Confe´rences ple´nie`res approches statistiques visant a` mode´liser les effets synergiques de ces expositions multiples, en tenant compte par exemple des interactions entre produits, des effets a` faibles doses ou encore du temps (expositions successives ou simultane´es) sont encore trop peu nombreuses. Les approches visant a` de´finir des associations d’exposition a` risque, a` l’aide d’analyses de type classification hie´rarchique sont e´galement a` de´velopper. Enfin, de nombreux travaux rapportent l’existence d’interactions ge`ne-environnement qui sont e´galement susceptibles de moduler les effets des co-expositions. Cette revue de litte´rature montre donc que les effets des multi-expositions a` des agents cance´roge`nes professionnels sont aujourd’hui peu connus. Les quelques re´sultats disponibles montrent toutefois que le me´decin du travail doit se montrer particulie`rement vigilant et favoriser la pre´vention primaire vis-a`-vis de l’exposition multiple aux cance´rige`nes professionnels. Mots cle´s Multi-exposition ; Cancer professionnel ; E´pide´miologie De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.322 T7-PL-1-3
Cancer et trajectoires professionnelles Laetitia Rollin*, Geraldine De Blasi, Jean-Franc¸ois Gehanno CHU de Rouen, Rouen cedex, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Rollin) En France, parmi les 350 000 personnes touche´es par le cancer chaque anne´e, environ 100 000 d’entre elles sont en situation d’emploi et travaillent au moment du diagnostic. La re´insertion professionnelle apre`s un cancer est un facteur de qualite´ de vie des patients, mais e´galement un enjeu de sante´ publique. Il s’agit d’une priorite´ souligne´e dans les plans cancers qui se succe`dent depuis 2003. L’objectif de cette communication est de de´crire l’e´tat des connaissances actuelles concernant le maintien dans l’emploi des patients apre`s cancer. La me´taanalyse deffectue´e par Menhert en 2011 a retrouve´ un taux de reprise du travail apre`s cancer de 63,5 % avec des extreˆmes allant de 24 a` 94 % selon les e´tudes. Cette grande he´te´roge´ne´ite´ est explique´e par des facteurs lie´s a` la pathologie (localisation, stades, traitement), mais e´galement par d’autres facteurs comme le sens du travail, les conditions de travail, les cadres le´gaux et les politiques sociales variables selon les pays. Il est donc inte´ressant, dans la re´flexion pour l’accompagnement des patients, d’examiner les e´tudes franc¸aises. L’e´tude de la DREES, mene´e en France en 2006, a montre´ que 67 % des patients actifs lors du diagnostic avaient repris une activite´ professionnelle a` 2 ans. Ces donne´es ont permis de mettre en e´vidence une diffe´rence de vitesse dans le processus de retour a` l’emploi selon le genre, les hommes reprenant plus rapidement dans les 6 mois qui suivent le diagnostic et les femmes reprenant graduellement dans les 18 mois. L’e´tude Vican2 a confirme´ que les patients atteints de cancer e´taient plus sujets a` la perte d’emploi que la population ge´ne´rale. Elle a e´galement mis en e´vidence de fortes ine´galite´s dans la reprise du travail, les personnes les plus vulne´rables vis-a`-vis de la perte d’emploi e´tant celles appartenant aux cate´gories socio-professionnelles dites d’exe´cution, les plus jeunes et les plus aˆge´es, les personnes marie´es, avec un niveau d’e´tude infe´rieur au baccalaure´at, avec des contrats pre´caires, et celles travaillant dans les petites et moyennes entreprises. Des interventions visant a` ame´liorer les retours a` l’emploi apre`s cancer ont e´te´ mises en place dans de nombreux pays. La me´taanalyse de De Boer et al. a montre´ que seules les interventions pluridisciplinaires apportent des re´sultats probants quant au retour a` l’emploi. En revanche, elles ne sont pas plus
efficaces que les « soins ordinaires » sur la qualite´ de vie des participants. Les e´tudes visant a` pre´ciser le contenu le plus approprie´ de ces interventions pluridisciplinaires sont a` poursuivre. Mots cle´s Cancer ; Travail ; Reprise De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.323 T7-PL-1-4
Cancers professionnels, ine´galite´s sociales et ine´galite´s de genre Danie`le Luce Inserm, Pointe-a`-Pitre, France Adresse e-mail :
[email protected] La proportion de cancers attribuables a` des expositions professionnelles varie selon les estimations de 2 % a` 8 %. Cette proportion globale qui fait l’objet de controverses recouvre d’importantes disparite´s. L’objectif est de pre´senter un e´tat actualise´ des connaissances, incluant les re´sultats d’e´tudes re´centes, sur les ine´galite´s sociales et les ine´galite´s de genre en matie`re de cancers professionnels, et d’identifier les lacunes importantes a` combler pour renforcer la pre´vention. Les cancers d’origine professionnelle sont distribue´s ine´galement dans la population et touchent particulie`rement les cate´gories les plus de´favorise´es. En France, l’enqueˆte Sumer ou les re´sultats du programme Matge´ne´ mettent clairement en e´vidence des fre´quences d’exposition aux produits cance´roge`nes beaucoup plus e´leve´es chez les ouvriers et chez les artisans. Les expositions professionnelles contribuent ainsi aux fortes ine´galite´s sociales de mortalite´ et d’incidence des cancers observe´es en France. Les comportements individuels comme le tabac et l’alcool sont le plus souvent e´voque´s comme une cause sous-jacente de ces ine´galite´s. Cependant, les rares e´tudes qui ont cherche´ a` quantifier la contribution des expositions professionnelles aux ine´galite´s sociales vis-a`-vis du cancer montrent que cette contribution est loin d’eˆtre ne´gligeable et du meˆme ordre ou meˆme supe´rieure a` celle des facteurs comportementaux individuels. La proportion de cancers d’origine professionnelle est plus faible chez les femmes (de 1 a` 2 %) que chez les hommes (de 4 a` 14 %), ge´ne´ralement plus expose´s aux produits cance´roge`nes. Mais la part attribuable au travail chez les femmes est probablement largement sous-estime´e, car les connaissances sur les facteurs de risque professionnels des cancers chez les femmes restent partielles. Les e´tudes e´pide´miologiques concernent encore majoritairement les hommes, malgre´ une ame´lioration au cours des deux dernie`res de´cennies. Certains secteurs d’activite´ dans lesquels les femmes sont majoritaires comme le nettoyage, ou le roˆle des expositions professionnelles dans des cancers fe´minins ont fait l’objet de peu d’investigations. L’e´valuation des expositions aux cance´roge`nes chez les femmes demande a` eˆtre ame´liore´e pour prendre en compte la spe´cificite´ des taˆches. L’ide´e ge´ne´rale que les femmes sont moins concerne´es par les cancers professionnels ame`ne e´galement une sous-de´claration et une sous-re´paration plus importante que chez les hommes. Les cancers professionnels sont e´vitables et leur pre´vention doit eˆtre inte´gre´e dans les politiques publiques de lutte contre les ine´galite´s sociales. Il est essentiel de reme´dier au re´el de´ficit de connaissances sur les cancers d’origine professionnelle chez les femmes. Mots cle´s Ine´galite´s ; Position sociale ; Genre De´claration de liens d’inte´reˆts L’auteur de´clare ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.324
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