IV e Congrès International d’Épidémiologie « Du Nord au Sud » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 58S (2010) S51–S98 B1-4
Caractéristiques médicales des patients et participation aux enquêtes de satisfaction hospitalières – Programme Volusatis – Volume d’activités des structures de soins et satisfaction des patients hospitalisé, programme Preqhos 2008 P.-L. Nguyen-Thi a , J.-M. Chargois b , C. Goetz b , A. Paulus a , B. Marchand b , E. Albuisson b , S. Brianc¸on a a Épidémiologie et évaluation cliniques, CHU de Nancy, Nancy, France b Département d’information médicale, CHU de Nancy, Nancy, France Mots clés : Caractéristiques médicales ; État de santé ; Satisfaction des patients ; Taux de participation ; Enquête par questionnaire Introduction.– Déterminer si les caractéristiques médicales des patients influencent la participation aux enquêtes de satisfaction par questionnaire à la sortie de l’hospitalisation. Méthode.– Ce travail utilise les données de 2006 du programme de mesure de la satisfaction des patients et du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) du CHU de Nancy. Le programme de satisfaction utilise un tirage au sort hebdomadaire, stratifié sur le service d’hospitalisation, parmi l’ensemble des adultes hospitalisés en court séjour pour une durée de 24 h minimum, avec retour au domicile. Les patients sélectionnés rec¸oivent, 15 jours après leur sortie, un questionnaire de satisfaction concernant les soins rec¸us. Une confrontation aux données PMSI pour ces séjours a été effectuée. Résultats.– Le taux de réponse était de 34 % (sur 5087 patients), le taux d’exploitabilité était de 31,7 % (répondants identifiables uniquement). L’âge moyen était de 57,2 ans ; 53,2 % étaient des hommes. La durée moyenne des séjours était de 7,1 jours. Le taux de participation était plus élevé pour les hommes âgés de 40 à 80 ans, les personnes vivant en couple, les actifs et les résidents de zones sub-urbaines. Il était plus faible pour les patients ayant une maladie chronique, les séjours graves ou très graves, dans une seule unité médicale, de moins de 48 h et les séjours sans chirurgie. Les séjours des répondants étaient plus courts, avec moins de diagnostics, moins d’actes réalisés pendant le séjour et un taux d’occupation moins élevé. Le taux de réponse variait aussi selon les pôles d’activité. Discussion/Conclusion.– Beaucoup de travaux montrent que la réponse à un questionnaire est influencée par les caractéristiques sociodémographiques, de santé perc¸ue, de séjour, etc. Notre étude montre que les caractéristiques médicales font également partie de ces facteurs. doi:10.1016/j.respe.2010.06.042
Session B2 – Environnement B2-1
Phénomène climatique exceptionnel et intoxications au monoxyde de carbone : de la surveillance à l’action de santé publique, France, 2009 S. Coquet a , C. Cabot b , P. Lafforgue c , C. Ricoux d , Y. Motreff e , A. Verrier e Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région (Cire) Aquitaine, Bordeaux, France b Centre antipoison et de toxicovigilance, Toulouse, France c Direction départementale des affaires sanitaires et sociales des Landes, Mont-de-Marsan, France d Cire Languedoc-Roussillon, Montpellier, France e Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France
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Mots clés : Intoxication au monoxyde de carbone ; Tempête Introduction.– Le passage de la tempête Klaus (vents violents) dans la partie sud de la France, le 24 janvier 2009, a privé d’électricité environ 1,7 millions d’abonnés et entraîné une augmentation sans précédent d’intoxications au monoxyde de carbone (CO). L’étude, ici présentée, a décrit la sur-incidence des intoxications et leurs circonstances de survenue et permis de cibler des actions de santé publique.
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Méthode.– Un cas était défini comme une intoxication au CO domestique accidentelle, survenue entre le 24 et le 30 janvier 2009, dans les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Les informations ont été recueillies à partir des questionnaires médico-environnementaux du système de surveillance des intoxications au CO. Les données ont été comparées à celles recueillies durant les mois de janvier et février des années 2006 à 2008. Résultats.– Au total, 109 épisodes d’intoxications au CO (4 attendus) ont été rapportés, impliquant 347 personnes (11 attendues) dont 4 décès. Les communes rurales ont été significativement plus touchées que les unités urbaines, regroupant 59 % des intoxications (28 % habituellement). Les intoxications ont été plus fréquentes dans les maisons individuelles (80 % versus 51 %), équipées de chauffage électrique (37 % versus 18 %) ; elles étaient majoritairement liées à l’utilisation de groupes électrogènes (66 % versus 0 %). Ont été admis en hospitalisation, 29 % des intoxiqués (versus 16 %) et 38 % ont bénéficié d’une oxygénothérapie hyperbare (versus 44 %). Discussion/Conclusion.– Cette étude a montré une sur-incidence et des circonstances spécifiques de survenue d’intoxications au CO (type d’habitat, sources), en lien avec des coupures d’électricité. L’ampleur du phénomène a entraîné des modalités spécifiques de prise en charge des intoxiqués. Cette épidémie a donné lieu à la mise en place d’un plan de prévention intégrant des supports d’information envers la population générale, des actions à destination des loueurs–vendeurs de groupes électrogènes et l’intégration de messages de prévention dans les vigilances de Météo-France. doi:10.1016/j.respe.2010.06.043 B2-2
Étude Cassiopé : cadmium et arsenic dans les sols. Impact observé sur une population exposée, Aveyron, France, 2008 C. Durand a , N. Sauthier a , V. Schwoebel a , F. Dor b Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région (Cire) Midi-Pyrénées, Toulouse, France b Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France
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Mots clés : Cadmium ; Imprégnation ; Environnement Introduction.– La commune de Viviez (Aveyron) a connu 150 ans d’activité industrielle générant des rejets atmosphériques jusqu’en 1987 et une pollution conséquente des sols, notamment au cadmium (toxique cumulatif ciblant le rein). Une démarche globale d’estimation de l’impact sanitaire sur la population (étude d’exposition, dépistage des atteintes rénales. . .) a été initiée afin de proposer, le cas échéant, une prise en charge médicale individuelle et des mesures collectives de protection. L’objectif de l’étude était d’identifier les facteurs d’exposition favorisant l’imprégnation au cadmium. Méthode.– L’étude incluait la population adulte de Viviez et de Montbazens (commune non exposée) n’ayant pas eu d’activité professionnelle exposant au cadmium. La cadmiurie dosée a été analysée par régression linéaire multivariée, en fonction de facteurs individuels non liés au site (âge, sexe, tabagisme. . .) et de facteurs d’exposition liés au site (durée de résidence, autoconsommation. . .) recueillis par questionnaire. Résultats.– L’imprégnation des 385 adultes inclus à Viviez était plus élevée que celle des 290 adultes de Montbazens, après ajustement sur les facteurs non liés au site (0,51 contre 0,33 g/g créatinine). Deux facteurs d’exposition liés au site étaient associés à la cadmiurie en zone exposée : la durée de résidence sur la commune (augmentation de la cadmiurie de 1,1 % par année de résidence) et l’autoconsommation de produits cultivés sur place comme les fruits et légumes (chez les personnes autoconsommant 75 % ou plus de leur consommation en fruits et légumes) et les produits animaux (œufs, volailles, lapins). Ces facteurs expliquaient 8 % de la variabilité de la cadmiurie. Discussion/Conclusion.– La sur-imprégnation observée dans la population est associée à des facteurs pouvant traduire une exposition environnementale actuelle ou passée. Des analyses complémentaires permettront de mieux caractériser cette exposition, mais des recommandations collectives, limiter la consommation d’aliments autoproduits, limiter l’exposition aux poussières par des règles d’hygiène simples, ont pu d’ores et déjà être formulées pour la limiter. doi:10.1016/j.respe.2010.06.044