Communications affichées / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 56S (2008) S295–S332 quatre jours de vie. En cas de TIR dépassant une valeur seuil, une recherche des principales mutations est effectuée. Sont alors convoqués les enfants homozygotes, hétérozygotes et ceux dont la TIR reste supérieure au seuil de contrôle bien qu’aucune mutation n’ait été identifiée. Un test de la sueur (TS) permet alors de confirmer ou non le diagnostic. Sont inclus dans l’étude les enfants avec un TS normal, se révélant donc faux positifs. Les parents ont été interrogés trois mois après l’annonce du résultat final, afin d’apprécier les éventuelles inquiétudes déclenchées par la suspicion d’une maladie grave même si le diagnostic a été éliminé rapidement. L’interrogatoire a été mené à domicile par un psychologue selon un questionnaire créé pour l’étude. Résultats.– Au total, 86 enfants ont été inclus : 62 hétérozygotes et 24 hypertrypsinémies persistantes (résultats présentés par groupe sans comparaison). Dans chaque groupe, près de 95 % des parents étaient inquiets ou très inquiets lors de la réalisation du TS et de l’attente des résultats. Trois mois plus tard, dans les deux groupes, respectivement 83,3 et 100,0 % déclaraient être totalement rassurés (dès le TS pour 74,5 et 73,3 %, plus tard pour les autres). En cas de maladie intercurrente, respectivement 1,7 et 4,2 % des parents pensaient toujours à la mucoviscidose, 15,3 et 8,3 % parfois ou souvent, et 83,0 et 87,5 % jamais. Conclusion.– L’impact psychologique d’un résultat faux positif de mucoviscidose semble modéré à trois mois. Ce résultat étant à vérifier à plus long terme, l’évaluation sera reconduite à un et deux ans. doi:10.1016/j.respe.2008.06.226 P11-8
Évolution des pratiques de recherche d’informations liées à la santé sur Internet. Résultats de la cohorte SIRS Île-de-France E. Renahy a,b , I. Parizot c , M. Selz c , S. Lesieur a,b , P. Chauvin a,b,d Inserm, UMR-S 707, équipe de recherche sur les déterminants sociaux de la santé et du recours aux soins, Paris, France b UMR-S 707, université Pierre-et-Marie-Curie–Paris-6, Paris, France c CNRS, UMR 8097, ERIS, centre Maurice-Halbwachs, Paris, France d Unité de santé publique, hôpital Saint-Antoine, AP–HP, Paris, France
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Objectif.– L’objectif de cette étude est de définir les caractéristiques associées aux modifications des pratiques de recherche d’informations liées à la santé sur France. À notre connaissance, aucune étude longitudinale n’avait encore jamais permis de suivre l’évolution de telles pratiques, en France comme à l’international. Méthode.– La phase d’inclusion de la cohorte SIRS conduite à l’automne 2005 a interrogé 3023 personnes en face-à-face. Une seconde vague s’est déroulée au printemps 2007 par téléphone au cours de laquelle 2082 personnes ont pu être contactées (68,9 %). Des modélisations par régression logistique ont été conduites. Résultats.– En 2007, 78,8 % des personnes interrogées s’étaient déjà connectées à Internet (contre 69,8 % en 2005). Parmi les internautes, 48,5 % déclaraient en 2005 avoir utilisé Internet pour rechercher des informations liées à la santé. Dix-huit mois plus tard, la proportion d’internautes ayant cherché ce type d’informations est sensiblement identique (48,9 %), résultante de nouveaux utilisateurs et d’abandons. Parmi les non-utilisateurs de 2005, 31,1 % affirment avoir utilisé Internet pour s’informer en matière de santé. La probabilité d’être un nouvel utilisateur de « l’Internet-santé » est plus importante chez les femmes, les personnes résidant dans un quartier de type « moyen » ou « supérieur », les plus jeunes et les personnes malades. Plus précisément, les odds ratios étaient de 1,98 [1,01–3,90] pour les personnes déjà malades en 2005 et 1,42 [0,30–6,76] pour les cas incidents de maladie. En revanche, le fait de ne plus utiliser Internet pour s’informer en matière de santé (30,0 %) semble essentiellement lié à la perte d’une connexion à Internet et de faibles revenus déclarés en 2005. Conclusion.– Les facteurs discriminant habituellement la recherche d’informations liées à la santé sur Internet sont retrouvés, mais il ressort de ces analyses que ces pratiques évoluent, notamment en fonction de l’évolution de l’état de santé et des ressources financières. doi:10.1016/j.respe.2008.06.227
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Caractéristiques socioprofessionnelles des consommateurs d’alcool, de tabac et de cannabis dans l’Armée de Terre V. Rigod a , M. Pilard a , S. Perez a , X. Deparis b , C. Marimoutou a,b Hôpital d’instruction des armées Laveran, Marseille, France b Département d’épidémiologie et santé publique, institut de médecine tropicale du service de santé des armées, Le Pharo, Marseille, France
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Objectif.– Déterminer les différents profils de consommateurs d’alcool et de cannabis dans l’Armée de Terre (AT) afin de permettre une meilleure prévention. Méthode.– Un échantillon représentatif des personnels de l’AT (sondage à deux degrés, 20 régiments, 50 personnels/régiment) a été enquêté par autoquestionnaire en 2006. La dépendance était mesurée par les scores de Fagerström (tabac), Deta (alcool), CAST (cannabis). Une analyse factorielle des correspondances multiples (AFCM) a déterminé les associations entre consommations et profils de consommateurs. Résultats.– Sur 1000 personnels échantillonnés, 990 ont pu être inclus. Leurs caractéristiques étaient les suivantes : âge médian 29 ans (interquartile : 24–34 ans), femmes 10,9 %, officiers 6,2 %, sous-officiers 35,1 %, militaires du rang (MDR) 58,7 %. Les consommations se répartissaient en 54,2 % de fumeurs (tabac), 20,7 % de consommateurs de cannabis dans le mois précédent (8,2 % supérieurs à dix fois par mois). Concernant l’alcool, 45,4 % en consommaient moins ou égal à une fois par semaine, 36,8 % deux à six fois par semaine, 6,6 % tous les jours avec une médiane de cinq verres par jour les jours de consommation [IQ : 3–8 verres par jour], 20,5 % déclaraient des ivresses supérieures ou égales à une fois par mois. L’axe 1 de l’AFCM discriminait les non consommations des polyconsommations (ivresses répétées de plus de huit verres par jour, cannabis occasionnel, dépendance modérée au cannabis, dépendance au tabac). L’axe 2 opposait les sous-officiers célibataires de plus de 30 ans, anciens fumeurs, ayant expérimenté, mais arrêté le cannabis, consommant occasionnellement (deux à six fois par semaine) et modérément (cinq à huit verres par jour) de l’alcool, à deux groupes : les femmes (non consommatrices) et les MDR très jeunes (18–25 ans), en couple sans enfant (plutôt polyconsommateurs). Conclusion.– Les consommations de drogues licites ou illicites n’étaient pas rares. Cependant, un profil de consommation semble se dessiner : festive, occasionnelle, répétée, associant principalement alcool et cannabis chez des tabagiques dépendants. Il se retrouve principalement chez les jeunes de 18–25 ans, comme en population générale. C’est vers ce groupe de jeunes MDR récemment engagés qu’il faudra cibler les actions de prévention et d’éducation. doi:10.1016/j.respe.2008.06.228 P11-10
Différence de recours aux soins entre les hommes et les femmes appartenant à un régiment de l’Armée de Terre L. Sum a , L. Papillault des Charbonneries b , C. Marimoutou a,c Hôpital d’instruction des armées Laveran, Marseille, France b Cabinet médical, 1–11e Régiment de Cuirassiers, camp de Carpiagne, Marseille, France c Département d’épidémiologie et santé publique, institut de médecine tropicale du service de santé des Armées, Le Pharo, Marseille, France
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Objectif.– Les études en population générale montrent une surconsommation médicale des femmes par rapport aux hommes. La féminisation récente des armées pose la question de la sensibilisation du médecin militaire (généraliste de formation) aux besoins de cette population encore très minoritaire. Notre étude avait pour objectif de comparer les personnels militaires féminins et masculins en termes d’habitudes de recours aux soins civils et militaires et de consultation au cabinet du médecin militaire. Méthode.– Étude composée d’une enquête de cohorte rétrospective sur les consultations en 2006 dans le cabinet médical du 1–11e Régiment de Cuirassiers (n = 1252 personnes), et d’une enquête transversale sur les habitudes de soins des personnels. L’enquête était exhaustive pour les femmes éligibles (n = 86). Un échantillonnage de deux hommes pour une femme a été effectué (n = 172). Résultats.– Sur les 258 personnels retenus, 184 ont pu être enquêtés (109 hommes et 75 femmes). Les données sociodémographiques étaient identiques chez les hommes et les femmes : âge moyen 29,6 ans ( ± 5,5 ans), 60 % de militaires du rang, 62 % en couple, 39 % avec enfants à charge. Un médecin traitant