1126
Abstracts / Revue du Rhumatisme 74 (2007) 1039–1208
Ma.73 Ma.72 Cancer du sein chez un homme sous biothérapie anti-TNFα. À propos d’un cas L. El Mansouria, T. Couchourona, C. Le Rouxb, C. Dugastc, J.D. Alberta, A. Perdrigera, N. Hajjaj Hassounid,*, G. Chalèse a Rhumatologie, CHU Hôpital Sud, Rennes 1, France b Gynécologie-Obstétrique, CHU hôpital Sud, Rennes, France c Génétique, CHU hôpital Sud, Rennes, France d Rhumatologie, Hôpital El Ayachi, CHU de Rabat-Salé, Maroc e Service de Rhumatologie, CHU hôpital Sud, Rennes, France Introduction. – Le cancer du sein chez l’homme (CSH) est très rare, représente 0,2 % des cancers masculins et 1 % de l’ensemble des cancers mammaires. Observation. – Nous rapportons un cas de CSH survenant sous anti-TNFα. Il s’agit d’un homme de 72 ans, suivi pour spondylarthrite ankylosante, HLA B27 positive de forme axiale et périphérique, depuis l’âge de 17 ans et dont la mère est décédée d’un cancer du sein à l’âge de 47 ans. Il a reçu de l’Infliximab durant deux ans puis de l’Etanercept depuis deux ans. Il a présenté une lésion rétromammelonnaire droite, indurée, irrégulière, non adhérente au plan profond avec des épisodes d’écoulements séro-sanglants, sans adénopathie clinique. La lésion a été prise initialement pour un hématome spontané, contrôlé à deux reprises par des échographies. Le diagnostic a été porté cliniquement par un gynécologue. L’échographie a confirmé une formation de 29 × 18 mm avec rétraction cutanée péritumorale associée à une adénopathie axillaire. La mammographie a objectivé un nodule ACR 5 rétro aréolaire droit. Le CA 15-3 était normal et l’examen anatomopathologique a mis en évidence un carcinome canalaire infiltrant de bas grade RH + HER 2-. Le bilan d’extension n’a pas retrouvé de métastase. Le patient a eu une mastectomie totale avec curage axillaire négatif associé à une radiothérapie externe et une hormonothérapie anti-estrogénique. Discussion. – Le sein est un organe vestigial chez l’homme ainsi, le CSH est très rare et il survient plus tardivement que chez la femme (âge moyen de 71 ans) avec un délai diagnostique souvent plus long du fait du retard de consultation et de la méconnaissance de l’entité par les médecins. Il s’agit souvent d’un nodule rétro-mamelonnaire avec rétraction cutanée en peau d’orange ou d’ulcération associée à des adénopathies satellites dans 50 % des cas et de type carcinome canalaire infiltrant dans 75 à 85 % des cas. Le pronostic vital est plus sévère que chez la femme. L’association CSH, cancer du sein avant 50 ans chez la mère évoque une prédisposition héréditaire liée au gène BRCA 2. L’analyse génétique est en cours chez notre patient, sa fille, son fils et ses nièces et neveux. En effet, plusieurs facteurs de risque de CSH ont été décrits, dont en premier l’hérédité (association avec le gène BRCA 2 plus que le gène BRCA1). Outre les facteurs de risque communs avec les femmes tel que l’exposition aux radiations et une maladie bénigne du sein, il existe des facteurs spécifiques aux hommes tels que l’hypogonadisme, l’orchite post oreillons et l’hyperprolactinémie. Conclusion. – Les anti-TNFα sont actuellement contre-indiqués en cas d’antécédent néoplasique de moins de cinq ans. Une prudence particulière s’impose pour le cancer du sein à fort risque de micrométastases et à potentiel micro-invasif important. Ainsi l’interrogatoire mené par le médecin avant l’instauration d’un traitement anti-TNFα doit rechercher les antécédents de cancer du sein chez la mère et les sœurs du patient. En cas de cancer mammaire familial, la recherche du gène BRCA2 doit être réalisée, même chez un homme. * Auteur
correspondant. Salé, Rabat, Maroc.
Anti-TNF alpha et tuberculose : quel risque dans un pays endémique ? R. Hajri, K. Ben Abdelghani, S. Chekili, S. Zaltni, K.S. Kassab, A. Laatar, L. Zakraoui Rhumatologie, CHU Mongi Slim, La Marsa, Tunisie Objectif. – Evaluer l’incidence des infections tuberculeuses au cours du traitement des rhumatismes inflammatoires chroniques par les anti-TNF alpha, sur une série tunisienne, en zone endémique de la tuberculose. Patients et Méthodes. – Il s’agit d’une étude ouverte menée dans le service de rhumatologie de l’hôpital Mongi Slim. Ont été inclus, tous les patients régulièrement suivis pour un rhumatisme inflammatoire chronique et traités par des anti-TNF alpha. Le bilan tuberculeux incluant une radiographie du thorax, une IDR à la tuberculine, une culture du BK dans les crachats, était pratiqué systématiquement avant l’introduction des anti-TNF et répété tous les six mois. Le diagnostic de tuberculose était retenu devant une preuve bactériologique et/ou histologique. Résultats. – Notre série a inclus 36 patients (18 femmes). Dix-neuf étaient porteurs d’une PR, 9 d’une SPA et 8 d’une AIJ. L’âge moyen était de 40 ans [11,70 ans] et la maladie évoluait en moyenne depuis 11 ans [1, 35 ans]. L’anti-TNF utilisé était l’Infliximab (n = 31), l’Etanercept (n = 6) ou l’Adalimumab (n = 1). Le traitement était associé au Méthotrexate dans 23 cas et à l’Imurel dans deux cas. 75 % des patients étaient sous corticoïdes à faibles doses. Deux cas de tuberculose ont été observés au cours du traitement de la PR. Dans le premier cas, il s’agissait d’une tuberculose ganglionnaire confirmée histologiquement, apparue au bout de 12 mois de traitement par l’Adalimumab, chez une patiente traitée préalablement et pendant trois ans par l’Etanercept. Dans le second cas, il s’agissait d’une localisation pulmonaire diffuse compliquant une PR masculine sous Infliximab depuis huit mois. L’évolution a été favorable sous antibiothérapie antituberculeuse quadruple dans les deux cas. Le traitement par Anti-TNF a été interrompu dans un seul cas et remplacé par le Rituximab. Conclusion. – En Tunisie, pays d’endémie tuberculeuse, la mise en route d’un traitement par anti TNF alpha impose une grande vigilance, d’autant plus que la contribution de l’IDR reste modeste du fait de la vaccination systématique.
Ma.74 Endophtalmie infectieuse avec perte oculaire chez trois patients traités par anti-TNF alpha B. Le Goffa, M. Weberb, B. Bouvardc, I. Cochereaud, Y. Maugarsa, J.M. Berthelota a Service de Rhumatologie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France b Ophtalmologie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France c Rhumatologie, CHU d’Angers, France d Ophtalmologie, CHU d’Angers, France Introduction. – L’endophtalmie est une infection du segment postérieur de l’œil. Elle est d’origine exogène lorsque le germe pénètre directement dans l’œil à travers la cornée dans les suites d’un traumatisme ou d’une chirurgie. Elle est d’origine endogène lorsque le germe se greffe dans l’œil au décours d’une septicémie. Il s’agit d’une infection sévère pouvant entraîner une cécité définitive. Patients et Méthodes. – Nous rapportons les observations de trois patients porteurs d’une polyarthrite rhumatoïde sous anti-TNF alpha ayant présenté une endophtalmie exogène avec perte oculaire. Résultats. – Trois patients, 2 hommes et 1 femme, d’âge moyen 56 ans (36-68) étaient suivis pour une polyarthrite rhumatoïde sévère. Le traitement anti-TNF alpha était l’infliximab dans deux cas et l’étanercept dans un cas. L’endophtalmie est survenue en moyenne 10 mois (6-16) après le début du traitement. L’infection se révélait