chez 10 patients, dont 8 présentaient des signes cliniques d’artérite crânienne. Le seul élément distinctif de PPR/PSN suivie d’ACG, comparée aux PPR/PSN usuelles, est une nette prédominance féminine (p < 0,001), sans doute exagérée par une surreprésentation masculine chez les témoins. Les taux de rechutes multiples, de formes résistantes à la corticothérapie, et le pourcentage de patients recevant un traitement d’épargne cortisonique sont les mêmes dans les 2 groupes. Par rapport aux ACG plus classiques, l’ACG
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post-PPR/PSN comporte plus souvent la preuve d’une aortite infraclinique (OR 6,42 ; IC95 % 2,39–17,23 ; p < 0,001). À l’inverse, la céphalée (OR 0,44 ; IC95 % 0,19–1,03 ; p = 0,06) et la fièvre (OR 0,29 ; IC95 % 0,13–0,64, p = 0,002) sont plus rarement rapportés dans l’ACG post-PPR/PSN. Les 2 formes d’ACG (post-PPR/PSN et usuelle) ont une réponse thérapeutique et une évolution tardive comparable. Discussion Cette étude comporte des limites liées à sa nature rétrospective, à la taille de l’échantillon et à de probables biais de recrutement des PPR et PSN en Médecine interne. Le caractère résistant d’une PPR classique ne semble pas prédisposer à une rechute artéritique. Les présentations céphaliques d’ACG post-PPR/PSN sont une urgence thérapeutique. Cependant, comparativement aux ACG classiques, les ACG secondaires sont plus souvent frustes et comportent une fréquence plus élevée d’aortites infracliniques. Conclusion La fréquence d’une ACG secondaire à une PPR ou une PSN est d’environ 7 % dans un recrutement hospitalo-universitaire. Les patients atteints de PPR ou de PSN doivent être informés de cette éventualité et éduqués vis-à-vis des signes d’alerte d’une artérite crânienne. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.10.283 CO002
Atteinte des gros vaisseaux et dilatation aortique dans l’artérite à cellules géantes : étude multicentrique de 549 patients H. De Boysson 1,∗ , A. Daumas 2 , M. Vautier 3 , E. Liozon 4 , M. Lambert 5 , M. Samson 6 , M. Ebba 2 , A. Dumont 1 , B. Bonnotte 6 , A. Sultan 1 , D. Saadoun 3 , A. Aouba 1 1 Médecine interne, CHU de Caen, Caen, France 2 Médecine interne, gériatrie et thérapeutique, hôpital de la Timone, Marseille, France 3 Médecine interne 2, groupe hospitalier universitaire Pitié-Salpêtrière, Paris, France 4 Médecine interne, CHU de Limoges, 2, avenue Martin-Luther-King, Limoges, France 5 Service de médecine interne, hôpital Claude-Huriez, Lille, France 6 Médecine interne et immunologie clinique, CHU de Dijon, Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. De Boysson)
76e congrès SNFMI, Paris, France, 6 au 8 décembre 2017 / La Revue de médecine interne 38S (2017) A28–A108
Introduction L’atteinte des gros vaisseaux dans l’artérite à cellules géantes (ACG) est fréquente et définit probablement un sous-groupe bien distinct de la maladie, avec un risque accru de dilatation aortique. Cette étude a pour objectif de mieux caractériser la présentation initiale et évolutive de ces patients avec une atteinte des gros vaisseaux. Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective, multicentrique dans 6 centres de médecine interne et avons inclus 248 patients avec une atteinte des gros vaisseaux, que nous avons comparés à 301 patients témoins avec une ACG sans atteinte des gros vaisseaux à l’imagerie. Les facteurs associés avec la survenue d’une dilatation aortique étaient identifiés dans un modèle multivarié. Résultats Parmi les 248 patients avec une atteinte des gros vaisseaux démontrée à l’imagerie (dont 215 sur une tomographie par émission de positons [TEP]), l’aorte thoracique, l’aorte abdominale et les artères sous-clavières étaient atteintes dans 89 %, 73 % et 67 % des cas, respectivement. Les patients avec une atteinte des gros vaisseaux étaient significativement plus jeunes (p < 0,0001), plus souvent des femmes (p = 0,01), avaient moins de signes crâniens (p < 0,0001) et moins de pseudopolyarthrite rhizomélique (p = 0,001). En revanche, ils avaient plus souvent des symptômes extracrâniens (p = 0,05) que les patients sans atteinte des gros vaisseaux. Les doses de glucocorticoïdes n’étaient pas différentes entre les deux groupes initialement, à m3, m6 et m12, mais le taux d’arrêt des glucocorticoïdes était plus faible chez les patients avec une atteinte des gros vaisseaux (p = 0,0003). Même si le taux de rechute n’était pas différent dans les deux groupes (p = 0,2), les patients avec une atteinte des gros vaisseaux recevaient plus souvent des immunosuppresseurs (p = 0,008). La mortalité était plus importante chez les patients sans atteinte des gros vaisseaux (p = 0,007), principalement liée à des infections ou des évènements cardiovasculaires. Une nouvelle imagerie de l’aorte était réalisée à 19 [5–162] et 17 [6–168] mois après le diagnostic chez 154 et 123 patients, respectivement avec et sans atteinte des gros vaisseaux. Une dilatation de l’aorte était découverte chez 21 % des patients avec une atteinte antérieure des gros vaisseaux, contre 7 % chez les autres (p = 0,0008). Chez les patients avec une atteinte antérieure des gros vaisseaux, l’aorte se dilatait sur un segment inflammatoire chez 94 % d’entre eux. En analyse multivariée, l’atteinte antérieure des gros vaisseaux était le facteur prédictif le plus robuste concernant le risque de dilatation aortique (hazard ratio à 3,16 [1,34–7,48], p = 0,009). Conclusion Notre étude confirme que l’atteinte des gros vaisseaux représente bien un sous-groupe distinct de la maladie avec un risque accru de dilatation aortique. Un contrôle régulier de la morphologie aortique est nécessaire durant le suivi. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.10.284 CO003
Caractéristiques initiales et pronostic de l’artérite à cellules géantes du sujet très âgé (85 ans et plus) : étude comparative au sein d’une cohorte bicentrique de 920 patients E. Liozon 1,∗ , H. De Boysson 2 , A. Aouba 3 , A. Dumont 4 , G. Gondran 1 , H. Bézanahary 5 , S. Palat 6 , A. Fauchais 6 , K.H. Ly 7 1 Médecine interne A, CHU de Limoges-Dupuytren, Limoges, France 2 Service de médecine interne, centre hospitalier Robert-Bisson, Lisieux, France 3 Médecine interne, CHU, Caen, France 4 Médecine interne, CHU de Caen, Caen, France 5 Médecine interne A, CHU de Limoges, Limoges, France 6 Médecine interne A, CHU Limoges, Limoges, France 7 Médecine interne, CHU Limoges, Limoges, France
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Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Liozon) Introduction Nous avons analysé et comparé les caractéristiques initiales, l’évolution et le pronostic de l’artérite à cellules géantes (ACG) du sujet très âgé (STA, 85 ans et plus), par rapport aux patients plus jeunes. Patients et méthodes L’étude, rétrospective, a été menée dans deux centres hospitalo-universitaires, regroupant 920 ACG prises en charge au diagnostic, définies selon les critères de l’ACR (preuve histologique obtenue dans 68,5 % des cas). Dans un centre, le recueil des données (512 dossiers, de 1976 à 2017) est prospectif, à partir d’un cahier spécifique ; dans l’autre centre (408 dossiers, de 1999 à 2017), le recueil est rétrospectif. Résultats Sur les 920 patients, 95 (10,3 %) sont des STA(âge moyen 87,6 ans, 63 femmes, biopsie positive dans 76 % des cas). Par comparaison aux sujets plus jeunes, les STA ont davantage de comorbidités (p < 0,001) et de facteurs de risque cardiovasculaire (p < 0,01). Malgré un délai moyen de diagnostic plus court (p < 0,001), les STA font plus d’amauroses permanentes (p < 0,001), dont des atteintes bilatérales (p < 0,001), que les autres malades. L’analyse multivariée identifie un sur-risque d’amaurose permanente chez les STA (OR 5,19 ; IC : 1,47–17,48, p < 0,01) dans le sous-groupe des ACG de diagnostic tardif (délai >45 jours). Par ailleurs, l’ACG du STA, comparée à celle des sujets plus jeunes, comporte moins souvent une fièvre (p = 0,02), une pseudopolyarthrite rhizomélique (p < 0,01) et une aortite documentée (p = 0,001). Aucune différence n’est observée entre les deux groupes concernant les doses initiales de prednisone (dose/kg) et le pourcentage de cas traités par assauts de méthylprednisolone. Avec un recul moyen bien moindre (29 mois vs 65,3 mois, p < 0,0001), les STA font moins de rechutes et démontrent moins de cortisono-dépendance (p < 0,01), mais font plus de complications infectieuses (p < 0,01) que les sujets plus jeunes. Les décès en cours de corticothérapie sont beaucoup plus fréquents (p < 0,0001) chez le STA, avec des taux de survie à 1 an, 2 ans et 3 ans, de 76 %, 67 % et 63 %. Discussion Cette étude objective, sous réserve de limites liées à sa nature rétrospective, le dilemme majeur posé par l’ACG au très grand âge : d’un côté, sa gravité initiale, qui justifie pleinement le traitement intensif proposé ; de l’autre, une médiocre tolérance, notamment infectieuse, de la corticothérapie systémique et une probable surmortalité précoce. Conclusion Dans l’ACG, le retard diagnostique est encore plus préjudiciable, au plan visuel, chez le STA que chez le patient plus jeune. L’élaboration de protocoles thérapeutiques de l’ACG du STA, efficaces mais moins toxiques, est extrêmement souhaitable. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.10.285 CO004
Artérite à cellules géantes : comparaison entre la tomographie par émission de positons et l’angioscanner aortique dans la détection des atteintes des gros vaisseaux H. De Boysson 1,∗ , A. Dumont 1 , E. Liozon 2 , M. Lambert 3 , J. Boutemy 1 , G. Maigné 1 , N. Martin-Silva 1 , A. Sultan 1 , K.H. Ly 2 , N. Aide 4 , A. Manrique 4 , A. Aouba 1 1 Médecine interne, CHU de Caen, Caen, France 2 Médecine interne A, CHU de Limoges, Limoges, France 3 Service de médecine interne, hôpital Claude-Huriez, Lille, France 4 Médecine nucléaire, CHU de Caen, Caen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. De Boysson) Introduction L’angioscanner aortique et la tomographie par émission de positons (TEP) ont tous deux démontré leur bonne