BRÈVES
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L’exposition à des niveaux sonores intenses et répétés de musique amplifiée est l’une des causes des troubles de l’audition. Selon le Baromètre Santé 2014, parmi 4 859 jeunes de 15-35 ans interrogés, 13 % ont un usage fréquent et intense avec des écouteurs. Cette pratique concerne plus souvent les hommes, les habitants des grandes agglomérations et les plus jeunes, elle décroît avec l’avancée en âge. Par ailleurs, 21 % des interrogés fréquentent concerts, discothèques ou autres lieux ayant un volume sonore élevé. Il s’agit le plus souvent de sujets masculins de 20 à 24 ans, financièrement aisés et habitant une grande agglomération. Si la fréquentation des lieux de loisirs à volume sonore élevé est en diminution depuis 2007, la part des 18-35 ans ayant un usage fréquent et intense d’écoute de musique amplifiée avec écouteurs est passée de 4 % à 13 %. D’où nécessité d’une prévention pour préserver l’audition des adolescents et des jeunes adultes. Source : Christophe Léon et coll., Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES).
Acide urique, moins de Parkinson ?
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Chez l’homme (et non la femme), le risque de maladie de Parkinson semble moindre si les urates sériques sont élevés, selon l’étude d’une équipe de l’Université de Pennsylvanie impliquant les 90 214 sujets de 3 études de cohorte en cours, pour analyser le rapport entre taux d’urates sériques et risque de maladie de Parkinson. Un total de 388 cas de Parkinson (202 hommes, 186 femmes) a été apparié à 1 267 contrôles. Les auteurs ont évalué le risque relatif en tenant compte de variables : âge, tabagisme, consommation de café, cholestérol, ferritine. Les auteurs ont constaté, en se basant sur les différentes concentrations d’urates, que le risque relatif de Parkinson était de 0,63 (Intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,53-1,10) chez les hommes et de 1,04 IC 95 % : 0,611,78 chez les femmes, soit au total 0,63 vs 0,89 respectivement. Les urates seraient protecteurs contre la maladie de Parkinson ou retarderaient sa progression. Source : Xiang Gao et coll. Prospective study of plasma urate and risk of Parkinson disease in men and women. Neurology. 2016 ; doi : 10.1212/WNL.0000000000002351.
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Musique amplifiée chez les 15-35 ans : ouïe en danger
Virus Zika : expansion sans frontières Le ministère de la Santé a confirmé dès le début 2016 l’identification, en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique, des premiers cas d’infection à virus Zika et indiqué que les ARS de Guyane, de Martinique et de Guadeloupe sont mobilisées pour surveiller et limiter la dissémination du virus et prendre en charge les personnes contaminées par ce virus émergent. Le 2 février, l’OMS déclarait « urgence de santé publique de préoccupation internationale » (public health emergency of international concern) l’épidémie à virus Zika devant l’incidence des cas de microcéphalie néonatale et de complications neurologiques. Enfin est confirmée la transmission du virus à l’occasion de relations sexuelles, la présence du virus dans le sperme ayant été pour la première fois signalée par l’équipe de l’Institut Louis-Malardé de Papeete (Tahiti) lors de l’épidémie polynésienne de 2013 (D. Musso et coll.). Le virus Zika (famille des Flaviridae comme le virus de la dengue) est transmis à l’Homme par un moustique du genre Aedes, tel Aedes aegypti. Les mesures individuelles de protection contre les piqûres de moustique sont donc indispensables pour écarter le risque épidémique. Point important : contrairement au vecteur du paludisme, Aedes a une activité principalement diurne. C’est donc aussi dans la journée qu’il faut se protéger. On recommande de ce fait le port de vêtements couvrants, l’usage de produits répulsifs et la protection par une moustiquaire des enfants au berceau et en poussette. Les conseils de prévention s’adressent aussi bien aux populations autochtones qu’aux personnes, tels les touristes, devant se rendre dans les régions à risque, par exemple lors des vacances scolaires.
16// REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2016 - N°481
Les mesures de protection individuelle visent à prévenir la dissémination du virus. Il est notamment recommandé de détruire les gites potentiels de reproduction des moustiques (réceptacles d’eau stagnante) et les larves autour des habitations, comme on le recommande contre le vecteur du chikungunya et de la dengue en métropole. Le virus Zika sévit principalement dans l’ensemble de la zone intertropicale. D’octobre 2013 à avril 2014, il a été à l’origine d’une épidémie en Polynésie française. Par ailleurs, au 1er décembre 2015, plusieurs États d’Amérique latine (Chili, Brésil, Colombie, Salvador, Guatemala, Mexique, Paraguay, Surinam Panama, Honduras et Venezuela) ont confirmé la présence du virus. Les CDC ont confirmé le 12 janvier le premier cas importé au Texas chez un voyageur de retour d’Amérique Latine. Les symptômes de l’infection à virus Zika sont surtout de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées, apparaissant de 3 à 12 jours après la piqûre par un moustique vecteur du Zika. Actuellement le traitement reste uniquement symptomatique. Une contamination au cours de la grossesse expose l’enfant à des malformations congénitales : des cas de microcéphalie avec mortinatalité au Brésil ont été attribués à une infection gravidique à virus Zika par les CDC, qui ont diffusé une alerte de niveau 2 aux voyageurs potentiels (dont les femmes enceintes) vers Brésil, Colombie, Salvador, Guyane, Guatemala, Haïti, Honduras, Martinique, Mexico, Panama, Paraguay, Surinam, Venezuela et Porto Rico, où le virus est susceptible d’être actif. Tous les pays concernés ont émis ces avertissements à destination des femmes enceintes, pour qu’elles évitent les déplacements à risque. Notamment cet été à Rio, aux Jeux Olympiques ! QQ J.-M. M